15

Frank

"Lorsqu'un homme reste animal"

Décidément Frank détestait les prophéties. Surtout celles qui le concernaient.

Frank trouvait que de ne plus pouvoir se retransformer en humain ça craignait. Surtout qu'il n'avait pas le choix de l'animal dont il aurait le corps pour la journée. Et des espèces, il y en avait plein.

Le premier jour, Frank s'était réveillé en lapin dans son lit. Il avait paniqué. Puis il s'était rappelé qu'il pouvait se métamorphoser en toutes sortes d'animaux. Ce ne devait être qu'un petit accident.

Il n'avait pas réussi à retrouver son corps humain. Il avait à nouveau paniqué. Évitant les multiples pièges du bungalow Arès, il avait fini par sortir dehors. Il avait sauté jusqu'au bungalow d'Hazel en espérant qu'elle comprendrait la situation. Mais personne ne se dit en voyant un lapin : "Oh tient c'est mon petit-ami Frank". Et ce dernier avait dû suivre sa copine partout en espérant qu'elle ferait le rapport entre un lapin et son petit-ami disparu.

Elle l'avait cherché et s'était inquiétée pour lui toute la journée. Il voulait tellement la prendre dans ses bras et lui chuchoter que tout allait bien, qu'il était là et qu'il ne la quitterait jamais.

Sauf qu'il n'avait plus de bras et qu'il ne pouvait plus que glapir. C'était bête (jeu-de-mot inclus).

Hazel n'avait comprit que le petit lapin était Frank qu'à minuit où il s'était transformé en éléphant. Cela avait dû être traumatisant pour elle : chercher son petit-ami toute la journée en s'inquiétant, puis découvrir que c'était le petit lapin qui était devenu un éléphant n'était pas quelque chose qui arrivait souvent.

La situation était extrêmement gênante pour Frank. Le jour où il s'était transformé en requin, il s'était senti comme un poisson hors de l'eau. Littoralement (oui encore, j'adore ce jeu-de-mot).

Heureusement que ses amis étaient là pour l'aider. Enfin le jour où il était un chameau, Frank avait failli se faire zigouiller par une armée de dieux et de demi-dieux anti-chameaux du Commonwealth à cause de Léo. Le pire était qu'il a failli se tuer lui-même pour la même raison (et toujours sous l'enjôlement de Léo). En même temps, c'était le type d'aventures qui arrivaient un peu trop souvent lorsque les dieux s'ennuyaient.

Frank se disait qu'il n'y aurait pas pire animal que celui qu'il était aujourd'hui. Huit pattes, beaucoup de yeux, plein de poils...

La seule raison pourquoi Hazel ne le quittait pas des yeux une seconde, c'était qu'il fallait le protéger d'Annabeth et de tout le bungalow 6. Et croyez le ou non : leurs radars d'araignées marchait à des kilomètres à la ronde. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne sachent.

Leurs amis avaient tenté le tout pour le tout. Si quelqu'un regardait la scène sans connaître le contexte (ce qui était le cas de la quasi totalité des campeurs), il les aurait pris pour des fous. Déjà que leur état mental n'était pas très glorieux...

Percy avait invité sa blonde-chérie à un date à la plage (oui en décembre).

Jason, caché derrière les nuages, était prêt à intervenir au cas où Annabeth se douterait de quelque chose.

Léo et Calypso les espionnaient aussi (surtout car ils les trouvaient mignons ensemble).

Piper enjôlait le Percabeth afin qu'ils restent à la plage le plus longtemps possible. Qui se douterait-il qu'un grain de sable ne dise pas "Percy t'aime, tu l'aimes Annabeth. Vous vous aimez et vous profitez tranquillement de ce date qui va durer jusqu'au coucher du soleil. Oublie Frank. Et c'est totalement normal que le sable te parle."

Nico servait de Cerbère au bungalow 13.

Will essayait de faire suivre un traitement psychologique à Frank.
Sauf que doué comme il l'était, il s'était trompé d'araignée et avait parlé une heure avec une peluche-araignée que Nico gardait dans son bungalow afin que lors des inspections, Annabeth ait peur de rentrer et mette la note maximale.

Frank était rassuré que tout se passait mieux qu'il l'avait imaginé. Avec un peu de chance, il survivrait jusqu'à minuit.

Au coucher de soleil, Will décréta que même les araignées avaient besoin de vitamine D produite par les rayons de soleil.

Sur l'ordre du médecin, un petit cortège formé d'un Will priant son père afin qu'il retarde un peu le coucher du soleil, d'une Hazel scrutait l'horizon dans l'appréhension de croiser un enfant d'Athéna, de Frank l'araignée qui essayait de se rappeler du plan de fuite et de Nico qui avait invoqué quelques squelettes afin de protéger son futur beau-frère.

Malheureusement, le cortège n'avait pas pensé à se synchroniser avec le reste de leurs amis. Lorsqu'ils croisèrent la route du Percabeth qui revenait de la plage, ils paniquèrent. Jason, Piper, Léo et Calypso arrivaient tranquillement d'une autre direction afin de ne pas éveiller les soupçons. Ils paniquèrent eux aussi.

Puis ils s'essayèrent au déni — de faire semblant qu'il n'y avait absolument pas une araignée dans la boîte d'Hazel.

- Salut, dit joyeusement Annabeth.

- Sal-salsa, paniqua Léo.

- La discrétion, Léo, discrétion... grogna Calypso.

- Discrétion ? demanda Annabeth.

- Mais absolument rien, tenta Piper. Tu as faim Annabeth, va manger des cookies bleus dans la cabine de Percy. Euh, non, au pavillon réfectoire.

Annabeth se tourna dans la direction du bungalow 3, puis du pavillon réfectoire et commença à marcher. Elle s'arrêta. Frank avait failli oublier que l'enjôlement de Piper ne marchait pas très bien lorsque cette dernière paniquait.

- Pourquoi suis-je ici ? demanda Annabeth. J'étais là-bas il y a un instant.

Elle fronça les sourcils et comprit ce que la brune avait essayé de lui faire faire. Elle eut l'air de vouloir se fâcher mais vit la boîte juste avant.

- Oh, Frank est encore devenu un insecte ? Laissez moi voir.

C'était précisément ce que tout le monde redoutait. Frank prit peur et comprit que s'il ne se souvenait pas du plan de fuite, c'était qu'il n'y en avait pas et qu'il n'y en avait jamais eu. Sans Annabeth, il n'y avait jamais de plan.

Annabeth arrêta d'écouter Piper et s'approcha de la boîte. Elle y vit la grosse araignée qu'était Frank.

Elle hurla. 

Et ce fut le début de l'apocalypse.

Annabeth lança les citrons qu'elle avait toujours dans ses poches.

Frank couina et tomba de la boîte. Lorsque Hazel voulut le rattraper, pris de panique il la piqua. Will se précipita vers elle et commença à la soigner.

Piper tenta l'enjôlement sur Annabeth. Jason et Percy tentaient de la convaincre de faire du yoga.

Nico ordonna aux squelettes de saisir la blonde. Mais rien ne pouvait stopper un enfant d'Athéna lorsqu'il voulait éliminer une araignée.

Léo, tentant le tout pour le tout, s'interposa entre la furie blonde qui lui faisait peur et son ami Frank et dit :

- Si tu veux une réelle raison pour massacrer quelqu'un, alors je vais t'en donner une !

Annabeth s'arrêta perplexe. Le latino continua :

- On peut dire Percy et toi...

Personne ne semblait piger ce qu'il voulait dire à part Calypso qui l'avait tellement côtoyé qu'elle était la seule à la comprendre. L'air horrifié, elle le supplia :

- Léo, non ! Pas ce jeu de mots !

 - Vous êtes tombés amoureux l'un de l'autre.

Tout le monde se stoppa net. Il n'avait pas osé cet idiot. Il y eut un silence durant lequel Frank comprit que Léo vivait ses derniers instants de vie.

Puis Annabeth fit une prise du judo à Léo et, au lieu de le faire tomber par terre, l'empoigna et commença à l'utiliser en mode lance-flammes. Décidément elle déraillait un peu trop lorsqu'elle voyait une araignée.

- Fuyez, commanda Percy. On va essayer de la retenir.

Frank appréciait énormément le courage de ses amis (il n'aurait jamais osé affronter Annabeth). Il appréciait aussi le fait que le bunker 9 était résistant aux flammes. Mais ce qu'il avait le plus apprécié, c'était qu'il avait pu finalement quitter ce corps d'araignée.

NDA : Je suis désolée Frank. Promis un petit moment cool pour toi et Hazel va bientôt arriver <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top