Tous les personnages appartiennent à J.K Rowling sauf Amelia et Mélinda.

Bonne lecture !

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   Sirius regarda, attendri, son ami et sa cousine s'embrasser dans le salon. Remus avait vraiment mérité ce bonheur. Quand Mélinda était morte, il avait cru perdre son ami. Il n'oublierait jamais la douleur et la culpabilité qui hantaient les yeux du lycan. James, Lily et lui avaient passé des mois à tenter de le consoler, à essayer de le convaincre que la mort de sa future femme n'était pas de sa faute. Abraxas Malfoy était vraiment un être horrible. Lancer un Avada sur son propre enfant ... Pour la première fois de sa vie, il avait vu le visage humain de Lucius Malfoy. Il avait aperçu les larmes de cet homme si froid, de cet homme qui entamait sa vie de Mangemort. Il avait serré le corps de sa sœur, le regard perdu dans le vide et était resté longtemps ainsi. Sirius avait alors compris pourquoi Malfoy avait mené la vie dure à Moony : pas parce qu'il n'était pas un Sang-Pur mais parce qu'il voulait le meilleur pour sa sœur. 

   Le jour des obsèques, Mélinda fut enterrée juste à côté de sa mère. Il n'y avait presque personne. Juste les quatre Maraudeurs, Lily, Narcissa et Lucius. Rogue, lui, avait préféré s'abstenir. Sirius se souvint que le blond avait dit un seul mot ce jour-là, un simple « merci » adressé à Remus. Merci de quoi, personne ne l'a jamais su, mais probablement, merci pour avoir aimé sa sœur de façon si sincère.

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   Narcissa fouilla sa penderie à la recherche d'une robe et tomba par hasard sur celle qu'elle portait le jour des obsèques de Mélinda. Depuis ce jour-là, les yeux de son mari ne s'étaient plus jamais illuminés. Finalement, avec sa mère et sa sœur, Lucius était un peu mort lui aussi. La première suicidée, la deuxième assassinée ... Et lui, brisé. Elle se demandait parfois, à le voir obéir ainsi au seigneur des Ténèbres, s'il lui restait ne serait-ce qu'une once d'humanité ou si tout lui avait été arraché suite à cette tragédie.

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   Un majestueux hibou arriva Square Grimmauld.

     - C'est pour toi Moony !

   Remus déplia le parchemin et ouvrit de grands yeux stupéfaits.

« Lupin,

Je sais que nous sommes en guerre et dans des camps opposés. Je sais aussi que tu n'as absolument aucune raison de me croire, toutefois je peux t'assurer que je ne suis pas devenu fou. En effet, depuis quelques jours, quelqu'un semble s'amuser à se faire passer pour Mélinda. Son ombre dans le jardin, son collier sur le sol, remplacé ensuite par sa fleur préférée ... Je souhaiterais vérifier que personne n'a profané sa tombe et comprendre le pourquoi de cette histoire. Accepterais-tu de m'accompagner au cimetière ? Je comprendrais une réponse négative.

Lucius Malfoy. »

     - C'est un piège, déclara Harry, soutenu par tout le monde, excepté Sirius.

    - Je dois avouer que c'est étrange, murmura Black.

     - Je vais y aller. Je veux savoir si quelqu'un a tenté de profaner sa tombe. Tu m'en veux Dora ?

   La métamorphomage lui sourit tendrement.

    - Bien sûr que non mon chéri. Ta réaction est normale. Toutefois, si Sirius pouvait t'accompagner ...

    - Évidemment que j'irais ! Affirma son cousin. C'est un Mangemort, on ne sait jamais.

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   Dire que Lucius était surpris en lisant la réponse affirmative du lycan était un euphémisme. Toutefois, il se doutait bien que celui-ci ne viendrait pas seul. Ainsi, il demanda à sa femme et son fils de l'accompagner. Dans le pire des cas, Narcissa transplanerait avec Draco et les mettraient à l'abri.

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     - Et si on en profitait pour arrêter Malfoy père et l'enfermer à Azkaban ? Proposa l'Élu.

     - Ce n'est pas correct, le sermonna Hermione. À moins que cette lettre ne soit un piège, cette rencontre est une rencontre neutre qui n'a aucun rapport avec la guerre. On ne peut pas en profiter.

   - Hermione a raison, ajouta Remus. Nous verrons une fois là-bas. Et si vraiment ça se passe mal, Sirius ou moi enverrons un signal de détresse à l'Ordre. Toutefois, je pense sincèrement que la guerre et nos positions respectives dans celle-ci n'entrent pas en compte ici.

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Deux jours plus tard, quelques heures avant la rencontre.

   Lucius faisait les cent pas dans son bureau. Que craignait-il au juste ? De découvrir une tombe profanée ou que sa sœur, il ne savait par quel miracle, soit encore en vie ? Il s'arrêta alors devant la fenêtre et observa le ciel gris. Il se souvint avec nostalgie de cette époque lointaine, de cette époque où il avait encore un cœur.

« Lucius, dix-huit ans, attendait sa sœur à la gare. Les vacances d'été arrivant, elle devait rentrer au Manoir. Heureusement que leur père était absent pendant un moment, elle pourrait au moins profiter d'une partie de ses vacances.

Le train arriva et il la vit. Mignonne, souriante, la main dans celle de son petit-ami. Il la détailla un instant. Elle avait seize ans et ça se voyait. Ses formes de femme se dessinaient de plus en plus. Il soupira. Mélinda embrassa passionnément Remus et ils se quittèrent. Elle remarqua alors son frère et se dirigea joyeusement vers lui.

- Salut grand frère !

- Bonjour.

Il était subitement de mauvaise humeur et ne savait pas pourquoi. Il réduisit les bagages de la jeune fille d'un coup de baguette et les fit transplaner. »

   Le blond secoua la tête. Il n'arrivait pas à croire, qu'un jour, il ait été si ... Si humain. Parce que la vérité c'est qu'à cette époque de sa vie, il avait été jaloux. Jaloux de Remus Lupin.

« Quelques jours après le début des vacances, Mélinda entra dans la chambre de son frère. Celui-ci, assis sur son lit, avait le nez plongé dans un ouvrage de magie noire. Elle referma la porte derrière elle.

- Lucius ?

Il leva la tête.

- Dégage.

Elle fronça les sourcils. Jamais son frère ne lui avait parlé ainsi. Jamais. Elle s'assit alors sur le bord du lit et retira de force le livre des mains du jeune homme.

- Tu m'écoutes ! Je suis venue te parler !

Il lui jeta un regard froid.

- Quoi ? Tu as fait une bêtise avec ton monstre de petit-ami ?

- Mais non voyons ! Je suis assez intelligente pour faire attention ! Et Remus n'est pas un monstre !

Lucius serra les dents. Sa petite sœur avait eu des relations intimes avec un garçon. Sa petite sœur... Il ne voulait pas y penser. Surtout pas.

- Et bien alors ? Tu n'as pas besoin de moi !

- T'es méchant Lucius ! C'est d'être apprenti Mangemort qui t'as transformé ou quoi ?

- Fiche-le camp.

Mélinda éclata alors en sanglots et se cala dans les bras de son frère. Celui-ci soupira.

- Tu as les bras de ton petit ami, non ?

- T'es bête Lucius. J'aime Remus, c'est vrai, mais toi ce n'est pas pareil. Tu seras toujours mon grand frère. Toujours.

Il sourit, rassuré de ne pas avoir été évincé de la vie de sa sœur adorée. »

   À cette époque, il avait eu l'impression que Mélinda allait l'oublier. Mais ce jour-là il avait compris, que sa sœur serait toujours, dans sa tête, une petite fille. Une petite fille qui se marierait mais une petite fille qui aurait toujours besoin de son frère. Alors pourquoi n'avait-il pas pu la sauver ? Pourquoi n'avait-il pas su la protéger de leur père? Même tant d'années après, il était incapable d'oublier la sensation du corps inanimé de la jeune femme dans ses bras, ni le rire de leur père. 

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Un peu plus tard, à l'entrée d'un cimetière.

   Lucius, salua à peine les deux Gryffondors d'un hochement de tête et ouvrit la marche. Les portes du cimetière s'ouvrirent devant eux, laissant apparaître un dédale de demeures éternelles. Ils déambulèrent quelques minutes avant de trouver la bonne pierre tombale. Cette dernière ne semblait pas avoir bougé depuis les funérailles. D'un coup de baguette, Lucius fit apparaître deux bouquets de fleurs.

    - Tout semble en ordre, observa Lupin.

    - Oui. Mais alors comment un bijou qui est censé être dans un cercueil a atterri dans mon jardin ?

   L'aristocrate tentait de garder son calme mais cela lui était difficile. Cette histoire le rendait fou.

     - C'est parce que je l'avais perdu là-bas.

   Ce fut alors qu'ils purent la voir, figée à jamais dans ses dix-huit ans, mais bien réelle. Mélinda s'approcha doucement d'eux, son regard gris empli de tristesse. Remus ne put articuler un son, tandis que Lucius s'était figé. Quelle était cette sorcellerie?

     - Tu n'es pas morte ? Articula Sirius.

   Elle sourit, bien que quelques larmes naquirent dans son regard;

     - Je suis venue chercher Draco. Je suis désolée.

Merci d'avoir lu ce troisième chapitre !