Deuxième foyer
L'internat, s'il a le squelette d'un hôtel,
A l'âme bien plus sédentaire d'un immeuble.
Ces interminables enchaînements de chambres
Sont autant de chaleureux foyers personnels
Décorés pour oublier la fadeur des meubles
Qui nus et seuls l'été, n'attendent que septembre.
Éloigné de ses parents dès son plus jeune âge,
L'enfant, de sa vie, tourne une nouvelle page,
Qui est un ascenseur et non pas une cage,
Où il aimera des frères et soeurs de passage.
Tous ces marmots sont en quelques sortes adoptés
Par de si douces femmes au regard maternel
Qui sont les mères d'une famille nombreuse
Et turbulente qui aime hurler et sauter
Dans les couloirs dans un brouhaha éternel
Qui rend ces mamans de substitution anxieuses.
Nouveau dans ce foyer de convivialité,
L'enfant apprends les règles de communauté
Et les bases de la sociabilité
Qui lui permettront de se nouer d'amitié.
Les années passent plus vite qu'on le voudrait
Et de nombreux colocataires se succèdent.
C'est une fratrie à géométrie variable
A laquelle on doit bien sans cesse s’adapter
Et dans laquelle règne une joyeuse entraide
Nourrie grâce à une complicité palpable.
Mais bientôt, l'internat, il est l'heure de quitter
Et c'est le regard par des larmes embué
Que l'enfant balbutie un adieu étouffé
Et que vers son avenir il ose marcher.
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