Un doux silence envahissant en nous s'installe
Autour de notre cou s'enroule comme un châle.
Douce mélodie oppressante qui étouffe
Alors que l'on retient anxieusement son souffle.
Se demandant si l'on a été maladroit
Devant de la culpabilité la proie.
Et soudain dévoré par une angoisse sourde
Inventant à l'autre des problèmes absurdes.
Les yeux rivés sur l'écran, un peu ridicule
Obnubilé, concentré comme un funambule.
On se sent possessif, peut-être égoïste,
Un peu excessif, sûrement illusionniste.
Mais le portable vibre, on se jette dessus !
Avant de découvrir un autre nom, déçu...

Et puis vient le moment où le message arrive,
Celui qu'on attendait et cela nous ravive !
On sursaute au tintement, l'euphorie nous gagne
Et l'on tente vainement de paraître digne
Même si ce soulagement sans cesse augmente
Balayant si vite ces minutes d'attente.
On camoufle notre bien-être, un peu honteux
Et en même temps incroyablement heureux.