{ Un Noël printanier }

La promesse de l'arrivée du printemps suffit à traverser un hiver amer.

Je fuis. Je cours. Je pleure. La folie m'emporte, emporte ma raison. Ma tête tourne, le souffle s'échappe de mes lèvres de manière saccadée. Et c'est lorsque j'entends sa voix derrière moix que ma respiration se bloque brusquement. Je tousse violemment, mes jambes ne répondent plus de rien, elle flageolent et je chute brusquement, lâchant un gémissement de douleur. Vaincue, je plonge mon visage à l'intérieur de mes mains érafflées.

"- Mirajane ! s'exclame le blond, sa voix inquiète venant directement percer mon coeur."

Je le sens plonger à mes côtés, agrippant avec fermeté mes poignets. Je relève la tête, innondée de gouttes salées qui defilent inlassablement sur mes joues.

"- Est-ce que ça va ? Oh mon dieu, tu as fais une chute, il faut aller soigner tout ça. Dit-il la voix fébrile, examinant mes poignets, mes genoux, et mon visage légèrement ensanglanté.

- Ca va, sifflais-je, tentant de retirer mes poignets de ses mains.

- Mirajane, j'ai besoin de te parler.

- Pas la peine, je te l'ai déjà dit, lui faisais-je remarquer en repliant mes jambes sous mes fesses.

- Tu ne m'écoutes pas. Il faut que tu viennes avec moi, j'ai quelque chose à te montrer.

- Si c'est ta nouvelle copine, ca ne sera pas nécessaire.

- Mira bordel ! perd-il patience, ne continue pas à jouer la gamine et viens avec moi.

- J'ai dis n- Ah! Hurlais-je surprise, mais qu'est ce que tu fais !?"

Ses mains ont saisi l'arrière de mes genoux, il passe un bras à l'arrière de mon dos et fais passer les miens à l'arrière de sa nuque. Je me sens soudainement soulevée du sol, étant blottie et serrée contre son torse musclé.

" Je t'y emmènes de force, raille le blond, se dirigeant vers le bord de la route.

- Luxus ! m'indignais-je en fronçant les sourcils."

Il siffle un taxi, me dépose dedans, ne tenant pas compte de mes contestations et ordonne une adresse qui m'est inconnue au chauffeur. Il affiche une mine indéchiffrable, puis jette un regard à mon état pitoyable. Mes cheveux sont complètement décoiffés, ma robe est déchirée au bas du genoux, y laissant percevoir mes égratinures. Mes yeux sont légèrement bouffis, mon visage est taché par mes larmes et mon sang séchés. Je croise les bras, détourne les yeux de lui, honteuse.

"- Tu n'aurais jamais dû partir. Me sermonne-t-il enfin.

- Tu aurais voulu que je partage avec toi cette nouvelle copine ?

- Quand cesseras-tu de me dire ça. Grogne-t-il en haussant le ton. Je ne te trompe pas, et je ne te tromperais jamais, merde.

- Et c'était qui alors cette fille, avec qui tu étais au téléphone? Pestais-je en le regardant les sourcils froncés.

- Tu verras bien."

A ce moment là, le taxi s'arrête. Luxus fait mine de me porter à nouveau, mais je le coupe froide :

"- C'est bon. Je sais marcher."

Je sors du véhicule, avec une certaine grimace de douleur qui n'échappe pas au blond et me poste près de lui.

"- Suis moi."

Le sol est sableux, le bruit de chantiers m'indique qu'on est dans un quartier renouvelable. Des bouts de tuiles, briques trainent sur le chemin. Je lève les yeux au ciel, jusqu'à ce que je percute le dos de Luxus. Je recule quelque peu étourdie, ne comprenant pas la situation.

"- Qu'est ce que-

- Ferme les yeux, m'ordonne-t-il.

- Si c'est une mauvaise blague, Luxus je-

- Ferme les yeux !"

Il cache lui même ma vue à l'aide de sa large main qui vient se poser sur mes yeux.

"- Laisse moi te guider, me chuchote-t-il à l'oreille."

Un frisson me parcours, et je me laisse aller contre l'homme que j'aime malgré tout.

"- Je ne veux plus que tu sois séparée de moi. Exige-t-il soudainement, la voix enrouée."

Je sens son bras se resserrer contre ma taille, et un doux baiser vient se glisser au creux de mon cou.

"- Je t'en supplie, Mira, ne pars plus. Gémit-il, encore, embrassant encore ma nuque."

Je jubile de l'intérieur.

"- Oh Luxus..."

Je souffle de plaisir au contact de ses lèvres, se déposant une énième fois sur ma peau de porcelaine. Lorsque je m'apprête à répondre de ses dires, il dégage sa main de mon visage, laissant la lumière agresser mes yeux encore fermés à ce moment précis. J'ouvre, petit à petit mes paupières, et lorsque des formes se modulent et que ma vue devient plus nette, mon coeur ratte subitement un battement.

"- L-Luxus, qu'est ce? Baffouillais-je, ne pouvant m'empêcher de la fixer."

Me surplombant de toute sa splendeur, ses reflets blancs, lui apportant un aspect lumineux viennent m'éblouir. Le portail me séparant d'elle s'ouvre enfin, me laissant avancer, titubant de confusion. Luxus me suit, enlace ses doigts aux miens lorsqu'il arrive à ma hauteur et m'entraîne à travers cette allée, rétrécissant à chaque mètre la distance entre elle et moi. Je m'arrête enfin devant la porte, ne sachant quoi faire. Je regarde enfin Luxus, toujours douteuse.

"- Luxus, répétais-je a nouveau, c'est quoi toute cette histoire?

- Tu aimes ? Renchérit-il, un sourire béat sur le visage.

- Bien sur que oui j'aime, elle est magnfique... Je t'en supplie, explique moi.

- Et bien... il s'arrête un instant, lui même admirant la façade. C'est notre maison. Enfin..., si tu le veux bien."

Ma bouche s'étire en une soudaine forme de "o", mes eux s'embrument involontairement et des perles salées dévalent de mes yeux sans m'en donner la permission. C'est notre quoi ?

"- Mira, m'appelle-t-il. Je suis désolé si je n'ai pas tout fait pour te rattraper quand tu as quitté mon appartement. J'ai tout de suite compris que je t'avais mis de côté pour ce maudit projet de Noël.

- Ce maudit? Répétais-je.

- Je n'ai pas voulu sacrifier notre amour pour ça, se reprend-il en désignant le bâtiment. T'es la femme de ma vie Mira, annonce-t-il désespéré, tu es celle qui me rend heureux, tu es la seule que je veux chérir, que je veux combler du plus profond de mon coeur. Je veux faire ma vie avec toi, et avec tout les petits Draeyar que tu me feras, si tu veux bien. J'étais tellement angoissé à l'idée que cette surprise ne te plaise pas que je n'arrivais plus à te faire face. Je suis terriblement désolé, si tu savais comme tu m'as rendu malheureux pendant ces quelques jours d'absence, annonce-t-il d'une voix légèrement moins assurée.

- Oh mon dieu, Luxus... Si tu savais comme cette semaine a été un enfer pour moi aussi, d'être séparée de toi."

Il me sert brusquement contre lui, de manière tellement protectrice et possessive, enfouissant sa main dans mes cheveux et me laissant plonger ma tête dans son torse. Il m'embrasse fougueusement, m'exprimant tous ses sentiments de frustration envahir ma cage buccale. Je me laisse bercer contre ses bras forts, musclés, produisant une barrirère incassable autour de mon corps. Après avoir enfin abandonné mes lèvres, il m'annonce néanmoins une moue gênée :

"- C'était maladroit. J'ai pas vraiment l'habitude de faire-

- Non, le coupais-je encore émue, c'était digne d'un conte de fée."

Il rigole, et dépose sa main sur ma joue, me regardant de manière attendrie.

"- Je t'aime.

- Moi aussi!  M'empressais-je de lui répondre les joues empourprées.

- Par contre, renchérit-il, la maison ne sera pas prête avant printemps.

- C'est pas grave, répondis-je brusquement. Je veux vivre avec toi dans cette maison, Luxus, que ce soit dans 3 mois, 6 mois ou encore quand j'aurais 60 ans, tout ce qui m'importe c'est d'être près de toi aujourd'hui."

Il faut toujours un hiver pour bercer un printemps, et même si l'hiver peut être long, le printemps suivra toujours.

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