{ La douleur des autres peut paraître invisible }
Je m'apprête à quitter l'appartement, déposant un baiser sur le front de Wendy, lorsque mon copain m'intercepte.
"- Tu es sure que tu ne veux pas que je t'emmène ? Me demande-t-il insistant.
- Non, ça va Grey, je vais simplement aller voir comment va ma copine, tu n'as pas à t'inquiéter. Assurais-je alors en l'embrassant."
Je n'attend pas sa réponse, je referme la porte derrière moi et souffle un coup. Si j'avais continué à trainer, il allait forcément m'empêcher d'y aller sans lui, et pour de bon. Je me dirige vers l'arrêt de bus, d'un pas déterminé. J'y monte, et laisse mes yeux regarder le paysage défiler à travers la fenêtre grisâtre. Je porte ma main droite sur mon ventre, et souris. Grey n'a de yeux que pour notre bébé et ma santé à présent. Son côté surprotecteur ressort, mais je n'ai pas à m'en plaindre. Mon brun a accepté l'arrivée du bébé et voyant à quel point cela me tenait à coeur. Wendy est à présent au courant, et elle est toute excitée à l'idée qu'elle soit tata.
Les minutes passent, les gens ne cessent de monter et de descendre du transport, me laissant découvrir de nouvelles têtes à chaque arrêt. La ville est paisible, l'air est doux et les passants semblent pressés que l'été arrive.
Enfin arrivée à destination, je marche jusqu'à la porte de la maison de Lévy. Je frappe une fois, puis une deuxième, lorsqu'elle s'ouvre. Je tombe face à la bleutée. Ses yeux sont ternes, des cernes bouffent la moitié de son visage. Ses cheveux ne sont pas coiffés comme elle aimait le faire avant. Elle tient en main son portable et me regarde sans une once de gaité.
"- Coucou ! m'exclamais-je.
- Entre, m'incite-t-elle."
Elle fais demi tour d'une démarche nonchalante, et s'assoit avec lassitude sur son fauteuil. Elle éteint la télé, et s'installe plus confortablement. Son état m'inquiète, plus ce que ce que je ne pouvais penser.
"- Lévy, il y a un problème ?"
Son regard s'attarde sur mon ventre, puis elle le détourne, le visage peiné.
"- Lévy, l'appelais-je. Tu peux tout me dire. Tu m'inquiètes."
Elle tient fermement son téléphone entre ses mains, puis elle me déclare la voix enrouée.
"- Juvia, je ne suis pas celle dont Gajeel a besoin dans sa vie.
- Comment ça ? M'écrais-je alarmée. Je marque une pause. Gajeel te trompe ?
- Non! S'empresse-t-elle de répondre."
Elle laisse de longues secondes défiler, puis ajoute:
"- Non, je sais qu'il ne ferait jamais ça.
- Alors quoi Lévy ? M'impatientais-je."
Elle me regarde hésitante.
"- Je... Je ne pourrais pas lui donner d'enfant. Lâche-t-elle dans un sanglot étouffé."
J'ai l'impression d'avoir reçu un coup sur la tête, comme si un troupeau d'éléphants m'était tombé dessus. Elle se recroqueville sur elle même, enfouissant sa tête entre ses mains.
"- Quoi ? Je- enfin, tu en es sure ? Bafouillais-je complètement confuse.
- Oui, Juvia, j'en suis sure. On a essayé maintes fois, et ça n'a jamais marché. Je suis allée informer ma gynécologue, et elle m'a fais passer des tests. Je suis stérile."
Une lourde vague de larmes déferle sur son beau visage. Je ne peux m'empêcher de la fixer sans que je ne puisse dire un mot. Je ne sais plus quoi dire. Ses yeux me supplient de la réveiller de ce cauchemar dans lequel elle vient d'entrer. Ses mains se mettent à trembler.
"- Depuis quand le sais-tu ? Lui demandais-je alors, me levant pour aller la consoler.
- Trois jours.
- Gajeel est-il au courant?
- Non..."
Elle sanglote un moment, puis gémit :
- Je ne veux pas le décevoir...
- Je sais bien, trésor, mais tu ne peux supporter cet affront toute seule, Gajeel doit être mis au courant."
Ma voix l'apaise, je lui chuchote que tout ira bien, je caresse le haut de son crâne, et y dépose de doux baisers.
"- Je- Je devrais le quitter, annonce-t-elle la gorge à présent nouée.
- Non ! L'interdisais-je catégorique. Tu sais aussi bien que moi que ça n'est absolument pas la bonne décision.
- Je ne veux pas être la cause de son malheur ! Argumente-t-elle s'étant relevée.
- Lévy, tu ne seras jamais la cause de son malheur, au contraire. Niais-je fermement.
- Tu ne comprends pas...
- Tu dois lui en parler, je suis sure que vous trouverez une solution tous les deux. J'en suis sure ! Insistais-je."
L'après midi s'est finit plus calmement. Je suis restée chez la bleuté deux bonnes heures, histoire de lui changer les idées. Nous avons parlé, prit un thé, et nous n'avons plus du tout amorcé le sujet de sa stérilisation. J'ai finis par rentrer chez moi sous la fatigue, laissant Lévy et Gajeel prendre leur décision tous les deux. Mon amie semblait désemparée, et elle ne pouvait affronter ça seule. Elle doit être anéantie.
Sur le chemin du retour je n'ai cessé de réfléchir. Comment aurais-je réagis si moi même était à sa place? Comme Grey aurait réagis? Notre couple pourrait-il durer ?
"- Je suis rentrée."
Grey m'accueuille à bras ouverts. Il me porte jusqu'à la chambre tel un chevalier dévoué. Il m'installe confortablement, et s'allonge près de moi.
"- Comment c'était ? M'interroge-t-il, en plongeant sa main dans mes cheveux.
- Oh Grey... Geignis-je. Lévy est en train de vivre ce qu'il y a de pire."
Il m'incite à développer. Il retire ma robe, et caresse mon ventre nu.
"- Lévy vient d'apprendre qu'elle est stérile et qu'elle ne pourra donner d'enfant."
Mon taciturne s'arrête et me regarde incrédule.
"- Gajeel le sait ?
- Je crois qu'ils en parlent actuellement. J'ai poussé Lévy à le mettre au courant. Elle voulait au départ le quitter.
- Très mauvaise idée. Ils doivent surmonter ça à deux. Affirme-t-il les sourcils froncés.
- C'est ce que je lui ai dis. J'espère qu'ils vont réussir ... Gajeel ne pourrait pas l'abandonner."
Il laisse cependant ma phrase en suspens et pose sa tête contre mon ventre.
"- Grey ? L'appelais-je.
- Hm?
- Et si nous ça nous arrivait ?
- Ca n'arrivera pas, me contredit-il en grognant.
- O-Oui je sais bien mais... Si j'étais à la place de Lévy, qu'est ce que tu aurais fais?
- Juvia, ronchonne-t-il. On peut vivre heureux de pleins de façons différentes, pas seulement avec un bébé."
Je ne sais quoi penser de sa réponse, mais je ne cherche pas à le tourmenter pour l'instant. Et puis il a raison, je ne peux être à la place de mon amie, et c'est pour cela que je me dois de l'aider.
Quand le malheur décide d'ouvrir une porte, il le fait en patron : sans frapper, sans s'annoncer, le tête haute et bien décidé à aller au bout de ses intentions. Néanmoins, il faut savoir que l'amour ne peut peut-être pas le rendre plus léger, mais en se faisant présence et dévouement, il permet d'en partager le poids et ouvre les portes de l'apaisement.
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