{ Culpabilité }
Natsu tient fermement le volant, le visage crispé. Les minutes défilent, le trajet est long. Un silence pesant règne dans la voiture. Il est énervé, je sais. Je n'aurais pas du échafauder ce plan sans lui en parler. Je regarde mes pieds durant le long du trajet, m'attendant en passant le seuil de notre porte d'entrée au pire des sermons.
Le moment fatidique arrive lorsqu'après être sortis du parking ou on avait garé la voiture, mon amant déverrouille la porte de l'appartement. Il rentre dans la pièce principale en essuyant ses pieds au paillasson. Puis se dirige près de la cheminée, m'attends debout, devant le long sofa les mains frottant son front.
Les minutes passent, mais aucun mot ne sort de sa bouche.
"- Tu... Tu attends des explications ? demandais-je timide.
- Oui. Répond-il sèchement. Enfin Luce, s'empresse-t-il d'ajouter, qu'est ce qui t'as pris ?"
Au ton de sa voix je peux entendre qu'il est agacé et en quête de réponses justes.
"- Je, je voulais lui rendre service...
- Tu lui as simplement planté des bâtons dans les roues à ce rythme là, et à moi aussi figure toi. M'accuse-t-il en soufflant."
Honteuse je baisse la tête et n'ose plus dire un mot. Si il va être du genre à m'accuser aussi froidement pour tout et rien, je ne préfère encore pas m'expliquer et laisser cette histoire sous silence.
Comprenant qu'il y soit allé un peu fort, il souffle à nouveau et se rapproche doucement de moi. Il dépose ses mains sur mon ventre légèrement arrondi et me regarde dans les yeux.
"- Le médecin à dit que tu devais te reposer, pas que tu devais aller jouer aux agents secrètes en ville me dit-il d'un ton plus doux, qui se voulait d'ailleurs moqueur.
- Je sais... murmurais-je."
Il me sourit gentiment et dépose un baiser sur mon front.
"- Je sais pourquoi tu as tenté de vouloir à tout prix aider Juvia. Je sais que tu culpabilise de ne pas avoir fait de même avec ton père."
A l'entente de cette affirmation, je remonte mes épaules et plonge mon cou à l'intérieur, me recroquevillant malgré ma posture debout.
"- Viens la, m'ordonne-t-il doucement, m'incitant à venir au cœur de ses bras."
Je plonge contre lui, glissant mon visage contre son pectoral. Il referme fortement ses bras contre mon dos et dépose son menton sur le haut de mon crâne.
"- Si tu savais comme je regrette, gémis-je en sanglotant.
- Je sais, m'affirme-t-il. Je ne t'accuse pas d'avoir essayé de l'aider. Mais la manière dont vous avez agis a été terriblement égoïste. Grey était terrifié et furax lorsque Wendy l'a appelé. Vous n'avez pas pensé à lui ? Et pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?
- Parce que je savais que tu pouvais tout lui dire. Je ne pensais pas que vous sauriez ...
- Et si il vous était arrivé quelque chose, comment voulais-tu que quelqu'un soit là pour vous?
- On était dans un lieu public...
- Ca n'empêche. On ne savait même pas où vous étiez avec Grey.
J'hoche la tête d'approbation, culpabilisant d'avoir agis aussi égoïstement.
- Je suis désolée Natsu, m'excusais-je d'une petite voix.
- Bon, finit-il en caressant mon dos. Je passe par dessus, mais s'il te plaît, demande-t-il, ne refais plus ce genre de chose sans m'en parler. Tu sais que je serais toujours à l'écoute, alors parle moi, à l'avenir. »
Pour simple réponse je relève la tête et me positionne sur la pointe des pieds, avant de déposer un chaste baiser au coin des lèvres.
« - Promis, chuchotais-je reconnaissante. »
Nous nous décollons, puis il agrippe ma main qu'il dépose au creux des siennes.
« - Maintenant, tu écoutes le docteur et tu te reposes hm ? M'ordonne-t-il un sourcil relevé. »
J'esquisse un sourire et hoche à nouveau la tête.
•••
Mes pieds me brûlent, mon ventre me tire et ma tête cogne. Je suis épuisée d'avoir trop pleuré, je suis épuisée d'avoir trop marché.
Je sors mon téléphone de ma poche et aperçois une quinzaine de messages provenant de Grey : « tu es où? » ou encore « reviens s'il te plaît, je suis désolée. »
Mon coeur se serre. Je referme ma prise sur mon téléphone et finis par le ranger dans ma poche. Je dépose une main sur mon ventre la gorgée nouée, et murmure d'une faible voix :
« - Moi je t'aimerais. »
Je marche à nouveau et décide de me poser sur un banc autour d'un arbre. L'endroit est assez calme et isolé. L'air est paisible, me calmant quelque peu. Je souffle de fatigue et lève la tête scrutant le ciel. Le soleil semble encore haut malgré le début de soirée qui commence.
Repensant à Wendy, je me rends compte que dans quelques minutes je suis censée allée la chercher chez Cherrya. Le stress monte, je réfléchis un moment, puis je saisis à nouveau mon téléphone et à contre coeur décide d'appeler Grey.
« - Allô, décroche-t-il après une sonnerie. Tu es où? S'empresse-t-il de demander.
- Il faut que tu ailles chercher Wendy.
- Tu es où? Répète-t-il à nouveau en ignorant mes paroles.
- Grey, tu dois aller chercher Wendy.
- Bordel Juvia, s'énerve-t-il derrière le fil.
- Qu'est ce que ça peut te faire de toute façon, t'en as rien à foutre de cette grossesse. Crachais-je méchamment.
- Je n'ai jamais dis-
- Tu me l'as fais comprendre.
- S'il te plaît rentre à la maison, me supplie-t-il.
- Je vais voir. Maintenant va chercher Wendy, s'il te plaît. »
Je l'entends souffler dans son micro, puis il me répond à contre coeur :
« - Très bien, j'y vais. »
A cette réponse, je raccroche précipitamment n'ayant pas envie d'en entendre plus de sa part.
Je laisse tomber ma main sur le banc et caresse de l'autre mon ventre. Le temps se rafraîchi, m'obligeant à faire demi tour à mon plus grand malheur. Mon corps a besoin de se reposer, je dois arrêter de le ménager, ce n'est pas bon pour le bébé.
Je me lève avec difficulté, et me dirige à contre sens du chemin, décidant de retourner à la maison. Je ne veux pas que Wendy culpabilise de son acte, je sais qu'elle a du terriblement se sentir coupable. Mais je me dis que cela devait arriver. Et puis les mots ont été dis. À moi maintenant de prendre une décision sur notre futur à Grey et moi.
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