{ À chacun ses maux }
Arrivant à toute vitesse en haut de l'étage, je me dirige vers la voix de cette femme, ne prenant pas même le temps de regarder la construction. Une chevelure longue et châtain agresse enfin mes cheveux à travers l'embrasure de la troisième porte du couloir.
Je m'approche d'elle, et attrape brusquement son arrière bras. Elle se retourne vivement, ses sourcils froncés.
Je la découpe un instant de la tête aux pieds. Cette femme est magnifique. Ses longs cheveux brun et lisses retombent en cascade sur ses reins. Sa silhouette est maigre, grande et élancée. Etant vêtue d'une longue robe verte pomme ainsi que des bottines havanes à ses pieds, elle me détaille de ses petits yeux châtaignes, surplombés de fines lunettes carrés.
"- Je peux vous aider ? S'adresse-t-elle à moi, une pointe sèche dans son ton de voix.
- Je suis Mirajane. Lui annonçais-je en croisant mes bras contre ma poitrine. Vous êtes ?
- Evergreen. Répond-elle le regard légèrement hautain. Que puis-je faire pour vous?
- J'aimerais mettre certaines choses au clair avec vous. Affirmais-je en la tirant du cadrant de la porte, l'amenant dans une pièce vide."
Elle se retire violemment de ma prise, et me regarde l'air sévère.
"- Je peux savoir ce qui vous prend ?
- Écoutez moi bien, esquivais-je. Luxus est mon compagnon, mon petit copain, et cette maison est la nôtre, grignais-je menaçante, en pointant mon doigt sur mon coeur. Alors j'aimerais que vous vous en alliez de cette foutue barraque et que vous lâchiez mon mec. Est ce que c'est compris?"
La femme me sonde un instant, puis éclate d'un rire franc. Exaspérée, j'appuie mes mains de manière impatiente sur mes hanches, lorsqu'elle me lâche entre deux rires :
"- Veuillez m'excuser, mais je crois que ça risque d'être impossible.
- Pardon ? Crachais-je, une colère rouge me montant au visage."
Alors que je m'apprête à répliquer, la voix de Luxus dans le couloir me coupe.
"- Ever ?
- Luxus, viens par ici deux minutes ! L'appelle-t-elle de la pièce, tout en me jetant un regard malicieux."
Je lui réponds d'un regard noir, tout en le lançant par la suite au blond, celui-ci débarquant un carton en mains.
"- Je peux savoir ce que tu fais ici? Me demande-t-il, le regard accusateur.
- Je peux savoir ce qu'elle, fait ici? Répondis-je en la pointant du doigt. C'est qui, Luxus? Lui demandais-je au bord du craquage.
- Mirajane, ce n'est pas ce que tu crois.
- Ah oui? Et bien explique moi vite, parce que là vois-tu, je suis à deux doigts de me barrer. Ça fais deux fois qu'elle t'appelle chéri. Alors tu a intérêt à me dire la bonne réponse, et vite. »
Il se racle la gorge, détaillant celle à mes côtés, celle-ci toujours muni de son sourire presque moqueur.
« - Mirajane, je te présente Evergreen, ma cousine. »
Je reste clouée sur place. La brune se redresse, puis décale une longue mèche de cheveux derrière ses oreilles. Je ris jaune.
« - C'est quoi cette connerie encore?
- Je te le jure. Se justifie-t-il en croisant ses doigts. Ever, donne lui ta carte de visite. »
Soufflant d'exaspération, elle sort une petite carte, et me la tend vers moi. J'agrippe, fébrile, ce bout de carton, et y lis d'une écriture en script : « Evergreen Dreyar, décoratrice d'intérieur. »
Au dos y est inscrit son numéro de téléphone.
« - C'est la fille de mon oncle, renchérit-il. »
Je reste muette, ne sachant quoi dire.
« - Mirajane, m'appelle-t-il, tu me crois n'est ce pas? »
Je tourne mon regard sur la fille, puis le détourne à nouveau sur Luxus. Ils semblent proches, mais il est vrai que Luxus porte plus des yeux protecteurs à son égard et non amoureux. Ils ont l'air complices, mais pas comme nous le sommes. Je souffle de fatigue. Luxus s'apprête à m'appeler une nouvelle fois, mais je le coupe une main devant son visage :
« - Oui, je te crois. »
Je n'en dis pas plus et sors de la salle. Je me hâte de descendre les escaliers, mais le bras de Luxus m'arrête, me retournant vers lui.
« - J'aurais du t'en parler, j'avais complètement oublié. Celle qui m'a appelé chéri au téléphone la dernière fois c'était elle aussi.
- Je sais, répondis-je sèche.
- Mira, il n'y a vraiment que toi que j'aime, et personne d'autre. Je veux cette maison qu'avec toi, et je veux vivre qu'avec toi. Ne doute plus de ça. »
Je hausse les épaules, l'embrasse, puis descend en silence, laissant le blond à l'étage. Arrivée au rez-de-chaussée, je n'aperçois pas Juvia dans les parages, ni dans le salon, ni dans la cuisine. Je jette un coup d'œil à travers la baie vitrée, et l'aperçois le long du portail, figée, ses bras retombant de manière raide le long de sa taille. Que lui arrive-t-il?
J'ouvre la porte, et me précipite vers elle.
« - Juvia ? »
Sursautant soudainement, elle se retourne vers moi, les yeux troublés.
« - Qu'Est ce qui t'arrive ? La questionnais-je en posant ma main sur son épaule.
- Heu rien, répond-elle en se frottant les mains. J'étais en train de rêver.
- Tu es sure ?
- Oui oui ! S'empresse-t-elle d'acquiescer. Et toi, alors ? Tu as pu savoir qui c'était ? »
Repensant à cet épisode, je lache un soupir et glisse de manière lasse ma main le long de mon visage.
« - J'ai fais une scène à cette pauvre fille, pour apprendre que c'était sa cousine.
- Sa cousine ? M'interroge-t-elle, en gloussant.
- Elle fait la décoration de notre maison, c'est la fille de son oncle.
- Oh ! S'exclame-t-elle étonnée. Et comment s'appelle-t-elle ?
- Evergreen, répondis-je bouleversée. J'ai tellement perdue ma confiance en moi quand j'ai vu la beauté de cette fille ...
- Mira, arrête de croire que cette fille est mieux que toi. Me coupe-t-elle autoritaire.
- Mais c'est juste que ... »
Je ne termine pas ma phrase. Juvia a raison. J'ai trop souvent tendance à me dévaloriser devant tout monde.
« - Tu es mannequin, modèle pour un grand magazine de mode, ils ne t'ont pas choisi pour rien. Et quand bien même, si cette fille était plus belle que toi, elle ne sera jamais la fille formidable que tu es, et dont laquelle Luxus est devenu complètement fou amoureux. Renchérit-elle en illuminant son visage d'un sourire sincère. »
Ses mots me touchent, me transpercent. Luxus doit en avoir marre de moi à force de paniquer pour rien. Je ne réalise même pas qu'il a décidé de construire cette maison pour vivre avec moi, je ne retiens jamais ses mots doux qu'il me lance à chaque fois que je sombre.
« - Je suis idiote. »
Mon amie lâche un rire franc et me prend délicatement dans ses bras.
Si le doute vous fait baisser les bras, montrez lui que c'est avec vos jambes que vous avancez.
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