𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟗
⸻⸻ 𓆩*𓆪 ⸻⸻
𝗨𝗡𝗘 𝗣𝗟𝗨𝗜𝗘 𝗗𝗘 𝗣𝗥𝗜𝗡𝗧𝗘𝗠𝗣𝗦
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Ayano peinait à suivre le cours de science dispensé par M. Okajima, son estomac lui faisait terriblement mal tant il était vide. Elle regrettait amèrement d'avoir veillé sur les vidéos de Federica Pellegrini durant les Championnats du monde de Shanghai. Pourtant, elle n'avait pu détacher ses yeux des mouvements réalisés par l'athlète durant les épreuves de nage libre. Résultat, elle s'était endormie sur son téléphone et avait eu du mal à sortir de son lit, elle avait donc sauté le petit déjeuner pour être sûre d'arriver à l'heure.
L'horloge n'indiquait que dix heures trente-quatre, Ayano n'arrivait pas à rester concentrée, sa main dessina de petits cercles dans son cahier. Seule une oreille restait attentive au cas où le professeur aurait la bonne idée de lui poser une question.
Son ventre émit alors un bruit, en réponse, elle réfugia sa tête dans ses bras pour se cacher. Ayano contracta au maximum ses abdos, ne voulant pas que quelqu'un se rende compte de sa situation.
— Mademoiselle Shimada, redressez-vous. Il fallait dormir cette nuit pour être en forme.
À contrecœur, elle se redressa et les regards des élèves commencèrent à se poser sur elle. La nageuse émit la pensée que son professeur souhaitait sûrement la faire payer les heures où elle avait somnolé dans son cours. Son estomac se remit à faire des siennes, Ayano voulut s'enfoncer dans sa chaise pour disparaître.
Une compote de pomme glissa sur son cahier, ses sourcils se froncèrent automatiquement en cherchant la source.
— Mange, ça ne peut pas te faire de mal, chuchota son voisin.
En le détaillant du regard, la lycéenne remarqua qu'il fermait son sac de sport. Il avait dû entendre la faim de sa voisine et sortir de quoi grignoter dans ses affaires d'entrainements. Un léger "merci" fut chuchoté en réponse avant qu'elle n'engloutisse la compote.
Cet encas ne pourrait calmer son appétit, mais cela l'aiderait à tenir jusqu'à la fin du cours sans être gênée par la situation. Faisant désormais abstraction de cette faim, elle suivit le cours, rattrapant facilement les parties manquantes grâce à son voisin. Ce dernier laissa visible ses notes, facilitant la compréhension d'Ayano.
— Bien, le cours est terminé. Vous me ferez les exercices de la page 394 pour le prochain cours. Bonne journée.
Le professeur rangea ses affaires, pendant que plusieurs personnes se levèrent pour discuter avec leurs camarades et amis. Ayano gloussa doucement, attirant le regard du volleyeur.
— Que t'arrive-t-il ?
— "Ouvrez vos livres pages 394". Le professeur Rogue dit ça dans Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, ça m'y a fait penser.
Ayano remarqua que le brun se retint de répondre, en plissant les sourcils, elle réalisa. Il ne voulait pas faire la conversation avec elle, c'était encore trop tôt. Comprenant la situation et la rancune de son voisin, la lycéenne ne renchérit pas sur sa remarque, préférant alors sortir de la salle pour chercher de quoi grignoter dans le distributeur du couloir. Pourtant, la voix d'Iwaizumi l'arrêta dans ses mouvements.
— Tu veux venir à l'entraînement ce soir ?
Son corps se figea.
Iwaizumi Hajime, son voisin de classe, venait de lui proposer de venir le voir à l'entraînement. Le visage du volleyeur habituellement sérieux commença à se déformer sous l'inquiétude.
— Shimada-san ? Ça va ?
— Oui, oui ! s'écria-t-elle. Je ne peux pas. Entraînement.
Ayano se tourna et fonça en direction du distributeur, elle fut rongée de honte. Son visage devenait cramoisi et elle eut l'impression de s'enflammer.
— J'ai dit n'importe quoi... Je ne sais plus aligner deux mots...
La tête sur la vitre du distributeur, elle commença à se lamenter, attirant certains regards moqueurs d'élèves passant par là. Les images de la scène avaient beau tourner dans sa tête, elle fut incapable de comprendre sa réaction.
— La coach est malade.
Levant les yeux, elle aperçut Okichi remontant ses lunettes sur son nez, une brique de jus de pomme à la main.
— Tu peux aller voir Iwaizumi-san. Je croyais qu'il ne voulait plus te parler, d'ailleurs.
— Pareil ! J'ai flippé quand il m'a proposé ! J'ai perdu mes mots et je me suis ridiculisée, lâcha Ayano d'une traite.
— Rassure-toi. Je pense qu'il préfère quand tu les perds.
Aïe.
Une grimace de douleur se dessina sur le visage de la nageuse. La phrase de sa meilleure amie la toucha, connaissant la blonde, Ayano allait entendre ce type de réflexion durant un long moment. Ce fut pour cette raison qu'elle ne rétorqua rien, se contentant d'acheter une barre de céréales et de retourner en cours pour annoncer à Iwaizumi sa présence à l'entraînement.
— Aya', soit attentive à l'entraînement. Je pense qu'il veut te faire passer un message.
La concernée leva son pouce en l'air, ne pouvant répondre après avoir englouti sa barre de céréales. En pénétrant dans la salle de classe, son regard bleu s'arrêta sur la silhouette d'Iwaizumi. Ce dernier discutait avec son meilleur ami – enfin discuter était un bien grand mot – il avait plutôt l'air de subir ladite conversation.
— Iwaizumi-san, je pourrais venir ce soir.
Les deux volleyeurs se tournèrent vers elle, le visage du champion esquissa un sourire imperceptible. Tandis que le passeur alterna entre la nageuse et son ami un "O" se dessinant sur ses lèvres.
— Iwa-chan ? Tu l'as invité à l'entraînement ? Attends, je vais envoyer un message à Mattsun !
Oikawa, joueur, attrapa son téléphone à toute vitesse, en tapant aussi vite son message. Son meilleur ami ne le laissa pas faire, lui assénant un violent coup dans les côtes lui faisant lâcher son portable. Ayano émit un léger rire devant cette scène et profita du désintérêt des garçons pour prendre place.
Malgré son estomac maintenant rempli, la lycéenne eut beaucoup de mal à se concentrer sur ses cours de la journée. Elle attendait avec impatience le début des activités sportives. Ce fut la seule chose qui tourna dans sa tête au détriment de ses discussions sur les temps de pause.
Dès l'instant où l'horloge annonça la fin du dernier cours, Ayano se jeta pratiquement sur ses affaires pour les ranger. Après avoir salué sa meilleure amie, elle attendit devant la salle de classe que ses camarades volleyeurs soient prêts.
— Oikawa doit parler au prof, donc je t'accompagne, déclara Iwaizumi.
Il était assez évident que le passeur mentait, cependant personne ne fit la remarque : les deux camarades étaient satisfaits de la situation actuelle. Iwaizumi commença à marcher et la nageuse le suivit de près, se tenant légèrement en retrait par rapport à lui. Elle pouvait voir quelques regards curieux d'étudiants, ayant rarement vu le volleyeur aux côtés d'une autre personne que les membres de l'équipe.
Une boule naquit dans son ventre, les mots blessants qu'elle avait pu prononcer fusèrent dans ses pensées. Peut-être avait-il simplement prévu de se venger ? Elle secoua la tête, Oikawa l'aurait mentionnée à la plage, mais elle ne pouvait retirer cette idée de sa tête.
— Arrête de cogiter. Je veux te montrer quelque chose.
En prononçant ses mots, Iwaizumi ne prit pas la peine de la regarder : il savait. Il avait bien remarqué la ressemblance entre elle et son meilleur ami, les mots étaient sortis tout seuls sans même prendre le temps d'y réfléchir.
Dehors, le temps fut doux, signe de la fin avril en approche. Le soleil éclairait délicatement le chemin, laissant les journées s'allonger sous sa lumière. Les portes du gymnase se dessinèrent sous les yeux d'Ayano, elle se hâta pour rattraper le volleyeur devant elle. En entrant, Iwaizumi prit le temps de saluer tout le monde avant d'indiquer à la nageuse où elle pouvait s'installer.
— Aya' !
Ses yeux scrutèrent les lieux, cherchant la voix familière, une jeune lycéenne aux cheveux épais et noirs lui faisait signe.
— Isako, que fais-tu ici ?
Le rouge s'empara du visage de la jeune Matsukawa. Il fut facile de comprendre qu'elle venait voir jouer Kindaichi et pourtant, elle tenta tout de même de cacher l'information.
— Je suis venue voir Issei, à quoi tu penses ?
Ayano n'avait jamais vu son amie aussi gênée, elle voulut se moquer gentiment d'elle, mais se rétracta. Il était encore un peu tôt, elle ne voulait pas prendre le risque de la blesser davantage.
— Pourquoi t'es là, toi ?
— Je- Euh- Iwaizumi-san m'a proposé de venir.
Le regard d'Isako exprimait clairement toutes les arrière-pensées qu'elle avait suite à cette annonce, mais son amie les dévia tout de suite en expliquant la situation dans son ensemble. Après le premier ballon claquant le sol, les filles stoppèrent leur discussion, venant alors observer les joueurs.
Ayano n'eut d'yeux que pour le numéro 4 ; c'était la première fois qu'elle assistait un match d'Iwaizumi. Elle pouvait maintenant observer ce qui le faisait vibrer. Elle détailla chacun de ses mouvements lorsqu'il frappait ou réceptionnait le ballon.
Ayano ne détourna ses yeux qu'après un coup de sifflet du coach. Elle tomba alors sur les regards sournois de Matsukawa et Oikawa. Elle se recroquevilla sur elle-même et se rappela pourquoi elle ne venait jamais aux entraînements.
Bien qu'elle fût incapable d'entendre leurs rires sournois au milieu des claquements de ballon, elle n'eut aucun mal à les imaginer. Ses yeux roulèrent vers le plafond en réponse avant de finalement se reposer sur le pointu de l'équipe. Ce dernier dû se sentir observé puisqu'il dévia les yeux sur Ayano, ses lèvres se retroussant en un léger sourire avant qu'il ne se concentre de nouveau sur le ballon.
La lycéenne distingua les lèvres de Oikawa bouger avant qu'il ne se prenne un ballon dans la figure, mais elle resta sourde à ses mots, étant trop loin. Pourtant, les garçons continuèrent de charrier Iwaizumi sans qu'elle puisse comprendre.
— Isako. Que raconte-t-il, à ton avis ?
— Je vais filmer Issei. J'arrive à lire sur les lèvres.
Isako attrapa son sac pour venir le poser sur la rambarde, elle fouilla activement dedans pour y trouver son téléphone. Ses coudes se posèrent sur le sac afin de pouvoir maintenir au mieux la caméra alors qu'elle grossissait la vue de son écran.
— T'es trop loin, Isako. C'est pas grave, va ! tenta Ayano, sentant la maladresse arriver. Tu vas faire tomber ton téléphone.
— Mais non !
Sur ses mots, la brune se pencha considérablement, manquant ainsi de passer par-dessus la rambarde. Ses yeux s'écarquillèrent et un cri passa sa bouche, attirant les regards des joueurs. Ainsi tout le monde assista à la chute d'un sac mauve et de son contenu, Ayano plaqua sa main sur sa bouche, abasourdie par la situation. Le silence plana dans le gymnase : personne ne sut comment réagir face à l'invraisemblance de la situation.
Issei Matsukawa fut le premier à reprendre la parole, en réprimandant sa sœur sur le fait qu'elle aurait pu se feindre le crâne et qu'elle avait de la chance que ce soit seulement son sac. La concernée se fit alors toute petite et se dirigea vers les escaliers afin d'aller récupérer l'ensemble de ses affaires. Ayano décida de la suivre, voulant la soutenir dans la vague de honte qu'elle devait désormais ressentir. La maladresse d'Isako était sans égal, malgré tous les efforts qu'elle mettait en place pour faire attention, jamais une journée ne passait sans un incident de ce type. Cela ne retirait pas pour autant la gêne qu'elle pouvait ressentir quand elle était prise sur le fait.
En arrivant sur le sol du gymnase, Isako eu une légère perte d'équilibre due à sa précipitation, ce qui augmenta son état de malaise. L'entraînement ayant repris, plus personne ne prêta attention à elle, à l'exception de son frère qui lui lança quelques œillades pour s'assurer que tout aille pour le mieux et de Kindaichi. Ce dernier se hâta à la rejoindre pour venir ramasser les différentes affaires de la lycéenne.
Ayano, elle, les regardait avec une pointe de jugement face à leur gêne mutuelle. Ce fut lorsque Kindaichi eut fini qu'elle le salua poliment avant de se retourner face à sa meilleure amie dont le visage restait cramoisi.
— Y'a du nouveau entre vous ? Ou vous vous contentez de vous envoyer des messages par-ci par-là sans qu'aucun ne prenne d'initiative ?
— Je ne répondrai pas à cette question et je m'abstiendrai de tout commentaire. Parce que je te trouve vachement culottée pour quelqu'un qui vient à l'entraînement de volley en ayant été invitée par un joueur.
Les joues d'Ayano virèrent au rouge à l'entente de ses paroles : bien qu'il était vrai que la raison de sa présence ici était l'invitation d'Iwaizumi, elle n'avait pas vu ce coup bas arriver de la part de son amie. En réponse, elle lui fit une grimace digne de son petit frère de six ans. Ayano reporta ensuite son attention sur les joueurs de volley, délaissant le rangement des affaires d'Isako.
Les garçons venaient de former deux équipes distinctes. Ayano resta figée sur le comportement du capitaine, il ciblait et appuyait sur les faiblesses de l'équipe adversaire tout en poussant ses coéquipiers aux meilleurs de leur capacité. Certaines personnes pourraient trouver son jeu vicieux : il réfléchissait constamment à ce qu'il pouvait se passer durant un match. Il était facile de ressentir l'absence de compassion envers ses adversaires durant un match officiel : elle en avait déjà entendu parler.
Ayano ne s'était jamais intéressée au volleyball, mais elle ne pouvait rester sourde à ce qui se murmurait dans les couloirs du lycée : le désir de l'équipe de vaincre l'académie Shiratorizawa, les services redoutables du capitaine de Seijoh. Tout ceci constituait une majorité des conversations à l'approche du tournoi de printemps et des interlycées. Pour autant, elle ne s'était jamais rendue à l'une de ses rencontres, trop concentrée à s'entraîner pour ses propres compétitions.
L'attention d'Ayano se focalisa de nouveau sur Oikawa qui changea d'expression au cours du match, il laissait de côté sa personnalité extravertie et joviale pour laisser place à de la sournoiserie et de la provocation. Ayano vit alors un reflet d'elle-même : bien qu'il ne s'agissait que d'un entraînement, elle pouvait facilement deviner ses expressions en match officiel. Il voulait montrer que son équipe était la meilleure, il voulait les emmener au plus haut dans la compétition. Il voulait montrer qu'il était le meilleur passeur malgré tout ce qu'on pouvait entendre sur d'autres équipes.
Elle aussi désirait être la meilleure : elle voulait décrocher des bourses sportives, être recrutée pour devenir la meilleure nageuse du monde. Tout ce qu'elle souhaitait était de vivre de la natation. Pourtant, son cœur se serra et sa gorge se noua, son monde sembla s'écrouler ; elle ne pouvait pas être odieuse avec des gens qui tentaient de l'aider. Isako n'avait rien demandé à personne, elle n'avait pas fait exprès d'être naturellement forte en natation. Pire encore, Iwaizumi avait simplement voulu l'aider.
Ayano se tourna vivement vers son amie qui suivait attentivement le match d'entraînement.
— Je suis désolée, Isako.
Le visage de la concernée afficha nettement la surprise qu'elle ressentit, sa bouche formant un "O" où aucun son n'en sortit.
— Je n'aurais jamais dû te parler comme ça.
Des larmes affluèrent dans les pupilles marron de la première année, elle s'empressa de prendre Ayano dans ses bras. Elle ne demanda aucune longue explication : elle avait très bien compris le comportement d'Ayano et elle ne souhaitait pas la pousser dans ses retranchements en demandant trop d'explications. Isako fut, en revanche, ravie de voir sa meilleure amie prendre conscience de ses erreurs et tenter de les réparer.
— Merci, Aya', chuchota-t-elle sincèrement avant de s'écarter.
— Je vais m'excuser auprès de Iwaizumi-san. Je n'ai pas franchement été aimable non plus.
La brune acquiesça silencieusement tandis que le coup de sifflet final retentit. D'un coup d'œil au score, elles virent que l'équipe d'Oikawa avait gagné, laissant un Matsukawa faussement bredouille venir dans leur direction, derrière lui se trouvaient les autres troisièmes année de l'équipe en plein débrief du match.
— Bon courage pour rentrer avec eux ce soir, 'Yano, compatit Matsukawa.
— Mattsun ! Arrête de te plaindre aux filles ! Tu cherches l'attention, là ! Je pense que Shima-chan ne t'en donnera pas à toi.
Les yeux d'Ayano s'écarquillèrent et elle manqua de s'étouffer après les mots du capitaine. Désormais, elle fut convaincue qu'il avait compris ce qu'elle avait regardé durant la plus grosse partie de l'entraînement. Oikawa s'apprêta à ouvrir de nouveau la bouche avant que sa tête ne penche violemment vers l'avant ; conséquence du ballon qu'il venait de recevoir à l'arrière du crâne.
— Tu t'arrêtes jamais de te vanter.
— J'ai rien dit !
L'échange d'Iwaizumi et d'Oikawa fit rire les nageuses tandis qu'Hanamaki se prépara à séparer ses amis. Avant que la situation ne puisse dégénérer, le coach les interpella en leur rappelant d'aller se changer. Isako en profita pour s'éclipser, sûrement impatiente de rentrer chez elle ou de retrouver Kindaichi. Ayano opta pour la deuxième option, ayant bien remarqué les regards qu'ils s'échangeaient. Elle s'apprêta aussi à rejoindre l'extérieur du gymnase, mais devant elle, lui bloquant le passage, se tint la silhouette d'Iwaizumi.
Son rythme cardiaque accéléra tant qu'elle l'entendit dans sa tête. C'était le moment : personne ne pouvait les déranger. Elle devait s'excuser. Pourtant, les mots ne vinrent pas, elle réalisa seulement combien elle avait été blessante, et combien il était maintenant dur pour elle de dire au garçon sur qui elle avait un crush qu'elle était désolée.
— Est-ce que tu as vu ?
La voix essoufflée du garçon la coupa dans sa transe. Ayano devina l'intention d'Iwaizumi, ce dernier l'avait invité pour qu'elle puisse voir le capitaine jouer et remarque les reflets de ses propres actions. Ses épaules tombèrent, signe qu'elle était restée crispée depuis qu'il se trouvait devant elle.
— Je crois, oui.
Ses yeux tentèrent de s'accrocher à une échappatoire, mais comprenant qu'elle ne trouverait rien, elle les planta dans ceux d'Iwaizumi.
— Je suis désolée, admit-elle. Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Je ne pourrais pas m'excuser assez. Je me suis braquée et je t'ai attaqué alors que tu voulais juste me faire réaliser les choses.
Pour appuyer ses paroles, elle se courba, espérant montrer la sincérité de ses paroles qui, malgré tout, lui piquait le cœur.
— Ce n'est rien. C'est pour ça que je voulais que tu voies Oikawa jouer. Je me suis dit que tu comprendrais toute seule. Vous vous ressemblez un peu tous les deux.
Iwaizumi se perdit dans ses paroles, comme s'il les analysait avant de soupirer profondément. Ayano se redressa et chuchota pour elle-même "c'était même pas vrai en plus", ses mots auraient pu être une réponse au volleyeur, mais ce n'était pas le cas. Ils appuyaient seulement ses excuses à elle, signe qu'elle ne pensait pas un seul de ses mots. Le brun commença à se diriger vers les vestiaires avant de se retourner une dernière fois dans un petit rire.
— Je sais. Je t'ai vu.
Ayano resta figée au bord du gymnase, son cerveau hésitant entre oublier les paroles d'Iwaizumi ou bien creuser un trou et s'y enterrer. Il l'avait vu pendant qu'elle le regardait. Elle ne bougea plus durant un temps qui lui paraissait durer une éternité avant de mécaniquement rejoindre son amie. Ayano tenta de reprendre ses esprits du mieux qu'elle le pouvait ; après tout, peut-être qu'il parlait d'autre chose ? Peut-être avait-elle imaginé ses mots ?
— T'en as mis du temps ! Ça va ? s'inquiéta la brune.
— Oui, oui ! J'ai cru qu'il te restait des affaires !
Isako se doutait que son amie lui cachait la vérité, cependant elle estimait que ce fut pour une bonne raison alors, elle ne chercha pas plus loin. Avant même qu'une autre question ou remarque ne soit déclarée entre elles, les garçons sortirent du gymnase.
— Arrête de lancer le sujet ou je vous jure que si je dois vomir, je le fais sur vos pompes, lança Matsukawa.
Oikawa eut un mouvement de recul pour se protéger, tandis qu'Hanamaki se moqua ouvertement de son meilleur ami.
— Mattsun, tu vas bien devoir t'y faire !
— Iwaizumi, s'il te plait, aide-moi.
Sans même lever les yeux de son téléphone, le pointu donna un coup dans l'épaule du châtain en lui ordonnant de se taire. Ce dernier s'offusqua puis alla rejoindre en trottinant les filles.
— Shima-chan ! Mini Mattsun ! Ayez pitié de moi et éloignez cette brute, se lamenta le capitaine en arrivant à leur niveau.
— Tu as encore lancé le sujet Kindaichi-kun ?
Le volleyeur acquiesça tandis qu'Isako partit se cacher avant d'être rattrapé par son frère et Hanamaki. Le trio les saluait, se dirigeant vers chez eux sans tarder.
— Tu rentres avec nous aujourd'hui Shima-chan ? interrogea Oikawa une lueur malicieuse dans les yeux.
— Non, c'est pour ça qu'elle reste devant le gymnase à nous attendre, imbécile.
— Iwa-chan ! T'es trop méchant !
Ayano leva les yeux au ciel, un sourire dessiné sur le visage. Elle n'était pas rentrée avec les garçons depuis sa défaite à l'entraînement de natation. Son corps lui paraissait alors plus léger en retrouvant les discussions entre les volleyeurs. Parfois, il suffisait de prendre un petit peu sur soi pour retrouver une part de paix intérieure et elle venait de le comprendre.
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⸻NDA 🌷Enfin les excuses ! Je ne sais pas quel est votre ressenti par rapport à ça, mais initialement les excuses étaient prévues beaucoup plus tard... par souci de cohérence avec le personnage de Iwaizumi, j'ai dû changer ça ! Aussi, officiellement la partie 1 est finie et je dois la réécrire pour 1 milliard de raisons différentes.
Il est fort probable que le chapitre 10 n'arrive pas tout de suite, je suis en train de retravailler le plot, car j'ai réalisé que je n'inclus pas des évènements japonnais... Je suis donc en train de faire mes recherches (en galérant comme d'habitude) et d'adapter aux besoins les éléments de l'histoire !
Comme d'habitude, n'hésitez pas à faire des retours ! C'est toujours très plaisant de lire ce que vous pensez !
xoxo, votre Bokuto kinnie préférée <3
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