Chapitre 9 : Mariana

Je sors de la douche et je croise mon regard dans le reflet du miroir.

J'ai un mouvement de recul face à mes cernes.

On dirait que je n'ai pas dormis depuis des jours...

Je m'habille rapidement en évitant de regarder en direction de mon reflet et je vais en bas aussi silencieusement qu'un puma.

Mon arrivée fait sursauter Gab, le seul de nous trois qui vivait dans cette maison à l'origine.

— Tu descends l'escalier de la même manière que ma grand-mère, fait-il d'un air nostalgique.

Je ne sais pas trop quoi répondre donc je reste en bas des marches en acquiescant.

— Tu as choisi une chambre où t'installer ?

Je secoue la tête pour dire non

— Alors tu vas le faire maintenant, tu ne vas pas dormir sur le canapé quand même !

— C'est pas la peine, je peux me débrouiller.

Il me regarde, septique.

— J'ai l'habitude, chez moi je n'avais même pas de couverture, j'ajoute pour le rassurer.

— Tu es au courant que le climat breton est légèrement différent de celui de Guyane ? dit-il sur un ton sarcastique.

Je baisse les yeux.

Je n'aurai pas dû le contredire, je suis chez lui après tout, dès qu'il veut il peut me mettre dehors.

Il faut que j'arrête d'être irrespectueuse avec des gens qui sont supérieurs à moi.

— Excuse moi de t'avoir manqué de respect, je ferai ce que tu voudras pour me faire pardonner.

Il me regarde en haussant un sourcil, l'air surpris.

— Euh... d'accord ?

Je ferai mieux de me taire.

— Bon, tu viens ? demande-t-il.

Je le regarde sans comprendre avant de me rendre compte qu'il est déjà au milieu de l'escalier.

— Ah oui, je fais avec précipitation.

IL recommence à monter les marches et quand j'arrive à mon tours, il m'attend sur le palier.

— Bon, à cet étage, il y a trois chambre, tu peux choisir celle qui te convient le mieux.

Je le regarde, éberluée.

On ne m'a pas beaucoup laissé le choix dans ma vie.

— Je ne sais pas, donne moi la plus petite...

Il prend un air étonné mais je n'ai pas l'occasion de voir sa réaction plus en détail parce que j'ai baissé les yeux sur mes pieds nus qui foulent le vieux parquet.

— Au fait tu as quel âge ?

— J'ai 12 ans pourquoi ?

Comme je n'ai aucune réponse, je trouve le courage pour lever les yeux de ses chausson et regarder son visage.

Il affiche une mine étonnée.

— 12 ? Mais je pensais qu'on ne pouvais pas rester sur Terre si on avait pas entre 14 et 16 ans !

— En fait... il y avait un tirage au sort ouvert pour les gens de 14 à 16 ans où la famille du gagnant aurait un prix.

Il ne pose pas plus de questions mais à son visage triste, je sais qu'il a compris.

— Bon, tu m'as demandé la plus petite parce que je suppose que tu n'as pas l'habitude d'avoir le choix, je te la passe volontiers mais je voulais te dire que c'est aussi la plus confortable, comme ça, il n'y a pas d'inégalités.

— Oui, dis je sans savoir quoi répondre d'autre.

Un silence désagréable suit.

— Tu veux... t'installer ?

— Euh oui, avec plaisir.

Il ouvre la porte de la chambre et j'y rentre lentement, comme si j'avais peur qu'au moindre faux pas je me réveiller ai.

— Merci beaucoup de tout ce que vous avez fait pour moi, sans cous je serais encore en Guyane toute seule.

— Euh... de rien ? Mais tu sais que ce n'est pas moi qui ai demandé à ce qu'on te conduise ici ?

— Oui je sais que c'est Mademoiselle Sylla qui a demandé ça à ses parents mais rien ne vous empêchez de me laisser à l'extérieur, pourtant, vous m'avez accueilli dans votre maison. Je le vous remarquerez jamais assez pour ça.

— Attends, c'est moi que tu vouvoies depuis tout à l'heure ? On a pratiquement le même âge, tu peux me tutoyer !

Je suis affreusement gênée.

— Pardon, je n'ai pas l'habitude.

Il semble comprendre et hoche de la tête.

— Je te laisse t'installer, en attendant je vais préparer le repas, je t'appelle quand c'est prêt.

— Mais non ! protesté-je, je vais pas te laisser faire à manger seul !

— Ne t'inquiète pas, je suis sûr qu'une certaine fille pourrie gâtée sera ravi de m'aider, dit-il avec un clin d'œil

Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un petit rire.

— Bon, à tout à l'heure, fait-il en refermant la porte derrière lui.

Je me retrouve seule, dans cette pièce, sans oser poser les sac qui contient mes maigres affaires.

Devant le lit à l'épais matelas et à la grosse couette je repense à ma maison.

J'aimerai tellement retourner en arrière.

— C'est trop tard Mariana, marmonné-je pour moi même, tu ne peux rien faire pour changer le passé. Par contre tu peux choisir ton avenir.

Je pose mon sac sur le lit et en sort un cadre de photo, le seul qui restait chez moi après le départ de mes parents.

— Vous me manquez déjà.

Je n'ai pas arrêté de penser à eux.

Pour éviter de ressasser des souvenirs inutilement, je retourne au rez-de-chaussé et m'installer sur le canapé, mal à l'aise à l'idée de rester sans rien faire.

— Tu vas bien ?

Je tourne la tête brusquement et découvre Gab installé dans un un vieux fauteuil.

— Oui... je pensais juste à mes parents.

— Ah, fait-il en réussissant l'exploit de paraître à la fois embarassé et compatissant.

— Les tiens n'étaient pas trop triste ?

— Je n'en sais rien. Je n'ai même aucune idée de la réaction qu'ils auraient eu si ils avaient sut ça.

Je le regarde sans comprendre.

— Mes parents sont mort il y a plusieurs années, explique-t-il en remarquant mon incompréhension.

J'écarquille les yeux.

— Je suis désolée je n'aurai pas dû te demander ça !

— Tu ne pouvais pas être au courant, je ne sais rien de toi et tu ne sais rien de moi.

Tout à coup, ils se lève et ouvre la porte de ce qui semble être un placard à balais.

Il farfouille dedans pendant quelques secondes avant de ressortir, des étoiles d'araignées dans les cheveux.

Dans ses mains se trouve un étui qui me semble familier.

— Je savais qu'elle allait pouvoir servir ! Je te la passe, ma mère serait heureuse de voir qu'elle ne prenne pas la poussière.

J'ai un sursaut lorsque je reconnais l'instrument auquel appartient la boîte qu'il me tend.

— Je ne peux pas accepter ! Ça vaut beaucoup trop cher !

— Dis toi que c'est mon cadeau de bienvenu en France. Et pour me remercier, tu pourras m'aider à m'occuper des chevaux.

Je ne devrais pas dire oui, j'ai conscience qu'il me donne pratiquement une flûte traversière qui a une grande valeur sentimentale pour lui.

Pourtant, presque inconsciemment je tends mes doigts vers l'objet.

Avant des les laisser retomber quand je me rends compte ce que je fais.

— Allez ! fait-il d'un ton suppliant, je t'accueille chez moi ! Je me sentirais vexé si tu refusais ça !

— Au fait comment tu sais que j'en ai joué ? 

— Il y avait un partition où c'était marqué l'instrument qui est sorti de ton sac quand tu es arrivé.

Je savais que je n'aurai pas dû les prendre.

J'ai beau avoir arrêté la musique depuis un an et demi parce que c'était devenu trop cher pour mes parents, je n'arrive pas à effacer mes habitudes de musicienne.

Après tout j'en ai joué pendant cinq ans !

J'ai l'impression d'être Ève. 

Tentée par un fruit qu'il m'est pourtant défendu de cueillir.

Et comme elle je fini par céder.

— J'accepte le marché.

***

  Oula... ça fait longtemps ! Oui je sais que je devais publier une fois par semaine et que j'ai une semaine retard...

Je ne savais pas quoi faire après cent mot donc aujourd'hui pendant que je restais sans rien faire devant mon téléphone, j'aurais décidé d'ajouter mon instrument préféré dans le livre, qui, par le plus grand des hasard est aussi le meilleur du monde et celui que je joue.

Bref j'espère que vous avez bien aimé le chapitre et que min retard ne vous a pas fait oublié mon histoire.

À la semaine prochaine j'espère !

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