Chapitre 8 : Noah
Je tape sur le tableau de bord.
— Fais chier.
Je sors de l'habitacle et ferme la portière bruyamment.
Il a fallut que la voiture choisisse de tomber en panne d'essence après que je sois parti de ma ville natale.
Je tourne la tête de part et d'autre pour analyser mon environnement et tenter d'apercevoir une voiture ou une station de carburant.
Rien.
Je marche d'un pas rageur en m'éloignant rapidement jusqu'à ce qu'un petit grognement me rappelle à l'ordre.
— Pardon Perle ! je fais en me précipitant sur la portière arrière, je ne me suis pas encore complétement habitué à ne plus être seul.
Une fois libérée, elle me lèche la main en signe de remerciement.
— Tu viens ma grande ? On va explorer un peu les environs.
Elle aboie brièvement comme pour me communiquer son enthousiasme.
— Je me demande ce que tu me dirais si tu pouvais parler avec moi...
Je laisse ma phrase en suspend quand j'aperçois une 307 break blanche.
— Sauvé ! Si on siphonne l'essence de cette voiture on peut partir d'ici et continuer vers le détroit de Béring.
Je m'en approche d'un pas déterminé avant de m'arrêter brusquement.
— Je ne sais pas siphonner du carburant...
Ma chienne s'assit calmement à mes côté.
— On est dans la merde jusqu'au coup Perle.
Je prends mon talkie-phone dans ma poche et appelle Gab.
— Que me vaut l'honneur ? demande-t-il d'un ton ironique.
— Je suis bloqué dans un village à plus de 800 kilomètres du détroit de Béring parce que j'ai plus d'essence.
À ces mots, il éclate de rire.
— Sois sérieux deux minutes !
Il essuie les larmes qui parlent au coins de ses yeux.
— Comment veux tu que je me calme ? Quand tu me racontes ta vie, j'ai l'impression d'écouter le résumé d'un film comique dans lequel le personnage principal est con qui enchaîne des actions plus bêtes les unes que les autres.
Je serre des dents inconsciemment.
— C'est bon ? Tu as fini ton monologue ? Parce que si oui j'aimerai bien savoir si tu as déjà siphonné de l'essence
Il rit de plus belle.
— Attends, t'es sérieux là ? Peut être que tu pense que parce que j'habite à la campagne j'ai l'habitude de voler du carburant dans les voitures mais je ne sais pas le faire... quand mes grands parents en ont besoin, il vont dans une station de Total...
Je soupire...
Évidemment je ne peux pas compter sur lui.
Sans attendre plus longtemps je raccroche.
Je reste plusieurs minutes devant la voiture, planté sans tien faire.
Il faut peut être que je continue mon chemin avec elle.
Mais en même temps je ne vais pas choisir une vieille bagnole alors qu'il y a la Guépard de mes parents à côté.
— Bon je crois que je préfère encore rester coincé ici que de prendre ce vieux tacot.
Je fais demi tour et avancé de quelques mètres avant de me rendre compte que Perle ne me suis pas.
— Tu compte rester planté là ou tu te décide à me suivre ?
Aussi étonnant que ça puisse paraître, elle ne me répond pas.
Au contraire, elle s'assoit, penche la tête et me regarde l'air de se demander quel genre d'idiot je suis pour abandonner une voiture sans avoir vérifié sa jauge d'essence sous prétexte qu'elle est moins neuve que la mienne.
— Bon, d'accord, je veux bien regarder si elle est en bon état avant de la rayer de la liste, soupiré-je.
La solitude doit me peser si je commence à converser avec un animal.
J'essaye d'ouvrir la portière avant.
Ma tentative se solde par un échec.
— Tu as vu toi même que ça ne fonctionne pas, on peut partir ?
Elle ne bouge pas d'un poil.
Au hasard, je regarde par la fenêtre si les clés ne sont pas sur le tableau de bord.
— Raté.
Me rappelant d'une série que j'avais vue, je me dirige vers l'arrière de la voiture et m'accroupis devant le pot d'échappement noir de suie.
— Beurk ! Qu'est ce que je ne ferai pas pour toi quand même ! dis-je en grimaçant.
Avant de changer d'avis, je plonge ma main dans le tuyau sale.
— Encore raté.
À cet instant, mes doigts rencontrent une surface qui n'est pas en métal.
Je la ramène vers moi pour l'observer à la lumière.
C'est un sachet en plastique transparent, contenant une clé de contact.
— La malch... la chance nous a encore frappé. Par contre, quelle personne peut-être assez folle pour cacher ça ici ?!
Rien ni personne ne réagit à ma phrase.
— Tu crois que je vais finir par me faire au fait que tu ne me répondra jamais ? j'interroge, répondant ainsi à ma question.
Perle continue à me regarder d'un air blasé.
— Si ça se trouve, tu comprends tout ce que je dis et tu peux me parler mais tu me trouves juste soûlant...
Une fois de plus, elle demeure silencieuse.
Sans plus attendre, j'ouvre la voiture et regarde la jauge de carburant.
Elle est presque pleine.
— Je crois qu'on va continuer notre périple avec celle ci... enfin, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus avancer.
Je retourne vers la Guépard que j'ai décidé d'abandonner à son triste sort et transfert mes bagages dans le coffre de la Peugeot.
— On reprends la route, fais-je sans grand enthousiasme en faisant monter Perle sur la banquette arrière.
La lumière de l'aurore me tire de mon sommeil sans rêve.
Et peut être que les pattes qui m'écrasent la tête jouent aussi.
— Bouge de là, je dormais ! grogné-je d'une voix endormie.
Je me lève tout courbaturé, la banquette arrière n'est vraiment pas faite pour dormir.
Je prends mon téléphone qui est sur la plage arrière et regarde la batterie.
27%.
Heureusement que j'ai prévu plusieurs batterie externes.
Je vais voir le GPS pour savoir les kilomètres qu'il nous reste à parcourir.
250
On y est presque !
Bientôt, on sera dans notre yacht et on aura juste à attendre d'arriver au Japon fini les heures de conduites interminables !
Je souris et regarde le paysage par la vitre.
Mon ventre choisit ce moment pour se rappeler à mon bon souvenir.
J'attrape mon sac et fouille dedans pendant deux minutes avant de trouver trois barres de céréales au chocolat...
Je repense avec nostalgie au petits déjeuner chez moi où il y avait tout le temps des chocolatines.
Il faut arrêter de penser à ça, fais-je à voix haute sans même m'en redre compte, le passé est passé.
C'est sur ces belles paroles empruntées à la Reine des Neiges et en mangeant mon repas face à une nature sans traces humaines que je me rends compte que l'Homme est la seule erreur de cette belle planète.
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