Comme Emi me l'a dit, il y a un grand portail en fer forgé qui marque le début, ou la fin tout dépend du point de vue, d'une propriété privé.

Un arbre en pot se trouve sur le côté, je m'en approche et soulève avec précaution la statuette qui m'a l'air fragile. En dessous, une clé un peu rouillée qui n'a pas dû servir depuis très longtemps.

Bingo !

Je retourne devant le portail et cherche la serrure sous le lierre qui le recouvre.

Au bout de trente secondes, je l'aperçois enfin et m'empresse de l'ouvrir avant de retourner dans la vieille Peugeot et de démarrer.

Je me demande si en vrai elle est différente de quand on a fait un appel vidéo...

Un jappement de Perle me sort de mes pensées.

— Oui ma belle, on arrive bientôt, tu pourras sortir de cette voiture puante dans quelques minutes.

Cinq minutes plus tard, nous ne sommes toujours pas arrivés au bout de l'allée et les arbres qui nous entourent m'empêche d'évaluer notre progression.

— Ils n'auraient pas pût choisir un endroit plus facile d'accès ? grommelé-je en voyant le chemin pleins d'ornières où s'enchaîne les virages.

Au bout de quelques minutes, j'aperçois enfin la fin de la forêt et j'accélère pour en terminer le plus vite avec ce trajet interminable.

Un toit apparaît au milieu des arbre et, rapidement, je distingue toute la maison.

Elle se situe à côté d'une rivière et la rive est bordée d'un gazon bien tondu. Des petits arbustes bien taillés parsèment la pelouse et, tout autour, des bois donnent une impression de cocon rassurant. La maison en elle même est en bois, avec de grandes baies vitrées et l'architecture me semble typiquement japonaise.

Je freine net.

L'atroce impression de souiller ce lieu sain et pur me prend à la gorge.

Mais qu'est ce que je fais là ?

Un bref instant, je souhaite retourner sur mes pas, repartir chez moi, au Canada. Puis, je me souviens que cet endroit qui m'a vu grandir n'est plus qu'un souvenir. Là bas, il y avait des gens, là bas, il y avait de la vie. Pour me donner du courage, je me remémore des souvenirs de ma vie quand elle était toujours normale.

J'ouvre la portière.

La voix de ma mère

Je me dirige vers le coffre pour permettre à Perle de sortir.

Les blagues de Nick.

J'attache à sa laisse à son harnais.

Le rire d'Anna.

Je fais un pas hésitant en direction de la maison.

L'odeur familière de ma maison.

Au bout de quelques mètres, je quitte les graviers et pose avec précaution mes pieds sur les pas japonais qui forment un chemin sur la pelouse.

Les sorties avec mon groupe d'amis.

J'arrive enfin face à la porte.

Le sourire de mon père.

Je prends une profonde inspiration avant de me résoudre à appuyer sur la sonnette.

La vue de Québec de nuit depuis la fenêtre de ma chambre.

J'entends des bruits. Comme si quelqu'un dévalait l'escalier.

Pour attendre je me tourne et admire le paysage qui m'entoure.

C'est grand !

Soudain, dans mon dos, la porte s'ouvre et je me retourne brusquement, surpris.

C'est Emi.

— Ohayō ! me dit-elle avec un grand sourire.

**

Ça fait une semaine que je suis arrivé chez Emi et notre cohabitation se passe bien.

Hier, nous somme allé dans les magasins laissés à l'abandon afin de faire le plein de nourriture pour notre trajet jusqu'en Nouvelle-Zélande.

Je sors dans le jardin pour la rejoindre.

— Tu penses qu'on pourrait partir quand pour aller chercher Amaru ?

Elle prend un air pensif pendant quelques secondes.

— Je ne sais pas... peut être d'ici une semaine ou dix jours ?

J'hoche de la tête.

— Oui, ça me paraît bien...

— Bon, dit-elle en se levant et en s'étirant, c'est pas tout mais j'ai faim moi, il y a des pains à burgers au congélateur, si tu veux on peut en...

Des secousses l'interrompent brusquement, je vois son visage blêmir puis, elle me traîne par le bras pour m'emmener au milieu de la pelouse, à l'endroit le plus écarté des arbres.

Mais qu'est ce qu'il se passe ?!

Un aboiement s'élève de la maison.

Perle !

Je fais mine de repartir vers la maison mais elle tire ma manche pour que je reste avec elle.

—Ne bouge pas ! C'est un tremblement de terre ! On ne sait pas à quelle magnitude sur l'échelle Richter il est !

Je fixe, comme paralysé, la demeure où se trouve mon chien.

Sans que je m'en rende compte, des larmes me montent aux yeux. C'est la seule chose qui me rattache encore à ma ville natale. C'était ma seule amie pendant le trajet pour venir jusqu'au Japon.

Pas elle ! Elle ne peut pas mourir !

Le sol tremble de plus belle et je tombe à genoux dans l'herbe.

Du coin de l'oeil, je vois Emi s'assoir à mes côtés et hésiter un instant avant de me serrer dans ses bras.

— Ne t'en fais pas, je suis sûre qu'elle va s'en sortir.

Nous restons là, attendant dans le silence le plus total que le séisme prenne fin.

Au bout de ce qui me parut être une éternité, Emi se relève et je me rends compte que la terre a arrêté de trembler.
Je me remets sur mes jambes, puis, d'un pas vacillant, je me dirige vers l'habitation. Le toit s'est écroulé. Je crains ce que je vais trouver à l'intérieur. Je progresse lentement, la peur me noue l'estomac. Quand j'arrive à une douzaines de mètres du bâtiment, je vois une petite silhouette se diriger vers moi à toute allure.

Cette fois, ce sont des larmes de joies qui devalent mes joues.

— Perle ! m'exclamé-je en ouvrant mes bras avant qu'elle ne se jette dedans

Je vois mon amie esquisser un sourire rassuré.

Je me tourne vers elle tout en gardant mon chien dans mes bras.

— Il faut qu'on parte rejoindre Amaru en Nouvelle-Zélande.

À ma grande surprise, elle acquiesce sans protester. Voyant mon air surpris, elle s'explique.

— J'ai déjà subi des tremblements de terres, mais on était prévenu à l'avance et nous n'étions pas seuls. Je ne sais pas ce qu'on ferait si un de nous trois était blessé, il vaut mieux que l'on aille retrouver les autres. Je ne sais juste pas comment on va faire pour le rejoindre vu que la Nouvelle-Zélande est une île...

Je lui offre un sourire éclatant.

— J'ai peut être oublié de te le dire mais je suis venu en yatch jusqu'au Japon... il est toujours dans un port.

***

ENFIN LE NOUVEAU CHAPITRE !!!! Désolée j'ai mis du temps à l'écrire, vous me le pardonnez ??

En tout cas, je vous prépare une suite de dingue, vous ne vous y attendrez jamais !
Prochain chapitre, on retrouve Mariana.

Salut et n'oubliez pas de voter et de commenter, vous me manquez 😭😭