Chapitre 10 : Gab
Mariana prend avec toute la délicatesse possible la flûte que je lui tends.
— Merci beaucoup
Je lui offre mon plus beau sourire.
— Merci à toi d'avoir accepté, je sais que tu n'avais pas envie de dire oui parce que tu trouve ça déplacé mais vraiment tu ne peux pas savoir depuis combien de temps je rêvais d'entendre à nouveau le son de cet instrument résonner dans la maison.
Sans plus attendre, elle ouvre la housse et monte la flûte de ma mère au ralenti.
— Je ne sais pas ce que ça veut dire mais elle a un bec d'argent et ma mère en est... en était très fière.
Elle hoche de la tête, ne paraissant pas remarquer mon hésitation.
— Ça veut dire que les notes seront plus faciles à jouer et que le son sera plus beau.
La porte d'entrée claque.
— Il y a quelqu'un ? claironne Asta sans nous remarquer.
— On est juste à côté de toi, fais-je dans un soupir.
Elle sursaute.
— Désolée, je ne vous avais pas vu.
Elle ne nous laisse pas le temps de répondre avant de continuer.
— Oh ! C'est une flûte ? Elle est à toi Mariana ? Ah non, tu n'en avais pas hier quand tu es arrivée, c'est Gab qui te l'a passé ? Et j'ai vu qu'il y a un piano, j'en joue depuis mes cinq ans, j'ai appris avec un professeur particulier alors que je voulais aller au conservatoire de Dakar... Si tu as envie, je pourrais t'accompagner au piano quand tu joueras de la flûte ! On pourra faire des concerts quand on sera dans l'espace avec les autres et si ça se trouve on sera connu !
Je ferme les yeux quelques secondes.
Cette fille est un véritable moulin à paroles !
Un instant plus tard, je les rouvre, interpelé par la dernière phrase de la sénégalaise.
— Attends, quoi ? Quand on sera dans l'espace avec les autres ? répété-je.
— Oui ! Vous ne croyez quand même pas qu'on restera toujours ici ! C'est idiot, mes parents m'aiment et étaient parfaitement conscient du fait que j'allais rester sur Terre et pourtant, ils m'ont laissé. C'est logique qu'on les rejoindra !
J'échange un regard avec Mariana qui pense manifestement la même chose que moi.
Je ne sais pas si ils reviendront ou si ils nous ont définitivement abandonné.
— Comment peux-tu en être certaine ?
À ma plus grande surprise, c'est Mariana qui a posé cette question.
— Ils savaient que tu allais rester avec nous et ils n'ont rien fait pour empêcher ça... je suis sûre que v est parce que ça faisait de la pub pour leur marque ! Tu ne trouve pas bizarre qu'ils fassent passer leur entreprise avant toi ?
Je me tourne vers Asta afin de voir sa réaction.
Ses yeux sont embués de larmes.
— Au moins je n'étais pas désespéré et naïve au point de me dire que c'était une bonne idée de faire un tirage au sort pour nourrir ma famille... tu ne pense pas un seul instant à ce qu'il ressentent... à aucun moment tu ne t'es demandé si dans tous les cas ils recevraient 500 000 euros parce qu'ils ont dû abandonner l'endroit où ils ont toujours vécu. Tu n'es pas très intelligente au final, j'aurai mieux fait de te laisser mourir de faim dans ta maison décrépie plutôt que devoir supporter ton caractère tous les jours, j'ai l'impression que ton père et ta mère ne ont pas daigné continuer ton éducation quand ils ont vu que tu n'arrivais même pas à dire merci à une personne qui t'as sorti de la pauvreté dans laquelle tu vivais.
Aïe ! Ça doit faire mal !
Mariana ouvre ses yeux en grand.
— Attends, qu'est ce que tu viens de dire ?
— Ah parce que en plus tu es sourde ?
— Ils auraient reçu une pruime dans tous les cas ?
— Bravo Sherlock ! Tu as réussi à comprendre quelque chose que j'ai dit ! Continue comme ça et tu finiras inspectrice de police !
Le visage de la Guyanaise pâlit subitement.
— Ça veut dire que ça n'a rien changé le fait que je reste ici ?
— Rien. Du. Tout. Ils ont juste une bouche en moins à nourrir ce qui leur fait économiser des l'argent.
C'en est trop pour la jeune fille.
Elle part en courant sans doutes à la chambre qui lui a été attribuée.
— Tu y es allé un peu fort, fais-je à Asta qui me tourne le dos.
Elle pivote et je remarque qu'elle pleure.
— Elle l'a mérité, je ne voulais pas la blesser au départ mais elle fait exprès d'appuyer où ça fait mal. J'essaie d'effacer cette idée comme quoi mes parents m'ont laissé ici juste pour se faire une image auprès des acheteurs mais elle me le ramène en plein visage. Je crois que je ferais mieux de partir dans une autre maison, je ne suis pas douée pour être sociable... c'est une mauvaise idée de rester, je sème la discorde partout où je vais... je suis désolée de t'avoir imposée ma présence.
Pendant quelques millièmes de secondes, j'hésite à lui dire de rester.
Puis, je me rappelle qu'elle n'est pas du coin et qu'il n'y a personne dans les environs.
— J'ai cru comprendre que tu avais fait de l'équitation et que tu jouais du piano ?
Elle fronce les sourcils.
— Comment est ce que tu le sais pour l'équitation ?
Je détourne le regard, embarrassé.
— Il se peut que je sois passé par hasard dans ta chambre pour chercher une batterie externe et que j'ai vu ton casque, tes chaps et tes boots...
— Alors que mes affaires étaient à moitié sous mon lit ?
J'hoche la tête, rouge de honte.
— Tu es incroyable toi, s'esclaffe-t-elle, personne ne t'as appris que c'était malpoli de fouiller dans les affaires d'une inconnue ? Tu aurais pût tomber sur d'autre choses ce qui aurait été complétement indiscret voir pervers.
Je n'ose plus la regarder.
— Excuse moi, je n'ai pas l'habitude de ne pas pouvoir circuler librement dans ma maison.
Un silence inconfortable suit.
— Bon, je crois que tu devrais t'excuser auprès de Mariana, je me doute que ce n'était pas ton but de la blesser mais elle ne le sait pas.
Elle acquiesce et part à l'étage.
Quelque minutes plus tard, j'entends des pas dans l'escalier mais je ne vois pas qui arrive, le canapé de cuire étant mis de dos par rapport aux marches.
Je tourne la tête et aperçoit Mariana suivit d'Asta qui porte son chat blanc dans ses bras.
— Ça va mieux ? demandé-je à la première.
— Oui, répond-t-elle.
Je reprends la flûte qui a été laissé en plan sur la table basse.
— Tu veux en faire ?
— Seulement si Asta m'accompagne au piano.
La concernée sourit pour marquer son approbation.
— Tu veux jouer quel morceau ? Moi tant que tu as les partitions d'accompagnement tout me va.
— Est-ce que tu as déjà travaillé sur Fantaisie de Georges Hüe ? demande Mariana timidement.
— Oui ! Toi aussi ? Mais pourtant c'est un morceau de septième ou de huitième année !
— Oui mais mon professeur m'a dit que j'avais le niveau pour le faire.
Je siffle, ahuri.
— Le piano appartenait à mon arrière grand père, il me l'a légué parce que j'ai joué du piano à un moment mais bon, l'école de musique de Plestin, la ville à côté, a fermé donc j'ai laissé tomber. En plus, mon niveau n'était pas très élevé...
Asta semble comprendre la valeur qu'à cet instrument pour moi et s'installe devant pendant que l'autre fille lui donne les partition.
— Allez, étonnez moi avec vos talent !
***
Bon... je ne sais pas quoi dire à part merci d'être toujours là pour lire après mes retards... j'ai un énorme devoir à faire pour lundi et j'ai pas fais la moitié... j'aurai juste une heure de cours pour le finir...
Sinon le média c'est le morceau que Asta et Mariana jouent et en fait je le travaille en cours de flûte, j'en suis pas peu fière parce que il est hyper complexe.
Bref finit de raconter ma vie et à la semaine prochaine j'espère ! Pendant les vacances je vais peut être plus publier des chapitres.
Salut
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