Chapitre 9
Hi! J'espère que vous allez bien?
Je vous remercie encore infiniment pour vos commentaires qui représentent énormément pour moi! On se retrouve aujourd'hui avec le chapitre 9 qui, j'espère, vous plaira!❤️
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CHAPITRE 9
☀
(Take Yours, I'll Take Mine_Matthew Mole)
HARRY.
Le soleil te va bien.
C'est la phrase que Louis m'a lâché et qui ne cesse de résonner dans mes pensées depuis, alors que je regarde le paysage défiler derrière la vitre. Ce n'est pas seulement la phrase en question qui fait que je n'arrive pas à penser à autre chose. C'est surtout la réaction de mon corps en l'entendant. Cette chaleur réconfortante qui a traversée ma poitrine et qui m'a déstabilisée. Pourtant j'aurais pu trouver ça ironique. Je n'ai rien de solaire. Louis, si. Avec ses blagues, parfois douteuses, avec ses sourires qui prennent toute la place sur son visage. Même si, je dois l'avouer, j'ai vu son sourire se faner lorsque j'ai parlé de sa mère en voyant les photos. Même si Louis a rapidement retrouvé le sourire, j'ai vu que c'était moins sincère. J'ai compris que c'était un sujet sensible et c'est pourquoi je n'ai pas insisté.
Parce que, même si c'est bizarre de le penser, je préfère lorsque Louis continue de sourire.
A cette pensée, cette douce chaleur reprend place dans mon estomac et je ferme les yeux un instant, me retenant de soupirer. Je sais très bien ce que veut dire cette chaleur. Je ne suis pas dupe. J'ai compris que, même s'il peut m'agacer, Louis a retenu mon intérêt. Plus que je ne le devrais. Ça ne fait qu'une semaine que je connais son existence mais je sais qu'il suffit parfois d'une seul regard pour qu'une personne fasse soudainement la différence. On ne parle alors pas d'amour ou de sentiment.
On parle de cette attirance qui, comme un feu, n'a parfois besoin que d'une seule étincelle, aussi faible soit-elle, pour se mettre à brûler.
Mais je me souviens que ce feu peut rapidement nous brûler.
Je déglutis difficilement et, heureusement, c'est Zoé qui met fin à mes pensées en se mettant à s'exclamer dans la voiture:
« On est arrivés! »
Son nez est collé à la vitre arrière et Louis et moi ne pouvons nous empêcher de sourire face à sa réaction. Louis tourne dans un petit passage isolé où, tout autour, se trouvent de grands espaces verts avec des chevaux blancs et pas si grands. Enfin, pour moi, un cheval reste trop grand quoi qu'il arrive. Le fait que je ne sois jamais monté à cheval est quelque chose que j'ai oublié de préciser en acceptant de venir ici. Zoé, elle, va être dans son élément. Elle faisait déjà du cheval en Normandie et mes parents vont lui chercher un nouveau centre équestre ici.
Louis se gare juste à côté de la voiture de Rafael. Ce dernier ,ainsi que Cléo et Léo, nous attendent en dehors et on les rejoint rapidement à notre tour. Louis prend la tête du groupe en avançant vers une sorte d'accueil où nous attend déjà un homme qui doit avoir une quarantaine d'années.
« Mickaël! » S'exclame joyeusement Louis.
« Louis! Je suis étonné de te savoir à l'heure.
-C'est seulement grâce à nous. » Pouffe Cléo.
Louis lève les yeux au ciel avant de se tourner vers nous tous pour nous présenter à Mickaël:
« Tu connais déjà Rafael et Cléo, ils étaient venu l'an dernier. Je te présente Léo, qui habite à Lyon et que je connais depuis l'été dernier. Puis voici Harry ainsi que sa petite soeur Zoé que je connais littéralement depuis le début de la semaine. Ils viennent de Normandie mais vont s'installer ici. »
Mickaël rit et serre la main de Léo et moi avant de se tourner vers Zoé qui lui tend également sa petite main. Il la serre alors en retour et Zoé lui dit:
« Moi je fais de l'équitation depuis que j'ai trois ans.
-Je n'ai donc rien à t'apprendre! » Il rit. « Quoi que, connais-tu les chevaux camarguais?
-Pas vraiment. » Avoue ma soeur.
Mickaël nous montre d'un signe de main les chevaux qui nous attendent pour la balade derrière lui tout en nous expliquant:
« Le Camargue est une race de petits chevaux relativement calmes et posés. Ils peuvent tout de même se montrer fougueux, surtout qu'ils vivent généralement en semi-liberté. Il y en a qui vivent en liberté totale, dans la Camargue, dans leurs marais d'origine. Ce sont des chevaux très endurants et très intelligents. Ils ont la robe blanche et grise, ça dépend, même s'ils naissent marron et le restent tant qu'ils sont encore des poulains. Ils sont originaire de notre région. Les miens, lorsque je ne les sors pas en balade, sont toujours dans leurs champs. De très grands champs qu'ils partagent même parfois avec mes taureaux. »
J'ouvre un peu plus les yeux au mot taureau. Sans pouvoir m'en empêcher, je demande:
« On va se balader au milieu de taureaux? »
Mon inquiétude doit s'entendre dans ma voix puisque Louis tourne la tête vers moi, un sourire moqueur au coin des lèvres.
« Ce n'est pas prévu pour aujourd'hui, non. » Rit Mickaël. « Mais si ça vous dit un jour, ça sera possible. Certains de mes taureaux ont été élevés au biberon car abandonnés par leurs mères à la naissance, ils sont apprivoisés.
-Oh je suis sûr que Harry a hâte d'aller les caresser. » Intervient Louis.
Je lui lance un regard noir auquel il répond par un grand sourire. Je me retiens de sourire en retour et reporte mon attention sur Mickaël qui nous explique rapidement comment va se dérouler la balade. Il va nous y accompagner, nous montrant des endroits que les touristes ne connaissent généralement pas et où nous seront tranquille. Il nous averti que, une fois arrivé en bord de mer, on risque de se faire manger par les moustiques. Puis il nous rappelle que si quelqu'un a un soucis, qu'il n'hésite pas à le dire.
Il nous apporte ensuite une boite remplie de bombes afin qu'on en trouve une à notre taille. Je tente de coiffer mes boucles comme je peux dans celle que j'enfile. Zoé est heureuse d'en trouver une bleue et l'enfile fièrement avant de suivre Mickaël qui décide de l'aider à grimper sur son cheval. Il m'a assuré, quelques secondes plus tôt, qu'il donnait le cheval le plus calme à ma petite soeur.
Je m'approche vers un cheval à mon tour et déglutis difficilement. Je trouve ça impressionnant. Le cheval me regarde sans rien dire et, j'apporte ma main vers son museau mais je sursaute rapidement lorsqu'il secoue la tête à cause des mouches dans sa crinière.
« Besoin d'aide peut-être? » J'entend Louis me lancer.
Si les autres sont déjà en train de grimper sur leurs chevaux, lui, décide que c'est plus marrant de venir constater à quel point je ne suis pas à l'aise.
« Si tu veux m'aider, ramène moi au camping.
-Ça te fait si peur que ça? » Il demande.
Et je suis surpris de le trouver sincère à cet instant. Je n'ai pas l'impression qu'il cherche à se moquer de moi. Il s'approche du cheval, lui faisant renifler sa main pendant que je lui avoue:
« Je ne suis jamais monté à cheval. »
Louis sourit doucement et retrouve un sourire moqueur lorsqu'il me lance:
« Ravi de savoir que ta première fois sera avec moi. »
J'aurais pu m'étouffer à l'entente de ses mots. Même si Louis garde un sourire innocent, je vois bien l'amusement dans ses yeux. Ma fierté me donne envie de lui répondre que, de ce côté là, j'ai déjà eu ma première fois, mais ça serait encore plus gênant. On dériverait complètement. Alors je rajoute sa blague à la liste de celles trop douteuses qu'il a lâché depuis que je le connais et m'avance vers la selle du cheval. Sauf que je me rend vite à l'évidence que je ne sais pas comment monté dessus et, surtout, que je suis toujours autant terrifié. Et s'il partait d'un coup en galopant?
« Attends, je vais t'aider. »
Louis s'approche de moi et se met à m'expliquer:
« Tu mets ton pied gauche dans l'étrier et tu poses ta main droite juste ici. »
Il met sa main au niveau de l'avant de la selle, juste en dessous de la crinière et pendant un instant ça me paraît impossible de pouvoir me plier de cette façon. Je fais quand même ce qu'il me dit et, au moment de me lancer en avant vers le cheval, je ne mets pas assez d'élan. Je manque de retomber en arrière mais, soudainement, deux mains se retrouvent sur ma taille. Je baisse la tête pour voir Louis me tenir et m'aider à retrouver la force que je n'ai pas mise dès le début. Nos regards se croisent et je sens un frisson traverser ma nuque en sentant ses mains posées autour de moi.
Je m'empresse d'enjamber enfin le cheval, ne sentant donc plus les mains de Louis autour de moi. Je baisse la tête vers lui et nos regards ne se lâchent pas tout de suite. Je sens cette chaleur prendre place partout autour de moi, encore plus lorsque Louis tourne la tête pour cacher un sourire plus discret.
« Vas-y doucement, t'es pas tombé sur le plus docile. » Il lâche soudainement.
« Quoi?! » Je m'inquiète directement, déjà mal à l'aise sur le cheval.
Louis relève la tête vers moi et retrouve un sourire moqueur lorsqu'il me répond:
« Je parlais au cheval. »
Je le regarde, blasé, alors qu'il s'éloigne avec un sourire fier. Je profite qu'il soit dos à moi pour me mettre à sourire à mon tour. Louis grimpe facilement sur le cheval à côté de moi, se mettant à avancer pour retrouver Mickaël en tête de file. Ils sont suivi de près par Rafael et Cléo mais aussi Zoé qui me dépasse rapidement en me tirant la langue. Je me retrouve donc derrière, faisant prudemment avancer mon cheval alors qu'on se met à se perdre dans la nature.
« Sans vouloir te vexer, je suis content de ne pas être le seul à être dernier. » Me lâche Léo en arrivant à ma hauteur.
Je tourne la tête vers lui, regardant sa mèche brune s'échapper de la bombe qu'il porte sur la tête. Ses yeux marrons s'ancrent aux miens et je glisse mon regard vers sa peau brune et tatouée au niveau des bras.
« Tu crois que ça peut se mettre à galoper sans prévenir? » Je lui demande.
« J'espère pas pour nous. » Il rit.
Je ris doucement avec lui et, puisque nous sommes les derniers du groupe, je reprends la parole, réalisant qu'on ne se connait pas du tout:
« Tu viens de Lyon, alors?
-Oui. J'y fais mes études de sport. »
Puis il rajoute:
« Même si j'ai failli abandonner en cours d'année à cause de... enfin... On va dire qu'être trans dans le monde du sport pose encore problème pour beaucoup trop de monde.
-Ce sont ces personnes là le problème. » Je marmonne, sentant mon coeur se serrer.
Léo sourit à ma réponse et hoche la tête avant de reprendre:
« Et toi? Tu fais des études?
-Je viens d'avoir mon BAC et je prends une année sabbatique après l'été.
-Bravo pour ton BAC alors.
-Merci. » Je souris sincèrement.
J'aime le fait que Léo retienne ce détail plutôt que le fait que je ne fasse pas d'études à la rentrée. La plupart des gens pensent d'abord à ce que tu ne fais pas au lieu de te féliciter pour ce que tu viens de faire. Je l'ai vu avec la famille du côté de ma mère, plus d'une fois. C'est quand que tu passes le permis? Ah tu l'as eu. C'est quand que tu t'achètes une voiture alors? Et maintenant que t'as ton BAC c'est quand que tu choisis des études?
Je chasse ces pensées pour regarder le paysage qui s'offre à nous lorsque Mickaël tourne sur la gauche, nous faisant sortir du chemin principal. On se retrouve dans des dunes de sables, nous rapprochant de plus en plus de la mer au loin. Il doit être dix-huit heures alors il fait encore bien jour mais le soleil est un peu plus bas, donnant une impression de couleur doré partout autour de nous. Je souris à cette vue et vois Louis, loin devant moi, se retourner pour me chercher du regard. Lorsque nos regards se retrouvent, il sourit un peu plus, mettant quelques secondes avant de se remettre à regarder devant lui.
« C'est super beau. » Lâche Léo en avançant toujours tranquillement à côté de moi.
Je souris doucement, hochant la tête tout en regardant le profil de Louis lorsqu'il rit avec Mickaël.
« C'est vrai que c'est beau. » J'avoue tout bas.
Et je déteste cette pointe de culpabilité qui me traverse à cette pensée. Je déteste les mauvais souvenirs liés à ces paroles plus que tranchantes. Je me concentre alors sur Zoé qui, devant moi, se penche vers son cheval pour lui dire quelque chose à l'oreille et le caresser tout en continuant d'avancer. Ma soeur est tellement heureuse d'être là et ça suffit à me faire retrouver le sourire.
« Parfois je serais prêt à tout claquer pour vivre dans ce camping à l'année. » M'avoue Léo.
« Vraiment? » Je demande en le regardant. « Tu serais prêt à supporter Louis à l'année? »
Léo rit à ma remarque et, tout en regardant Louis, il me répond:
« C'est sûr qu'on ne peut pas louper Louis au camping.
-Je te le fais pas dire...
-Mais heureusement qu'il est là. » Termine Léo.
Je caresse distraitement la crinière de mon cheval, me sentant un peu plus à l'aise, avant de regarder Léo qui continue en me regardant en retour:
« Si cette année j'ai plus confiance en moi, ce n'était vraiment pas le cas l'année dernière. Je faisais beaucoup trop attention aux regards des autres et je prenais trop à coeur leurs remarques. Un jour, j'étais en activité au camping avec la mère de Louis. Un mec a commencé à être lourd avec moi en insistant pour savoir si j'étais vraiment un mec ou une meuf. Adèle, la mère de Louis, a alors prit ma défense et, en voyant que je ne m'étais pas vraiment fait d'amis, elle m'a dit qu'elle me présenterait à son fils. Louis a tout de suite été incroyablement gentil avec moi. Et je voyais qu'il ne se forçait pas à l'être. On s'est bien entendu et je me suis rapidement confié à lui. J'ai adoré le fait que, pour lui, je ne lui avouais rien d'anormal. J'étais autant un garçon qu'il en était un. On est devenu amis et Louis est très protecteur avec les gens qu'il aime. Je l'ai encore vu hier à la plage, quand ce gars s'est demandé pourquoi Louis me prenait alors qu'il fallait un garçon dans l'équipe. »
Léo sourit doucement en y pensant, même si une pointe de tristesse s'y trouve aussi. Et je comprends ce sourire là. C'est le genre de sourire que je pourrais avoir. Reconnaissant que mes parents aient prit ma défense après ce qu'il s'est passé mais triste qu'ils aient dû le faire. Triste de savoir qu'on ne déménage pas seulement pour le bonheur de venir dans le sud mais aussi, et surtout, pour empêcher des gens de me rendre plus malheureux qu'ils ne l'ont déjà fait.
« Tout le monde mérite Louis dans sa vie, vraiment. » Termine Léo en me regardant.
Je me pince les lèvres et ne peux m'empêcher de répondre:
« Je suis désolé pour tous les mots blessants que tu as pu entendre. »
Avant de rajouter plus doucement:
« Je comprends. »
Ces deux mots ont résonné en moi comme un besoin. Je ne sais pas pourquoi. Moi qui déteste en parler. Mais détester en parler ne veut pas toujours dire ne pas en avoir besoin. Je ne me sens peut-être pas prêt à me confier comme Léo l'a fait mais je lui partage déjà ça. Le fait de comprendre. Et, lorsque son regard se voile légèrement en retrouvant le mien, je sais que je n'ai de toute façon pas besoin d'en dire plus.
Léo me sourit tristement avant de me dire:
« Alors j'espère que, tout comme moi, les jolis mots que tu entendras finiront par prendre la place des mauvais.
-Merci. » Je souris doucement.
« En tout cas ,si t'as besoin d'un ami ici, je suis là. »
La phrase de Léo me réchauffe le coeur et, malgré le fait que nous venons de nous rencontrer, je lis dans ses yeux mais aussi dans ses mots une bienveillance qui me touche particulièrement.
« Tu es dans quelle allée, au camping? » Je lui demande alors.
Léo sourit un peu plus avant de me répondre:
« Je suis pas loin de là où se trouvent les animaux.
-Je dois être dans l'allée qui suit alors. »
On sourit tous les deux et Léo reprend:
« Je suis venu sans mes parents cette année, car ils n'avaient pas leurs vacances. Si un midi ou un soir tu veux qu'on mange ensemble, ça serait avec plaisir!
-Vous faites des plans sans nous? » On entend soudainement la voix de Louis.
Léo et moi tournons la tête vers le reste du groupe qui s'est arrêté sans qu'on ne s'en rende compte. Je réalise en même temps qu'on arrive en bord de mer. Il y a un léger vent qui fait vraiment du bien, l'odeur de la mer, les mouettes qui volent au dessus de nous et qui frôlent les vagues pour trouver des poissons. Je prends une grande inspiration, ne pouvant m'empêcher de sourire.
« Vous êtes tous les bienvenus dans mon mobil home. » Se reprend alors Léo en riant.
« Nous voilà rassurés. » Répond Rafael.
Léo sourit tandis que Louis fait avancer son cheval jusqu'au mien. Son regard ne lâche pas le mien et, lorsqu'un sourire nait de nouveau au coin de ses lèvres, je sais d'avance que ça sent pas bon pour moi.
« Et si on galopait tous? » Il lâche soudainement.
Mes yeux s'écarquillent alors que Zoé s'exclame directement:
« Oui! Oui! Oui! Je veux galoper! »
Quand nos parents nous ont conçu, ils ont très mal dosé le courage entre leurs deux enfants.
« On pourrait galoper près de l'eau. » Confirme Mickaël.
« Je suis pas sûre que tout le monde soit d'accord. » Plaisante Cléo en me lançant un regard.
Toutes les têtes se tournent alors vers moi et je regarde Louis pour lui murmurer:
« Je te déteste.
-Je resterais à côté de toi.
-Pas sûr que ça serve à quelque chose si je me casse la gueule.
-Au moins je le verrais d'encore plus près! »
Je lève les yeux au ciel tandis que Louis rit de sa propre connerie. Puis, sans que je m'y attende, il dit aux autres:
« Partez devant, je reste avec Harry. »
Je fronce légèrement les sourcils.
« Je croyais que tu voulais galoper aussi?
-C'est moins drôle sans toi. »
Une drôle de sensation retourne mon estomac et je suis reconnaissant que Louis ne tourne pas la tête vers moi à ce moment-là. À la place, il regarde Mickaël qui se met à galoper en premier, rapidement suivi par Cléo et Rafael. Léo n'est pas très à l'aise mais il prend tout de même le risque, se mettant à rire une fois au galop, même s'il gueule également qu'il va tomber. Ça nous fait rire avec Louis et je lance à Zoé de faire attention. Mais elle a tellement l'habitude qu'elle se met rapidement à galoper, les sabots de son cheval faisant valser l'eau et le sable derrière lui. Ils galopent tous au bord de l'eau, donnant l'impression d'être plus libres que jamais. Et c'est vraiment un beau spectacle qui, malgré ma peur, me donne envie de les rejoindre. C'est pourquoi je lâche à Louis près de moi:
« Je ne veux pas entendre un seul rire sortir de ta bouche si je me casse la gueule. »
Surpris, Louis tourne la tête vers moi avant de sourire doucement. Son sourire fait naître le mien et la peur au fond de moi se transforme en adrénaline.
« Tu ne te cassera pas la gueule. » Il me rassure au lieu de se moquer.
Je hoche la tête et regarde mon cheval, le caressant à nouveau avant de lui dire à l'oreille, assez fort pour que Louis l'entende:
« Ne donne surtout pas l'occasion à ce mec de me voir me ridiculiser sous ses yeux. »
Louis lève les yeux au ciel en riant et finit par me lancer:
« Vas-y, je te suis.
-Comment je suis censé faire?
-Tu dois donner des petits coups avec tes étriers. Pas besoin d'y aller fort. En plus les chevaux de Mickaël sont habitués. Ils réagissent même à nos voix si tu leurs dis allez cours, allez hop là. »
Peu sûr de moi, je hoche la tête et donne un petit coup avec mes étriers. Mon cheval réagit instantanément, se mettant à avancer un peu plus vite, jusqu'à trotter.
« Allez cours! Allez hop là!» Je m'exclame.
Mais ça ne change rien. J'entends Louis éclater de rire derrière moi et lorsque je tourne la tête vers lui en fronçant les sourcils, il me dit:
« Je connais aucun cheval qui réagit à allez cours hop là!
-Tu t'es foutu de ma gueule!
-En même temps c'est si facile, Harry. »
Louis rit à nouveau et donne des petits coups d'étrier pour passer devant moi, me défiant du regard. Je secoue la tête, ma fierté effaçant la peur. Alors je donne de nouveau des petits coups et mon cheval se met à trottiner et enfin à galoper. La sensation est complètement différente. Elle est effrayante, certes, mais surtout impressionnante. Je vois le vent soulever la crinière de mon cheval et la mer défiler rapidement sous mes yeux lorsque je me permets de regarder sur ma droite. C'est incroyable. Et magnifique. Je m'accroche pour ne pas tomber et, en même temps, j'ai l'impression de flotter.
Louis entre rapidement dans mon champ de vision et je ne peux m'empêcher de sourire en le voyant galoper à mes côtés. Il me sourit en retour et me fait un signe de la tête vers la mer. Je fronce les sourcils et je l'entends me lancer assez fort pour que je l'entende:
« Suis-moi! »
Et, bizarrement, c'est ce que je fais. Sans me poser de questions. Louis s'éloigne dans la mer, afin que les pattes des chevaux soient un peu plus dans l'eau. Je souris discrètement et me met à galoper dans l'eau également, sentant plusieurs gouttes atterrir sur mes chevilles. Un rire s'échappe d'entre mes lèvres sans que je ne puisse le contrôler et ça attire l'attention de Louis qui me regarde longuement en souriant. Cette sensation de liberté éclate dans ma poitrine et je me demande si c'est ce que ressent Louis au quotidien en portant fièrement son bracelet arc en ciel. Je me demande si c'est ce que ressent Léo depuis qu'il a arrêté de se cacher. Depuis qu'il en parle sans avoir honte.
Parce que si c'est ça qu'on ressent, je les envie tellement.
Pourquoi lorsque moi j'ai arrêté de me cacher, je me suis cassé la gueule?
Pourquoi il y a eu ces réactions, ces mots qui m'ont fait regretter d'être moi-même?
J'imagine qu'il y a deux types de personnes.
Les personnes comme Louis qui laissent la peur derrière eux pour se lancer au galop, leurs rires se liant parfaitement au bruit des vagues derrière eux.
Puis les personnes comme moi qui, lorsqu'elles se lancent au galop également, se rendent compte qu'elles peuvent tomber à tout moment. Alors elles ne profitent ni du bruit des vagues, ni du soleil qui essaie comme il peut de leur éclairer le chemin.
Pourtant, à cet instant, j'ai l'impression d'avoir le droit à une nouvelle chance. Je suis toujours au galop et je me surprend à ne pas tomber. Je regarde Louis à côté de moi et, dans ses yeux, je me laisse penser qu'il est beau. Je regarde les vagues s'échouer sous nos pieds et le soleil faire briller le sable recouvert de coquillages.
Je ne croyais pas mes parents lorsqu'ils me parlaient d'un nouveau départ.
Mais si je devais vraiment choisir où commence le mien, je voudrais qu'il commence ici.
Là où la mer donne l'impression de se perdre à l'horizon pour tenter d'y retrouver le soleil.
Et là où mon rire se lie à celui de Louis.
...
J'espère que ce chapitre vous aura plu?
Une petite balade à cheval, Louis, une petite prise de conscience pour Harry..!
Je vous dis à samedi pour le chapitre 10!
Encore merci infiniment pour tout.❤️
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