Chapitre 17


Hi j'espère que vous allez bien?
Merci infiniment pour vos commentaires sur le chapitre 16 et merci pour votre soutien par rapport au petit changement de publication que je mets en place. Merci infiniment d'être là et j'espère que ce chapitre vous plaira !

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CHAPITRE 17

(Lose My Mind_Dean Lewis)

HARRY.

Ce que je ressens durant ce spectacle est un mélange d'amusement, d'admiration et de fierté. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre lorsque Louis m'a dit savoir chanter et danser mais, ce soir, il m'impressionne sincèrement. Et pas seulement moi. Il brille carrément sur scène, devenant rapidement le centre de l'attention. Tous les vacanciers ont les yeux rivés sur lui et sur le charisme qu'il dégage. Et moi aussi je ne vois que lui. Encore plus après le baiser que nous avons échangés. Parce que, plus je le regarde, plus j'ai envie de recommencer. Il y a cette chaleur dans mon estomac qui ne me quitte pas. Et ces pensées qui me rappellent que ce garçon qui brille actuellement sur scène est le garçon qui m'a embrassé. Il m'a embrassé moi. Il m'a dit vouloir avoir sa première relation sérieuse avec moi. Ces pensées retournent un peu plus mon estomac et je ne peux m'empêcher de sourire tendrement en le voyant rire, sourire, chanter, danser, faire participer le public.

Je tourne la tête vers mes parents qui sont à fond également. Ma mère, qui adore les comédies musicales, encore plus Mama Mia, semble ravie. Elle chante les chansons qu'elle connait par coeur et applaudit toutes les trois secondes. Mon père la regarde en riant, passant son bras autour des épaules de ma mère pour la serrer contre lui. Quant à Zoé, elle a les yeux rivés sur Louis et Cléo qui sont définitivement ses animateurs préférés. Je me permets de lancer un discret coup d'oeil sur la seconde allée où est installée la famille de Louis. Son grand-père sourit fièrement en le regardant, tout comme son père. Ce dernier semble tout de même toujours attristé par sa dernière discussion avec son fils. A côté de lui, la mère de Louis sourit tendrement. Un sourire doux et triste à la fois. Rempli d'espoir de parler à son fils aussi, sûrement.

Lorsque le spectacle se termine, nous nous levons tous pour applaudir les animateurs qui se réunissent à l'avant de la scène. Louis tourne instinctivement la tête vers moi et son sourire fait naître le mien lorsque je me mets à applaudir encore plus fort. Nos regards ne se lâchent plus et Louis fait mine de m'envoyer théâtralement un baiser ce qui me fait rire. Je lève les yeux au ciel, secouant la tête, et Louis rit également avant de faire un petit signe de la main à Zoé qui rit en lui rendant.

Louis regarde ensuite en direction de sa famille et je vois son sourire se faire plus timide lorsqu'il croise le regard de ses parents. Mais il sourit tout de même, n'ignorant pas les sourires émus de ses parents. Je souris doucement et, après plusieurs minutes d'applaudissements et de remerciements, l'équipe finit par disparaître derrière la scène.

« On les rejoint? » Propose directement Rafael sur ma droite.

« Carrément! » Répond Léo.

Je hoche la tête également et me tourne vers Zoé et mes parents pour leur dire:

« Je vais voir Louis et Cléo, je reviens.

-Pas de soucis, on va aller chercher une glace pour ta soeur et on va la manger au mobil home.

-Tu veux une glace avant d'aller te coucher, toi? » Je pouffe en regardant Zoé.

« Il n'y a pas d'heure pour une glace. » Elle se défend.

« Je suis d'accord avec elle. J'en prendrais bien une aussi, d'ailleurs. » Intervient mon père en posant sa main sur l'épaule de Zoé.

Ma mère pose une main sur son front et je ne peux m'empêcher de rire avec elle avant de m'éloigner avec Rafael et Léo. On se dirige rapidement jusqu'à l'arrière scène où les animateurs sont en train de se changer mais également de fêter le spectacle qu'ils viennent de terminer. Ils rient entre eux, s'aident à se démaquiller. D'autres parlent d'aller se coucher et râlent pour le décor qu'il va falloir retirer tôt le lendemain matin.

Mon regard finit par croiser celui de Louis qui sourit en remarquant notre présence. Il termine sa discussion avec une animatrice et attrape Cléo au passage pour s'approcher de nous.

« Alors? Vous avez trouvé ça comment? » Nous demande directement Cléo.

« Bof. » Répond alors Rafael.

Cléo lui frappe l'épaule et ils se mettent à rire tous les deux pendant que Léo répond plus sincèrement:

« C'était vraiment incroyable. Vous êtes vraiment talentueux tous les deux.

-C'est vrai? » Demande Louis en me regardant.

Je souris, amusé par la perche qu'il me tend, et hoche la tête avant de répondre sans lâcher son regard:

« C'est vrai. Je suis impressionné. »

Je n'ose pas dire à Louis tout ce que j'ai ressenti en le regardant sur scène. Pas devant tout le monde, en tout cas. Mais j'espère qu'il peut voir dans mon regard à quel point je suis sincère à cet instant. Et j'espère surtout qu'il remarque à quel point je ne regarde que lui, tout comme je l'ai fait tout le long du spectacle, croisant son regard plusieurs fois.

Louis sourit un peu plus avant de s'approcher instinctivement de moi. Mon ventre se retourne agréablement lorsque je vois sa main se lever en direction de mon visage mais il retient son geste un instant. Je fronce légèrement les sourcils avant de le voir lancer un coup d'oeil vers Rafael et Léo. Puis il me regarde à nouveau et je comprends qu'il attend juste mon approbation silencieuse. Je souris doucement et je n'ai pas à réfléchir longtemps avant de hocher discrètement la tête. Louis se mord alors la lèvre et se remet à sourire en baissant son regard sur mes lèvres. Sa main finit par retrouver ma joue, m'attirant tendrement à lui pour m'embrasser. Je souris contre ses lèvres avant de répondre à son baiser, ne pouvant m'empêcher de rire lorsque j'entends soudainement la voix de Rafael derrière nous:

« Attendez, ils sont en train de s'embrasser là.

-Bravo, Sherlock. » Pouffe Cléo.

« Quoi? Tu le savais déjà? Tu le savais toi, Léo?

-Non, je suis aussi paumé que toi.

-Bon, au moins on est deux. Si vous nous entendez les gars, félicitations hein. »

Louis n'arrive plus à retenir son rire et il met fin à notre baiser pour tourner la tête vers Rafael et Léo qui nous regardent en souriant. Je souris timidement sous leurs regards avant de sentir mon coeur rater un battement lorsque Rafael demande:

« Alors vous êtes ensemble? »

Louis tourne la tête vers moi et me questionne autant du regard que je le questionne en retour. Avant de s'embrasser, Louis m'a dit qu'il n'avait jamais voulu de relation sérieuse avant. Et que s'il devait être le copain de quelqu'un pour la première fois, il voudrait être le mien. Puis on s'est embrassé et on a pas vraiment confirmé verbalement qu'on était ensemble.

Mais, ouais, c'est ce que j'aimerais. Parce que Louis me plaît vraiment et que ses baisers me confirment que je ressens quelque chose pour lui. J'aime passer du temps avec lui. J'aime la façon dont il me regarde, me cherche. Je me surprend même à aimer son indiscrétion et la façon dont il cherche toujours à savoir et comprendre ce que moi j'aime faire. J'aime sa répartie, son humour. J'aime même lorsqu'il se veut agaçant et inépuisable.

Et je n'aime pas l'idée qu'il puisse être comme ça avec quelqu'un d'autre que moi.

Alors, à ses pensées, je souris discrètement à Louis. Un sourire qui semble le rassurer parce qu'il se met à sourire également. Un sourire sincère et presque timide. Ce qu'il n'a pas du tout l'habitude d'être. Son regard pétille et il s'humidifie les lèvres en me regardant avant de tourner la tête vers nos amis pour leur répondre:

« Oui, on est ensemble. »

Mon coeur se réchauffe en entendant Louis prononcer cette phrase à voix haute et les réactions des autres ne se font pas attendre. Cléo dit qu'elle est contente pour nous, Léo me fait un discret pouce en l'air qui me fait rire et Rafael précise que c'est un miracle et que c'est à noter dans le calendrier.

« Bonne chance pour le supporter. » Il me lance également.

Je ris doucement et hausse les épaules avant de lui répondre:

« J'aime bien le supporter. »

Louis rit à côté de moi avant de sourire plus sincèrement en me regardant. Mais son regard est vite attiré par une silhouette au bout de l'arrière scène. Son sourire se fane légèrement et, lorsque je suis son regard, je comprends qu'il s'agit de sa mère. Louis prend une légère inspiration et mon regard croise celui de nos amis qui, tout comme moi, ont cessés de rire en comprenant le dilemme intérieur de Louis. Contrairement à moi, ils connaissent déjà sa mère. Et, de ce que j'ai compris, ils l'adorent tous. Mais ils ne disent rien, ne voulant pas influencer Louis.

« Je... Je crois que je vais aller parler à ma mère. » Il finit par dire après un silence.

« On t'attend au bar? » Lui demande Cléo avec un sourire encourageant.

Louis hoche la tête avant de la tourner vers moi pour me demander:

« Toi tu vas rejoindre tes parents ou...

-Non, je t'attends avec les autres. » Je le coupe doucement.

Louis sourit et hoche la tête avant de me répondre:

« Merci. »

Je lui souris en retour puis me penche pour déposer un baiser sur ses lèvres. Je crois que je suis déjà accro. Notre premier baiser était il y a seulement quelques heures mais j'en veux encore et encore. La sensation que je ressens à chacun de nos baisers est incroyable. J'ai déjà été en couple mais je ne sais pas si j'ai déjà autant ressenti un baiser de ma vie.

Lorsque nos lèvres se séparent, nous échangeons un dernier sourire, un dernier regard, puis je rejoins nos amis tandis que Louis s'éloigne pour rejoindre sa mère.

(Missing You_The Vamps)

LOUIS.

J'ai vu à quel point ma mère a été surprise lorsque je l'ai rejoins, lâchant un simple « Salut maman ». Et le simple fait que je lui adresse la parole a rendu ses yeux un peu plus brillants, me faisant culpabiliser de ces dernières semaines de silence. Sans même se concerter, on a quitté l'arrière scène pour se diriger vers un endroit plus calme. Nos pas nous ont menés vers le petit parc pour enfant du camping. Il y a un toboggan, des balançoires, une petite cabane et plusieurs bancs. Ma mère m'emmenait tout le temps ici, lorsque j'étais petit.

On est maintenant assis sur un des bancs, le silence régnant depuis plusieurs secondes. Sur le chemin, on a simplement parlé du spectacle. Ma mère m'a félicité et je l'ai remercié en retour. On a fait comme si de rien était en sachant pourtant qu'on allait avoir une des discussions les plus douloureuse de notre vie. Parce qu'il n'y en avait jamais eu avant. Enfin, si, bien sûr qu'il y a eu une discussion douloureuse lorsque mes parents m'ont annoncés le décès de grand-mère. Mais on était encore soudés à ce moment là. On était tous les trois.

« Louis... » Commence ma mère, hésitante. « Ton père m'a dit en arrivant que tu n'étais pas au courant que je venais ce soir. Je pensais que tu le savais. Je suis désolée de t'avoir imposé ma présence.

-C'est pas grave puis je ne t'interdirais jamais de venir ici. » Je ris nerveusement.

Ma mère sourit tristement et je sens mon coeur se serrer lorsque je lui demande enfin:

« Pourquoi tu es partie? »

Je pose la question calmement. Il n'y a même pas de colère ou de rancoeur. Il y a de la tristesse, oui, parce que je n'arrive plus à la cacher. Et aussi parce que je sais d'avance que la réponse me fera mal. Mais j'ai besoin de l'entendre. Alors je me tourne complètement vers ma mère et demande en ancrant mon regard dans le sien:

« Tu n'étais plus heureuse avec nous?

-Non, mon chéri, non ce n'est pas ça. » Elle répond rapidement, la voix tremblante.

Je la vois déglutir et prendre une grande inspiration avant de me répondre:

« Comme tu le sais déjà, ton père m'a sauvé lorsque je suis arrivée ici. Mes parents étaient maltraitants, ils me rabaissaient sans cesse. Et, pourtant, sans le savoir, ils m'ont sauvé la vie en m'emmenant avec eux en vacances ici. J'y ai rencontré ton père qui a prit ma défense devant mes parents et je ne suis jamais repartie. J'étais peut-être majeur mais je n'avais rien. Pas de travail, pas d'argent, plus de famille. Ton père et tes grands-parents m'ont tout de suite apporté tout ce qui me manquait. Un toit sur la tête, de la nourriture, un travail, de l'argent, une famille, de l'amour. Et je leur serais à jamais reconnaissante pour ça. Puis tu es arrivé et tu m'as comblée de bonheur, Louis. Je me suis demandé comment mes parents avaient pu être comme ça avec leur enfant alors que toi tu étais mon monde tout entier. Ce que je n'ai pas vu arriver, cependant, c'est cette sorte de crise existentielle sur laquelle j'ai encore du mal à mettre des mots. Ces dernières années, je me suis mise à remettre en question ma vie. Parce que j'ai réalisé qu'on m'avait toujours aidé mais que je n'avais jamais réussi à faire quelque chose par moi-même. Je ne sais même pas si c'est compréhensible parce que moi-même je continue de le comprendre petit à petit. J'aime plus que tout ce camping et ton père aussi. Mais je suis passée de la fille à mes parents à la femme de ton père puis la mère de son enfant. Sans rien être de plus à côté. Sans apprendre à réellement savoir qui je suis et ce que je veux faire de ma vie et pas seulement de notre vie. Je me suis surprise à avoir des envies de voyage, à vouloir me trouver une carrière ailleurs, à ne pas forcément finir ma vie au camping comme ton père l'a toujours voulu. Et ce n'est pas mal de sa part. C'est seulement que j'ai vu ma vision de la vie devenir différente de celle de ton père et ça a été très douloureux de le réaliser. J'aime ton père. Je ne voulais pas le quitter mais le peu de fois où j'ai parlé de mes envies de partir, de faire autre chose, j'ai rapidement compris que ce n'était pas ce dont il avait envie lui. Et c'est peut-être égoïste de ma part mais je ne voulais pas que le fait que je sois mariée et maman m'empêche de partir à la recherche de la femme que je suis au fond de moi. En tant que femme, en tant que personne, je ne me sentais plus épanouie et j'en suis terriblement désolée Louis. »

La gorge nouée et les larmes aux yeux, je regarde ma mère lâcher un douloureux sanglot avant de renifler en essuyant les larmes sur ses joues. Le coeur serré, je viens chercher sa main pour l'enlacer à la mienne et, à ce geste, elle se met à pleurer un peu plus, ayant du mal à parler à travers ses sanglots:

« J'ai tellement culpabilisé en le comprenant. J'ai voulu le nier. Je me suis trouvé horrible de penser ça alors que j'avais un mari incroyable, des beaux-parents qui avaient tout fait pour moi et un fils extraordinaire qui aimait sa famille plus que tout. Je savais que j'allais vous faire du mal à tous en décidant de penser à moi et je me suis trouvée tellement égoïste. Je ne voulais pas prendre cette décision mais je n'arrivais plus à cacher ce trou dans ma poitrine. Et je voyais bien que ça commençait à rendre ton père malheureux. Il voyait que quelque chose n'allait pas mais je crois qu'il n'avait pas compris à quel point jusqu'au jour où j'ai craqué en lui avouant. »

Ma mère renifle une nouvelle fois, tentant de reprendre sa respiration avant de continuer en me regardant:

« Et je sais que je t'ai fais beaucoup de mal aussi en prenant cette décision. Je suis tellement désolée pour ça Louis. Mais je voulais que tu saches aussi qu'il ne s'est rien passé avec cet homme que tu as vu chez moi. C'était un ami et, oui, il essayait d'avoir plus avec moi mais je n'ai pas voulu. Pas pour toi, Louis, ni pour ton père mais pour moi. Je ne ressens pas le besoin de voir quelqu'un d'autre parce que j'aime toujours ton père. Cette séparation n'a jamais été une question d'amour. Je l'aime et je suis amoureuse de lui mais c'était important que je pense à m'aimer moi également. Parce que, jusqu'à maintenant, j'ai toujours laissé l'amour des autres me réparer. Et, c'est malheureux, mais j'ai réalisé que ça ne suffisait pas. J'ai besoin de me consacrer ce temps et cet amour. J'ai besoin de réfléchir à ce qui me rend heureuse en tant que femme. En tant que personne. Même si je m'en voudrais toujours de vous blesser en prenant cette décision. »

Lorsque ma mère cesse de parler, je prends le temps d'essuyer mes propres larmes. Elle sourit tristement en remarquant mon geste et je reste silencieux un moment, tentant d'assimiler tout ce que je viens d'entendre. Je réalise que je n'avais jamais vu les choses sous cet angle. Peut-être parce que je n'avais jamais réfléchis à ma mère en tant que femme, en tant que personne, et non pas seulement en tant qu'épouse ou en tant que mère justement.

« Je suis désolé de t'avoir ignoré. » Je souffle.

C'est plus fort que moi, cette culpabilité qui me ronge de l'intérieur. On a toujours été très complices avec ma mère et j'ai souffert de ces plusieurs semaines de silence même si c'est moi qui nous les ai imposé. Et je vois à quel point ma mère a culpabilisé aussi de penser à elle alors que personne ne devrait culpabiliser de vouloir être épanoui, même si ça demande des changements douloureux pour tout le monde.

« Tu n'as pas à t'excuser mon chéri, je comprends. Je ne t'en ai jamais voulu pour ça.

-J'ai juste du mal à assimiler que tu n'es plus là. » J'avoue d'une voix tremblante.

Ma mère se pince tristement les lèvres avant de venir tendrement poser sa main sur ma joue. Ce simple geste fait couler de nouvelles larmes.

« Je suis toujours là. Je ne suis plus au camping comme tu le souhaiterais mais je suis là. Je serais toujours là. J'ai pris un appartement avec une chambre en plus exprès pour toi si tu veux venir un jour. »

Je souris légèrement même si c'est si douloureux et étrange de réaliser que j'ai deux maisons maintenant. Celle de mon père et celle de ma mère.

« Je vais avoir besoin de temps pour m'y faire.

-Je sais. Moi aussi. » M'avoue ma mère avec un sourire triste.

Je déglutis difficilement et, malgré la douleur dans ma poitrine, je demande à ma mère:

« Qu'est-ce que tu fais à Montpellier, du coup? »

Le fait que je m'intéresse à sa nouvelle vie semble la toucher et elle répond en lâchant ma joue pour venir récupérer ma main dans la sienne:

« Je me suis lancée dans une formation de six mois pour être conseillère en insertion professionnelle. J'aimerais travailler dans une mission locale afin d'aider les jeunes déscolarisés.

-Ça ne m'étonne pas tant que ça que tu prennes cette voie. Les jeunes t'adoraient ici. Et tu as beaucoup aidé Léo lorsqu'il se faisait emmerder. »

Ma mère sourit fièrement et je réalise que ça me fait vraiment du bien de la voir comme ça. Malgré la douleur, je réalise qu'elle se dirige vers quelque chose qui lui correspond totalement mais auquel je n'aurais jamais pensé avant. Je n'y avais pas pensé parce que, pour moi, ma mère allait faire sa vie au camping. Parce qu'on ne s'était jamais demandé si c'était ce qu'elle voulait vraiment ou si c'était devenu une routine réconfortante.

« Oh, aussi, je me suis inscrite en tant que bénévole à la SPA de Montpellier. D'ailleurs je compte adopter un petit chien de neuf ans qui est au refuge depuis trois ans déjà.

-Vraiment?

-Oui. Ça faisait un moment que je voulais devenir bénévole. Avec ma formation j'ai tous mes week-ends et je les aurais aussi lorsque je travaillerais alors je me suis dis autant en profiter. Puis j'ai craqué sur ce petit chien.

-Tu me diras quand il sera chez toi. On pourrait lui faire rencontrer Falcon.

-Oui, j'aimerais beaucoup. » Sourit ma mère, touchée.

Je lui souris doucement en retour et, les yeux brillants, je finis par avouer:

« Je suis heureux pour toi maman.

-Merci mon chéri. Merci beaucoup. » Elle murmure, se remettant rapidement à pleurer.

Je me penche alors pour la prendre dans mes bras et la serrer contre moi me fait énormément de bien. Elle m'avait terriblement manqué et je suis soulagé de réaliser que, malgré cette épreuve, elle est toujours là. C'est toujours ma mère, on est toujours soudé et elle n'a pas disparue. Les choses sont différentes, elle n'est plus au camping, mais il s'agit juste d'une nouvelle habitude à prendre. C'est plus facile à dire qu'à faire mais elle mérite que je la soutienne dans ses nouveaux projets comme elle m'a toujours soutenue depuis que je suis né.

On se sépare en entendant soudainement des pas vers l'entrée du parc. Et je ne peux m'empêcher de sourire doucement en voyant qu'il s'agit de mon père avec Falcon. Il nous regarde, hésitant, et ma mère sourit doucement avant de tapoter le banc en disant:

« Vous venez? »

Mon père sourit et Falcon court aussitôt vers ma mère et moi pour nous faire une fête. Je ris en lui grattant le dos alors que ma mère se penche pour embrasser plusieurs fois sa truffe. Mon père vient s'asseoir sur ma droite et je me retrouve donc entre mes deux parents, Falcon à nos pieds.

Exactement comme avant.

« Je suis désolé de m'être énervé contre toi. » Je dis directement à mon père.

« Je suis désolé aussi. Je n'aurais pas dû te cacher le fait que j'avais invité maman. »

Je souris doucement et hoche la tête, laissant mon père passer un bras autour de mes épaules pour m'attirer à lui. Je n'aime pas m'énerver contre lui et je suis soulagé qu'on ne soit pas fâchés. Ma mère nous regarde en souriant et, lorsque je relève la tête, je vois mon père la regarder de la même façon. Ma mère m'a dit toujours aimer mon père et je sais très bien qu'il l'aime toujours aussi. Je le vois dans leurs regards. Ils s'aiment énormément tous les deux. Mais je ne veux pas m'en mêler et commencer à espérer quelque chose que je ne contrôle pas. Je ne sais même pas s'ils ont officiellement divorcés. Et ce n'est pas maintenant que je leur demanderais.

« Je t'ai caché autre chose. » Grimace soudainement mon père.

Je me redresse et le regarde en fronçant les sourcils alors qu'il lâche en parlant beaucoup trop vite:

« J'ai parlé de Harry à maman.

-Quoi?

-Vous êtes tout le temps ensemble je pouvais pas le garder pour moi! Ton grand-père m'avait dit de ne pas m'en mêler mais...

-Mais t'écoute jamais ton père. » Termine ma mère en riant.

Mon père grimace à nouveau et je ne peux m'empêcher de rire en levant les yeux au ciel.

« Alors, ce Harry... » Tente de relancer ma mère.

« Mais il n'y en a pas un pour rattraper l'autre c'est pas possible!

-J'allais juste demander s'il connaissait Montpellier! » Elle ment. « Au cas où vous décidiez d'y aller ensemble je rappelle que j'ai une chambre en plus...

-Sauf si vous êtes amis et que vous préférez dormir séparés. » Continue mon père en entrant dans le jeu de ma mère.

Ils échangent un regard complice avant de sourire en coin et de demander en même temps:

« Vous êtes amis? »

Je les regarde à tour de rôle et éclate de rire avant de me relever du banc pour leur faire face.

« Je suis indiscret mais je sais pourquoi maintenant.

-Il est charmant en tout cas. » Sourit ma mère. « Ton père me l'a montré avant le spectacle.

-Et il te l'a présenté aussi? Non parce que tant qu'on y est...

-Non je te laisse cet honneur. » Sourit mon père.

Je secoue la tête et regarde mes parents qui continuent de me fixer avec dix milles point d'interrogations dans les yeux. Je ris doucement en les regardant avant d'avouer avec un sourire:

« Ok. Harry est mon copain.

-Je te l'avais dis! » S'exclame mon père en regardant ma mère.

« Depuis quand? » Me demande cette dernière.

« Depuis quelques heures, en fait. Alors si vous pouviez attendre un peu avant de lui sauter dessus ça serait gentil.

-Il faudra quand même qu'on aille manger tous les quatre! » Répond ma mère.

« Oui on sera sages promis. » Rajoute mon père.

Je les regarde et ne peux m'empêcher de sourire sincèrement au tous les quatre. Je réalise que la situation est peut-être compliquée, peut-être même que mon père tente de cacher sa tristesse à cet instant, j'ai au moins la chance que mes parents ne se fassent pas la guerre. Et qu'ils veuillent toujours passer des moments ensemble avec moi. Des moments importants, comme la présentation de mon premier petit-ami. Mon coeur se réchauffe à cette pensée et je finis par hocher la tête en répondant:

« Je verrais pour organiser ça dans l'été. »

Mes parents sourient à ma réponse et je ne peux m'empêcher de sourire aussi, oubliant presque les traces qu'ont laissé les larmes sur mes joues.

« Les autres m'attendent au bar. Vous venez boire un verre avec nous? » Je propose.

Mes parents se regardent et mon père semble questionner du regard ma mère qui n'hésite pas une seconde avant de répondre:

« Bien-sûr, avec plaisir. »

Je souris et nous quittons donc le parc tous les trois, suivi de près par Falcon. Sur le chemin jusqu'au bar, ma mère nous parle un peu plus de ce petit chien qu'elle veut adopter. C'est un petit Yorkshire apparement très câlin et encore très joueur pour son âge. J'écoute mes parents discuter et rire entre eux et je crois que ça fait du bien à mon père, même si ça doit lui faire un peu mal aussi. Il est amoureux de la femme en face de lui et ça saute aux yeux. Et je pense que ma mère l'est toujours aussi mais je comprends un peu mieux ses intentions en s'éloignant. Est-ce que je peux vraiment lui reprocher de vouloir réparer certaines choses en elle et d'avoir besoin de temps et de distance pour ça? Même si ça me fait mal de ne plus l'avoir avec nous ici.

Lorsque nous arrivons au bar, pratiquement toute l'équipe d'animateurs sont en train de boire et de fêter la fin du plus gros spectacle du mois juillet. Je repère rapidement mes amis et Harry est le premier à remarquer mon arrivée. Deux verres à la main, il tourne la tête vers moi et semble scruter mon visage avant de se détendre en voyant le sourire que lui offre. Il sourit alors en retour et, lorsque nous arrivons près d'eux, Cléo ne peut s'empêcher de sourire en s'approchant de ma mère.

« Bonjour, Adèle.

-Cléo, ma belle, tu étais incroyable sur scène!

-Merci beaucoup. » Répond mon amie, touchée.

Ma mère la prend rapidement dans ses bras et Cléo la serre tendrement contre elle, m'offrant un sourire par dessus l'épaule de ma mère. Lorsqu'elles se séparent, Cléo s'approche de moi et je ne peux m'empêcher de sentir mon coeur se réchauffer lorsqu'elle me prend dans ses bras à mon tour.

« Je suis contente que vous ayez parlé. Je t'aime, tu le sais hein? » Elle murmure à mon oreille.

Je resserre mes bras autour de sa taille et hoche la tête contre son épaule.

« Je t'aime aussi, Cléo. »

Cette dernière sourit en me regardant et dépose un rapide baiser sur ma joue avant de s'éloigner, émue. Du coin de l'oeil, je vois Rafael saluer ma mère puis Léo la prendre dans ses bras à son tour, très heureux de la revoir. Il y a ce lien particulier entre eux depuis que ma mère a prit sa défense l'été dernier. En fait, ma mère est aimée de tous ici et je sais qu'elle le mérite. Je ne peux pas lui en vouloir de penser à elle lorsque, durant toutes ces dernières années, elle n'a fait que penser aux autres.

Grand-père, assis sur un tabouret du bar, regarde la scène en souriant sincèrement. On échange un regard complice et il comprend rapidement que cette discussion avec ma mère m'a fait beaucoup de bien. Il me fait un discret pouce en l'air et je lui rend en riant doucement avant de tourner la tête vers Harry. Ce dernier reste légèrement en retrait, n'osant pas trop s'imposer.

Je décide alors de m'approcher de lui, posant instinctivement une main sur sa taille. Harry sourit à ce touché et je lui souris en retour. Encore plus lorsqu'il me tend un grand verre d'eau pétillante.

« Je me suis dis que tu aurais soif.

-Merci. » Je souris en prenant le verre de ma main libre.

« Comment tu te sens? » Il demande pendant que je prends une grande gorgée.

J'aime le fait que Harry, contrairement à moi, ne soit pas du tout intrusif. Il me demande pas ce qu'on s'est dit. Il ne me demande pas si tout est arrangé. Non, il veut surtout savoir comment je me sens. C'est ce qui l'importe le plus et ça me touche particulièrement.

« Bien. » Je réponds d'une voix calme. « J'avais besoin de comprendre certaines choses. Je te raconterais. »

Harry sourit doucement et hoche la tête avant de prendre une gorgée de son sirop de pêche.

« Mais, d'abord, je dois te présenter! » Je lâche soudainement en posant ma main dans le bas de son dos pour l'attirer à moi.

Les yeux d'Harry s'écarquillent et il pose rapidement le dos de sa main contre sa bouche pour éviter de s'étouffer. Je souris, amusé, et me penche à son oreille pour lui avouer:

« Je te le dis d'avance, ils vont faire semblant de ne pas déjà savoir que tu es mon copain.

-Tu... Tu leur as déjà dit? » Il murmure, surpris.

A ce moment-là, je ne sais pas trop comment je dois réagir. Je n'arrive pas à cerner la réaction d'Harry. Est-ce que c'était trop tôt? Bien sûr que c'était trop tôt. Mais mes parents avaient déjà à moitié deviné et... merde, est-ce que je vais le faire fuir?

« Oui. » J'avoue simplement avant de me mettre à grimacer. « J'aurais pas dû? Je sais que c'est très rapide je suis désolé je t'ai même pas demandé avant si ça te gênait ou... merde. J'ai le droit à un joker? C'est ma première vraie relation je sais pas faire! »

Je suis tellement impliqué dans mon monologue que je ne remarque pas tout de suite le sourire attendri et amusé d'Harry. Je me tais seulement lorsqu'il enroule ses doigts autour de mon bras pour attirer mon attention et me dire:

« C'est ok, Louis. Je suis juste surpris mais ça ne me dérange pas.

-T'aurais pas pu commencer par ça?

-Si tu m'avais laissé en placer une, j'aurais peut-être essayé. »

On se sourit tous les deux et je ne peux m'empêcher de m'humidifier les lèvres avant de lui avouer dans un murmure:

« J'ai envie de t'embrasser. »

Le regard d'Harry glisse alors jusqu'à mes lèvres et il se met à sourire d'une façon qui me donne encore plus envie de craquer. Je le vois lancer un regard par dessus mon épaule, sûrement intimidé par la présence de mes parents, et je ne lui laisse pas le temps de comprendre que j'attrape sa main dans la mienne.

« Louis? Qu'est-ce que tu fais? » Il demande alors que je le tire avec moi jusqu'à mes parents.

Il n'a toujours pas le temps de comprendre lorsqu'on arrive soudainement devant mes parents et particulièrement devant ma mère. Cette dernière nous regarde en souriant et je ne peux m'empêcher de sourire en sentant les doigts d'Harry s'accrocher un peu plus fort aux miens.

« Maman, je te présente Harry. Harry, je te présente ma mère.

-Heureuse de faire ta connaissance, Harry!

-Moi aussi, madame.

-Tu peux m'appeler Adèle! »

Harry sourit en hochant la tête et je lâche soudainement:

« Bon maintenant que les présentations sont faites, nous on y va! »

Tout le monde me regarde, surpris, dont Harry qui fronce les sourcils complètement perdu.

« On revient! » Je préviens ensuite avant de partir rapidement, tirant Harry par la main.

Je pose ma boisson sur une table au passage et Harry fait de même avant que je n'accélère le pas en le gardant près de moi.

« Je peux savoir où on va? » Il demande, perdu mais aussi amusé.

Je souris et nous fait tourner à l'angle du bar pour arriver dans un petit coin tranquille d'où on entend encore la musique et nos amis au loin mais où on ne nous voit plus du tout. A ce moment là, je me retourne vers Harry et lâche sa main pour poser tendrement mes mains sur ses hanches, l'attirant doucement avec moi contre un arbre. Son regard s'ancre dans le mien et je souris avant de finalement murmurer la réponse à sa question:

« Je t'ai dis que je voulais t'embrasser, non...? »

Harry se met à sourire un peu plus, lâchant même un rire avant de se mordre la lèvre inférieure sans me lâcher du regard. Puis, sans que je ne m'y attende, c'est finalement lui qui craque en premier. Ses mains viennent se poser sur mes joues tandis que ses lèvres attrapent les miennes avec douceur et passion à la fois. Je gémis de surprise et de bien être, répondant à son baiser tout en l'attirant un peu plus à moi, jusqu'à ce qu'il finisse carrément dans mes bras.

Je ne sais pas combien de temps on passe comme ça, mais je sais que mon coeur ne s'en lasse pas. Nos lèvres se séparent seulement pour se retrouver quelque secondes après. Mes mains glissent dans le dos d'Harry, le serrant un peu plus contre moi lorsqu'un de nous approfondit le baiser, laissant le désir me traverser de la tête aux pieds. Ses mains ne lâchent pas mes joues, les caressant doucement et ne les quittant seulement pour aller jouer avec les cheveux s'échouant dans ma nuque.

Lorsque nos lèvres se séparent un peu plus longtemps, j'en profite pour poser mon front contre celui d'Harry. Nos regards s'ancrent l'un dans l'autre et on ne peut s'empêcher de sourire, encore plus lorsque je viens caresser le bout de son nez avec le mien. Harry rit à ce geste et je vois dans ses yeux qu'il retient une remarque moqueuse. Et s'il la retient c'est peut-être parce qu'il aime bien.

« Alors... pas trop déçu de continuer ton été en couple avec moi? » Il me demande soudainement dans un léger rire.

Même s'il garde son sourire, je peux voir une lueur de peur dans son regard. Je crois qu'Harry est quelqu'un qui a besoin d'être rassuré et, après tout ce qu'il m'a confié, je le comprends totalement. Alors je le ferais. Je le rassurerais. Je lui prouverais qu'il n'a pas à avoir peur que je me lasse parce que je suis encore plus accro à lui que ce qu'il peut imaginer.

Je secoue alors négativement la tête, me penchant quelques secondes pour lui voler un nouveau baiser.

« Je t'avais gardé une place au soleil. » Je souris contre ses lèvres.


...

J'espère que ce chapitre vous aura plu...?

Harry et Louis sont officiellement ensemble !

Louis a pu parler à sa mère et avoir des réponses à ses questions!

Je vous dis à mercredi prochain pour le chapitre 18. Encore merci infiniment d'être là. Plein d'amour.❤️

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