Chapitre 13
SURPRISE !
J'espère que vous allez bien?
Afin de vous remercier pour vos commentaires, votre soutien, mais aussi parce que la fin du précédent chapitre était assez sadique... Je publie finalement un chapitre en plus cette semaine!
J'espère que ça vous plaira!❤️
...
CHAPITRE 13
☀
(Without Me_Halsey)
LOUIS.
Le trajet en voiture avec Esteban me paraît interminable. Et, même si c'est mal, je ne peux m'empêcher de le comparer au trajet que j'ai eu avec Harry un peu plus tôt dans la journée. Un trajet en musique où je ne pouvais m'empêcher de lui lancer plusieurs regards, un grand sourire plaqué sur mon visage. Cette bulle qui nous enveloppait à ce moment-là n'a rien à voir avec l'atmosphère qui règne actuellement dans la voiture. Pourtant, Esteban est très sympa et m'a lui-même demandé s'il pouvait mettre la radio. Je l'entends chantonner quelques paroles et me force légèrement à sourire, me concentrant sur la route et sur la voiture de Rafael que je suis. Je ne peux m'empêcher de regarder la silhouette d'Harry assis à l'arrière de cette dernière, ignorant le regard d'Esteban que je sens sur moi.
J'ai ce sentiment de culpabilité qui ne me quitte pas depuis le dernier regard qu'Harry m'a lancé avant qu'on ne se sépare en deux voitures. Son visage était fermé et je me suis surpris à avoir envie de le rejoindre pour lui assurer que je n'avais pas demandé à me retrouver seul avec Esteban. Et, en même temps, je sais qu'on se doit rien. Enfin, ce serait mentir de dire que je ne sens pas ce qu'il se passe entre nous. Mais, officiellement, on s'est rien dit.
Sauf que, dans tous les cas, je ne ressens aucune attirance pour Esteban. Ce qui est plutôt étonnant puisque c'est un beau garçon et qu'il a vraiment l'air sympa. Mais je n'ai pas ce petit truc, pas la moindre envie de flirter ou de juste passer un bon moment avec lui.
En fait, j'ai juste envie d'arriver à la fête foraine et de retrouver Harry.
Et c'est donc avec soulagement qu'on arrive enfin sur le parking de la fête foraine. Il y a déjà de nombreuses voitures de garées mais il reste tout de même de la place dans le fond, là où Rafael et moi nous garons l'un à côté de l'autre.
« J'étais jamais venu ici avant. » Me dit Esteban lorsque je coupe le moteur.
« Harry non plus. » Je réponds sans réfléchir.
Esteban tourne la tête vers moi, ouvrant la bouche avant de la refermer lorsque j'ouvre rapidement ma portière pour sortir de la voiture. Alors que Esteban en sort également, je tourne instinctivement la tête vers la voiture de Rafael et surtout vers Harry qui en sort avec Cléo et Léo. Le regard d'Harry croise immédiatement le mien mais ses yeux n'ont rien de chaleureux. C'est comme si le moment que nous avions passé ensemble cet après-midi n'avait jamais existé. Pourtant, je sais qu'il a existé et que ce qu'il s'est passé, ce qu'on s'est confié, et ce que j'ai ressenti était réel. Tout ça était très réel. Effrayant, mais réel. Comme l'envie que j'ai eu de l'embrasser.
Esteban me rejoint et, au même moment, Harry détourne le regard, mâchoire serrée. Ce sentiment de culpabilité me pince de nouveau la poitrine et, en même temps, mon estomac se tord désagréablement et agréablement à la fois à l'idée qu'Harry puisse être... jaloux. C'est une pensée très égoïste, parce que je n'aime pas la tension qu'il y a entre nous à cet instant, mais l'idée qu'il soit jaloux me donne malgré tout des réponses silencieuses aux questions que je peux me poser.
Mais je ne veux pas en jouer. Parce que ce n'est pas comme ça que je souhaite avoir des réponses à mes questions. Je veux les entendre de la bouche d'Harry. Je veux les trouver dans les moments qu'on passe ensemble, dans les regards qu'on s'échange.
Alors qu'Esteban et moi rejoignons le reste du groupe, Harry tourne la tête en entendant sa petite soeur l'appeler. Effectivement, ses parents se sont garés un peu plus loin, tout près de l'entrée de la fête foraine.
« Je vais juste voir ma soeur je reviens. » Il nous dit en commençant à s'éloigner.
« Oh bah on va dans la même direction de toute façon. » Lui sourit Léo.
Harry lui sourit en retour et ils commencent alors à s'éloigner vers l'entrée de la fête foraine. Esteban part dans la même direction également et, alors qu'on s'apprêtait à faire de même avec Rafael, Cléo nous attrape soudainement par l'épaule pour qu'on reste ici.
« Aïe, ranges tes griffes tu fais mal! » Râle Rafael en se massant l'épaule.
« Toi, t'es qu'un idiot! » Elle répond en pointant son doigt devant son visage.
« C'est ce que j'ai cru comprendre lorsque tu m'as gratuitement traité de con dans la voiture.
-C'était pas gratuit, c'était mérité!
-Je peux savoir ce que j'ai fais?
-T'as ramené Esteban!
-Et? Il est super sympa je pensais pas que ça dérangerait. En plus il craque sur Louis!
-Mais c'est justement ça le problème! » Chuchote Cléo.
Rafael fronce les sourcils alors que je lance un regard vers l'entrée de la fête foraine où les autres nous attendent en discutant avec les parents et la soeur d'Harry. Ce dernier tourne d'ailleurs la tête vers nous trois, fronçant légèrement les sourcils en nous voyant nous isoler.
« Je vous suis plus là. » Lâche Rafael. « Depuis quand ramener un beau mec à une soirée te dérange Louis? »
Je lâche le regard d'Harry pour revenir sur mes deux amis qui me regardent tous les deux avec une expression différente. Rafael est complètement paumé tandis que Cléo, elle, me fait les gros yeux pour m'inviter à cracher le morceau. Je me pince alors les lèvres un instant avant de soupirer et d'avouer plus bas:
« Depuis qu'Harry me plaît. »
Rafael ouvre grand les yeux tandis que Cléo sourit fièrement avant de retourner son attention en direction de Rafael qui lâche soudainement en regardant Cléo:
« Attends, et Louis plaît à Harry aussi?
-Je dirais que oui vu comment il a tiré la gueule durant tout le trajet. »
Une douce chaleur prend place dans ma poitrine à l'entente de ses mots et je ne peux m'empêcher de sourire doucement même si ça me désole également.
« Donc moi j'ai ramené Esteban alors qu'un mec plaît pour de vrai à Louis pour la première fois et que le mec en question est maintenant prêt à me tuer dans la maison hanté pour avoir invité un concurrent.
-Il n'y a pas de concurrence. » Je lâche sans réfléchir.
Rafael semble encore plus choqué par ma réponse tandis que Cléo sourit en se mordant la lèvre.
« Ok, c'est encore plus irréel que ce que je pensais. » Déclare Rafael en venant poser sa main sur mon front. « T'as de la fièvre? T'es malade?
-Arrêtes tes conneries! » Je ris en dégageant sa main. « Puis je sais même pas quoi te dire d'autre. Juste, ouais, Harry me plaît vraiment.
-C'est trop mignon. » Sourit Cléo.
« Mais on en a jamais vraiment parlé alors commencez pas à vous faire des films pour moi.
-Trop tard j'ai commencé le scénario. » Me répond Rafael.
« La semaine prochaine on commence à tourner. » Rajoute Cléo en posant son bras sur l'épaule de Rafael.
Je lève les yeux au ciel, plus amusé qu'autre chose, jusqu'à ce qu'on entende des voix nous appeler. On tourne alors tous les trois la tête vers l'entrée de la fête foraine où nous attendent Léo ,Esteban et Harry, les parents de ce dernier et Zoé s'étant déjà éloignés en direction des manèges.
« Vous venez?! » Nous lance Léo.
« On arrive! » Répond Cléo avant de rapidement murmurer à Rafael: « Ok, mission éloigner Esteban le plus possible de Louis.
-Je suis ok si vous acceptez la mission de ne jamais me laisser seul dans la maison hantée avec Harry. » Il répond.
On rit tous les trois mais je dois avouer que leur mission n'est pas pour me déplaire. Enfin, je pourrais aussi tout simplement dire à Esteban que je ne suis pas intéressé mais je suis juste gêné de le faire ce soir, alors qu'il est venu avec nous pour passer une bonne soirée. S'il ne comprend pas de lui-même, par contre, je lui ferais comprendre en espérant ne pas être blessant. Mon père ne fait que me répéter depuis que je suis petit que j'ai tendance à trop penser aux autres avant de penser à moi. Puis mon grand-père est là pour me rappeler que je suis comme ça parce que je suis...comme mon père.
On finit donc par rejoindre les autres à l'entrée de la fête foraine et, alors que je m'apprête à rejoindre Harry, je vois ce dernier s'éloigner avec Léo sans faire attention à moi. Ils sont rapidement suivis par Cléo qui passe un bras autour de mes épaules pour m'inciter à la suivre tandis que, derrière nous, Rafael accapare Esteban en le lançant sur un sujet de conversation.
« Il me fait la gueule, on est d'accord? » Je murmure à Cléo en désignant Harry plus loin devant nous.
Cléo grimace puis, après avoir tapoté mon épaule, elle me confirme:
« On est d'accord. »
☀
(Jealousy, jealousy_Olivia Rodrigo)
HARRY.
C'est plus fort que moi, je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me détendre ni à faire comme si je n'avais pas ce noeud à l'estomac et cette brûlure désagréable dans la poitrine. On a décidé de faire un premier tour de la fête foraine avant de savoir par où commencer et, malgré le fait que Léo soit en train de me parler, je ne peux m'empêcher d'écouter d'une oreille la conversation des autres derrière nous. Et c'est comme si mon cerveau captait surtout chaque phrase qu'Esteban lance à Louis.
« Tu sais, rien ne t'empêche de reprendre ta place. » Lâche soudainement Léo.
Ne l'écoutant qu'à moitié, je ne comprends pas tout de suite sa phrase, pensant avoir loupé la moitié de la conversation. Je tourne la tête vers lui, perdu, et il sourit en coin avant de regarder rapidement par dessus son épaule.
« En plus, Louis ne fait que regarder dans notre direction. »
Je fronce légèrement les sourcils tandis que Léo termine plus bas:
« Enfin, je pense pas que ça soit moi qu'il regarde. »
Cette fois, j'ouvre un peu plus grand les yeux, comprenant enfin l'allusion de Léo. Il parle bien de Louis et moi, là? Depuis quand il sait que... Enfin il n'y a rien à savoir mais comment...
« Comment... » Je pense à nouveau à voix haute.
« Désolé Harry, mais c'est presque écrit sur ton front. »
Je déglutis difficilement et Léo rit légèrement.
« Sur le sien aussi, si ça peut te réconforter. » Il rajoute.
Je sens cette brûlure dans ma poitrine remonter jusqu'à mes joues et, même si je me retiens de le faire depuis tout à l'heure, je finis par craquer en lançant un rapide coup d'oeil par dessus mon épaule. Mon regard croise alors immédiatement celui de Louis qui me regardait déjà, malgré la présence d'Esteban à ses côtés, en train de lui raconter je ne sais quoi. Nos regards s'accrochent durant de longues secondes jusqu'à ce que le mien dérive sur le bras de Louis où Esteban vient de poser sa main pour attirer son attention. Surpris, Louis tourne la tête vers lui et je soupire en me remettant à regarder devant moi.
« Je ne vois pas de quelle place tu parlais en disant d'aller récupérer la mienne. » J'avoue alors à Léo.
« Pourtant, en te proposant de venir, c'est cette place là que te réservait Louis. » Il me répond, sûr de lui.
« Changement de programme, apparement. » Je réponds rapidement pour ignorer la chaleur se répandant dans ma poitrine suite aux mots de Léo.
Il y a encore une heure de ça, je me préparais pour cette soirée en repensant à la phrase que Louis m'a lâché dans l'après-midi: Parce que moi je n'arrive pas à me lasser de toi, apparemment. Et c'est toujours à cette phrase que je pense à cet instant, cette peur devenue familière venant lacérer mon estomac. C'est peut-être ridicule, mais c'est plus fort que moi. La peur que, cette fameuse place dont me parle Léo, soit très facilement remplaçable. Puis, c'est quoi cette place? La place du garçon à qui s'est confié Louis cet après-midi? La place du garçon avec qui il passe plus de temps que prévu depuis mon arrivée? La place de celui avec qui il débat des chansons déprimantes ou non et à qui il a offert son casque? Avec qui il hurle les paroles des chansons de sa playlist dans sa voiture?
Est-ce que c'est ce qu'il a fait avec Esteban aussi durant le trajet?
Cette brûlure devient plus intense à cette pensée et je ne peux m'empêcher de soupirer.
Je ne sais pas quelle place j'ai aux yeux de Louis mais la jalousie que je ressens à cet instant me donne une idée de celle que moi je lui ai réservée.
« Oh je veux qu'on fasse ce manège! » On entend soudainement Cléo s'exclamer.
Léo et moi nous arrêtons alors pour regarder le manège que Cléo désigne. Il s'agit d'une chenille qui tourne en rond et très vite et avec une sorte de bâche qui se déploie par moment, plongeant ceux qui s'y trouvent dans le noir.
« Allez, c'est moi qui invite! Je vais chercher les tickets! » Elle continue sans nous laisser le temps de dire quoi que ce soit.
Léo rit face à l'enthousiasme de Cléo et on se réunit tous en face du manège en attendant que Cléo fasse la queue pour récupérer nos tickets. Même si je suis toujours à côté de Léo, je sens Louis se rapprocher discrètement de moi, ce qui a le pouvoir d'adoucir cette chaleur dans ma poitrine. Du moins, jusqu'à ce que Esteban apparaisse derrière lui pour lui dire:
« Tu sais, je ne travaille au camping que pour le mois de juillet. »
Du coin de l'oeil, je vois Louis tourner la tête vers lui et, même si je fais semblant de ne pas les écouter, en réalité, je n'entends qu'eux.
« Ah oui?
-Oui. Je voulais juste que tu le saches par rapport à ce que tu as dis à Rafael la dernière fois au bar... Sur les relations que tu ne voulais pas avoir avec d'autres employés. Il m'a avoué t'avoir balancé que tu me plaisais et, ouais, je me suis dis que ça serait peut-être pas si grave qu'on soit tous les deux employés en sachant que je repars déjà à la fin du mois. »
J'ai beau regarder les gens qui sortent du manège, je ne peux m'empêcher de me pincer les lèvres, la douce chaleur que j'ai pu ressentir quelques secondes plus tôt m'ayant déjà quittée. Et ma confiance en moi semble l'avoir suivie. Parce que à l'entente des mots d'Esteban, je sens mon coeur se serrer sans que je ne puisse le contrôler. Si j'étais tendu, je le suis encore plus maintenant. Parce qu'il y a ce mec qui est très beau qui fait savoir à Louis qu'il veut passer du bon temps avec lui. Et que Rafael nous a fait comprendre que c'est ce que son ami avait déjà l'habitude de faire. Je ne vois pas pourquoi cette fois ça serait différent.
« Hm, ouais, je...
-J'ai nos tickets! »
Louis n'a pas le temps de terminer sa phrase que Cléo débarque telle une tornade avec nos tickets à la main. On se retourne tous vers elle et, cette fois, je ne cherche pas le regard de Louis, me contentant d'attraper le ticket que Cléo me tend. On la suit ensuite jusqu'à la file où il n'y a pas grand monde, on fait directement parti des prochains à monter dans le manège.
Comme je l'avais déjà remarqué, il s'agit de places de deux personnes. A cette pensée, mon regard se pose sur Esteban qui s'approche naturellement de Louis. Je sens déjà mon estomac se nouer mais, soudain, Cléo attrape Esteban par le bras pour lui dire avec un grand sourire:
« On se met ensemble? »
Esteban semble soudainement gêné et il tente de lancer un regard à Louis mais ce dernier l'ignore, croisant mon regard à la place. Cléo tire Esteban avec elle jusqu'à des places libres et, au même moment, Louis s'approche de moi. Je remarque au même moment que Léo, avec qui je pensais me mettre, est déjà parti s'installer avec Rafael, me faisant un signe de la main depuis là où il est assis.
« On dirait que t'as plus le choix. » J'entends Louis dire derrière moi.
Je me pince les lèvres, retenant un sourire, avant de me retourner complètement vers lui pour ancrer mon regard dans le sien.
« Je peux toujours me mettre seul. » Je réponds, la rancoeur toujours coincée au fond de ma gorge.
Louis lève les yeux au ciel et, sans que je m'y attende, il attrape soudainement mon poignet pour me tirer avec lui. Alors qu'il me fait avancer avec lui à la recherche de places libres, je ne peux m'empêcher de regarder ses doigts enroulés autour de mon poignet, à quelques centimètres seulement de ma main. La chaleur de sa peau contre la mienne me fait presque frissonner et je relève mon regard vers son visage seulement lorsqu'il finit par me lâcher. Je remarque en même temps qu'il nous a trouvé deux places de libre mais, alors que je m'apprête à monter à gauche, il m'arrête.
« Je te conseille de me laisser cette place et de te mettre à droite. Ce truc tourne si vite qu'avec la force centrifuge il y en a forcément un qui va s'écraser sur l'autre. Et si tu te mets là, c'est toi qui te fais écraser.
-Et tu préfères que ça soit moi qui t'écrase?
-Ça devient intime là, Harry. »
Louis me regarde avec un sourire aux coins des lèvres et je tente comme je peux de retenir mon sourire amusé, en vain. Alors je me contente de lever les yeux au ciel, ignorant sa remarque tout comme j'ignore la façon dont mon estomac se retourne agréablement cette fois. Je finis par prendre la place que Louis me conseille estimant que, si je dois l'écraser, ça sera une sorte de vengeance personnelle.
Louis s'installe donc à mes côtés et les places sont assez grandes pour qu'on ait pas à se toucher. Je me retourne pour voir où se trouvent les autres et Louis m'imite, nos regards tombant rapidement sur Cléo et Esteban à quelques places derrière nous. Cléo nous fait un grand signe de la main tandis que le sourire d'Esteban semble moins sincère en se posant sur nous. Et, c'est peut-être mal, mais j'en viens presque à m'en réjouir.
Parce que je me sens tout à fait à ma place.
Je tourne la tête vers Louis en sentant son regard sur moi et je réalise au même moment que je m'étais mit à sourire sans même m'en rendre compte. Le regard de Louis passe de mon sourire à mes yeux avant qu'il ne se mette à rire légèrement tout en se repositionnant correctement.
« Quoi? » Je demande, la tête tournée vers lui.
« Oh, rien. » Il répond en haussant les épaules.
Je fronce les sourcils et Louis sourit encore plus à ma réaction.
« Bah si, dis-moi. » J'insiste.
« T'es sûr que tu veux en parler?
-Parler de quoi?
-Tu sais de quoi. »
Ouais. Je pense avoir compris ce qu'il sous-entendais à l'instant où son regard s'est posé sur mon sourire après que j'ai regardé Esteban derrière nous et surtout pas avec Louis. Mais si je veux en parler? Ici? Ça, je ne sais pas. Alors, à la place, je me pince les lèvres tandis que Louis continue de me regarder, sous sourire amusé se transformant en un sourire plus doux, plus sincère.
« Cléo a fait exprès d'embarquer Esteban avec elle. » Lâche calmement Louis sans me regarder.
Surpris, mon regard se pose sur son profil et, lorsqu'il tourne la tête pour me regarder à nouveau, j'ose demander, peu sûr de moi:
« Pourquoi? »
Louis sourit doucement et il me répond de la façon la plus naturelle qu'il soit, comme si cette simple phrase n'avait pas le pouvoir de réchauffer l'intégralité de mon corps:
« Parce qu'elle savait que je voulais me mettre avec toi. »
Mon regard reste bloqué dans celui de Louis dont le sourire se fait presque plus timide. Et je me surprends à sourire doucement aussi, malgré le fait que cette chaleur ,aussi agréable qu'effrayante, prenne de plus en plus de place dans ma poitrine.
Nos regards finissent par se lâcher lorsqu'un employé du manège s'approche de nous pour nous demander nos tickets. On les lui tend et, avant de repartir, il baisse la barrière de sécurité sur nos jambes, vérifiant qu'elle soit bien bloquée.
« Accroche-toi bien dès le début si tu ne veux pas me tomber dessus. » Me prévient Louis.
« C'est toi qui a voulu te mettre là, t'assumeras. »
Louis entrouvre légèrement les lèvres, faussement choqué, avant de sourire en coin pour me dire:
« Est-ce de la rancoeur que j'entends dans ta voix?
-Je ne sais pas, j'ai une raison d'être rancunier?
-Ça c'est à toi de me le dire. »
Louis hausse les sourcils, comme pour appuyer son sous-entendu, et je me mords légèrement la lèvre pour retenir un sourire. Pourquoi sa répartie est ce que j'adore et déteste le plus chez lui? Peut-être que je déteste son cran, aussi. Même si, au final, il me pousse d'une certaine manière à en avoir également afin d'avoir le dernier mot.
« Je ne sais pas si on appelle ça de la rancune. » J'ose alors répondre en soutenant son regard.
Louis tord sa bouche dans une mimique et je crois qu'il est en train de se mordre l'intérieur de la joue.
« J'aurais pas appelé ça comme ça non plus. » Il finit par me répondre.
A ce moment-là, j'espère que Louis lit dans mon regard à quel point j'aime et je déteste la tension qui est en train de s'installer. Parce qu'on est clairement en train de flirter. Ce n'est pas la première fois, quand on y réfléchit bien, mais c'est sûrement la première fois que j'ai autant envie de continuer, de lui répondre. Mais il y a cette crainte au fond de moi, cette peur qui s'est encore plus réveillée avec ma jalousie. Je ne peux m'empêcher de me demander: et si ça finissait par trop compter? Trop compter pour moi et pas assez pour lui? Et si, comme dans ma relation passée, Louis finissait par se lasser?
Si je finissais par être, encore une fois, celui qui était prêt à mettre une virgule là où on lui a pourtant imposé un point final.
Ce sont ces questions qui m'empêchent de lâcher prise. Cette peur qui me retient de me demander comment tout pourrait commencer parce que je suis déjà en train d'imaginer à comment ça pourrait se terminer.
Je sors de mes pensées lorsque le forain annonce que le manège va démarrer. Je décide donc de mettre de côté mes mauvaises pensées, laissant Louis avoir eu le dernier mot pour cette fois. Parce que je ne sais clairement plus quoi lui répondre. Ou alors je le sais mais je ne préfère pas l'avouer.
Au début, la chenille se met à avancer doucement, nous faisant passer par un tout petit tunnel. Elle tourne toujours en rond, accélérant au fur et à mesure. Au début, je me dis que ça va, que Louis a exagéré l'idée de me tenir. Et il doit le comprendre dans le regard blasé et le sourire moqueur que je lui lance.
« Attends encore deux secondes. » Il m'avertit.
« Dans tous les cas, je ne m'écraserais pas sur toi.
-Tu veux parier?
-Je vais finir par croire que c'est ce que tu espères.
-Tu le comprends seulement maintenant?
-Ça devient intime là, Louis. » Je réponds en reprenant ses mots d'un peu plus tôt.
Il se met à rire et je ne peux m'empêcher de sourire en le regardant balancer légèrement sa tête en arrière.
« Allez on va accélérer! » S'exclame soudainement le forain dans son micro.
A ce moment-là, et même pas avec une transition, la chenille se met à tourner de plus en plus vite, me faisant glisser du coté de Louis. Je me retiens à temps, serrant fermement la barre en fer qui nous sert de ceinture. J'ouvre un peu plus les yeux, surpris, et Louis me regarde avec des yeux qui veulent dire je te l'avais dis.
« Tu disais?! » Il s'exclame par dessus la musique alors que nos cheveux se mettent à s'envoler à cause de la vitesse.
« Je ne suis toujours pas tombé sur toi! » Je cri presque en me tenant comme je peux.
Louis n'avait vraiment pas menti. On tourne tellement vite qu'avec la force centrifuge mon corps se fait propulser du côté de Louis. Je serre tellement fort la barre que j'en ai mal aux bras, mes pieds n'arrivant plus à rester ancrer à leur place. Je grimace de frustration alors que Louis, lui, éclate de rire à mes côtés.
Je tourne la tête vers lui et la vue de son sourire et de ses cheveux dans le vent me plaît plus que je ne le devrais alors qu'il est littéralement en train de se foutre de ma gueule. Son regard moqueur s'ancre dans le mien alors que le forain nous lance:
« On lève les mains! Je veux voir toutes les mains en l'air! »
Une idée me traverse alors et je crois que Louis la devine dans la lueur qui danse soudainement dans mes yeux. Je souris en coin et Louis ouvre grand les yeux en s'exclamant:
« Non! Harry je te jure que... »
J'arrête de réfléchir et lève soudainement mes mains, comme le forain l'a demandé. Mon corps s'écrase alors violemment contre celui de Louis qui n'a pas le temps de me retenir loin de lui. Ou alors il n'a juste pas essayé. Tout ce que je sais, c'est ce que j'éclate de rire en le voyant gémir de surprise et peut-être un peu de douleur aussi. Nos visages se retrouvent l'un à côté de l'autre mais j'ai du mal à tourner la tête vers lui à cause de la puissance du manège. Alors je l'entends juste se mettre à rire avec moi, son souffle faisant apparaître des frissons dans ma nuque. L'euphorie du moment m'oblige à ne penser à rien d'autre. Juste à mon corps écrasé contre celui de Louis qui tente comme il peut de respirer entre deux rires.
Le manège se met à ralentir et mon corps ne pèse plus dix mille kilos. Je peux alors tourner ma tête vers Louis qui continue de rire en me regardant. Je ris doucement avec lui et, alors que je m'apprête à retrouver ma place, je sens soudainement la main de Louis se poser sur ma taille. C'est léger, une simple pression. Je pourrais croire que c'est accidentel mais, dans le regard que Louis me lance, je comprends que c'est juste ce qu'il veut.
Que je reste là où je suis.
Alors c'est ce que je fais. Je ne regarde pas sa main sur ma taille, mais je sais qu'elle est là. Je ne fais pas de commentaire, mais je comprends le message. Et Louis saisit ma réponse lorsque je décide de rester proche de lui, un sourire sur les lèvres. A ce moment là, il n'y a pas de phrases remplies de sous-entendu ni de répartie qui me retourne l'estomac. Et, pourtant, ça a toujours le même effet. Je sais qu'on est en train de flirter mais, sous le touché de Louis et à travers son regard, le moment me semble encore plus rempli de sincérité. Parce c'est ce qu'il est, sincère. Il n'y a pas de blagues lâchées pour détendre l'atmosphère, même si j'aime ces moments aussi. Mais là, il y a cette tension qu'on laisse s'installer et cette atmosphère puissante et douce à la fois qu'on ne souhaite pas briser.
La chenille finit par partir dans l'autre sens et nos rires se remettent rapidement à résonner. Sauf que, cette fois, le rire de Louis m'envahit totalement. Il est partout autour de moi. Mes boucles finissent parfois dans ses cheveux et il râle faussement en tentant de les dégager avec sa main libre. Parce qu'il ne semble pas vouloir bouger celle déjà posée sur ma taille. Et je ne le veux pas non plus. Le manège est un peu moins puissant lors des moments où une bâche vient recouvrir la chenille, nous plongeant dans l'obscurité. Dans ces moments là, je crains que Louis soit trop près de moi pour sentir à quel point mon coeur bat vite. Notre proximité ne me laisse pas indifférent et j'en viens presque à être déçu lorsque le manège finit par s'arrêter, le forain nous annonçant la fin du tour.
A ce moment-là, Louis et moi nous regardons juste comme ça, sans rien dire. L'euphorie du moment quitte petit à petit mon corps mais mon coeur, lui, ne semble pas vouloir ralentir pour autant. La main de Louis est toujours posée sur ma taille et son sourire fait écho au mien. Son sourire que je me surprends à fixer le temps de quelques secondes mais assez longtemps pour sentir la main de Louis me presser un peu plus au même moment.
Lorsque je le regarde à nouveau dans les yeux, il sourit doucement en me disant:
« Dommage qu'on ait pas parié, finalement. »
Je comprends qu'il fait référence à ce qu'il m'a dit un peu plus tôt, lorsque je pensais encore pouvoir ne pas m'écraser sur lui.
« T'avais déjà une idée de mon pari? » Je lui réponds de la même façon.
Louis s'humidifie les lèvres et je me retiens de suivre ce mouvement du regard.
« Non. » Il répond finalement.
Je fronce légèrement les sourcils, surpris par sa réponse, et Louis sourit un peu plus avant de reprendre:
« Parce qu'on ne pari pas ces choses là. »
La seconde d'après, c'est lui qui survole mes lèvres du regard. Mon coeur rate un battement et mon estomac se tord agréablement. Beaucoup trop agréablement. Même si la peur peur est toujours là, à me rappeler que mon estomac peut également se nouer.
Mais je n'ai de toute façon pas le temps d'y penser que l'employé arrive vers nous pour retirer la barre en fer. On se retourne vers lui et Louis le remercie avant d'être le premier à sortir, sa main finissant donc par lâcher ma taille. Je sors du manège également, ayant l'impression de ne plus savoir tenir sur mes jambes. Mais je ne suis pas sûr que ça soit de la faute de cette chenille.
Louis me lance un regard par dessus son épaule et me lance un sourire avant qu'on ne rejoigne les autres. Je vois alors le regard d'Esteban se poser sur Louis et moi mais aucun de nous deux ne lui rend son regard.
« C'était trop bien! » Se réjouit Cléo alors qu'on rejoint une allée de la fête foraine.
« Vous voulez faire quel manège maintenant? » Demande Léo.
« Le palais des glaces? » Propose Rafael.
Tout le monde acquiesce sauf que, au même moment, on passe devant les machines où on peut attraper des peluches. Je m'arrête alors d'avancer et Louis, à côté de moi, est le premier à le remarquer. Il s'arrête également et me regarde alors que je dis au groupe:
« Hm, j'ai promis à ma soeur de lui attraper une peluche.
-Mec, c'est de l'arnaque ces trucs là, ça va te prendre trois heures pour en attraper une. » Me dit Rafael.
« Tu dis ça parce que toi tu n'y arrives jamais. » Intervient Louis.
Sa remarque nous fait rire et je finis tout de même par proposer:
« Continuez sans moi, au pire. Je vais tenter d'attraper une peluche puis de retrouver mes parents et ma soeur pour lui emmener. Je vous rejoindrais juste après.
-T'es sûr? » S'assure Léo.
« Mais t'as pas nos numéros. » Réalise au même moment Cléo.
Ce n'est pas faux. Je m'apprête à leur dire de m'en passer un lorsque Louis lance:
« Pas la peine, je reste avec Harry. »
Surpris, je tourne la tête vers lui et il me sourit simplement en retour avant de regarder Cléo qui sourit également en nous disant:
« Ça marche. Tu m'appelles quand vous avez terminé.
-On fait ça. A toute! »
Louis fait un signe de la main au reste du groupe qui s'éloigne donc dans l'allée, nous laissant seuls derrière eux. Mon regard retrouve celui de Louis et je ne peux m'empêcher de sourire légèrement. Il le remarque et me rend mon sourire en même temps qu'on s'approche des machines à peluches.
« Je me suis dis que t'allais sûrement avoir besoin d'aide. » Il dit pour justifier sa présence.
« Oh, je vois.
-Qu'est-ce que tu t'imaginais? » Il me cherche.
Je lève les yeux au ciel, n'arrivant définitivement plus à cacher ce stupide sourire. On commence à faire le tour des machines pour voir les différentes peluches lorsque je décide d'enfin répondre à Louis, refusant qu'il ait toujours le dernier mot ce soir:
« Cléo a raison, j'ai aucun de vos numéros.
-Je peux te donner celui de Esteban si tu veux.
-T'as son numéro?! » Je demande beaucoup trop rapidement.
Louis sourit à ma réaction et je crois même qu'il se retient de rire.
« Non, je n'ai pas son numéro. » Il répond.
Je comprends alors sa petite blague et je sens le rouge me monter aux joues. C'est pas drôle. Vraiment pas. Je fusille Louis du regard malgré moi mais ça ne fait que l'amuser davantage. Je lui avais lancé une perche, tant pis pour lui. Je l'ignore pour enfin choisir une machine avec des chiens en peluche à l'intérieur. Je connais ma soeur par coeur est c'est la peluche qu'elle aurait choisi.
Alors je plonge ma main dans la poche de mon pantalon pour en sortir mon porte monnaie, Louis vient se mettre à côté de moi. Je sens son regard posé sur moi mais je l'ignore. Réaction pas forcément mature mais c'est lui qui a décidé de jouer. Je prends une première pièce entre mes doigts et la glisse dans la fente où on doit déposer la monnaie. Une musique retenti pour me faire comprendre que je n'ai plus qu'à tenter ma chance en prenant le levier devant moi. Je l'attrape et fixe la pince que je commence à faire bouger, tentant d'ignorer le compte à rebours sous mes yeux. Mais tentant surtout d'ignorer Louis qui est presque penché sur moi, fixant les peluches derrière la vitre. Il me déconcentre, mais je ne lui ferais pas ce plaisir de l'avouer.
Dès la première tentative, la pince retombe dans le vide, n'accrochant rien sur son passage. Et ça n'échappe pas à Louis qui commente:
« Petit conseil, vise au moins une peluche. »
Je lève les yeux au ciel et lui tend mon majeur, ce qui le fait évidemment rire. Et je suis obligé de ne pas le regarder pour ne pas qu'il soit au premier plan du sourire que je tente de retenir.
« Je sens que ça va être long.
-T'es toujours libre de rejoindre les autres. T'as peut-être envie de retrouver Esteban.
-Ah oui, tu crois ça? »
En même temps que j'entends sa réponse, je loupe une nouvelle tentative. Je soupire et tourne la tête vers Louis qui croise les bras sur son torse sans me lâcher du regard, un sourire insupportable aux coins des lèvres.
Il fait un pas vers moi et je lâche rapidement son sourire du regard pour remonter jusqu'à ses yeux. Je vois alors Louis fouiller dans sa poche et je fronce légèrement les sourcils lorsqu'il sort son porte monnaie également.
« Qu'est-ce que tu fais? » Je demande.
Louis me regarde et ignore d'abord ma question en posant sa main sur mon bras, seulement le temps de me faire légèrement reculer pour récupérer ma place. Je le regarde sans comprendre et m'approche un peu plus de lui lorsqu'il insère la pièce dans la machine afin de relancer une partie et donc un nouveau essaie.
Puis, juste avant de tenter sa chance, il tourne la tête vers moi pour finalement répondre à ma question:
« Je fais ce que je fais déjà depuis qu'on est arrivés. »
Je fronce légèrement les sourcils et Louis s'humidifie les lèvres avant de terminer:
« Je te fais comprendre avec qui j'ai envie de passer la soirée. »
...
J'espère que ce chapitre vous aura plu...?
Harry et Louis se rapprochent encore de plus en plus...
Je sais que je suis sadique à faire durer le début de leur relation mais j'aime tellement les voir évoluer petit à petit et rendre la tension de plus en plus forte. Je m'excuse donc pour les plus impatient.e.s😋
J'espère que ça vous plaît quand même!
Et promis je ne vous ferais pas attendre éternellement! Puis je vous promets également des moments intenses et plein d'amour 😇
Je vous remercie encore infiniment pour tout et, cette fois, je vous dis vraiment à mercredi ahah!
Encore merci pour tout.❤️
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