Chapitre 1

Hi! J'espère que vous allez bien?
C'est parti pour vivre l'été d'Harry et Louis!

...

CHAPITRE 1

(We're Going Home_Vance Joy)

LOUIS.

Il y a plusieurs détails qui me font comprendre que je suis rentré à la maison. Le cri des mouettes, le chant des cigales, le son des vagues lorsque je roule juste à côté. La grande roue non loin du camping que je peux voir devenir de plus en plus imposante lorsque je roule enfin à sa hauteur. Le port, les bateaux, les premiers touristes que je reconnais avec les différentes plaque d'immatriculation qui défilent sous mes yeux. Les familles qui sortent de la navette de plage, en claquettes, les enfants encore recouverts de sable. Je souris doucement en pensant au fait que j'étais exactement comme eux, que je prenais exactement la même navette pour retrouver le même camping devant lequel je me gare à cet instant.

Je sors rapidement de ma voiture, laissant ma valise dans le coffre. Je suis beaucoup trop pressé de retrouver mon père et papy. Je ne suis d'ailleurs pas surpris de les trouver à l'accueil de l'hôtel, je sais qu'ils m'attendaient. Mon père affiche un grand sourire et est le premier à venir me prendre dans ses bras. Mon père n'est pas du tout du genre pudique ou du genre à penser qu'on ne doit pas montrer nos sentiments entre bonhommes. Il est tout le contraire. Et il tient ça de son propre père.

« Qu'est-ce que tu as bronzé ! » Il s'exclame en me regardant de la tête aux pieds après m'avoir lâché.

« Merci l'Espagne. » Je pouffe.

C'est là où je me trouvais ces cinq dernières semaines. Ce sont les vacances que je me suis autorisé en sachant pertinemment que du travail m'attend cet été. Je travaille au camping à l'année mais c'est toujours plus intense l'été. Heureusement que ça reste un plaisir et une histoire de famille aussi.

Le camping appartenait d'abord à mon grand-père, qui l'a ensuite légué à mon père. Papy a prit sa retraite tout en restant vivre avec nous au camping. J'y ai grandi et ça a été une évidence à mes yeux d'y travailler une fois le lycée terminé. Parce que ça me plaît et que je ne me voyais rien faire d'autre. Je vais avoir dix-neuf ans en septembre mais, en soit, j'y travaille depuis mes seize ans. Je ne faisais que les été jusqu'à l'année dernière où, une fois le BAC en poche, j'ai partagé à mon père l'envie d'y travailler à l'année, comme lui. Il a tout de suite accepté.

« Le soleil te va bien. » Commente papy en posant sa main sur mon épaule.

Je souris et me penche pour le prendre dans les bras à son tour. Mais notre étreinte est de courte durée lorsque je sens de grosses pattes atterrir dans mon dos, sous les rires de mon père. Je ne peux m'empêcher de rire à mon tour, grimaçant de douleur lorsque Falcon se met à griffer accidentellement mon dos à travers mon t-shirt beaucoup trop fin.

« Falcon! » Je ris en me retournant vers lui. « Je vois que Marius ne s'est pas décidé à te couper les ongles.

-Il ne se laisse pas faire! » Se défend mon père, qui déteste lorsque je l'appelle par son prénom.

« Quel enfant ingrat » Je ris en me mettant à genoux pour câliner Falcon qui est fou de joie de me revoir.

Falcon, c'est un gros chien couleur chocolat dont je ne pourrais pas vous dire la race. Il est sûrement croisé, on en sait rien. Personnellement je trouve qu'il ressemble à un labrador avec les oreilles d'un berger allemand, à moitié tombante. Papy dit qu'il a un peu une tête de boxer mais je ne suis pas convaincu. Ça fait cinq ans qu'il est arrivé au camping. C'est littéralement lui qui est venu à nous. On a commencé à le voir trainer autour du camping jusqu'à y entrer pour tenter de piquer de la nourriture au niveau du restaurant du camping. Il était assez maigre et, au lieu de le chasser, on a décidé de l'emmener chez le vétérinaire le plus proche. Il n'avait aucune puce, aucun tatouage, rien. On a décidé de le ramener au camping avec nous, lançant plusieurs avis de recherches dans la ville et sur internet mais nous n'avons eu aucun retours. On en a rapidement conclu qu'il avait dû être abandonné et on a décidé de le garder. Il vit dans le mobil home de papa et moi et c'est devenu la mascotte du camping. Les habitués l'adorent, et nous aussi.

C'est moi qui ai choisi le prénom lorsque ce charmant toutou a décidé de me faire courir dans tout le camping parce qu'il avait volé mes claquettes un soir où je regardais Falcon et le soldat de l'hiver.

« J'ai beaucoup d'arrivées aujourd'hui, papy va t'aider à t'installer. » Me dit mon père.

« Oh, c'est pas comme si je ne connaissais pas le chemin. » Je réponds en me relevant, Falcon se frottant contre mes jambes.

A l'entente de ma réponse, je vois mon père et papy échanger un regard un peu trop complice à mon goût. Je comprends alors qu'ils me réservent quelque chose. Je les connais par coeur. On a tendance à un peu trop se ressembler, de génération en génération.

« Papy a une surprise pour toi. » M'avoue mon père.

Je fronce légèrement les sourcils avant de me retourner vers Papy qui, au moment où j'allais ouvrir la bouche, m'arrête tout de suite:

« Ne demande pas d'indices, c'est qu'une question de minutes.

-C'est une grosse ou une petite surprise? » Je ne peux m'empêcher de demander en souriant.

« Tu veux que je te mente comme à l'anniversaire de tes huit ans où tu m'harcelais tellement avec tes questions que je t'ai fait croire que ça allait être une énorme surprise?

-Et où j'ai terminé avec un nouveau cahier de vacances... alors qu'on était en septembre. En fait, tu m'avais offert des devoirs, quand j'y pense.

-Heureux que tu le réalise dix ans plus tard. » Me dit grand-père en tapotant mon épaule.

Je pouffe en levant les yeux au ciel alors qu'il prend les clés de ma voiture et me dit qu'il m'attend à l'intérieur. Papy évite de conduire sur la route mais il adore le faire dans le camping et me pique ma voiture à la moindre occasion.

« Comme je commence à animer seulement demain je peux venir t'aider à l'accueil après avoir rangé mes affaires? Comme tu m'as dit qu'il y avait beaucoup d'arrivées.» Je propose à mon père.

« Oui, ton aide ne sera pas de trop. »

Je hoche la tête et, lorsque le sourire de mon père s'éteint soudainement, je sais déjà de quoi il va me parler. Mais surtout, de qui. Il se pince les lèvres et semble hésiter plusieurs secondes avant de me demander doucement:

« Tu es passé voir ta mère?

-J'avais pas le temps de m'arrêter à Montpellier.

-Mais est-ce qu'elle sait que tu es rentré d'Espagne, au moins? »

Mon silence donne sa réponse à mon père et il soupire, peiné, alors que je tente de rester de marbre, ayant perdu mon sourire moi aussi.

« Louis, tu pourrais au moins la prévenir histoire qu'elle soit rassurée de te savoir de retour. »

Je soupire à mon tour, sentant mon coeur se serrer. Je déteste voir mon père comme ça. Le voir s'inquiéter pour ma mère alors qu'elle a littéralement foutu notre famille en l'air. Est-ce qu'elle s'inquiète pour lui, elle? Est-ce qu'elle a pensé une seule seconde à lui? Je ne pense pas. Malgré ses excuses, malgré ses larmes, je ne pense pas qu'elle ait pensé à mon père. Ni à moi. Même si mon père se tue à me dire que je ne dois pas prendre parti, que je n'ai rien à voir avec cette histoire.

Je n'ai pas vu ma mère depuis qu'elle a quitté le camping, en Février. On peut dire que l'année commençait super bien, dit donc. Ça va faire cinq mois que c'est arrivé et, si je lui adresse encore la parole lorsqu'elle m'appelle, c'est seulement parce que je sais que ça détruirait encore plus mon père de me voir couper complètement les ponts avec elle. Il ne veut pas que je lui en veuille, mais c'est le cas. Comment ça pourrait ne pas l'être?

Je me suis forcé à y penser le moins possible durant ces cinq semaines en Espagne mais revenir ici c'est revenir à la réalité aussi.

Et, la réalité, c'est que maman ne se trouve plus à la maison.

« Je lui dirais que je suis rentré. » Je dis à mon père.

Il hoche la tête, rassuré, et je me demande s'il sourira à nouveau comme il souriait avec maman. Je suis heureux d'être rentré, je veux que cet été me change les idées, mais comment penser à autre choses avec tous les souvenirs que garde ce camping? C'est ici-même qu'ils se sont rencontré, lorsqu'ils avaient mon âge et que maman venait en vacances avec sa famille. Depuis petit j'entends cette histoire de coup de foudre magique, d'âmes soeurs. Mais, pour la première fois cet été, cette histoire a un goût amer.

Pourtant, j'y croyais de toutes mes forces. Surtout en sachant que papy a rencontré grand-mère ici aussi. Il m'a toujours dit que ce camping était destiné à nous faire rencontrer l'amour de notre vie. Petit, ça me faisait sourire. Depuis la séparation de mes parents, ça me fait tristement rire.

Je secoue la tête à ces pensées et décide que je ne veux définitivement plus y penser. En Espagne, alors que je réfléchissais à tout ça, allongé sur le sable, je me suis promis que cet été ,comme tous les autres, j'allais profiter, m'éclater, et mettre la séparation de mes parents de côté.

Retrouvant le sourire, je serre l'épaule de mon père avant de lui dire:

« Papy m'attends, et ma surprise aussi. A toute! Oh et, j'espère que Cleo et Rafael sont arrivés!

-Ils sont déjà en train de travailler, contrairement à certain! » Plaisante mon père en me regardant m'éloigner.

Je me tourne vers lui et hausse innocemment les épaules.

« Je suis le fils du chef, je suis un privilégié.

-Ne parle pas trop vite, t'es de ménage demain matin.

-Mais...papa!

-Terminado les vacances, mon grand. »

Je renverse dramatiquement ma tête en arrière avant de soupirer et de me traîner jusqu'à ma voiture comme un enfant. Lorsque Papy me voit m'installer côté passager en tirant la gueule, il ne peut s'empêcher de rire avant de me dire:

« Toi, t'as appris que tu étais de ménage demain matin.

-Tu n'as même pas essayé de l'en empêcher? »

Papy sourit innocemment, ignorant ma question en démarrant pour passer la barrière du camping, commençant déjà à rouler entre les allées remplies de mobil home, de caravanes ou de terrain avec seulement des tentes.

« Je suis sûr qu'il se venge parce que toi tu le mettais au ménage. » Je marmonne en croisant les bras. « Persécutés de père en fils. »

Papy rit en secouant la tête et je ris tout de même avec lui, m'appuyant contre la fenêtre ouverte de la voiture. Je regarde le camping en souriant, croisant plusieurs clients habitués qui nous saluent en nous voyant passer. J'ai aussi le droit à un sourire charmant de la part d'une jeune fille qui a croisé mon regard. Je lui souris en retour avant de sourire à un garçon un peu plus loin.

Depuis que je suis ici, on peut dire que je ne m'ennuie pas l'été. J'aime flirter, j'aime cette légèreté des petites romances d'été. Même lorsque ce n'est que le temps d'une soirée, ou de plusieurs. Je n'ai jamais vécu de grande histoires d'amour mais plusieurs petites histoires légères qui m'ont toujours parfaitement convenues. C'est avec ce genre d'expériences que j'ai rapidement compris que je n'étais pas attiré par un sexe mais par une personne. Je ne me mets pas d'étiquettes. Et je suis reconnaissant que mes parents et papy ne cherchent pas à m'en donner non plus, ils s'en fichent d'avec qui je passe mes journées ou mes nuits.

Je sors de mes pensées lorsque papy tourne dans l'allée où se trouve son mobil home et celui de papa et moi. Mais il y a autre chose. Un détail plutôt énorme que je remarque immédiatement. Je fronce les sourcils alors que papy gare ma voiture juste à côté...du camping car. Mais pas n'importe quel camping car.

« Pourquoi le camping car de grand-mère et toi se trouve ici? Tu l'a sorti du garage? » Je demande en me tournant vers lui.

Papy sourit en me regardant avant de simplement répondre:

« Surprise? »

Mes yeux s'écarquillent en même temps que je comprends. Je passe plusieurs fois mon regard du camping car à papy, ce qui le fait rire derrière son sourire ému. Non? C'est pas possible? Il tient à ce camping car comme à la prunelle de ses yeux! Il a refusé qu'on y touche lorsque grand-mère est décédée, il y a trois ans. Il l'a mit dans son garage pour le préserver, s'y rendant plusieurs fois lorsque le manque de grand-mère se faisait trop fort. Même si je me doute qu'il se fait trop fort chaque jours. Je crois que, même si j'ai pensé ne plus croire en l'amour après l'histoire de mes parents, celle de grand-mère et grand-père me donne envie d'y croire encore un peu.

« Papy... » Je souffle, sous le choc.

« Je voulais que ce camping car te revienne. Ta grand-mère l'aurait voulu aussi. Et je me suis dit que, après ce début d'année compliqué, tu aurais peut-être besoin d'avoir un chez-toi. D'avoir ton intimité. J'ai pas retiré les objets qui s'y trouvent mais si tu veux les remplacer par ta propre décoration...

-Je ne veux rien changer. » Je le coupe doucement, un sourire ému sur les lèvres.

Papy et moi nous regardons et heureusement que je n'ai pas hérité de la sensibilité de mon père. Les larmes me viennent rarement même si elles menacent mes yeux à cet instant. Ce camping car, ce n'est pas qu'un simple véhicule. C'est toute une histoire. Lorsque grand-mère est venue vivre au camping avec grand-père, ils ont acheté ce camping car. Et ils ont beaucoup voyagé avec. C'est grand-mère, en me parlant de leurs voyages, qui m'a donné envie de suivre leurs traces.

« Elle me manque beaucoup, tu sais. » J'avoue, le coeur serré malgré le sourire nostalgique que j'offre à papy.

Ce dernier me sourit de la même façon, hochant la tête tout en regardant longuement le camping car face à nous.

« A moi aussi, Louis. »

On reste quelques secondes de plus dans la voiture, dans ce silence reposant et non étouffant. Le départ de grand-mère a été très difficile. J'ai perdu ma grand-mère mais j'ai aussi vu mon grand-père perdre l'amour de sa vie, mon père perdre sa mère. Je ne sais pas ce qu'est censé être le deuil, alors je ne pourrais pas dire si nous l'avons fait ou non. Je peux simplement constater qu'on a de la chance d'être soudés, tous les trois.

Et que je déteste voir les gens que j'aime être triste. Alors, quitte à refouler ma propre tristesse, je préfère être le premier à retrouver le sourire pour détendre l'atmosphère, d'une façon ou d'une autre:

« Bon! Allons voir le lieu où vous avez conçu papa Marius! » Je lance en ouvrant ma portière.

J'entends Papy éclater de rire derrière moi et, lorsqu'il me rejoint devant le camping car, c'est pour me tendre les clés de ce dernier. Je les récupère en souriant, remarquant le petit porte clé avec une photo de grand-père et grand-mère dessus et moi entre eux, n'ayant que cinq ans à l'époque.

Lorsque j'ouvre le camping car, c'est comme dans mes souvenirs. Une table avec une banquette à droite et la petite cuisine à gauche. Derrière la banquette se trouve une porte avec une douche de l'autre côté et un WC. Tout au fond du camping car, il y a un grand lit cachés par des rideaux. Au niveau de la décoration, il y a des fausses plantes car grand-mère adorait ça et estimait qu'elle n'arrivait pas à garder en vie les vraies. Je souris à ce souvenir, remarquant les photos de voyage de grand-père et grand-mère un peu partout.

« J'ai changé les draps. » Précise papy.

« Depuis que tu as conçu papa? J'espère bien!

-Louis. » Il rit en secouant la tête.

Je souris, amusé, avant de lui dire plus sérieusement:

« Merci beaucoup, papy. C'est une magnifique surprise, j'en prendrais soin.

-Je n'en doute pas. Tu concevras peut-être des minis-toi à ton tour!

-Oh, je vois maintenant ce que tu voulais dire par avoir mon intimité. Ma vie sexuelle t'en remercie, papy.

-De rien! Ça évitera de te chercher parmi les tentes de tes conquêtes!

-Rien à voir, j'adore le camping sauvage. »

Nous rions tous les deux et papy regarde fièrement l'intérieur du camping car, comme s'il le découvrait pour la première fois alors qu'il le connait par coeur. Il sourit doucement, s'arrêtant plus longtemps sur les photos de grand-mère et lui. Sans lâcher une photo du regard, il me dit:

« Tu sais, j'y crois encore. Au fait que ce camping nous fasse rencontrer l'amour de notre vie. »

Je ne réponds rien. Parce que je n'y crois peut-être pas, ou plus, mais que je ne veux pas briser ce moment. Si papy y croit, c'est le plus important. Alors je souris simplement, hochant la tête lorsqu'il tourne la sienne vers moi. Son sourire est si sincère qu'on a envie d'y croire avec lui.

« Je te laisse t'installer tranquillement, ton père va avoir besoin de toi aujourd'hui. On a beaucoup d'arrivées.

-C'est ce qu'il m'a dit, oui. Je range mes affaires, j'en récupère dans le mobil home de papa, et je le rejoins.

-Bien. Quant à moi je vais savourer ma retraite au bar.

-Oh, dis à Cléo que je suis arrivé et que je la rejoins ce soir avec Rafael!

-Message reçu! » S'exclame papy avant de sortir du camping car.

Je souris et, avant de me mettre à ranger et de débuter officiellement cette saison, je me laisse retomber contre le lit derrière moi. Je fixe le plafond quelques secondes, profitant de ce moment pour rapidement envoyer un message à ma mère où je lui dis que je suis rentré. Elle me répond directement en me demandant comment ce sont passées mes vacances et je réponds par un simple: Bien, merci. Mon coeur se serre instinctivement, surtout lorsque je pense à la complicité qu'on avait. Je n'arrive pas à faire abstraction de tout ça. Je ne sais plus quoi penser. Je sais juste que je suis énervé, très énervé. Ou très triste aussi. Je soupire en laissant retomber mon téléphone sur le matelas.

La promesse. On y pense pas. Ou on essaie d'y penser le moins possible.

Je me redresse aussitôt pour sauter du lit et sortir du camping car, prêt à ranger toutes mes affaires et à faire de ce camping car mon nouveau chez-moi. Un nouveau chez-moi pour un nouveau départ.

Pour un nouvel été.

...
J'espère que ce premier chapitre vous aura plu?

Il introduit le personnage des Louis, qu'en pensez-vous a première vue ?

Je vous dis à mercredi pour le chapitre 2 !

Encore merci infiniment de donner une chance à mes histoires.❤️

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top