Je n'aurai pas supporter de devoir manger avec lui. La façon dont il a signé, je voyais bien que je l'ai énervé. Mais j'ai bien vu qu'il était triste. Est-ce qu'il m'a signé ainsi parce-que je l'ai vu ? Quand on va à l'université, on apprend à contrôler ses émotions, tout le monde le sait !

Mais cette tristesse, c'est la même que je ressentais avant. Elle nous prend souvent par surprise et nous déprime.

La journée de lundi passe lentement, l'horreur ! Et c'est là que je me rends compte que le blond est dans la plupart de mes cours. Et qu'il n'écoute que la moitié et note d'un air distrait.

Le soir, nous allons à une fête. Lucas reste avec moi pendant tout le long, ce dont je lui suis reconnaissant. Nous sommes dans un coin, avec un gobelet dans les mains.

- Tuoias ?

- Hein ?

- Tu ne bois pas ?

- Pas envie.

- Tu es bizarre depuis que tu as parlé au blond.

Je hausse les épaules.

- C'est juste qu'il semblait déprimé, un peu comme moi avant... J'imagine que ça m'a marqué.

- J'ai remarqué qu'il est seul. Sa solitude lui pèse sans doute.

- Peut-être, mais il y avait un truc. Vraiment. Ce n'était pas qu'une petite tristesse, ça semblait le ronger.

Lucas boit une gorgée, pensif.

- Alors il a réagit sur la défensive. Il a remarqué que tu l'as vu, et il a eu peur. Tu sais comment il s'appelle ?

- Non, et je m'en fous.

Il sourit.

- Toujours aussi poli, remarque t-il, un air de malice dans les yeux.

- Je ne lui dois rien, et lui non plus. Je ne dois rien à ce monde de merde, il ne m'a apporté que des emmerdes.

Il perd son sourire.

- Je sais, Peter. Je sais.

- Merci. Toi, t'es un vrai ami.

Nous demeurons silencieux. Je me rappelle de la fois où je lui ai avoué mes sentiments. Il m'a tout de suite dit qu'il était hétéro, qu'il était vraiment désolé, mais il est resté mon ami malgré tout et m'a aidé.

- Allez, oublie-le, me conseille t-il. Il n'en vaut pas la peine.

Nous trinquons et je bois mon verre. Il a raison. Ca fait du bien.