Une nuit tendrement effrayante...

La brise était fraiche, cette nuit-là.

Je venais d'éteindre ma lampe de chevet, et m'étendais donc sur mon lit. Alors que Morphée m'ouvrait ses bras soporifiques, un grand bruit retentit et me fit sursauter. Je me redressai, les sourcils froncés, et observai aveuglément et d'un air inquiet ma chambre plongée dans le noir. Plus rien ne se fit entendre.
Rassurée, je me recouchai tranquillement.

Puis, à nouveau, quelque chose résonna avec fracas dans la maison, quelque chose qui semblait être un bruit couverts. Tintements métalliques sur tintements métalliques, je me décidai finalement à me lever et à aller jeter un coup d'œil, regardant l'heure au passage : il était vingt-trois heures et cinquante-quatre minutes.

Passant devant la bibliothèque, je distinguai le nom de ma mère, écrivaine, sur plusieurs livres. Puis je me rappelai alors qu'il n'y avait que moi à la maison : mes parents étaient partis en vacances à Tahiti et mon grand-frère participait à un stage collectif, durant une semaine.

Soudain, un autre bruit retentit et je restai pétrifiée. Je rassemblai alors mon courage et lançai un faible "Il y a quelqu'un ?". Rien, le silence. J'avançai donc jusqu'à l'encadrement de la porte de la cuisine.
Tandis que je frissonnai à cause des fenêtres ouvertes, brusquement un petit rugissement me parvint aux oreilles. Je poussai un cri avant de me précipiter dans ma chambre, sous mes draps, terrifiée. À force de tremblements, je finis par m'endormir, la peur au ventre.

Le lendemain matin, j'avais toujours ce sentiment effrayant à mon réveil, avec en supplément la honte de m'être enfouie dans mon lit telle une enfant.
Je me redressai sur mon matelas et tendis alors l'oreille : rien. Le silence du matin.
Lentement, doucement, je saisissais sur mon bureau un livre de français sur les rédactions et m'avançai prudemment jusqu'à la cuisine.

Ce que je découvris me laissa bouche-bée : partout sur le sol, des petites cuillères s'entrechoquaient sous les mouvements perdus d'un petit chaton blanc, miaulant à qui voulait bien l'entendre après un réveil certainement brusque.
Je souris tendrement et pris le chaton dans mes bras. Il me coula alors un de ces regards auxquels l'on ne peut résister... et je décidai de l'adopter.
"Tu m'as fait vivre la nuit la plus effrayante de toute ma vie." lui chuchotai-je tout bas.

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