Scène III.
Harry se sert un nouveau verre de rhum, le boit d'un trait et a l'intention d'en faire couler à nouveau. Louis soupire, secoue la tête.
Louis : Harry, viens là...
Harry : Non, je ne sais même pas ce que je fais ici, en fait. Tu ne veux pas de moi.
À son tour, Louis fronce les sourcils. II sent dans sa voix qu'Harry est profondément blessé. Il ne peut que se sentir coupable. Responsable.
Louis se lève du lit, nu lui aussi. Un pan de la couverture traîne au sol, à côté de leurs vêtements éparpillés, un peu partout. Même les coussins ne sont plus à leur place.
Harry : Je crois que je ferais mieux de partir. J'aurais aimé que ça...
Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, Harry sent une main entourer sa hanche et l'autre repousser doucement le bras qui montait son verre à ses lèvres.
Son corps se tend contre celui de Louis. Mais il ne peut pas nier que c'est agréable, cette chaleur dans son dos. Son corps nu, encore brûlant.
Se sentir désiré par un homme aussi beau et pur.
Louis pose sa bouche humide contre sa nuque, descend sa main entre ses cuisses bouillantes et déjà Harry est à sa merci.
Il lâche subitement son verre qui s'écrase au sol. La moquette. Il y a un bruit sourd. Il n'est pas cassé, mais vide.
Comme lui. Comme eux. Comme tout ce qui les entoure.
Et il n'attend pas. Il se retourne, prend le visage de Louis entre ses mains et l'embrasse à en perdre le souffle.
Ils avancent aveuglément jusqu'au lit, se cognent au bord et s'écroulent. Harry le pousse, grimpe sur lui. Les doigts de Louis ne quittent pas sa peau, ils sont toujours sur lui, à toucher la moindre parcelle brûlante. Ils attisent le feu qui ne cesse de s'accroître.
Harry ne lâche ses lèvres que pour parsemer son corps de baisers. Il tremble de plaisir, dans sa bouche le mélange de Louis et de l'alcool le rend fou de désir. Ils peuvent bien brûler ce soir, peu importe.
Harry : J'avais tord...
En même temps, ils suspendent leurs mouvements pour mieux se regarder.
Louis a une main posée dans le creux de son dos, l'autre glissée dans ses boucles. Le regard de braise, le souffle court.
Harry les cuisses de chaque côté de ses hanches, les doigts plaqués sur son torse tatoué. La peau en sueur, le corps impatient.
Harry : Quand tu m'as demandé pourquoi j'étais venu... Je ne suis pas là parce que tu me l'as demandé, je suis là parce que j'en ai envie.
Louis : Je sais, Harry, je sais.
Louis dépose délicatement quelques baisers contre sa clavicule et remonte le long de son épaule jusqu'au creux de son cou. Harry frisonne, appuie ses fesses contre son entre-jambe. Cet endroit où tout se réveille, où tout prend sens.
Puis il plonge son regard dans le sien, le visage à peine éclairé par la faible lumière jaune de la lampe de chevet, et murmure.
Harry : Et toi, pourquoi tu es là ?
Louis pourrait lui exposer les mêmes raisons, il pourrait lui dire à quel point il le désir.
La chaleur qui monte dans le creux de ses reins.
Sa respiration qui s'accélère.
Son rythme cardiaque effréné.
La sueur qui s'installe déjà dans les plis de sa peau. A des endroits qu'il ne suspectait même pas.
Ce désir, intense, dévorant, réciproque, qu'il n'a encore jamais connu.
Mais ce soir, cette nuit, il a envie d'être sincère. Parce qu'Harry n'est pas venu pour lui faire du mal. Il le soigne déjà. Avec ses baisers et ses caresses. Et peut-être aussi ses regards un peu trop appuyés.
Harry ne veut pas qu'il s'oublie, qu'il oublie. Il souhaite qu'il se souvienne de cette nuit. Qu'elle ne soit pas comme les autres.
Qu'elle reste à jamais différente. Unique.
C'est une caresse contre sa joue qui ramène Louis sur Terre, un frisson qu'il ne peut réprimer traverse son corps. Harry le regarde avec une douceur infinie. Sa gorge se serre, parce qu'il pourrait parfaitement tomber amoureux d'un homme comme lui.
Louis : Parce que je n'aime pas être seul.
Harry : Tu n'es pas obligé de l'être.
Louis : Je n'ai pas le choix.
Harry : Tu te trompes, la vie est faite de choix.
Louis : Je n'ai pas choisi d'être seul, Harry.
Harry : Mais tu peux faire en sorte de ne plus l'être.
Après avoir soupiré, Louis secoue la tête. Harry ne comprend pas, il essaie pourtant. Mais ce n'est pas assez, parce qu'il a l'impression que Louis lui échappe.
Il a fini par saisir que Louis n'est pas là que pour le sexe et le plaisir charnel. C'est bien plus que l'histoire d'une nuit érotique quelques soirées par mois.
Louis a l'habitude. C'est toutes les nuits.
Toutes les nuits des personnes différentes.
Toutes les nuits des hommes différents.
Toutes les nuits des corps différents.
Toutes les nuits se ressemblent, pourtant.
Mais Harry, avec lui, c'est autre chose. Harry est différent. Parce qu'il n'est pas là que pour consommer le corps en face et obtenir son orgasme.
Parce qu'il pose sa main sur la joue de Louis, remet ses cheveux en arrière sur son crâne et embrasse ses paupières closes.
Parce qu'il murmure des mots que jamais personne n'a jamais prononcé.
Harry : Ce soir, tu n'es pas seul. Je suis là.
Louis : Pour une nuit...
Harry : Pour une nuit.
Leurs bouches sont proches et ils s'embrassent. C'est lent et sensuel.
Louis n'a pas l'habitude, certains hommes ne prennent même pas la peine de l'embrasser des fois. Ils défont simplement leur ceinture, baissent leur pantalon et attendent que Louis leur fasse voir des étoiles. Ils attendent l'arrivée du plaisir qui fait trembler le corps et oublier un instant le poids de la vie.
Parfois, Harry s'accroche à sa peau, enfonce ses doigts dans sa chair.
Ses hanches, ses cuisses, ses fesses, son dos, sa nuque. Tout ce qu'il peut toucher, atteindre.
Mais surtout, il le caresse. Il aime ses formes avec ses mains et prend le temps de découvrir chaque courbe de son corps.
Le souffle chaud et rapide, ils se séparent. Harry appuie ses fesses contre son bassin et un premier gémissement quitte la bouche de Louis.
Il pose une main sur le torse d'Harry, retrace son tatouage au sternum et le repousse doucement.
Harry : Si tu n'as pas envie, on peut parler aussi... Il suffit de me demander.
Louis ne répond pas, il se lève du lit. Harry, perplexe, regarde son corps nu quitter les draps. Assit sur ses jambes, il l'observe.
Ses fesses arrondies, ses hanches délicates, ses courbes fines et sculptées dans de la soie.
Louis fouille dans son sac, revient vers le lit en brandissant plusieurs préservatifs.
Harry sourit, amusé, rieur. Lui aussi en avait prévu dans la poche de son jean.
Louis en détache un, jette le reste sur la table de chevet à côté de la lampe. Il remonte sur le matelas et pose ses lèvres sur l'épaule d'Harry et sa main entre ses cuisses.
Harry ferme les paupières, soupire et se laisse aller totalement à son contact. Son dos retombe contre le matelas, comme sur un nuage de coton qui l'absorbe.
Harry (entre plusieurs souffles) : D'accord, on parlera après alors...
Le rire de Louis parvient à son oreille, le fait frissonner.
Une première fois, Louis ne rit pas beaucoup et ça Harry s'en rendra rapidement compte.
Peut-être est-ce la seule fois où il aura l'occasion de l'entendre.
Mais il ne se concentre par sur ce détail, pour le moment. Tout ce sur quoi son esprit se focalise n'est plus que le corps de Louis. Ses mains sur sa virilité, ses lèvres qui partent de son cou, passent par ses tétons et descendent jusqu'à son ventre.
C'est sa langue chaude qui part à la recherche de sa peau, qui embrasse et fait frissonner chaque bout du corps.
C'est sa langue qui le fait gémir un peu plus fort, un peu plus longtemps, quand elle s'enroule autour de lui.
Harry serre les cheveux de Louis entre ses doigts, se perd entre sa bouche et tire sur les draps. Louis monte une main sur son ventre, l'autre maintient sa cuisse en place. Il caresse sa hanche puis s'arrête quand Harry pose la sienne par-dessus.
Le silence, maintenant, ne s'entend presque plus. Il est recouvert par les gémissements, les respirations rapides, saccadées, le froissement des couvertures sous leurs peaux. Le bassin de Louis frotte contre le matelas, à la recherche d'un contact.
Quand il se sent prêt à lâcher prise, Harry enfonce ses doigts dans son épaule et lui murmure d'une voix enrouée de désir.
Harry : Remonte.... Pas maintenant, viens m'embrasser.
Louis retire sa bouche, la dépose le long de son ventre, la ligne de poils juste au-dessus de son sexe jusqu'à son nombril. Il y passe sa langue, le corps d'Harry se cambre contre le matelas et il appuie sa paume contre son dos.
Quelques secondes à peine et leurs lèvres se retrouvent. La langue de Louis a un goût salé et un peu acre, le goût d'Harry. Le goût d'une longue nuit de plaisir.
Ils s'embrassent plusieurs minutes, leurs bouches se quittent à peine, ils soupirent et respirent contre les lèvres de l'autre. Leurs doigts se caressent en surface. L'arrière des cuisses, le dos, les fesses, l'entre-jambes. C'est tout le corps qui brûle et devient incandescent.
Mais c'est lent, extrêmement lent. Presque un supplice. Même dans la manière dont leurs langues se caressent, dansent ensemble un ballet eu ralenti. Louis est impatient, parce qu'il n'a jamais connu ça. Cette douceur. Avec tous les autres hommes avant, c'était toujours expéditif. Parfois une poignée de minutes, le temps de jouir et de partir.
Seulement, cette nuit, Harry reste. Il prend son temps. Il dessine chaque contour de sa peau, retrace ses tatouages du bout des doigts, du bout des lèvres ou de la langue. Louis soupire, glisse une cuisse entre celles d'Harry et appuie, là. L'autre jeune homme gémit contre son cou et perd ses moyens.
Avec ce simple geste, Louis lui fait comprendre sans avoir besoin des mots qu'il ne désire qu'une seule et unique chose, lui.
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