OS : Une nuit
Premier petit OS sans prétention sur SLG, bien que la série soit finie. Je ne me fais pas d'argent avec ce récit, c'est simplement pour le plaisir des yeux. Si cette histoire dérange Mathieu Sommet, elle sera retirée. Bonne lecture !
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Une nuit comme les autres. Et pourtant si différente. Il savait très bien ce qu'il allait se passer.
« Je le sais, je le sens. Elle est là, toute proche ».
A ces mots, il ouvrit les yeux. Dans la pénombre, il ne pouvait pas distinguer grand chose. Les rayons de la lune éclairait en partie sa chambre, mais l'obscurité était cependant bien présente. Il regarda de nouveau par la fenêtre. A genoux devant celle-ci, les mains appuyées dessus, le souffle chaud rencontrant la fraîcheur de la vitre, son regard se perdait dans l'immensité du monde.
Occupé à contempler les étoiles, il savait. Il l'avait entendu rentrer dans sa chambre doucement. La discrétion était bien son point fort, quand il le voulait. L'homme qui se cachait dans la pénombre fixait le plus jeune, comme hypnotisé. Il ne pouvait détacher son regard de cet enfant, pourtant du même âge que lui, et qui paraissait avoir tout de l'être pur. Baigné dans la lumière lunaire, les yeux innocents plongés dans le monde qui est habituellement le sien, il avait tout d'un ange.
Le plus âgé n'était pas du tout habitué à ça. Il le connaissait pourtant bien, le gamin. Toujours à pleurnicher, se cacher derrière leur créateur, ou derrière leur animal de compagnie, alors que lui voulait juste s'amuser un peu... Certes, avec des jeux que le gamin ne connaissait absolument pas, mais des jeux quand même...
Un mouvement du petit lui fit revenir poser les yeux sur lui. Il s'était levé, et tout doucement, il avait ouvert en grand les deux battants de la fenêtre, laissant pénétrer dans la pièce l'air délicieusement frais de l'hiver. Il s'assit doucement sur le rebord de la fenêtre, son coude appuyé sur le garde corps. Il avait retenu son souffle, et devant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, il le laissa s'échapper doucement en entrouvrant ses lèvres, de légères volutes s'échappant doucement de sa bouche.
L'homme habillé par l'obscurité en eu le souffle coupé. Comment une scène si simple et si banale pouvait le rendre si vivant ? Comment une personne qu'il côtoyait pourtant depuis sa création pouvait lui faire ressentir toutes ses petites choses ? Ces choses pourtant insignifiantes, qui, une fois proche de lui, prenaient tout à coup une beauté insoupçonnée... Il le regardait, les yeux comme avides du moindre geste de la part du plus jeune.
Celui-ci, les yeux toujours plongés dans la nuit, eu un léger sourire qui apparu sur ses lèvres. Puis ses mains, blanches et fines, posèrent délicatement leurs doigts sur le garde corps. Le contact le fit frémir, mais il aimait ça. Cette fraîcheur était revigorante. Enfin il ressentait autre chose que les innombrables tempêtes de colère qu'il se prenait régulièrement au visage quand son créateur était mécontent de lui. Il ferma de nouveau les yeux, son visage se parant cette fois-ci d'un sourire beaucoup plus large, tandis qu'une brise fraîche venait caresser son visage.
Un nouveau soupir lui échappa, tant il était émerveillé par cette soirée. Devant lui se tenait le plus beau spectacle qu'il admirait depuis sa création. Tout le pays s'était paré d'un épais manteau blanc en quelques heures, et sa maison n'y faisait pas exception. « Il n'avait pas neigé comme ça depuis un bon bout de temps ! » avait déclaré son créateur. Une merveille blanche, voilà comment il appelait ces premières neiges.
L'homme silencieux admirait toujours la scène qui se tenait devant lui. Le plus jeune, émerveillé par quelque chose de si simple que la neige, lui réchauffait le cœur. Il était profondément touché par cette attitude candide et cette innocence. « La pureté incarnée... Personne ne saurait le souiller », pensa-t-il. Il avait envie de faire partie de ce tableau, de réchauffer à son tour ce petit qui lui faisait fondre sa carapace de glace. Il avait envie de l'aimer, délicatement, avec tout le respect qu'il portait à cet être. Cet être qui avait supporté maintes et maintes fois ses accès de colère, ses comportements déplacés, ses réactions les plus lubriques, sans jamais se laisser tenter par lui, la luxure incarnée. Mais l'homme habillé par les ténèbres ne voulait pas briser ce moment, ce tableau, que même le plus puissant des appareils photos ne saurait rendre plus vivant que la pointe avisée d'un peintre impressionniste.
Cependant, le plus jeune frissonna tout de même de froid. Il rentra tout doucement la tête dans les épaules et passa ses mains autour de ses bras, tentant de garder la chaleur de son corps. Mais celle-ci ne faisait que s'échapper dans la fraîcheur de la nuit, toujours plus noire, et pourtant, ce soir, si claire. Il n'en fallu pas plus pour que l'homme en noir ne se décide à quitter les ténèbres. Il s'approcha doucement du plus jeune, et posa délicatement sa veste de costume sur les frêles épaules. Les tremblements cessèrent, et le plus jeune, surpris, releva les yeux vers l'homme à ses côtés. De sa bouche s'envolaient des légères volutes blanches, qu'il finit par expirer dans la nuit, avant d'éteindre sa cigarette.
Il se retourna vers le plus petit, puis s'agenouilla à sa hauteur. Le plus jeune, toujours surpris, se contentait de fixer son vis-à-vis, curieux de voir ce qu'il allait faire. Ils se regardèrent dans les yeux pendant un moment. Puis, le plus jeune tendit les mains de part et d'autre du visage de l'homme vêtu de noir. Il enleva avec la plus grande douceur possible les sombres lunettes, curieux de savoir ce qu'il se cachait derrière. Un regard gris lui fit face, d'une couleur plus froide encore que la nuit elle-même. Cependant, alors qu'il pensait ne récolter qu'une attitude méprisante du plus âgé, il fut surpris de noter un regard chaleureux, et une pointe d'amusement devant son attitude candide.
Le plus âgé luttait pour ne pas prendre tout de suite cet être innocent dans ses bras. Il était curieux de voir jusqu'où irait l'audace du plus jeune, qui n'avait jamais osé un geste aussi culotté qu'aujourd'hui, en lui ôtant ses lunettes favorites. Il aimait cette attitude enfantine, doublée d'une pointe de malice et d'amusement. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, attentif à la réaction du plus jeune. Celui-ci, pris d'une envie soudaine, se rapprocha de ce visage qui lui semblait nouveau à présent. Ses mains vinrent caresser les joues parsemée d'une fine barbe, et il pouvait à présent sentir un souffle chaud tout proche. Il détailla encore une fois le visage de l'homme qui lui faisait face, et combla l'espace entre leurs lèvres.
« Je le sais, je le sens. Elle est là, toute proche. La neige, la fraîcheur qu'elle apporte, et la chaleur de deux êtres qui se blottissent l'un contre l'autre pour l'admirer ».
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