Chapitre 23
Dans le chapitre précédent
- Tu es prête ?
- Oui.
- Allons y, Michael m'a informé que le jardin serait le meilleur endroit pour pouvoir discuter.
- Bien.
Je lui répondait avec assurance mais la nervosité me gagnait à chaque pas.
Point de vue de Peter (père de Serena)
Ma fille à mes côtés. Depuis tant d'années que je désirais ce moment. Elle était telle que je me l'imaginais. Son regard n'avais pas changé depuis la dernière fois que je l'avais tenue dans mes bras lorsqu'elle avait 2 ans. En tant que vampire et son père, je sentais la force et le pouvoir qui émanait d'elle. Je l'aimais même si, pour sa sécurité, j'avais été contraint de la laisser penser que je l'avais abandonnée. C'était l'accord que nous avions passé avec Alice. Mais malheureusement elle n'en était pas au courant.
Elle ne m'aimait pas, ou du moins pas comme une fille devrait aimer son père. Mais ce qu'elle ne savait pas c'était que depuis la dernière fois que je l'avais vue, soit depuis 16 ans, je n'avais cessé de me renseigner sur elle et de la surveiller. J'avais pus assister à sa première rentrée en classe, à son changement physique, au développement de ses capacités en tant que Chasseuse de Vampire, à ses premières disputes avec sa mère, son premier petit ami, ses peines de cœur ... j'étais là. J'étais présent à ses côtés tous les jours. C'est ce qui a créé la séparation entre Alice et moi il y a 10 ans. Elle souhaitait que j'arrête de l'observer, car d'après elle, cela pouvait la mettre en danger. Et elle avait eu raison, c'est à ce moment que William – le sorcier à qui nous avions fait appel pour m'effacer de sa mémoire – devait exercer de plus en plus ses pouvoirs, car selon lui le simple fait de me tenir proche d'elle augmentait le risque qu'elle se rappelle du passé. De ce fait elle n'avait aucuns souvenirs de son père. Ce qu'il ne pouvait pas comprendre, c'était le fait de rester encore plus loin d'elle, alors que l'on m'avait déjà écarté de sa vie.
Je souhaitais plus que tout la prendre dans mes bras, mais j'avais peur de la brusquer pour qu'elle finisse par s'éloigner encore plus de moi qu'elle ne l'était déjà. J'avais perdu tellement de temps, tellement de temps passé loin de ma fille, et voilà que la raison de ma présence en c'est lieu était dû à mon frère Derek. Nous avions tout organisé pour qu'il n'apprenne jamais son existence : pas de présentation au Conseil des Chasseurs de Vampires, pas de déclaration publique au Conseil des Vampires – dont j'étais le représentant à sa naissance – , ni d'entraînements en dehors de ceux avec sa mère, ... mais Derek l'avait découvert il y a à peu près deux ans. Alice ne pouvait lui révéler ce qu'il se passait pour la mettre en garde, alors elle s'était rabattue sur l'autorité. Toutefois, son petit caractère n'était pas très soumis ... un trait de moi dont elle avait hérité.
J'étais prêt à tout faire pour la protéger. Même si elle ne me connaissait pas j'avais bien l'intention de ne plus jamais laisser quiconque m'éloigner de ma fille. Plus un jour de plus !
Serena n'était pas seulement importante pour moi et pour Alice, elle l'était aussi pour la survie de l'humanité. Elle ne pensait qu'être une Chasseuse de Vampires, aujourd'hui une demie vampire, mais en réalité elle était bien plus que tout cela. Son sang était unique. Un pouvoir immense y régnait, et lorsqu'elle en prendrait connaissance ils ne cesseront de se renforcer. Voilà une autre des causes pour lesquels nous lui avions effacé la mémoire.
Lors de notre entretient quelques minutes plutôt, après le départ agité de Serena nous nous étions mis d'accord avec sa mère de lui révéler l'étendu de ses capacités. Isabelle et Michael avaient été pour le moins surpris.
Assis sur un des fauteuil en osier, je la regardais profondément ne sachant pas pour où commencer. Regardant de côté, comme pour fuir mon regard, je sentais son malaise. Les secondes passèrent avant que je ne prenne a parole :
- Tu es devenue tellement grande ...
Elle me regarda.
- Tu es telle que la dernière fois que je t'ai vus ... mais en plus grande.
Elle fronça ses sourcils et je compris que ce que je venais de dire allait démarrer le sujet fatidique.
- Tu n'as jamais était présent dans ma vie ! Elle fit une pause. Si ?
Point de vue de Serena
Rien ne disait que j'avais déjà vus cet homme dans ma vie. Non, ma mère m'avait fait croire que mon père avait fait ses bagages lorsqu'il avait appris qu'elle était enceinte.
Mais alors pour quelle raison, mon cerveau avait-il représenté son visage lors d'un rêve. A cet instant il avait eu l'air tellement réel.
- Je suis resté avec toi jusqu'à tes deux ans.
J'en fus scotchée.
- C'est faux ! Maman m'a raconté que tu étais partie avant ma naissance !
- Je sais. Et je sais aussi que tu m'as haï pour cela, c'était le but pour que tu ne puisse pas avoir l'envie de me retrouver. Je devais rester dans l'ombre.
- Rester dans l'ombre ?
Il me raconta comment depuis toutes ces années, il avait veillé sur moi, et comment ma mère avait procédé pour que j'oublie tout de mon père.
- Donc tout les deux, vous avez fait tout cela pour quoi ? Pour me cacher que mon père est un vampire ? Et depuis quand c'est possible ça d'ailleurs ?
- Non, tu n'as pas compris. Ce n'est pas pour te cacher ta véritable nature mais plus pour te protéger ... des mauvaises personnes.
- Comme Derek ? Ton frère ?
- Comme mon frère, oui.
Cela faisait beaucoup à digérer : un père, un oncle qui en avait après moi, une mère dont je ne savais plus quoi penser, ...
- Mais pourquoi ? Que me veut-il ?
- Comme tu l'as dis, il presque impossible qu'un enfant naisse d'une union entre une humaine et un vampire. « Presque » mais pas impossible. Quand tu es née ta mère et moi étions dans un état de bonheur que tu ne peux imaginer...
- Et qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Lorsqu'un enfant né, la tradition chez les vampires est de faire appel aux « frères de Lune » pour le bénir. Le problème est que par la suite il sera déclaré. Ils sont très solitaires et très fermés au peuple extérieur, mais un des frères qui me connaît depuis de nombreuses années a accepté de te bénir sans faire de déclaration. Quant-il a procédé à ta bénédiction, il devait intégré ton corps pour pouvoir ainsi lire en toi...
Mon père fit une pause, qui me semblait interminable.
- Et ? Insistais-je
- Serena ... tu as un grand pouvoir en toi. Le sang qui coule dans tes veines est unique dû fait que tu sois née d'un vampire et d'une humaine, mais pas seulement...
- Peux tu me dire ce que je suis et pourquoi des personnes me veulent ?
- Ton sang a généré en toi un don qui a lui seul peut créer ce que veux plus que tout Derek. A savoir rendre les surnaturels plus fort qu'ils ne l'ont jamais été, et ...
- Attends attends ... tu veux dire que je suis à l'origine de tout ce bordel ?
- Non tu n'es en aucun cas à l'origine de tout ça, ton oncle a toujours eu cette ambition, mais il a vite compris à quel point il serait facile de mettre son plan à exécution, s'il t'avait de son côté.
- Mais je ne le serais jamais... lui confirmais-je.
- Oui.
Sans que personne ne parle, nous restâmes assis calmement. J'essayais de discerner toutes ses choses que mon père venait de me dire. L'avenir de ce monde reposait sur ma vie. Si Derek obtenait ce qu'il voulait, l'impact sur le monde surnaturel serait considérable et toucherait petit à petit le monde dans lequel nous vivions.
- Pourquoi n'y a t-il pas eu de coalition entre les différents Conseils surnaturels ? ! Demandais-je.
- C'est ce que nous allons faire ... mais avant tout il faut que tu prennes conscience de ton pouvoir.
- Je croyais que c'est ce que tu venais de me dire.
- Le fait que ton sang puisse rendre n'importe quel surnaturel beaucoup plus fort et lui attribuer de nouveaux pouvoirs, veut dire qu'il est compatible avec toutes les races. Tu n'es pas qu'une demie vampire et humaine, tu possède une partie de chaque espèce surnaturelle...
- Quoi ? Non, c'est improbable.
- Je crois qu'avec tout ce que tu as découvert, plus rien ne devrait te paraître impossible. M'interrompit-il.
Il me sourit et ses yeux de vampire s'illuminèrent. Contrairement aux autres vampires, ses yeux ne virèrent pas au jaune fauve, mais à un bleu turquoise impressionnant. Il dût se rendre compte que je le fixais, car il tourna la tête. Je n'en fus pas moins troublée.
- Pourquoi sont-ils de cette couleur ?
Il ricana et sourit.
- Nos origines familiale sont plutôt haut placées, ou « royales » comme disait ta grand mère. Nos origines vampiriques ne sont pas exactement les mêmes que les autres, cela impliquent quelques changement.
Une petite lueur sur son cou m'attira. Il portait un collier avec un pendentif dont le symbole ne m'était pas inconnu. Il remarqua mon regard et toucha le fermoir pour le retirer.
- Ceci est notre emblème.
- Oui ... Derek m'a ... montré sa bague.
- Oh ... oui ... Carter nous as raconté ce qu'il s'était passé avec Lucas... d'ailleurs je sais que c'est un bon garçon mais soit prudente d'accord ? Son passé n'est pas ... il soupira.
Il commença à me regarder de haut en bas comme pour vérifier que j'étais bien entière.
- Je vais bien ! Pas la peine de m'examiner comme si j'étais une espèce étrange ! Je réfléchis à ce que je venais de dire. Oh ... ouais ce n'était peut-être pas les mots que je devais employer...
- Tu n'as rien d'anormal, ma chérie.
« Ma chérie » ? J'avais accepté le fait qu'il soit mon père, mais qu'il puisse me donner des petits surnoms s'était encore un peu trop tôt.
- Tiens, prends le.
Il me donna son pendentif.
- Non, je ne peux ... il est a toi...
- Tout ce qui est à moi est à toi. Tu es ma fille ... et je t'aime, même si nous n'avons pas passé beaucoup de temps ensemble, je te connais par cœur. J'ai fait mon possible pour pouvoir te voir grandir et connaître des parties de toi que tu n'avais pas petite. Je sais que cela sera particulièrement dure à mettre en place, mais je suis prêt à attendre le temps qu'il faut pour pouvoir avoir avec toi une relation père fille. Peu importe le temps, je ne te laisserais plus.
Tu es la raison pour laquelle je me suis battu contre ma famille, toi, ma fille. Le pendentif dans les mains, je l'écoutais me dire toutes ces preuves d'amour qu'il avait en vers moi. Quelque chose d'étrange ce créa en moi et me pris à la gorge. Les larmes me montèrent aux yeux lorsque je vis l'émotion qui se dégageait des siens. Le temps que je comprenne vraiment ce qu'il se passait, je l'avais pris dans mes bras, le front légèrement au dessus de son épaule. Ce simple geste me paraissait le plus naturel qu'il soit, et pourtant je n'avais jamais serré un père dans mes bras. « L'amour d'un père à une fille » me chuchota ma conscience, et je pense qu'elle avait bien raison.
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