Chapitre 17

Bonsoir !

Le dernier chapitre que je poste pour ce soir !

C'est un peu... bon genre c'est vraiment très sociologique et descriptif mais voila je me suis amusée !

Bonne lecture !


Chapitre 17


Une pluie torrentielle se déversait sur les rues pavées de la capitale anglaise, l'air glacé laissait à penser que le mois de janvier régnait déjà, alors que décembre venait à peine de montrer le bout de son nez.

Sous une cape noire et un parapluie piqué à des Moldus inattentifs, Emily Spindle filait dans la ville noyée de brouillard. Elle se frayait un chemin parmi les passants qui marchaient vite, tous en noir eux-aussi, pour trouver un endroit où s'abriter.

Emily finit par abandonner la grande avenue pour tourner au coin d'une minuscule ruelle. Elle s'arrêta devant une porte dérobée d'un bâtiment qui paraissait abandonné depuis plusieurs décennies au moins. Elle jeta un coup d'œil derrière elle pour vérifier qu'elle n'était pas suivie et poussa la porte.

Lorsqu'elle entra, elle découvrit une toute nouvelle atmosphère. La vie maussade et pluvieuse de l'extérieur ne semblait pas avoir déteint sur la fameuse Bibliothèque Magique Nationale de Londres.

Les murs étaient multicolores, des bougies volaient dans les airs, les tasses de café et de thés renvoyaient des odeurs hivernales et par-dessus tout, il y avait des livres à perte de vue, sur chaque étagère, chaque table. Des sorcières et sorciers couraient presque, les bras chargés d'ouvrages et de vieux parchemins, sans jamais tomber.

Emily se surprit à regretter que Clara ne puisse pas assister à cela. Elle aurait adoré et n'aurait même jamais voulu quitter ce lieu.

Alors que derrière elle, des personnes commençaient à la bousculer pour passer devant elle, la Gryffondor finit par avancer pour trouver la section qui l'intéressait. Elle n'était pas certaine de trouver des livres qui répondraient à toutes ses questions mais il fallait bien commencer quelque part. Elle s'arrêta devant la catégorie « Sociologie ». Par rapport aux rayons sur les sports magiques, elle était absolument minuscule et il n'y avait personne qui feuilletait un de ces bouquins.

Elle s'installa à une table dans un coin reculé et prit soin de ne surtout pas retirer sa capuche, de peur de se faire reconnaître. A peine avait-elle posé sa plume sur la table qu'une théière arriva pour lui servir une tasse brûlante. Elle commença alors à rechercher des ouvrages de Sociologie politique.

Il y en avait un nombre conséquent sans qu'elle trouve pour autant un qui lui convenait. Sociologie politique de l'Europe du droit. Esquisse d'une sociologie politique de l'enseignement. Sociologie politique des élites. Pour une nouvelle sociologie politique des sciences ? Rien qui ne la concernait pour l'instant.

Alors un titre attira son attention. Groupes marginaux et révolutionnaires : à la recherche de l'ultra gauche, écrit par Arum Weber et Leonna Preirera et il ne datait que de deux ans.

Elle retourna à sa table et se mit à feuilleter l'ouvrage, mais vu qu'elle ne connaissait pas grand-chose à toutes ces histoires de Sociologie, elle reprit par l'introduction.

Depuis les travaux des grands penseurs de la théorie des groupes politiques et du phénomène politique, leurs rapports entre eux et les institutions ont connu de nombreuses évolutions et perturbations.

Dans l'Angleterre magique, les partis politiques n'existent pas. Le système politique n'est pas le même que celui des Moldus et le Premier Ministre n'est pas élu par le peuple et n'est pas issu d'un parti.

Cependant, il est intéressant de se pencher sur le sujet, même dans le monde magique. En effet, nous pouvons parler de groupes politiques et d'influences. Même s'il n'y a pas à proprement parler de Whigs ou de Tories, le Premier Ministre et son gouvernement sont issus de différentes écoles de pensée, conservatrice, libérale ou encore sociale.

De la même manière, les citoyens, sorciers et sorcières, ont à plusieurs reprises dans notre histoire, étaient amenés à se regrouper en mouvements citoyens, répondant à la politique du Premier Ministre.

Les grands clivages structurant les familles de groupe tels que théorisés par Seymour M. Lipset et Stein Rokkan ont été concurrencés par des nouveaux, entraînant un « dégel » des grandes alternatives.

Le XXIe siècle est en effet celui de la déstabilisation des systèmes politiques, voire des régimes politiques. Les politiques des gouvernements traditionnels, en particulier sociaux-démocrates et conservateurs (comme l'étaient en leur temps Cornelius Fudge ou Rudolph Persimmon) connaissent un affaiblissement croissant, tandis que de nouvelles alternatives apparaissent, se structurent, s'enracinent en un temps record. Des choses qui paraissaient impensables, ne serait-ce que cinq avant qu'elles se produisent, deviennent de vibrantes manifestations de ce nouvel ordre politique magique, de la victoire de Vaso Vallas en Grèce à la surprenante prise de pouvoir de Hermione Granger en Angleterre, jusqu'ici structurée par un pouvoir très conservateur.

Il est donc pertinent d'étudier les groupes politiques aujourd'hui et dans ce temps de bouleversements profonds, le rôle du politiste magiiste, en tant qu'éclaireur et défricheur nous semble fondamental.

Pourquoi donc s'intéresser à l'extrême-gauche alors ? Habituellement, les groupes composant cette famille appelée « la gauche » doivent se contenter d'un taux d'adhésion en baisse, les recompositions sont nombreuses, les tentatives de reconversion débouchent sur des succès d'intensité variable.

Au début des années 2000, la « fin de l'histoire » économique, théorisée avec la disparition des régimes soviétiques, semble plausible et la plupart des systèmes d'Europe se polarisent autour d'alternative sociaux-démocrates reconvertis et de droite libéral-conservatrice, un dualisme tout au plus perturbé par l'irruption de la droite radicale.

Pourtant, alors que le statut paradigmatique du néolibéralisme ne lui permet pas d'occulter la persistance de fortes inégalités sociales dans les sociétés développées, et que les enjeux relevant des revendications exprimées par les nouveaux mouvements sociaux gagnent du terrain dans l'opinion, un espace politique semble s'être dégagé pour une nouvelle gauche radicale.

Finalement, une « fenêtre d'opportunité » apparaît au plus fort de la longue dépression engagée en 2008 avec une crise économique et financière particulièrement intense : les groupes sont déstabilisés, les gouvernement traditionnels, incapables d'apporter d'autres réponses à la dégradation des comptes publics que des cures d'austérité budgétaires, subissent un affaiblissement croissant et de nouveaux groupes font irruption ou percent après bien des années de marginalité.

Parmi eux, les groupes de la gauche radicale occupent une place de choix, réalisant des percées jamais vues depuis les grandes heures du communisme magique, voire jamais vues tout court. Il est donc pertinent d'interroger le phénomène : pourquoi ce retour en force des partis de la gauche radicale ? Quelles en sont les causes ? Qui sont les acteurs partisans de ce renouveau ?

Emily releva la tête de l'ouvrage et soupira, sentant une immense solitude parcourir son corps. Cette introduction était d'une lenteur profonde et ne répondait en aucunement à ses interrogations.

Elle feuilleta la suite pour essayer de tomber sur des titres aguicheurs. Objectifs et questions de la recherche. Non. Les apports de la littérature scientifique sur les groupes politiques et leurs évolutions. Non. Typologie de la Gauche radicale. Oui. Elle fila donc à la page quatre-vingt-deux.

Il n'est pas ici question de faire une simple liste des différents groupes marginaux qui peuplent notre territoire. Il s'agit surtout de les détailler, tant au niveau de leurs membres les plus actifs que de leurs idées, leurs actions et leurs histoires. Notre typologie se fera dans un ordre classique, de l'influence la plus à la moins importante.

Le Syndicat des roses

Le plus grand et le plus connu des groupes de la Gauche est Le Syndicat des roses qui s'est imposé dès les années 1990 dans les paysage politique.

Nous pouvons l'expliquer tout d'abord par un fort ancrage auprès des créatures magiques et même des sorcières et sorciers de la mouvance sociale-démocrate. De plus, avec la guerre de 1997, ce groupe a montré un engagement croissant dans les luttes réformistes et politiques : la réglementation des heures de travail, la création d'un salaire minimum, l'école gratuite, en bref la création d'un Etat-providence fort et d'une économie non soumise à la loi du marché comme écrit dans leur manifeste.

La seconde guerre des sorciers a permis une grande mise en lumière de leurs idées novatrices puisqu'ils se sont rangés immédiatement dans la bataille et l'organisation de la résistance, contrairement au Ministère qui a collaboré avec les Mangemorts et Voldemort.

Nous pouvons citer également la véritable construction en parti (au sens moldu du terme) de ce groupe, avec une hiérarchisation verticale. Archibald Cornus est le nom le plus connu quand il est question du Syndicat des roses. Il est entré à sa tête en 1991 et en est toujours, avec cependant quelques nuances que nous verrons plus tard. Il a participé à la diffusion des idées du groupe dans une grande partie de la population moyenne des sorciers. Et même si la majorité reste conservatrice et soutient le Ministère, il y a une partie de plus en plus croissante au fil des années qui se laisse séduire.

Après la guerre, le groupe a changé de structures pour intégrer les grands personnages qui ont participé à la victoire contre Voldemort. Ainsi, Lyla Olive et Rilla Minks rejoignent Cornus à la tête du Syndicat des roses. Cette décision paraît peut-être anodine mais pour l'époque les femmes n'accèdent que très peu à des postes décisionnels. Ainsi, le groupe séduit d'autant plus la population féministe et particulièrement les jeunes.

Cependant, au sein de la gauche radicale, ce groupe ne fait pas l'unanimité et s'il est le plus connu, il est également le plus conventionnel et le moins extrême. En effet, tout comme dans le monde des Moldus, il y a une césure entre la gauche radicale réformiste et révolutionnaire. Et le Syndicat des roses reste sans doute le groupe le plus conciliant avec le pouvoir et le régime politique en place.

Emily s'empressa de prendre en note les noms des trois sorciers évoqués. Elle n'aurait qu'à feuilleter l'annuaire pour trouver où se trouvaient leurs bureaux. Elle continua sa lecture dans l'espoir de trouver d'autres noms.

L'Association des bannières rouges

Le groupe révolutionnaire le plus important certainement, issu d'une histoire marxiste conjointe avec celle des Moldus, et connu pour des actions à la fois coup de poings et politiques plus classiques.

Comme une bonne partie de la Gauche radicale, ce groupe s'est d'abord construit sur des bases historiques sanglantes. Ainsi, lors de la guerre de 1939-1945, en soutien aux communistes Moldus, l'Association s'engage dans la résistance à l'international (la France occupée, l'Italie, l'Europe de l'Est et l'URSS). Il y a eu beaucoup de morts parmi les partisans et le nom des bannières rouges a été choisi à la suite du massacre des Grottes de la Luire, Mont-Mouchet et Vassieux-en-Vercors.

Contrairement au Syndicat de la rose, les idées de ce groupe sont bien plus radicales. Il espère une révolution pour mettre en place un régime démocratique, avec l'élection du chef d'Etat ainsi que des députés votant les lois magiques.

Mais, l'Association est également traversée par plusieurs mouvances, comme des idées anarchistes et de révolution permanentes.

Pendant la Première et la Seconde guerre des sorciers, l'Association, au même titre que le Syndicat, s'est retrouvé très impliquée dans la lutte. Ces membres ont été actifs notamment dans la bataille de Poudlard.

Il nous a été difficile de mettre en lumière des membres précis, puisqu'une hiérarchie verticale est utilisée pour la direction. Ainsi, les têtes les plus connues sont sans doute les portes paroles : Kodiak Nightingale, Henderson Aurora et Cecilia Ibex. Ils sont tous les trois dans la branche la plus classique du groupe et c'est sans doute pour cela qu'ils sont porte-parole, pour distribuer la parole la plus claire et proche de la ligne médiane.

La Gryffondor tapota doucement sa plume sur son parchemin. Elle feuilleta les pages d'après. Les chasseurs de feu. Les mains noires. Les vipères de Cobalt. Elle rajouta les quelques noms mais plus l'ouvrage avançait, plus il s'agissait de groupe particulièrement extrême, avec des actions violentes et parfois même terroristes. Elle irait les trouver qu'en dernier recours.

Mais en fait, plus elle réfléchissait à ces sujets, plus elle était persuadée qu'ils n'auraient pas besoin de deux noms ou d'un seul groupe mais bien de toute la gauche radicale comme ces chercheurs l'appelaient. Ils avaient besoin d'une convergence des luttes et si on croyait l'Histoire, ça ne s'était jamais fait dans le monde des sorciers.

Elle ferma finalement le livre et le déposa sur un chariot pour se rendre à un comptoir. Elle attrapa un annuaire pour trouver le lieu des groupes en question. Elle commença par le Syndicat qui était à Liverpool, là où les parents de Maëlle habitaient. Elle écrivit le nom de la rue et les mots à prononcer si elle devait s'y rendre par poudre de cheminette. Elle fit de même pour tous les autres groupes et prit le chemin de la sortie.

Emily baissa la tête en passant devant des sorcières qui rigolaient bruyamment en observant les passants et, dans une ruelle sombre, transplana vers le 12 square Grimmaurd. Elle atterrit sur le pas de la porte et l'ouvrit immédiatement.

Elle trouva Maëlle qui déjeunait un plat que Kreattur lui avait sans doute préparé à contre-cœur. Elle avait un minuscule sac à ses pieds que la Gryffondor identifia comme ses affaires. Elle était censée revenir d'une longue captivité, elle ne pouvait pas se ramener avec une valise au Ministère.

— Je l'ai ensorcelé. Il y a plein de choses en fait dedans...

Emily s'assit à ses côtés et mangea une assiette du ragout de Kreattur.

— Alors cette lecture ? demanda Maëlle

— J'ai trouvé ce que je cherchais. Il ne me reste plus qu'à entrer en contact avec eux, pendant que tu infiltres le Ministère.

— Comment ça s'annonce ?

Emily n'aurait su vraiment dire, mais ça n'allait certainement pas être de tout repos.

— Je ne sais pas trop... Un groupe ne suffira sans doute pas à renverser un pouvoir vieux de plusieurs siècles, mais si j'en convainc suffisamment, les autres suivront, non ?

Maëlle ne répondit rien et se contenta de manger. Aucune des deux n'étaient rassurées par la perspective d'échouer.

— En plus, avant on avait un groupe, des membres, des soutiens, maintenant tout le monde est parti. Ce n'est pas une personne isolée comme moi qui pourra les convaincre d'aller se battre à mort contre le Ministère...

Maëlle n'était pas tout à fait d'accord avec le discours de son amie.

— Tu devrais te faire plus confiance... Et rien ne t'empêche de reprendre contact avec les autres. J'enverrai une lettre à Teddy et Magnus, si elle vient de moi, ils reviendront dans la partie.

Emily se demanda quand Maëlle était devenue aussi déterminée et sûre d'elle.

Elles n'avaient clairement pas connu la même éducation depuis un an.

— Bien, je crois que notre plan n'est pas trop mal, finit par lâcher la Poufsouffle.

— J'espère que d'autres personnes seront de ton avis... 


Merci pour la lecture ! J'espère c'était pas trop chiant haha !

Bonne nuit !

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