Holà !

Bon on commence à rentrer dans la dépression :/

Bonne lecture !

Chapitre 11

En plein milieu de la banlieue londonienne, alors qu'un soleil arrogant pointait le bout de son nez, le 12 square Grimmaurd ne semblait pas enclin à la même gaieté.

Deux jours s'étaient écoulés depuis l'arrivée des trois sorcières dans l'ancienne maison de famille des Black. Clara et Emily avaient eu le temps de reprendre leurs esprits, de réfléchir à l'après et de sortir de cet instant d'euphorie et d'adrénaline.

Et pourtant, rien n'avait vraiment bougé. Maëlle, toujours attachée à une chaise, ne voulait pas se mettre à parler sans insulter personne. Elles n'avaient aucune idée de la manière dont elles pourraient récupérer sa confiance et d'ailleurs elles ne savaient plus vraiment si elles le voulaient encore.

Plus les heures passaient, plus elles doutaient de leur plan et de leurs actions. Mais aucune ne parvenait à en parler à l'autre, de peur que des liens étroits et anciens se délitent fatalement.

L'attente devenait d'ailleurs de plus en plus longue dans cette immense maison. Elles n'avaient plus de nouvelle de l'extérieur et n'osaient pas mettre un seul pied dehors de peur de se faire prendre.

Clara était certaine que leur absence à Poudlard les avait désignées comme coupables instantanément. Le Ministère était sans doute à la recherche de Maëlle et donc de ces deux nouvelles fugitives. Harry Potter ne renoncerait pas si rapidement à son poulain et le sous-estimer serait une terrible erreur. En se réfugiant dans une maison qui lui appartenait officiellement, elles avaient pu le piéger. Mais pour combien de temps encore ?

Sur une table en bois noirci, Kreattur déposa une immense marmite de soupe de légumes étranges et sans doute pourris. Clara fixait son assiette, d'un air dépité. La Gryffondor se contenta de renifler avec une certaine méfiance.

— Merci Kreattur, murmura Clara. N'oublie pas d'en laisser pour Maëlle.

L'elfe maugréa des insultes à l'encontre de la née moldue et s'éclipsa dans la cuisine. Une fois hors de vue, les deux filles repoussèrent leurs assiettes le plus loin possible.

— Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir encore supporter sa cuisine, soupira Emily.

Pour la première fois depuis ce qui leur semblait être une éternité, elles éclatèrent de rire. Ça leur fit un bien fou, de tout lâcher, d'oublier leur situation, leur problème, leur vie tout simplement.

Mais, comme un bon moment ne durait jamais vraiment, la voix de leur prisonnière les ramena à la réalité. Enfin, plus précisément qu'une voix, c'était plutôt un grognement agacé.

— Qu'est-ce qu'elle veut ? soupira Emily

— Sans doute nous reprocher de rire... Peut-être qu'on devrait la forcer à boire la soupe, elle parlerait sûrement de peur de mourir asphyxier.

Cette fois, la Gryffondor ne rit pas et son visage se ferma.

— On ne peut pas rester dans cette situation, Clara. Ça devient trop délicat. Il faut trouver une solution et vite.

La Serpentard acquiesça de cet éternel même air las.

— Je crois qu'il faut organiser une réunion. Il est temps de prendre une décision collective, continua Emily.

Cette fois, Clara la regarda avec des sourcils largement froncés.

— Non, c'est impossible. On ne peut pas faire ça. Ils vont apprendre la vérité, ils vont bien voir qu'elle y est allée de son plein gré !

— Mais ils doivent déjà savoir ! Ash et Alex ont dû leur expliquer ! Nous n'avons pas le choix, il faut assumer nos choix. C'est un projet collectif !

La Serpentard se leva. Elle semblait perdre patience.

— Mais qu'est-ce que tu crois qu'il va se passer ? Ils vont tous se barrer ! Et nous on va juste se retrouver comme des connes avec elle !

Elle s'agitait et ne cherchait pas à cacher sa colère.

— Et puis quoi ? On va la relâcher et on retourne à Poudlard comme si de rien n'était ! Mais Emily, on est des fugitives ! On a kidnappé le joyau du Ministère ! On n'a plus le choix, tu comprends ? Le mouvement, les réunions, c'est le passé tout ça ! Eux ils peuvent toujours finir leurs études, faire des métiers respectables. Pour nous, tout ça c'est fini !

— Je sais tout ça Clara, calme-toi, s'il te plaît. Je sais qu'ils ne vont sans doute pas tous comprendre pourquoi on a agi comme ça mais peu importe. Ce sont nos amis, nous leur devons bien ça, nous les avons impliqués aussi. Et puis, au fond de toi, tu sais bien qu'ils vont nous aider.

Emily s'approcha doucement de son amie.

— Ensemble, on a traversé tellement d'épreuves, ils ne vont pas nous lâcher...

La Serpentard n'était pas rassurée mais elle était prête à tenter le coup.

— Parfait. Dans ce cas, si on organise une réunion ici, on va aussi demander à Pearl de venir.

— Pardon ? s'exclama Clara. Tu es vraiment devenue folle ?

Les deux baissèrent d'un ton pour pas que Maëlle ne puisse les entendre.

— Tu ne peux pas faire ça, si elle la voit, elle va devenir incontrôlable et ces formidables cordes magiques ne suffiront pas contre son bouclier.

— Arrête un peu ! Nous pouvons faire en sorte qu'elles ne se croisent pas et puis il faut que le groupe la rencontre, qu'elle nous parle de la suite de notre lutte ! Parce que nous n'avons pas d'avenir pour l'instant.

Clara soupira et se laissa tomber sur sa chaise. Elle n'avait pas envie de réfléchir à ça, elle y pensait assez toute seule.

— Renverser le Ministère ? Très bien mais comment on s'y prend ? Par une révolution ? Avec une armée ? Il nous faut un plan d'action, quelque chose de concret auquel les autres pourront se raccrocher. Allez Clara, tu n'as pas lu tous ces bouquins pour ne pas savoir quel régime ou quelle technique est la plus efficace ?

Clara rigola malgré elle.

— Si seulement, il y avait un système miracle...

— Trouve un truc intelligent à dire au moins !

Emily souffla, comme pour se donner à elle aussi un peu de courage.

— Je vais aller voir Kreattur pour qu'il me trouve un hibou. Je vais envoyer une lettre codée à Ash et une autre à Pearl. J'espère qu'ils parviendront à la déchiffrer.

Sans plus de précision, elle monta dans les étages à la recherche de l'elfe. Clara resta un instant immobile à fixer les tableaux moches sur les murs, puis elle décida de se faire encore plus de mal. Elle entra dans la pièce où Maëlle était attachée.

Dès que son ancienne amie posa ses yeux sur elle, elle se débattit avec force pour essayer de se libérer et sans doute de la tuer. Clara s'assit à bonne distance et regarda la personne qu'elle était devenue. Maëlle était animée d'une haine à l'état pur. Elle n'avait jamais vu ça et pourtant elle en avait vu des choses dans sa courte vie.

— Tu sais je suis vraiment désolée. Je n'aurai jamais pensé que ça prendrait de telles proportions.

Pas de réponse. Que des gémissements.

— Pour tout te dire, je pensais qu'en nous voyant, tu reprendrais tes esprits, que tu te souviendrais que tu es devenue tout ce que tu détestais.

Elle lui sourit doucement.

— Mais, moi aussi tu vois je me suis lourdement trompée...

La haine des yeux de Maëlle ne diminuait pas pour autant.

— J'espère qu'un jour tu me pardonneras. Peut-être qu'on aurait dû te laisser là-bas.

Sur ces mots, elle quitta la pièce. Elle n'avait jamais autant douté de ses choix et de ses actions. C'était peut-être le point de non-retour. L'insouciance des premières luttes étaient définitivement derrière elle. Très loin.

Merci pour la lecture ! Bonne journée !