Bonjour !

Enfin la troisième et dernière épreuve !

Bon on arrive sur du pire en pire donc courage !

Bonne lecture 

Chapitre 36

Le grand jardin de la toute aussi grande école de Beauxbâtons avait été transformé en plusieurs terrains de duel et tribunes pour accueillir la troisième épreuve.

Dès les premières heures du matin, les sorcières et sorciers s'étaient regroupées pour assister à ce point final de la célébration du tournoi des trois sorciers. Alors qu'une ambiance joyeuse et festives s'élevait des gradins, dans la tente des concurrents c'était une tout autre histoire. Personne ne s'adressait la parole. Les élèves de Mahoutokoro n'osaient même pas regarder les autres écoles. Ilvermorny se contentait de dévisageaient ses adversaires. Magnus jetait des regards à Maëlle de temps en temps. Il était méfiant.

La Poufsouffle restait dans un coin à fixer ses pieds. Elle avait peur. Elle avait honte. Ce n'était pas par colère qu'elle refusait de se mêler aux élèves japonais ou aux autres, elle ne pouvait simplement pas croiser leurs yeux sans penser à ce qu'elle avait fait ou allait faire. En début d'année, elle s'était demandée si elle avait véritablement sa place à Poufsouffle. Elle avait trahi ses amis presque sans hésiter. Elle n'était pas loyale.

— Tu ne devrais pas stresser comme ça. Tu as maîtrisé ton pouvoir. Tu vas gagner tous tes combats.

Teddy venait de s'asseoir à ses côtés. Il semblait plutôt calme et détendu. Elle lui sourit pour le remercier même si sa présence la rendait un peu fébrile.

— Ecoute, Maëlle. Je tenais à m'excuser pour le bal de Noel.

— C'est moi qui devrais m'excuser.

— Je suis plutôt d'accord mais je n'aurai pas dû fuir. Si on avait discuté, tout aurait été différent, murmura Teddy

Elle soupira. Avec tout ce qui lui était tombé sur la tête, le bal de Noël était le cadet de ses soucis.

— Je ne sais pas si c'est le meilleur moment, mais j'aimerai reprendre là où on s'était arrêté.

— Quand on s'engueulait ? dit-elle, l'air espiègle

— Avant qu'on s'engueule...

Il se pencha vers elle et posa sa main sur sa joue. Maëlle réfléchit un instant. Méritait-elle cette marque d'affection ? Est-ce qu'elle...

Son visage s'approcha doucement du sien. Ses mèches bleues n'étaient qu'à quelques centimètres. Elle s'arrêta net de réfléchir. Elle ferma les yeux lorsque leurs lèvres s'effleurèrent. Cette caresse sucrée réchauffa son cœur meurtri qui semblait s'être arrêté de battre. Elle voudrait l'embrasser tous les jours de sa vie, chaque seconde que cette vie malade et cruelle lui offrait.

Quand ils se séparèrent, elle laissa reposer sa tête sur son épaule tandis qu'il la serrait dans ses bras. Quelques minutes de répit avant la guerre. C'était un peu comme ça qu'elle l'imaginait. Un beau moment empli d'une profonde tristesse.

— Chers élèves, nous allons pouvoir commencer.

La directrice venait de faire son entrée dans la tente. Maëlle s'éloigna de Teddy mais laissa sa main dans la sienne.

— Je vous présente l'ordre des duels. Vous serez divisés en huit groupes de cinq. Dans chaque groupe, il y aura un élève de chaque maison. Vous vous rencontrez tous dans chaque groupe. Le premier de chaque groupe remportera trois points pour son école. Vous avez ici les dispositions.

D'un coup de baguette, elle fit s'envoler un parchemin. Il y avait la liste des groupes. Maëlle jeta immédiatement un coup d'œil vers Mahoutokoro, les membres tremblants. Et encore ce n'était rien avant qu'elle ne voie le visage d'Ishiwata se décomposer. Elle venait de comprendre qu'on l'avait berné. Elles se regardèrent longuement. Ce n'était pas de la rancœur ou de la déception, c'était de la haine et de la rage qui dégoulinait du visage de la Japonaise. Elle ne faisait plus attention à Teddy qui s'était levé pour sortir comme tous les autres, à Magnus qui avait fini par comprendre et fronçait les sourcils.

— Maëlle ?

Elle ne pouvait plus bouger. Elle baissa la tête.

— Allez viens.

Traînée par la main de Teddy, elle passa devant les Japonais sans oser lever la tête. Eux ne se gênaient pas pour lui lancer des éclairs. Cependant, ils n'avaient rien dit, ils n'avaient pas dénoncé Maëlle publiquement. Comme s'ils avaient trop d'honneur pour dénoncer une amie.

— Détends-toi Maëlle...

Teddy passa un bras sur ses épaules.

— Ca ne te ressemble pas de perdre pied comme ça.

— C'est juste que...

Elle était sur le point de s'expliquer mais elle croisa les yeux d'Abel et se tut. Il avait un sourire serein sur le visage qui la dégoûtait.

— Rien... Je suis stressée. Je ne veux pas perdre.

Il eut un rire moqueur mais qu'il pensait gentil.

— Gagner ou perdre, depuis quand ça a de l'importance pour toi ? Je croyais que tu voulais simplement t'amuser et te faire des amis.

— Je le pense toujours, mais... J'ai quand même envie de gagner.

Il hocha la tête et ne répliqua rien. Maëlle comprit bien qu'il trouvait ce comportement étrange chez elle mais il voyait également qu'elle ne voulait pas en parler.

Petit à petit les groupes se réunirent. Maëlle se retrouva alors avec Matsuoka Nampo, Magnus Bane, Sandra Dembélé et Sanya Kaffka. A son tour, Teddy finit par partir retrouver le sien, non sans déposer un dernier baiser sur les lèvres de Maëlle. Il s'éloigna, laissant la sorcière seule devant Magnus qui serrait les poings et Matsuoka qui s'engueulait avec Clara à quelques mètres.

Finalement, une sorcière adulte s'approcha d'eux. Elle se présenta comme leur arbitre et qu'il était temps de commencer les duels. Le premier se verrait affronter Sandra Dembélé contre Sanya Kafka. Beauxbâtons contre Durmstrang. Un combat que Maëlle ne regarda même pas. Elle vit quelques brides, des sorts lancés et des esquives. Mais son attention était entièrement portée sur le groupe d'Ishiwata et de Solstice. Un mauvais pressentiment sans doute.

Mais, elle fut obligée de revenir sur terre. Kaffka venait de gagner et c'était à elle de prendre sa baguette. Poudlard contre Ilvermorny. Maëlle contre Magnus. Ils levèrent leurs baguettes dans un ultime signe de respect. Il ne fallait pas s'y tromper. Ils avaient les yeux noirs. Ils se mirent en position. Un coup de sifflet de l'arbitre sonna le départ.

Magnus réagit en premier et lança un éclair jaune que Maëlle évita en se baissant. Elle répliqua par un stupéfix mais d'une facilité déconcertante il le brisa. Alors, elle comprit qu'elle ne le battrait pas aussi facilement.

Elle ferma les yeux pour récupérer de la force, celle qu'elle avait mise de côté pendant si longtemps. Elle laissa son bouclier fantomatique l'envelopper et développer ses tentacules menaçants. Les sortilèges de Magnus se fracassaient contre comme des milliers de balles. Quand il fut trop essoufflé pour continuer, elle ordonna à son bouclier de fondre sur lui. Sans qu'il n'ait pu reprendre sa respiration il fut encerclé et prisonnier de cet étrange pouvoir. Elle serra de plus en plus fort, animée par un nouveau besoin. Voir ses yeux exorbités, sa détresse, l'appel de la mort. Tout cela nourrissait son pouvoir.

Quand l'arbitre siffla la fin de la rencontre, elle n'eut pas de mal à s'arrêter. Elle y avait travaillé après tout. Magnus fut déposé délicatement sur le sol. Il prit une grande respiration et se releva. Maëlle s'approcha pour l'aider et il se laissa faire. Toute la colère qu'il avait accumulée semblait s'être envolé.

— Tu es vraiment surprenante. Tu mérites la victoire.

Elle lui sourit et il la prit dans ses bras. Elle était bien avec lui. Ils se séparèrent au bout d'un moment mais Magnus approchait lentement son visage du sien. Son rythme cardiaque s'accéléra à mesure que son cerveau essayait de trouver une solution. Elle avait envie de l'embrasser mais elle était avec Teddy. Et elle était bien avec Teddy mais lui la fascinait et elle aimait cette part de Magnus. Et...

Ce ne fut pas son dilemme amoureux qui empêcha ce baiser de se faire mais une explosion à quelques mètres d'eux. Maëlle tourna immédiatement la tête vers le bruit et vit un cratère juste à côté de deux élèves qui se battaient en duel. Mahoutokoro contre Poudlard. Ishiwata contre Solstice. Ce duel n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait vu jusqu'à présent. C'était d'une violence inouïe. Les sortilèges pleuvaient et les protego étaient à peine suffisants pour se protéger. Ils ricochaient tantôt sur les arbres tantôt sur les statuts. De la fumée les entourait comme une brume de colère. Ishiwata avait les dents serrées et le visage froissée par la haine. Solstice était trop focalisée sur sa survie pour avoir une quelconque émotion.

Un attroupement s'était rassemblé pour observer ce combat. Maëlle regardait ce spectacle, complètement paniquée. Personne ne faisait rien. Elle ne comprenait pas. Ce n'était pas un duel mais un combat à mort. Combien de temps avant un sortilège impardonnable ?

Après un stupéfix lancé par Solstice qui effleura son adversaire, Ishiwata fut comme possédée par la folie, elle leva sa baguette et hurla de toutes ses forces.

— Endoloris !

Solstice fut trop surprise pour se protéger. Elle le reçut de plein fouet, tomba au sol, les larmes aux yeux. Elle se tordit de douleur au sol, criant à l'agonie, suppliant, devant la délectation de la Japonaise. L'arbitre sonna la fin de la rencontre mais ce n'était pas terminé.

— Expulso !

Encore à terre, Solstice fut projetée en arrière à une vitesse impressionnante pour venir s'écraser contre une statue représentant Harry Potter, le crâne fracassé contre la pierre. Du sang partout qui dégouline.

Plic. Ploc.

L'odeur du sang lui donne envie de vomir.

Plic. Ploc.

Ses yeux saignent.

Plic. Ploc.

Partout.

Le rouge parcourt le sol, dégouline de la statue, s'échappe du corps. Lentement. Jusqu'à elle. Aucune larme aux coins des yeux. Un visage serein. Inanimé. Mort.

Bon.

Je vous avais dit c'est pas la joie...

Merci pour la lecture !

Bonne journée !