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Bonne lecture !

Chapitre 10

Le weekend était arrivé plus vite que prévu. A vrai dire, Maëlle n'avait pensé qu'à sa découverte sur le Professeur Londubat et les cours passèrent avec une vitesse impressionnante. Ainsi, quand elle se retrouva dans le parc contre un arbre centenaire en compagnie de Clara et Emily, elle fut surprise d'être déjà à la fin d'après-midi. Une légère brise ébouriffait doucement ses cheveux et elle avait ouvert sa robe pour profiter de ce jour sans pluie.

— Tu es bien sûr que c'était la voix de Londubat.

Maëlle soupira. Ça faisait au moins la cinquième qu'Emily le demandait.

— C'est pas totalement improbable quand on y réfléchit. Il y a deux ans, il a bien été payé par le Ministère pour faire des recherches sur le philtre de sang. Je ne pense pas que ce soit très éthique.

Emily acquiesça tristement.

— Je ne sais pas de quoi il peut bien s'agir et pourquoi confier une mission...

— Capitale, compléta Maëlle, se souvenant des mots précis.

— Une mission capitale à un élève. Pourquoi ne pas le faire lui-même si c'est si important.

Emily prit un parchemin et sa plume pour écrire leurs principales interrogations sur le sujet. Maëlle eut l'étrange impression de se retrouver catapulté en première année avec l'histoire du vampire.

— Je me demande ce que pouvait bien contenir le paquet qu'il lui a donné, réfléchit la Gryffondor à haute voix.

— Peut-être qu'il est missionné par le Ministère. Il doit avoir des liens privilégiés avec lui maintenant que Hermione Granger est ministre, ajouta Clara tout en finalisant sa dissertation de Potions.

Maëlle s'allongea en repassant la scène dans sa tête. Est-ce qu'elle avait pu omettre un élément. C'était possible mais si c'était le cas elle l'avait oublié.

— Clara, ça s'est arrangé avec Pat ou c'est toujours la merde ?

La Serpentard haussa les épaules.

— Il ne m'a pas encore insulté aujourd'hui. Je fais en sorte de l'éviter.

Elle posa le point final de son devoir.

— Vous savez je serai contente de participer à la célébration avec vous. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que ça m'apporte plus de problèmes qu'autres choses...

Elle rangea ses affaires dans son sac.

— L'équipe va me manquer. J'aimais bien jouer au Quidditch.

C'était vrai qu'elle ne serait sans doute pas réselectionnée dans l'équipe l'année prochaine.

— Bon, je suis un peu fatiguée et j'ai un devoir d'Arithmancie à faire avec un camarade. On se voit demain !

Elle s'éloigna, rapidement suivit d'Emily qui avait prévu d'aller faire une sieste dans son dortoir. Maëlle l'accompagna jusqu'à ce qu'elle se sépare. La Poufsouffle descendit les escaliers jusqu'à sa salle commune. Elle était plutôt vide. Les élèves profitaient de la bibliothèque même tardivement.

Il y avait Teddy qui était allongé sur un canapé et faisait des petits cercles avec sa baguette magique. Il y avait un débardeur blanc qui flottait dans les airs. Il dessinait dessus un blason de Poufsouffle le plus fidèlement possible. Elle ne savait pas trop s'il avait un sort pour que son dessin soit de toute façon réussi, ou s'il avait vraiment du talent.

Elle s'approcha doucement et s'assit sur un fauteuil juste en face. Il se redressa en la voyant et fit redescendre son t-shirt.

— Salut. Alors ce weekend ?

Elle pensa au Professeur Londubat et à la dissertation en Métamorphose qu'elle devait rendre et qu'elle n'avait absolument pas commencée.

— Chargé... Où tu trouves le temps de décorer des vêtements ?

Il rigola. Maëlle remarqua que ça faisait plisser ses yeux et ressortir ses tâches de rousseurs.

— J'ai des facilités. Je travaille plutôt vite.

— A l'occasion tu pourrais m'apprendre, ricana-t-elle un peu tristement.

Il opina sans hésitation.

— C'est quand tu veux mais je ne suis pas sûr d'être un très bon professeur. Mon parrain dit toujours que je suis toujours trop pressé.

Elle balaya cette remarque d'un geste las de la main.

— Tu ne peux pas être pire que Salmander.

— En effet.

Elle le détailla quelques instants.

— Je ne t'ai jamais vu avec autre chose que ta robe de sorcier ou une chemise. Tu mets des débardeurs ?

— Non, c'est le premier que j'achète. Mais je me suis dit que j'aimerai bien changer un peu ma garde robe.

Elle regarda ses propres vêtements. Le weekend, ils avaient le droit de ne pas mettre leurs robes de sorcier. Elle avait un simple t-shirt blanc et un jean.

— Et tes cheveux ? Quelle est leur couleur naturelle ?

— Blond vénitien, dit-il

Cela expliquait ses tâches de rousseur.

— Pourquoi tu les teins en bleu ?

Il rigola.

— Je ne les teins pas, Maëlle. Disons que je peux changer de couleur comme je le veux.

Elle plissa les yeux, comme pour essayer de comprendre ce qu'il disait. Il parlait avec un air si énigmatique qu'elle se demanda si ce n'était pas un code secret.

— Regarde.

Il ferma les yeux et se concentra. Alors, il se produisit un phénomène qu'elle ne comprit pas immédiatement. Les cheveux de Teddy passèrent d'un bleu flashy à un vert clair, puis un blond décoloré, pour ensuite redevenir du bleu qu'elle connaissait. Elle se rappela alors d'un cours de Défense contre les forces du mal, où Salmander avait évoqué des sorciers et sorcières capables de changer d'apparence à la force de leur seule volonté et sans baguette magique ou prononcer de sort. Comment s'appelaient-ils déjà ?

— Je suis un métamorphomage.

— Oui j'ai vu ça en cours. C'est absolument incroyable. Tu peux prendre l'apparence de n'importe qui ?

— Ça dépend en fait. Ça demande beaucoup d'énergie et je peux me tromper sur certains détails.

Maëlle resta bouche bée. Elle n'avait jamais vu une telle magie en vrai.

— Mais c'est héréditaire non ?

— Oui ma mère était une métamorphomage.

Maëlle ne releva pas l'emploi du passé et préféra continuer sur une note plus joyeuse.

— Jamais besoin d'aller chez le coiffeur... Quel bonheur !

Il s'esclaffa et s'affaissant sur le canapé.

— Oh, il fallait que je te dise aussi que je me suis inscrit pour la célébration à Beauxbâtons ! J'espère qu'on ira ensemble.

Son cœur tambourinait dans sa poitrine et elle s'efforça de sourire et de ne pas rougir. Elle allait peut-être partir avec Teddy Lupin. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais cette idée lui plaisait beaucoup.

Voilàààààà !

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