« " J U G E M E N T " »
La loi.
Les Idoles n'en avaient pas connaissance comme le reste du peuple car ils faisaient parti des privilégiés. Ils sont les rares personnes qui avaient le plaisir de jouir d'une immunité et d'une protection totale, tout ça grâce à de fortes sommes d'argent.
Pourtant, ils savaient que sans leurs fans pour les soutenir ils ne seraient R I E N. Et à force d'être idolâtrés, ils l'avaient complètement oublié.
Tout avait réellement commencé un jeudi après-midi. Le tribunal était rempli à craquer de journalistes, de tout le gratin de Séoul et de fans qui, malgré la sécurité, avaient réussi à pénétrer dans l'enceinte du bâtiment.
Tout ce monde était là pour le très célèbre Seungri, un des membres du groupe le plus connu de Corée : BIGBANG.
Le procès se tenait depuis deux bonnes heures, chacune des deux parties avait eu le droit à sa défense. Le juge reposa une dernière fois la question qui brûlait les lèvres de tout Séoul.
-Monsieur Lee Seung-Hyun. Je vais répéter une dernière fois le chef d'accusation. Vous êtes accusé d'avoir commis des attouchements sexuels sur cette femme ici présente, Mademoiselle Cho ShinHee.
Le juge marqua une légère pause et ses yeux qui étaient posés jusqu'alors sur Seungri bougèrent lentement pour regarder une femme assise à l'opposé de l'accusé.
-Monsieur Lee, reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés et avez-vous quelque chose à ajouter pour votre défense ? Il dévia une nouvelle fois son regard vers Seungri.
L'intéressé se leva pour faire face au juge. Après avoir correctement replacé sa cravate il commença à parler d'une voix calme et passive.
-Cette femme ici, est une fan. Comme je l'ai dis plus tôt et à plusieurs reprises, elle m'a suivie alors que je marchais tranquillement dans les rues de Séoul. Avant tout, je pense pouvoir porter plainte pour harcèlement. Ensuite, étant une bonne personne, je n'ai pu me résoudre à la laisser seule en pleine nuit. Je l'ai donc invitée à entrer chez moi. C'est en étant totalement lucide qu'elle a accepté, en aucun cas je ne l'aurais forcée. Je lui ai proposé un jeu qu'elle a accepté encore une fois. Il se racla la gorge avant de parler plus fort. Monsieur le juge, cette femme était consciente et volontaire au moment des « faits » qui me sont reprochés.
Heureux de sa longue tirade, l'homme s'était de nouveau assis avec un faux sourire bienveillant sur ses lèvres. Tout le monde dans la salle savait qu'il était faux, que tout ce qu'il avait raconté n'était que mensonge. Et tout le monde était au courant des nombreux pots-de-vin que les Idoles ou les agences elles-mêmes versent aux femmes et aux hommes influents qui pourraient leur apporter une protection supplémentaire. Des enveloppes blanche semblables à des centaines d'autres, pourtant remplies de bouts de papiers qui attirent la convoitise de beaucoup.
Certaines personnes étaient prêtes à verser de fortes sommes pour être libre.
Mais personne n'avait eu le courage de l'annoncer de vive voix.
- Et bien, je pense que nous avons assez débattu. Les jurés, les assesseurs et moi-même allons à présent nous retirer afin de discuter et d'annoncer un verdict.
Les jurés constitués de quatre femmes et cinq hommes se levèrent ainsi que le juge et ses assesseurs. Ils quittèrent doucement la grande pièce et ensemble, ils pénétrèrent dans une arrière salle. Quant aux personnes venues assister au procès, ainsi que la victime et l'accusé, ils étaient restés là assis à attendre que la discussion se termine.
Toute la salle était restée silencieuse, un calme plat, aucune oscillation de voix n'avait été entendue. Le verdict final serait sans appel, ils le savaient tous.
Tout le monde avait déjà le nom du gagnant du procès sur ses lèvres.
Mais tous voulaient entendre le président de la cour dicter syllabe par syllabe son identité, comme des spectateurs assistant à un combat de catch, se réjouissant et criant avec engouement le nom du combattant qui avait le poing levé dans les airs en signe de victoire. Ce procès était exactement comme un combat de ce genre... De la comédie, et le vainqueur serait celui avec le plus de fric en poche.
Après « seulement » une vingtaine de minutes, les douze personnes qui précédemment s'étaient retirées faisaient de nouveau entrait. Chacun avait repris sa place et s'était correctement installé.
Le verdict étant prononcé en audience publique, plusieurs personnes entrèrent subitement dans un bruit agaçant et stressant.
L'air devint soudainement plus lourd et difficile à respirer pour les principaux intéressés. Ils pouvaient tous les deux sentir un regard insistant. Mais aucun des deux ne scilla.
Elle voulait la justice.
Lui voulait sa justice.
Le juge qui sembla remarquer l'angoisse qui avait submergé la pièce pris la parole après que tout le monde repris son calme. Sa voix résonna dans la salle comme celle d'un baryton à l'opéra.
-La délibération a été courte, nous semblons tous être d'accord.
L'homme regarda Seungri. Ses traits fins semblaient tirés par la fatigue et la pression.
-Monsieur Lee Seung-Hyun, levez vous ! Après délibération et à la vue des preuves énoncés les jurés ont décidés du verdict final.
Un des hommes faisant partie des jurés s'était levé en même temps que l'accusé avant que le juge ne reprenne la parole dans le silence le plus complet.
-Sur le chef d'accusation d'attouchement sexuelle quel est votre verdict ?
-Non coupable. Dit distinctement l'homme debout entre les jurés.
Un bruit de souffle et de mécontentement assourdissant résonna dans l'immense pièce.
Réclamant l'attention de l'assemblée, le juge avait pris entre ses mains le petit maillet de noyer à sa droite et l'avait abattu à trois reprises sur son socle.
-SILENCE JE VOUS PRIE !! Monsieur Lee Seung-Hyun, vous êtes libre pour faute de preuves tangibles. Etant donné qu'aucune preuve matérielle n'a été présenté. Aucun des faits énoncés aujourd'hui ne sera retenu contre vous. Vous êtes libre.
A nouveau l'homme frappa son petit maillet sur le socle de bois et ainsi termina le procès en laissant la jeune femme totalement impuissante.
-Mesdames et Messieurs les jurés, je vous remercie, vous pouvez disposer. Affaire classée !
Ces mots étaient si dur à entendre pour la victime alors qu'ils étaient terriblement enivrants pour lui.
Tous se levèrent et l'ensemble des gens présent dans le bâtiment s'empressèrent de sortir pour pouvoir interpeller le diable au sourire d'ange. Les journalistes restaient près de leur cameraman brandissant un micro prêt à enregistrer toutes les paroles du rescapé.
Les fans pleuraient en tendant leurs mains crispées sur de pauvres bouts de papiers espérant un autographe.
Les anti-fans étaient là aussi, et contrairement aux autres, ils n'étaient pas entrés dans le tribunal. Ils étaient tous restés dehors, debout, élevant dans les airs leurs pancartes préparées pour l'occasion. Ils avaient peinturluré des morceaux de cartons accrochés fermement sur des manches de bois épais.
Les inscriptions étaient presque toutes violentes, remplies de haine, remplies d'un trop plein de ras le bol.
<< Les Idoles, des VIOLEURS >>
<< SEUNGRI EN PRISON >>
<< A MORT LA "JUSTICE" >>
<< La mort de BIGBANG >>
Seungri assiégé par les paparazzis et les fans regarda l'horizon. Les mots des panneaux, les cris et la colère du peuple résonnait dans son crâne.
Il n'avait jamais vu ça, il sentait que le changement était proche.
Tel une minuscule boule de neige roulant, grossissant de plus en plus et qui jamais ne s'arrête, la fureur et la rage allaient être dangereuses.
Il savait que tout avait déjà commencé.
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