Partie 3 : Le récit d'Hermione
PDV INTÉRIEUR : HERMIONE
C'était une belle journée. Comme d'habitude, j'avais eu beaucoup de travail au Ministère de la Magie. Mon sac sur l'épaule, je me dirigeais vers les cheminées du hall afin de rentrer chez moi grâce à la Poudre de Cheminette. Au passage, je saluais d'un signe d'un bref signe de tête les quelques employés qui étaient encore là, remplissant quelques dossiers. Je rentrais dans une des cheminées et fut emportée dans un tourbillon de flammes vertes. J'atterrissais dans la cheminée en briques sombres de la petite maison dans laquelle je vivais avec Ron et nos deux enfants depuis que j'étais devenue la Ministre de la Magie. J'avais un peu mal à la tête et un léger tournis dû à ce moyen de transport, que je n'appréciais que pour sa rapidité. C'était comme si j'avais transplané ou pris le Magicobus, je ne me sentais pas très bien. J'époussetais rapidement ma robe de sorcière, répandant de la poussière sur le plancher. Je sortis ma baguette d'une poche intérieure de ma robe et nettoyais le sol avec un simple sortilège avant de me diriger vers la cuisine.
Le soleil qui descendait dans le ciel éclairait la pièce d'une lumière rouge-orangée. La nuit n'allait pas tarder à tomber. Je laissais mon sac sur le meuble placé au centre de la pièce et me préparais rapidement un sandwich, car je n'avais pas eu le temps de prendre un déjeuner à midi. Je mangeais en silence, seule. Ron devait sûrement être en mission pour le Ministère et Hugo et Rose étaient chez Molly pour la journée. Je finissais mon sandwich et sortait quelques dossiers et lettres que je voulais terminer avant de me coucher. Je préférais les faire chez moi au lieu de les terminer dans mon grand bureau du Ministère de la Magie. J'éparpillais donc des liasses de parchemin sur le meuble et sortait des plumes et différentes bouteilles d'encre de mon sac avant de commencer à écrire.
Cela faisait environ une heure que j'écrivais, en m'arrêtant de temps en temps pour masser mon poignet, qui commençait à devenir douloureux. Je trempais une dernière fois ma plume dans l'encre afin de rédiger un court paragraphe. Je mettais le point final à la lettre de réponse au Ministre de la Magie français suite à une demande de sa part et rangeais les parchemins dans mon sac.
Je sortis de la maison en veillant à en fermer la porte magiquement et arpentait la rue. La nuit était tombée depuis peu, et quelques étoiles commençaient à apparaître dans le ciel. Je marchais lentement, profitant de l'air frais de la nuit. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas promenée ainsi, en raison de tout le travail que m'incombait mon poste de Ministre de la Magie. Je passais dans plusieurs rues, puis à côté d'un parc désert et d'un petit bois avant de déboucher sur une petite colline derrière laquelle se trouvait le Terrier. Depuis le sommet de la colline, on pouvait voir la bâtisse bancale se dresser au milieu d'un coin perdu, entourée d'arbres.
Soudain, un 'Pop' retentit près de moi, et je n'eus pas le temps de voir qui avait transplané ici que la personne me prit fermement le bras et transplana avec moi. Je me sentis oppressée, comme si j'étais coincée entre des murs invisibles très proches de moi et m'étouffaient. La sensation s'évanouit soudainement et je pus inspirer une bonne bouffée d'air frais.
J'étais dans le noir total, et une odeur de bois brûlé flottait dans l'air. J'essayais de scruter l'obscurité pour tenter d'entrevoir quelque chose, mais je ne pus rien distinguer. Je constatais que la personne qui m'avait emmenée ici m'avait lâchée, la pression qu'elle exerçait sur mon bras ayant disparue. Pour quelle raison m'enlever de la sorte ? Dans quel but ? Pourquoi moi ? Je sentais des larmes me monter aux yeux, la panique me gagnait peu à peu. Que diront Hugo et Rose quand ils ne me verront pas arriver ? Ron et Molly vont être terriblement inquiets...
Soudain, un souffle chaud dans ma nuque me fit sursauter.
- Qui...qui êtes-vous ? lançais-je d'une voix un peu tremblante.
La personne ne répondit pas. Je sentis qu'on me prenait doucement les poignets, et je commençais à prendre peur. Qu'est-ce que cette personne allait me faire ? Je sentis qu'on m'attachait les poignets, puis les chevilles. J'attendis quelques instants, n'osant pas bouger au risque de tomber et de me faire mal. Une bougie s'alluma brusquement, inondant d'une douce lumière orangée la cabane dans laquelle je me trouvais, et révélant une silhouette dans un coin de la pièce, occupée à découper un morceau de tissu.
- Que me voulez-vous ? demandais-je, espérant cette fois-ci recevoir une réponse et identifier la voix de la personne.
J'avais l'impression d'avoir déjà vu cette personne, sa silhouette me disait quelque chose, mais je n'arrivait pas à savoir de qui il s'agissait. J'étais sûre qu'il s'agissait d'un homme, mais qui ? La personne sembla ignorer ma question et resta muette. J'attendais, silencieuse, me demandant pourquoi je n'avais pas transplané ou pris la Poudre de Cheminette pour aller chercher Hugo et Rose...Je ne serais pas ici si je n'avais pas décidé d'y aller à pied... Je chassais ces pensées pessimistes et entrepris d'essayer de trouver un moyen de me sortir de ce pétrin. Sans succès, je tentais de défaire les liens qui m'entravaient les poignets et les chevilles. Les cordes étaient trop serrées pour que je puisse défaire les noeuds.
Soudain, l'homme éteignit la bougie, nous replongeant dans le noir. J'entendis un craquement proche, signifiant qu'il se rapprochait de moi. Ma respiration s'accélérait alors qu'un tintement de verre résonnait dans la cabane. Les pas s'approchèrent. L'homme enleva mon bâillon, me força à ouvrir la bouche et fit couler un liquide entre mes lèvres entrouvertes. Je me sentis soudain fatiguée, lourde, et je tombais alors dans un profond sommeil, m'écroulant sur le sol de bois.
Lorsque je me réveillais, le soleil était déjà haut dans le ciel. La cabane était bien éclairée, je pouvais à présent distinguer l'intégralité de son intérieur. Une table en bois bancale était placée dans un coin, sur laquelle différents mets étaient posés, accompagnés d'une cruche d'eau. Mon kidnappeur pensait au moins à me nourrir, pensais-je. En voulant me lever, je constatais que je n'étais plus attachée, ni aux chevilles ni aux mains. Je me levais donc précautionneusement, mes jambes tremblant légèrement. J'avais mal partout, surtout aux côtes, la position dans laquelle je m'étais endormie n'étant pas très confortable.
Je m'assis sur le banc qui se trouvait devant la table et mangeait goulûment. J'étais affamée. Je bus un peu d'eau avant d'examiner en détail l'intérieur de la cabane.
La cabane était assez petite, juste assez grande pour qu'une vingtaine de personnes y tiennent debout. Aucun lit n'était aménagé, ce qui signifiait que mon kidnappeur ne dormait pas ici. Seul un vieux matelas crasseux, troué et déchiré était calé contre un mur. À l'opposé se trouvait une petite étagère qui contenait quelques bocaux remplis de liquides à l'aspect étrange. L'un était verdâtre, et semblait remuer légèrement. Un autre, clair comme de l'eau, me faisait penser au Veritaserum. Un troisième, d'une couleur violet foncé parsemé de points colorés, était accompagné d'une étiquette montrant une tête de mort. Je frissonnais à l'éventualité que mon agresseur pourrait me faire boire cette potion.
La porte de la cabane, qui semblait être en chêne, m'attira soudainement. Prise d'un espoir, je me levais et tournait la poignée, priant pour qu'elle s'ouvre. Malheureusement, elle resta fermée. Je fouillais ma robe à la recherche de ma baguette, mais mon kidnappeur devait l'avoir prise.
Furieuse, je retournais m'asseoir à la table, me demandant ce que je pouvais faire pour essayer de sortir de là. Envoyer un message grâce à mon Patronus était impossible vu que je n'avais pas ma baguette. Transplaner, peut-être ? Je tentais donc cette solution, pleine d'espoir, mais malheureusement je ne réussis qu'à manquer de tomber par terre. Mon kidnappeur avait certainement doté la cabane d'un sort anti-transplanage...
Quelle autre issue était envisageable ? Les petites fenêtres de la cabane devaient sûrement être très épaisses, il me serait donc impossible de les briser pour pouvoir sortir. Appeler à l'aide serait tout aussi inutile, étant donné que la cabane devait certainement être dans un trou perdu, au milieu d'une forêt. Je ne pouvais donc pas m'évader... Mon kidnappeur avait décidément tout prévu...
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Cela faisait désormais plusieurs jours que j'étais ici, et je commençais à m'habituer à cet enfermement et cette solitude dans laquelle mon kidnappeur m'avait placée. D'ailleurs, je ne l'avait pas vu une seule fois depuis qu'il m'avait emmenée ici. Cependant, chaque jour, je trouvais sur la table un bon repas et de l'eau, ce qui voulait dire qu'il passait régulièrement dans la cabane. Quelques fois, j'avais essayé de rester éveillée toute la nuit pour tenter de l'apercevoir. Malheureusement, je ne restais pas assez longtemps éveillée pour le voir. Je m'endormais au bout de quelques heures, et me réveillais ensuite furieuse contre moi-même parce que je n'avais pas tenu.
Désormais habituée à cette solitude, j'avais fait quelques aménagements : je dormais maintenant sur le vieux matelas qui, malgré son état déplorable, était tout de même assez confortable. J'utilisais ma robe de sorcière, que j'enlevais pour la nuit, comme oreiller.
Ce soir, j'attendais une nouvelle fois l'arrivée de mon mystérieux kidnappeur, assise en tailleur sur le vieux matelas. Ayant bien dormi les jours précédents, je pensais pouvoir tenir toute la nuit. La nuit était tombée depuis longtemps, maintenant. Quelques fois, j'entendais le hurlement d'un loup sauvage ou le hululement d'une chouette, ce qui confirmait le fait que la cabane soit dans une forêt.
Soudain, un 'Pop' retentit près de la cabane. Je retenais mon souffle, tandis qu'un murmure parvenait à mes oreilles :
- Alohomora !
La porte s'ouvrit en grinçant. Une silhouette se faufila dans la cabane et ferma prestement la porte.
- Collaporta !
Je réfléchissais rapidement à un plan pour démasquer mon kidnappeur. Mais comment faire ? Je l'entendit poser l'assiette et la cruche sur la table, puis ses pas se rapprochèrent. Je m'allongeais le plus lentement et le plus silencieusement possible, mais gardais les yeux grand ouverts. Mon kidnappeur s'arrêta soudain. Je vis briller l'éclat d'une lame d'un couteau et retint un gémissement apeuré. Qu'allait-il me faire ? Quand j'entendis de nouveaux craquements signifiant qu'il se rapprochait, j'essayais de distinguer la silhouette de mon kidnappeur dans la pénombre.
J'entendis un bruit sec. Mon kidnappeur avait planté le couteau dans le matelas, à quelques centimètres de mes mains. J'étais complètement paniquée. Mais que pouvais-je faire ? Et s'il savait que j'étais parfaitement réveillée ? Que je l'observais en ce moment même ? Que ferait-il ?
Il m'attacha les chevilles et les poignets bien serrés. Il savait donc que je l'attendait...
- Lumos !
Sa baguette émit de la lumière, faible mais cependant assez forte pour que je distingue parfaitement le visage de mon kidnappeur. Je ne put retenir une exclamation horrifiée lorsque je le reconnut.
- Du calme, Granger, murmura doucement Drago Malefoy. Je ne vais pas te faire de mal.
- Drago ! Tu...Pourquoi ?
- Parce qu'il en est ainsi. Et ce n'est pas de ma faute, si tu veux vraiment savoir.
- Et tu...
- Je t'ai kidnappée pour une raison, que je ne te dévoilerais pas sinon tu m'enverrais directement à Azkaban.
- Je te promets que je ne t'y enverrais pas, mais s'il te plaît, laisse-moi partir !
- Non.
- Pourquoi ? gémit-je.
- Parce que. Point final.
- Mais... contestais-je
- Tais-toi, ordonna Drago, ses yeux d'une couleur gris acier me fixant. Poser des questions ne servira à rien, tu n'obtiendras pas plus d'infos.
Je restais silencieuse, stupéfaite. Ainsi, c'était Drago qui m'avait kidnappée. Mais pourquoi ? Pourquoi rester aussi mystérieux sur la raison de mon kidnapping ?
Drago semblait indécis. Je scrutais son visage, me demandant ce que je pouvais faire. Ses pupilles semblaient un peu moins dilatées que d'ordinaire, et ses lèvres étaient pincées.
- Je te promets de ne rien dire, je te le jure. Je ne dirai rien. Drago, dis-moi la vérité...
- Non.
- Allez...
J'avais l'impression qu'il commençait à céder.
- S'il te plaît...
- Non, Granger.
- Drago, je te rappelle que je suis la Ministre de la Magie et que je pourrais très bien te mettre à Azkaban jusqu'à ce que tu en perdes la vie.
- Il faudrait encore que tu arrives à sortir d'ici, lança Drago d'un ton sarcastique.
- Merci de me le rappeler...En même temps, c'est de ta faute si je suis coincée ici.
- Je te le répète, ce n'est pas mon intention. Ce n'est pas moi qui l'ai voulu.
- Alors qui ? demandais-je.
- Bordel, Granger...
J'eus un sourire victorieux. J'avais réussi à le coincer.
- Tu m'énerves, dit-il.
- Toi aussi, tu m'énerves, à ne rien vouloir me dire. Alors ?
- Personne. Compris ?
- Non. Qui t'a dit de m'emmener ici ?
- Tu n'abandonneras donc jamais... soupira Drago.
- Je ne lâcherais pas tant que tu ne m'auras pas dit la vérité.
- Tu es une vrai tête de mule.
- Et toi, un kidnappeur.
- Je t'ai déjà dit que ce n'était pas moi ! rugit Drago.
- Alors qui ?
Drago choisit de ne pas répondre. Il ferma les yeux quelques instants, semblant mener un combat intérieur. Quand il les rouvrit, ses pupilles étaient revenues à la normale.
- Mon père.
- Quoi ? m'exclamais-je, choquée.
- Il m'a soumis au sortilège de l'Imperium. C'est pour ça que je t'ai kidnappé. Je résiste de mieux en mieux, mais je ne le montre pas. Je fais comme si j'étais complètement sous Imperium, mon père ne se doute de rien.
Je restais bouche bée face à cette déclaration. Je m'attendais à tout, sauf à ça. Comment un père peut-il être aussi cruel avec son fils ? Bon, on parle de Lucius, celui qui a passé une bonne douzaine d'années à Azkaban, mais quand même ! Ce type n'a vraiment pas de coeur, pensais-je.
- Et pourquoi me kidnapper ? demandais-je.
- Parce que, selon mon père, les "Sang-de-Bourbe" -je ne fais que répéter ce qu'il a dit- n'ont pas leur place au Ministère de la Magie.
- Il n'a pas changé... Je me demande pourquoi on l'a fait sortir d'Azkaban, il était bien mieux là-bas.
- Parce que vous, vous avez un coeur, dit Drago.
- Oui...
Nous restâmes silencieux quelques instants, avant que Drago ne déclare :
- Bon, je vais y aller, sinon mon père va s'inquiéter. Je reviens demain soir.
- À demain, alors, dis-je avec un sourire.
- Oh, j'avais oublié...
Il défit les liens qui me maintenaient les chevilles et les poignets.
- Ça ne sert plus à rien, maintenant que je t'ai tout dit. Et ne cherche pas à sortir d'ici, sinon...
- Je resterais là autant qu'il le faudra.
Drago sortit de la cabane et ferma la porte grâce à un sortilège.
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- Voilà donc ce qui m'est arrivé lors de mon kidnapping. Des frayeurs, des pleurs, des fureurs, des choses inattendues. Et je suis là, en pleine forme, plus prudente que jamais.
- Et tu as attendu tout ce temps pour nous le raconter ?
Ron, Ginny et Harry se trouvaient à cet instant même dans mon bureau. Je venais de leur raconter en détail tout ce qu'il s'était passé lorsque j'avais disparu.
- Je ne trouvais pas la force de vous le dire avant aujourd'hui. Et puis, je ne pouvais pas vous dire que c'était Drago, car ce n'était pas de sa faute.
- On comprend, tu sais, dit Ginny d'un ton compatissant.
- Merci...
- En tout cas, tant que tu es saine et sauve, c'est le principal ! dit Ron en m'embrassant.
J'eus un grand sourire, puis je proposais :
- Et si on allait ensemble au Chaudron Baveur pour fêter ça ?
- Bonne idée ! Hugo et Rose sont chez maman, on a le champ libre, dit Ron avec un clin d'oeil malicieux.
- Alors allons-y ! approuva Harry.
Nous sortîmes du Ministère de la Magie, plus heureux et unis que jamais.
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