Chapitre 7 : Les premières étincelles


Mercredi matin. Campus de l'université de Birmingham. Angleterre.

Je me tiens devant mon casier, en train de rassembler mes affaires pour la pause déjeuner. Le couloir bourdonnant d'activité est rempli des voix et des rires des étudiants, mais celle de Chloé se distingue, animée et pleine de vie. Elle est à côté de moi, un sourire éclatant illuminant son visage.

— Tu sais quoi, Ella ? J'ai entendu dire que la cafétéria sert des tacos aujourd'hui. Ça va être délicieux.

Je lève les yeux, légèrement surpris par cette nouvelle. Des tacos ? Je n'en avais aucune idée.

— T'es sérieuse ? Bien sûr que j'en ai entendu parler, Chloé, je réponds en essayant de paraître informée, bien que je sois complètement prise au dépourvu.

— Absolument sérieuse. Et tu sais qui aime aussi les tacos au fromage fondu ?

— Les garçons.

Je lève un sourcil, perplexe, me demandant où elle veut en venir avec cette information Les garçons ? Pourquoi cela aurait-il de l'importance ?

— Eh bien, ça ne devrait pas être une surprise, non ? Les garçons aiment toujours la nourriture qui déborde de fromage fondu, c'est comme si leur amour pour le fromage fondu était inscrit dans leur ADN. Mais tu sembles avoir quelque chose en tête, Chloé.

Je referme mon casier et m'apprête à suivre Chloé vers la cafétéria quand soudain, une voix retentit derrière moi.

— Hey, Ella, attends une seconde !

Je me retourne pour voir Noah se diriger vers nous, une lueur d'excitation dans les yeux.

— Salut, Noah. Qu'est-ce qui se passe ?

— Eh bien, je me demandais si je pouvais me joindre à vous pour le déjeuner ?

Je jette un regard à Chloé, mais elle hoche à peine la tête, trop occupée à détailler Noah de la tête aux pieds avec un sourire radieux.

— Euh, bien sûr, tu peux te joindre à nous, je réponds, un peu hésitante.

Nous nous dirigeons tous les trois vers la cafétéria, discutant en chemin de tout et de rien. J'écoute distraitement, essayant de ne pas trop penser à moi mais mes pensées dérivent inévitablement vers lui. À l'intérieur, l'odeur alléchante des tacos nous accueille et nous faisons la queue pour obtenir notre déjeuner.

Une fois nos plateaux remplis, nous cherchons une table libre. Chloé en repère une près de la fenêtre et nous nous installons, Noah à côté de moi et Chloé en face. Nous commençons à manger, un silence s'installe entre nous. Je n'ai aucune raison d'être nerveuse, c'est que Noah après tout.

Mais alors que je tends la main pour prendre un verre de ma boisson, mes doigts effleurent accidentellement ceux de Noah. Un frisson électrique me parcourt à ce contact fugace et je retire précipitamment ma main, espérant que personne n'ait remarqué. Chloé, occupée à dévorer son propre tacos, ne semble pas avoir remarqué non plus. Je tente de reprendre une attitude décontractée, mais mon cœur bat un peu plus vite qu'auparavant.

Alors que nous sommes tous absorbés par notre repas, le téléphone de Noah se met à vibrer brusquement sur la table. Il jette un coup d'œil rapide et attrape son téléphone, parcourant rapidement le message qui vient de s'afficher. Il se penche alors pour ranger son téléphone dans sa poche, mais dans le mouvement, ses mains frôlent mon bras. Une décharge électrique me traverse, plus intense cette fois-ci. Chaque mouvement semble m'affecter mais pourquoi ? Je retiens mon souffle, sentant mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine.

Je suis la première surprise mais mon corps semble réclamer la chaleur de sa main. J'ai l'impression que le contact de Noah est loin d'être accidentel, c'est comme s'il avait cherché à me toucher. Prise d'une soudaine impulsion irraisonnée, je glisse lentement une main sous la table et effleure délibérément celle de Noah sous la table. Ses doigts se figent un instant, puis je sens sa main se refermer doucement autour de la mienne avant de la relâcher. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres.

— Bon, je vais chercher un peu plus de salsa, déclare Chloé en se levant de sa chaise.

Noah profite de son absence pour murmurer à mon oreille :

— Tu sais, tu peux toucher ma main plus souvent si tu veux.

Un frisson parcourt ma colonne vertébrale à ses paroles. Que veut-il dire par là ? Ça signifie qu'il ressent la même chose que moi ?

— Peut-être que je le ferai, je riposte audacieusement avant que Chloé ne revienne à table, ignorant complètement notre échange. J'ai vraiment dis ça ? Mon audace me surprend.

Lorsque nous nous levons pour partir, Chloé nous annonce qu'elle part rejoindre un de ses amis qui fait partie de la chorale. Un prétexte parfait pour nous laisser seuls et je suis convaincue qu'elle avait déjà tout planifié. Noah et moi décidons alors de nous rendre à la bibliothèque pour profiter du calme et de l'intimité qu'elle offre pendant le déjeuner.

Nous nous installons à une table isolée, à l'abri des regards, dans une salle à l'écart. Il s'assoit en face de moi et pose son sac sur la chaise à côté de lui, ses yeux bleus profonds scrutant les miens avec une intensité presque déconcertante que je ne peux ignorer. Son regard me fait un drôle d'effet.

— Sur quoi tu vas travailler ? demande-t-il, brisant le silence pesant qui règne entre nous depuis quelques minutes.

Je déglutis, essayant de chasser les papillons qui dansent frénétiquement dans mon estomac.

— Oh, je pense juste lire un peu, je réponds, ma voix légèrement tremblante. Il peut entendre à quel point je suis nerveuse ?

Noah sourit, un sourire qui embrase mon corps tout entier. Un simple sourire a-t-il le droit d'avoir autant de pouvoir sur moi ? Il m'ensorcèle, me désarme complètement.

— Ça me va. Je vais faire de même, dit-il, sortant un livre de son sac.

Je plonge dans mon livre, essayant de me concentrer sur les mots imprimés devant moi. Mais je sens son regard sur moi, brûlant comme un soleil d'été. Chaque fois que je relève les yeux, il est là, plongé dans sa lecture, mais ses yeux azur ne quittent pas une seconde mon visage. Cette attention constante me trouble et m'excite à la fois.

Finalement, après une éternité, Noah finit par refermer mon livre, incapable de se concentrer une seconde de plus. Il se lève de sa chaise. Ses pas résonnent dans la pièce alors qu'il contourne la table. Il s'arrête devant moi et je lève les yeux, le cœur battant à tout rompre.

— Ella, commence-t-il doucement, sa voix est à peine un murmure, mais elle résonne en moi comme un coup de tonnerre. Je voulais te dire...

Ses mots s'interrompent soudainement, comme s'il cherchait la meilleure façon de formuler ce qu'il a sur le cœur. Il prend une profonde inspiration avant de continuer.

— ... Je veux être honnête avec toi. Je sais qu'on se ne se connait depuis trois jours mais je sens qu'il y a quelque chose entre nous.

Je déglutis, mon cœur menaçant de sortir de ma poitrine. Je n'arrive pas à détourner le regard de ses yeux perçants. Mon esprit s'emballe, des milliers de pensées se bousculent dans ma tête. Il faut que je dise quelque chose, mais quoi ? Que répondre à cela ? Est-ce que je ressens la même chose ? Oui, bien sûr que oui. Mais suis-je prête à l'admettre ? Avouer mes sentiments serait admettre que je suis vulnérable, que je prends le risque de souffrir.

— Je... je ne sais pas quoi dire, je balbutie, sentant mes joues chauffer sous son regard perçant. Mes yeux restent rivés aux siens pendant ce qui me semble une éternité.

Ses mots résonnent en moi, déclenchant une tempête de sentiments contradictoires. D'un côté, une part de moi veut se jeter dans ses bras, de me lancer tête baissée dans cette nouvelle aventure avec lui. De l'autre, la peur me retient, me murmure que je pourrais me brûler les ailes. Est-ce que je suis prête à plonger dans l'inconnu avec lui ? Pourtant, au fond de moi, je sais que je dois être honnête avec moi-même, avec lui. Et si c'était le début d'une histoire incroyable ?

Il s'approche un peu plus, franchissant la fine frontière entre nos deux mondes. Son parfum, mélange de bois et d'épices, envahit mes sens, rendant ma respiration plus difficile. Pourquoi faut-il que ce soit si compliqué ? Trois jours, ce n'est rien et pourtant, c'est tout. Trois jours, c'est à la fois si court et pourtant si intense, comme si une vie entière s'était condensée dans ce laps de temps.

— Ella, reprend-il doucement, je ne te demande pas de répondre tout de suite. Je veux juste que tu saches ce que je ressens. Et peut-être... peut-être que tu ressens quelque chose de semblable ?

— Noah, je... je pense aussi qu'il y a quelque chose entre nous, je réponds enfin, décidée à lui offrir une réponse sincère.

Son visage s'illumine d'un sourire radieux, tel un rayon de soleil perçant à travers les nuages.

— Vraiment ? murmure-t-il, sa voix emplie d'espoir.

Je hoche la tête, un sourire timide étirant mes lèvres.

— Oui, vraiment, j'affirme, sentant un frisson de bonheur me parcourir.

Noah s'approche lentement, comme s'il avait peur de briser cet instant magique. Il prend ma main dans la sienne, ses doigts chauds enveloppant les miens avec douceur.

— Alors, est-ce que tu voudrais... être ma petite amie ? demande-t-il, son regard cherchant le mien avec une intensité brûlante.

Une bouffée d'émotion m'envahit, une vague de bonheur pur déferlant à travers moi. Je me sens vivante, soudainement légère, comme si un poids invisible s'était enlevé de mes épaules.

— Oui, Noah, je veux être ta petite amie, je le rassure avec assurance.

Il prend doucement mon visage entre ses mains, sa tendresse me faisant fondre sur place. Son toucher est délicat, comme s'il craignait de me briser, et pourtant, il dégage une force tranquille qui me rassure. Ses pouces caressent doucement mes joues, effleurant ma peau avec une douceur infinie, envoyant des frissons de plaisir le long de ma colonne vertébrale.

— Je suis tellement heureux, murmure-t-il, ses pouces caressant doucement mes joues.

Il approche lentement son visage du mien, hésitant un instant comme pour s'assurer que nous ressentons la même chose. Puis, doucement, ses lèvres rencontrent les miennes dans un baiser tendre, empli de promesses et d'émotions non dites. Lorsque nous nous séparons enfin, je garde les yeux fermés un instant de plus, savourant la chaleur qui émane encore de ses lèvres.

Nous restons là un moment, simplement à savourer cette connexion nouvelle et profonde qui s'est établie entre nous. Enfin, il se redresse légèrement, mais ses mains restent sur mon visage, me tenant comme s'il craignait que je disparaisse si jamais il me lâchait.

— Tu veux rentrer ? Je pourrais te raccompagner, propose-t-il doucement.

Je hoche la tête avec un petit sourire.

— Avec plaisir.

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