CHAPITRE 1 : Le doux parfum de vanille


Samedi matin. Maison d'Ella. Greenwich.

Chaque samedi, dès que les rayons du soleil pointent à travers les rideaux de ma chambre, je me réveille avec un doux parfum qui effleure mes narines. Ce matin, c'est celui de la vanille qui flotte dans l'air. C'est notre rituel, celui que ma mère et moi avons instauré depuis que je suis toute petite : faire de la pâtisserie ensemble. Pourquoi ce petit rituel avec ma mère me rend-il si heureuse ? Peut être parce qu'il me rappelle que je suis aimée. Et aussi parce qu'il me rappelle une époque plus simple, une époque où l'anorexie ne m'avait pas atteinte.

Je m'étire dans mon lit, chassant les derniers vestiges du sommeil avant de m'habiller. En descendant l'escalier, mes pieds nus rencontrent le carrelage frais de la cuisine et un frisson traverse mon corps. Je m'approche de ma mère en train de boire un café. Ses cheveux châtains sont relevés en un chignon négligé, des mèches s'échappent pour encadrer son visage. Ce dernier s'éclaire à ma vue et un sourire tendre se dessine sur ses lèvres. Pourquoi est-elle toujours si belle, même le matin ?

— Bonjour ma chérie, lance-t-elle en m'embrassant quand je passe derrière elle.

— Bonjour maman.

Bien installée sur un tabouret à côté d'elle, je prends un instant pour contempler les ingrédients disposés sur le plan de travail. Il faut vraiment autant d'ingrédients pour des cupcakes ? Des pots de farine et de sucre trônent fièrement, tandis que des bols de différents formats attendent d'être utilisés. Ma mère se tourne vers moi, son regard pétillant d'excitation reflétant exactement l'état d'esprit dans lequel je me trouve.

— Aujourd'hui, on va faire des cupcakes à la vanille et à la framboise, qu'en dis-tu ? propose-t-elle en me jetant un regard entendu.

Ma mère a un talent inné pour la pâtisserie mais ce que je préfère, c'est ses cupcakes à la vanille et à la framboise et je suis contente qu'on les prépare ensemble. Est ce que je serais aussi douée qu'elle un jour ? J'en doute.

— Super ! je m'exclame. Par quoi on commence ?

Elle attrape une feuille de recette sur le comptoir et me la tend. On passe en revue les différentes étapes, anticipant chaque quantité d'ingrédients à mesurer. Elle lance le préchauffage du four à la température recommandée pendant que je sors les ingrédients du réfrigérateur.

Je prends en charge la préparation des caissettes colorées qui serviront de moules à cupcakes, les beurrant et mettant une fine couche de farine en jetant le surplus dans l'évier pour faciliter le démoulage. Je n'ai aucune idée de si je fais ça correctement mais j'y mets toute mon âme. De son côté, ma mère commence à battre vigoureusement le beurre et le sucre dans un grand bol, créant une base onctueuse pour nos cupcakes. L'odeur des ingrédients battus m'évoque un mélange délicieux de douceur et de chaleur qui me donne l'eau à la bouche.

Pendant que ma mère poursuit son travail, je mesure avec précision la farine et la levure, les tamisant ensemble pour assurer une texture légère et aérée à la pâte. Une fois que tout est prêt, nous mélangeons les deux jusqu'à obtenir une pâte lisse et homogène à laquelle nous ajoutons la vanille.

Nous passons ensuite à l'étape suivante qui consiste à remplir avec soin chaque caissette de pâte à cupcakes afin d'éviter tout débordement pendant la cuisson avant d'enfourner les plateaux dans le four. Alors que leur cuisson commence, nous nettoyons méticuleusement la cuisine, ne laissant derrière nous que l'arôme de vanille et de framboises flottant dans l'air. Tandis que nous admirons nos cupcakes en train de prendre forme dans le four, j'entends des pas lourds résonner dans l'escalier.

— Qu'est-ce qui sent aussi bon ici ? demande mon père en entrant dans la cuisine, suivi par mon frère jumeau, Ethan, les cheveux en bataille et les yeux embrumés par le sommeil.

— On a fait des cupcakes pour le petit déjeuner ! lance ma mère avec enthousiasme.

Ethan s'approche du four et ses yeux s'illuminent à la vue des petits gâteaux dorés en train de gonfler.

— Ça a l'air délicieux ! s'exclame-t-il, déjà impatient de les dévorer.

Enfin, le minuteur sonne, annonçant la fin de la cuisson. Avec précaution, ma mère sort les plateaux fumants du four, révélant des petits chefs-d'œuvre dorés à point. Nous les laissons refroidir pendant quelques minutes avant de les décorer avec une généreuse couche de glaçage à la vanille, couronnée d'une framboise fraîche.

Une fois les cupcakes parfaitement parés, nous nous installons autour de la table, prêts à savourer le fruit de notre travail. Chacun choisit son cupcake avec soin, s'assurant de sélectionner celui qui semble le plus appétissant.

Je prends délicatement mon cupcake, l'observant avec admiration avant de croquer dedans. La texture moelleuse du gâteau fond littéralement dans ma bouche, libérant un mélange divin d'arômes ce qui ravit mes papilles. C'est comme si chaque bouchée était une explosion d'artifices dans ma bouche. Peut-on être aussi heureuse juste en mangeant un cupcake ?

Pourtant, même au milieu de cette scène idyllique, je sens une ombre effleurer mon âme. L'ancienne Ella, celle qui était captive de l'anorexie, tente encore de se faire entendre dans les méandres de mon esprit. Ses chuchotements, autrefois assourdissants, sont désormais de simples murmures lointains mais leur présence persistante est une preuve que je ne suis pas totalement guérie. Mais je refuse de céder à cette obscurité. Aujourd'hui, je suis entourée de ceux qui m'aiment, savourant la douceur de l'instant présent. Ces instants simples, où nous sommes réunis autour d'une table, sont ceux que je chéris le plus.

Après ce petit déjeuner gourmand, je monte dans ma chambre afin de me préparer pour rejoindre Cassie, ma meilleure amie. Nous avions prévu de passer la journée ensemble, à traîner dans les boutiques dans le but de dégoter de nouvelles tenues pour la rentrée. Je parcours ma garde robe avec attention, évaluant chaque pièce avec un œil critique. Après quelques instants de réflexion, je décide finalement d'opter pour un ensemble chic mais décontracté : un jean ajusté, un haut fluide et un blazer élégant pour parer à la fraîcheur matinale. L'ensemble est à la fois confortable et sophistiqué, parfait pour une journée de shopping entre amies.

Je laisse mes cheveux cascader librement sur mes épaules, préférant un look naturel et sans effort avant d'appliquer un léger maquillage mettant en valeur mes traits sans trop en faire. Ça suffit ou devrais-je rajouter un peu de mascara ? je me demande en me regardant dans le miroir avant d'apprécier le résultat final. Un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres alors que je me sens prête à affronter le monde extérieur. Mais au-delà de l'aspect extérieur, c'est cette complicité qui nous relie, Cassie et moi, qui donne à cette journée toute sa saveur. Nous avons tant de souvenirs ensemble, tant de fous rires partagés, que chaque moment passé en sa compagnie est précieux.

Je récupère mon sac à main, y glissant soigneusement l'essentiel : porte-monnaie, téléphone, et bien sûr, un peu de maquillage pour ces retouches de dernière minute qui peuvent s'avérer nécessaires. Puis, d'un pas décidé, je quitte ma chambre et referme la porte d'entrée derrière moi.

Surprise, je descends les marches du perron pour m'approcher de la voiture garée devant chez moi, qui ressemble étrangement à celle de Cassie. Un sourire éclaire mon visage lorsque je remarque la silhouette familière de ma meilleure amie au volant. Elle me fait signe avec enthousiasme, un large sourire illuminant son visage.

— Salut Ella ! Tu es magnifique ! Monte, on a une journée de folie qui nous attend ! s'exclame-t-elle en ouvrant la portière passager.

Je me glisse à côté d'elle, enveloppée par la chaleur accueillante de l'habitacle.

— Merci, Cassie ! Toi aussi, tu es resplendissante ! Je suis tellement impatiente de découvrir ce que tu as prévu pour aujourd'hui ! je lui dis en attachant ma ceinture.

Cassie me lance un regard malicieux avant de démarrer la voiture, créant ainsi une bulle de complicité entre nous.

— Où allons-nous en premier ? je l'interroge en remarquant qu'elle s'engage sur l'autoroute.

— Eh bien, j'ai pensé qu'on pourrait commencer par le London Designer Outlet.

Je la dévisage, les yeux pétillants. Le London Designer Outlet, c'est l'endroit parfait pour dénicher des pièces uniques à des prix imbattables.

— C'est une excellente idée ! je m'exclame, sentant mon cœur bondir d'enthousiasme. J'ai entendu dire qu'il y a de nouvelles collections qui viennent d'arriver. On va trouver des trucs géniaux, j'en suis sûre !

Cassie hoche la tête, espiègle, le regard pétillant de malice.

— Exactement ! Et tu sais quoi ? J'ai repéré une robe que tu vas adorer.

— Vraiment ? je demande, les yeux brillants d'anticipation. Tu sais que je te fais confiance en matière de mode.

Elle rit doucement, ses doigts tapotant le volant avec une impatience contenue. Cassie a toujours eu ce don pour dénicher des pièces parfaites pour moi. C'est comme si elle pouvait lire dans mes pensées, anticiper mes envies avant même que je les exprime.

— Tu ne seras pas déçue, crois-moi.

Alors que la voiture file sur l'autoroute, je regarde le paysage défilant par la fenêtre. Nous arrivons au London Designer Outlet, un complexe moderne et lumineux où les boutiques s'alignent, attirant les fashionistas de tout Londres et des environs. Cassie gare la voiture, et nous sortons, prêtes à explorer chaque recoin de cet endroit immense. 

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