Chapitre 6: Déjeuner chez les Kirishima
Izuku resta paralysé de la demande d'Eijiro. Aller chez son ami lui paraissait anodin, mais comment allait-il l'annoncer à ses parents? Pour sa mère, aucun problème, mais son paternel ne semblait pas vouloir lui donner le plaisir d'avoir des contacts en dehors de sa famille et de ses futures relations professionnelles. Le vert trembla des lèvres avant d'entendre à nouveau la voix de Kirishima.
"Izu ? Tu es toujours là ?
_O... oui ! Désolé, Bégaya-t-il. Ton invitation me fait plaisir, mais pourquoi veux-tu que je vienne ? On peut parler et manger à un autre endroit que chez toi, non ?
_C'est que... c'est un sujet assez délicat, tu vois...
_De quel genre ?
_De ce qui s'est produit tout à l'heure, devant chez toi..., non pas que je n'ai pas apprécié, mais... disons que ça m'a légèrement... comment dire... perturbé...et je crois que tu ne m'as pas tout dit te concernant."
Izuku déglutit. Eijiro avait-il décelé son orientation ? Le dégoûtait-il à présent ?
Il voulait parler, lui dire pourquoi, mais allait-il le croire ? Allait-il l'accepter malgré ça ? Et surtout allait-il continuer de l'aider ?
Un silence s'installa avant d'entendre soupirer son locuteur
"Eiji.. Je... je suis désolé de...
_Tu sais, Izu. Même si tu es du genre timide et réservé, tu as bien eu plus de courage que moi.
_Comment ça ?
_Et bien, le fait de m'avoir embrassé. Je n'avais pas imaginé que tu avais ce genre de sentiment pour moi..."
Il eut un silence avant que Eijiro soupire et reprenne.
"Je ne sais pas pour toi, mais je mourrais d'envie de te les dévoiler mais l'incertitude me prenait parfois de ce que tu pouvais ressentir. J'ai même carrément oublié d'essayer de te l'avouer, surtout après nos retrouvailles. "
Sa voix s'atténua à mesure d'en parler.
Comme d'un échec, un rejet total.
Izuku resta silencieux avant de prendre son courage à deux mains.
"Je... je ne t'ai pas embrassé par hasard, je... ! "
Il s'arrêta en laissant un nouveau blanc. L'ambiance était pesante, n'arrivant pas à dire ces trois petits mots qui brûlaient sa langue.
Pourtant l'envie ne lui manquait pas. Il se mit à rougir. Eijiro, quant à lui, resta pantois par les mots du vert. Savoir que cet acte était prémédité le rendait à la fois heureux et dubitatif. Et tout comme son ami, ses joues prirent la couleur de sa teinture récente. Il ravala sa salive pour enfin le lui dire.
"C'est... comment dire... en effet... Ça m'a surpris mais sache que si ça m'avait déplu, je t'aurais repoussé..., murmura le rouge avec hésitation. Au contraire, j'aurais bien voulu continuer...
_Ce n'est pas drôle, Eiji...
_Je suis sérieux. Même maintenant l'envie pourrait m'entraîner à me faufiler dans ta chambre pour rejoindre tes lèvres. "
Izuku devint rouge comme une tomate. Quelle idée sortait de la bouche de Kirishima ? Il serait prêt à lui faire la scène du balcon à la Roméo et Juliette pour un baiser ?!
Il en serait capable en effet... , se dit-il, alors qu'il l'imaginait totalement dans sa tête.
C'est alors que ces trois petits mots lui reviennent dans son esprit, se voyant dominer par les lippes de son amoureux.
Et au même moment, les siennes s'ouvrirent pour enfin faire ressortir le son de sa voix. Toutefois, la voix d'Eijiro se mêla à la sienne.
"Je t'aime Eiji / Je t'aime Izu"
Un instant après ils se mirent à rire. S'être déclaré en même temps faisait battre leurs cœurs à l'unisson, même si un kilomètre les séparait. Après cela, ils restèrent au téléphone presque toute la soirée jusqu'à ce qu'Izuku commença à fatiguer.
"Pour ce qui est du déjeuner de demain... je viendrai.
_Tu en es sûr ? Ça te causera aucun problème au moins ?
_Ma mère me laissera venir du moment que je rentre avant mon père.
_Ok, je te raccompagnerai avant alors.
_C'est gentil, merci Eiji. À demain.
_A demain Izu, je t'aime.
_Je t'aime aussi Eijiro. "
Izuku raccrocha avant de se mettre au lit. Il avait hâte de voir celui qui était devenu son amoureux. Il se mit un réveil avant de s'endormir pour le pays des rêves.
"Merde, merde, merde, mais où il est ! "
Ce fut dans la panique qu'Eijiro s'était levé le lendemain matin. Izuku devait arriver peu avant midi et rien n'était prêt. Il avait déjà averti ses parents de son invitation précipitée et tous s'étaient mis au travail pour l'accueillir. Sa mère s'était mise aux fourneaux et le père au ménage de la pièce à vivre. Eijiro, lui, s'occupait de l'étage entre les salles de bain et sa chambre.
Surtout sa chambre.
Depuis qu'il fréquentait Denki à travers les jeux vidéos en ligne, rares étaient les moments où il s'occupait du rangement de son espace intime. Et maintenant qu'Izuku allait pour la première fois venir chez lui, il fallait que le bazar disparaisse. Il mit plusieurs minutes avant de retrouver le fameux balai dans le garage, son père ayant terminé le ménage. Il remonta vite au premier, se transformant en tornade nettoyante. Entre la poussière, les papiers de snacks, le seau et la serpillière, en moins de deux il termina par faire son lit et le rangement. Il lui resta une heure et demie pour aider sa mère à la cuisine et se doucher avant qu'Izuku pointe le bout de son nez.
En entrant dans la cuisine, la moitié des plats était déjà préparés, les effluves de parfums à la fois douces et épicées. Il devina que c'était les recettes de sa grand-mère, grande amatrice de plats assez pimentés. Sa mère le vit arriver.
" J'espère qu'il va aimer, fit Eijiro, l'air anxieux. Il est habitué à des plats plus raffinés...
_Tu devrais savoir que personne ne résiste à ma cuisine", déclara sa mère souriante en passant sa main sur les cheveux de son fils.
Il sourit à son tour avant que la porte ne se mette à sonner. Il se raidit comme un piquet avant de se ressaisir. Il alla ouvrir et accueillir son petit ami.
"S... salut Eiji...
_Salut Izu, entre je t'en prie. "
Ce dernier s'exécuta. Il avait l'air serein en entrant dans la maison. C'était différent de la bâtisse de ses parents. Chez Eijiro c'était plus authentique. Plus familial.
Il se déchaussa avant d'entrer dans le salon, puis il rencontra les parents d'Eijiro.
"Je te présente mes parents, déclara le rouge. Papa, maman, Midoriya Izuku.
_Enchantés de vous rencontrer Monsieur et madame Kirishima, salua le vert en courbant l'échine.
_Ne sois pas si formel, fit la mère. Ici tu peux être comme tu le sens. Ce n'est pas comme si on ne se connaissait pas. Il nous parle tellement de toi.
_Merci. "
Ses joues se mirent à rougir, mais ce n'était pas spécialement le fait d'être reçu comme une personne normale. Eijiro, lui, était fier de l'accueillir chez lui, faisant ainsi les présentations. Il avait l'impression d'être... en couple ?
Mais... ne l'est-on pas déjà ? Ou bien c'était juste sur le coup des émotions qu'il m'a dit qu'il m'aimait ?
Eijiro, malgré ce qu'il s'était passé la veille, avait encore quelques doutes qui subsistaient dans son esprit. Il lui était déjà arrivé de tomber amoureux de quelqu'un à qui il avait tendu la main et ce dernier l'avait remercié en lui faisant quelque chose qu'il ne pensait pas être capable de faire. Physiquement et émotionnellement, il en avait bavé pendant un an.
Il s'était juré de ne plus se faire avoir, mais il tombait facilement amoureux, et entendre son ami Izuku lui avouer ses sentiments l'avait fait fondre.
Izuku le fit sortir de sa rêverie en lui passant discrètement la main sur la sienne.
Madame Kirishima proposa ensuite de s'installer à table, le repas enfin prêt.
Le vert fût d'abord interloqué tout en regardant aux alentours si un cuisinier n'était pas derrière toute cette sublime nourriture. Ayant remarqué le regard interrogateur de son petit ami non officiel, Kirishima déclara:
" La seule cheffe ici est ma mère.
_Je dois dire que je n'ai jamais vu une mère faire autant. En plus ça à l'air succulent.
_Arrête elle va prendre la grosse tête après" , rit le rouge.
La cheffe remercie Izuku pour ses éloges avant d'attaquer le repas.
L'après-midi s'entama avec un bon dessert. Le repas était tellement ambiancé par les récits des deux garçons qu'ils n'avaient pas vu l'heure passer. Au moment de prendre le thé, ces derniers se regardaient, hochant la tête et se prenant la main. Les parents d'Eijiro se turent un instant en voyant qu'ils avaient quelque chose à annoncer.
Eijiro, prit par le trac, souffla et amorça la conversation.
"Papa, maman, je... enfin, nous avons quelque chose à vous dire."
Ces derniers avaient leur attention, il continua.
"Voilà Izuku et moi... sommes en couple. "
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