Chapitre 1: Le bon samaritain aux cheveux ébènes
Il a toujours été comme ça, le sourire au visage et le cœur sur la main.
Kirishima Eijiro a toujours aidé n'importe qui, allant de la petite fourmi à la personne âgée voulant traverser la route ou pour porter ses courses. Ses parents ne cachaient pas leur fierté en voyant la maturité qu'il avait si jeune. Et il ne s'arrêtait pas. Même à ses quinze ans, à l'approche de son passage au lycée, il continuait de tendre la main à son prochain. Seulement le résultat ne menait pas toujours à un happy end. Au fil des années, le respect n'était plus ce qu'il était. Cela avait d'ailleurs commencé à ses huit ans quand, un jour, il avait rendu un service à l'un de ses petits camarades de classe. Il eut en conséquence des moqueries quand le rouge lui avait dit qu'il avait fait cela par pure générosité. Puis, au collège il avait comme remerciement des coups et insultes. Déjà qu'avec son orientation récemment découvert il arrivait à peine à tenir la moindre relation, il avait encore moins de crédibilité avec ses gestes altruistes. Mais ce qui lui faisait encore espérer de la reconnaissance des gens fût ce souvenir. Une couleur qu'il aimait particulièrement.
Le vert.
Pour les autres, cela n'avait peut-être pas de signification ou juste pour leur rappeler la couleur du printemps.
Mais pour Eijiro, c'était plus que ça.
Il se rappelait de ce petit garçon qu'il avait rencontré dans ce champ de tournesol. Ses yeux débordant de ces nuances de vert éclatants, de ses cheveux à la couleur des forêts profondes des montagnes. Il ne manquait plus qu'à compter combien il était parsemé de ces constellations ornant son visage.
Mais cette rêverie lui valut un coup sur la tête de la part de son professeur lors de son cours d'anglais. Ses camarades se mirent à rire de sa boutade avant que la sonnerie retentisse.
En sortant de son collège, il soupira priant pour que cette année puisse s'achever au plus vite afin de pouvoir franchir les portes du lycée. Il passa devant la boulangerie pour s'offrir un petit encas voire plus si jamais il croisait quelqu'un dans le besoin. Avant de rentrer chez lui, il allait toujours voir les petits retraités du coin pour leur faire de la lecture, ou jouer aux cartes. Même à son âge, il prenait toujours le temps d'aider les bénévoles dans différents organismes.
Les gens l'adoraient. Et quand l'heure du dîner arrivait, il raconta sa journée. Ses parents sourirent et furent heureux de ses actes qui devenaient rares après leur génération. Seulement il s'ennuyait toutefois, n'ayant aucun ami avec qui partager son entrain.
S'il était encore là... , se dit-il en toi touchant à peine à son repas.
Depuis maintenant cinq ans, il repassait ses étés à l'endroit où il avait rencontré ce fameux Izuku, mais il ne le revit jamais.
Depuis ce jour, il avait fait la connaissance de Denki. Ce petit blond à la mèche noire l'avait pris en grippe le premier jour lorsque son père avait été muté ailleurs pour le travail. C'était un garçon jovial et quelque peu farceur. Ils étaient voisins jusqu'à leur douze ans quand l'emploi de son paternel exigeait de revenir dans la région du Kanto. En cinq ans rien n'avait changé. Il aurait bien voulu en ce qui concernait la générosité des gens.
Le collège dans lequel lil était actuellement n'aimait pas sa personnalité, son orientation sexuelle et pourtant il ne disait rien. Il souriait comme si c'était la meilleure solution possible pour se défendre.
Et un soir d'automne, sur le chemin de la maison, il passa devant un autre collège de son quartier. Il n'était jamais passé par ce chemin auparavant mais il fit bien lorsqu'il vit un attroupement pas loin de sa position. Des collégiens qui venaient sûrement de l'établissement devant lequel il était passé quelques mètres avant. Ils se marraient, regardant au sol. Mais leur rire n'était pas très rassurant. Il aperçut avec horreur un jeune garçon de son âge au sol, recroquevillé en se tenant l'estomac et le visage en sang. Ses cheveux étaient couverts de saletés collantes et gélatineuses que les autres garçons lui renversaient sur la tête. Il entendit soudain l'un d'eux s'exprimer de manière hautaine et arrogante.
"Et ben alors ? On ne dit plus rien ? Tu as perdu ta langue, le bon à rien ? Fit l'un d'eux
_Ca se dit courageux mais on a affaire à une vraie pédale, hein ? Fit un autre.
_Une pédale dans tous les sens du terme en plus ! "
Ils se mirent à rire avant que ceux-ci donnèrent un autre coup dans l'estomac du jeune garçon crachant son propre sang. Eijiro ne pouvait pas les laisser faire. Il courut alors, bousculant les collégiens entourant leur victime avant de protéger ce dernier.
"Laissez-le tranquille ! Leur hurla-t-il.
_De quoi il se mêle, lui...Dégage de là.
_Pourquoi vous le frappez comme ça?!
_Ce n'est pas tes affaires.
_Si quelqu'un est dans le besoin, je suis là pour l'aider. "
Les mauvais garçons se regardèrent avant d'éclater de rire.
"Tu crois vraiment qu'il mérite ta pitié ? Tu sais qui il est au moins?
_Pas besoin de connaître la personne pour lui venir en aide. L'altruisme vient de nous. Tout simplement. "
Eijiro tourna la tête vers leur souffre douleur. Ce dernier avait les larmes aux yeux, sur le point de supplier ses persécuteurs d'arrêter. Mais ce fut en traître que le noiraud reçut un coup. Atterrissant par terre, les collégiens commencèrent à le passer à tabac. Leur précédente victime trembla devant leur méchanceté. C'est alors que Eijiro releva la tête.
"T'inquiète pas pour moi... , chuchota t-il. Je suis solide... "
Les autres garçons continuèrent jusqu'à se lasser.
"Allez les gars, on se casse, ça vaut pas le coup de tabasser quelqu'un qui se défend pas."
L'un d'eux, probablement le chef, tourna son regard vers leur première victime.
"Gare à ton cul si tu le dis à qui que ce soit. " Le menaça-t-il avant de repartir.
Eijiro se releva difficilement, apercevant le jeune collégien en boule. Il se tint les côtes tout en boitant vers son emplacement. Tout comme lui, le jeune garçon était mal en point, couvert de bleus. Lorsque son sauveur lui effleura à peine l'épaule, il sursauta, reculant comme un animal craintif, les bras devant son visage.
"N... ne t'approche pas ! hurla-t-il. Ne me touche pas...!"
Eijiro s'arrêta, attristé de la méfiance. Mais envoyant enfin ne serait-ce que ses yeux, la surprise se lut sur les siens lorsqu'il les reconnut.
"Izuku... c'est toi...?"
Le dénommé Izuku tourna son regard vers Eijiro.
"E.. Eiji... -chan.. "
Ce dernier sourit, content qu'il le reconnaisse après tant d'années. C'est alors qu'Eijiro le prit dans ses bras, heureux de le revoir depuis si longtemps.
"Je pensais ne plus jamais te revoir, Izuku...
_C... Comment... tu..."
Izuku resta confus de le revoir onze ans après. Il se revoyait dans ce champ rayonnant de ces fleurs solaires face à ce petit garçon qui l'avait aidé lorsqu'il était tombé. Il se souvenait d'avoir beaucoup pleuré ce jour-là. Cela n'avait pas changé. Mais des mots si rassurants, il les avait gardés en lui après avoir reçu son tournesol.
"Ça va aller, je suis là maintenant."
Il secoua la tête, revenant à la réalité. Les yeux rouges de son lointain souvenir le fixaient. Eijiro se mit alors à tendre sa main de nouveau, le sourire aux lèvres.
"Ça va aller, je suis là maintenant."
Izuku la lui prit, un peu hésitant, défilant le regard. Il se rappelait que le vert portait toujours de quoi se soigner dans son sac en prévention de sa maladresse. Il sortit donc le matériel et commença les soins. Mais ses pensées se posèrent sur sa situation.
Comment avait-il pu en arriver à se faire malmener de la sorte ? Lui qui était une si gentille personne ?
Il était sûr de bien connaître Izuku qui ne cherchait jamais les bagarres, et encore moins avec plus fort que lui. Mais maintenant qu'il était là, il allait s'occuper de lui. Comme avant.
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