Chapitre XVII
Le dimanche, Liam rentra enfin chez lui. Il avait passé toute la semaine à faire des allers retours à l'hôpital pour ensuite pouponner avec sa mère chez elle, mais le lendemain il reprendrait le travail. Il avait su ne pas communiquer sa mauvaise humeur à sa famille en façonnant un masque parfait. Il n'y avait que le soir où il pouvait être lui-même, une fois dans sa chambre. Il y avait bien un moment où il avait vu rouge et avait failli craquer devant sa famille. Ce fut ce jour où Helen lui montra le joli bouquet qu'elle avait reçu de la part de Zayn. Pourtant, Liam lui avait fait comprendre d'oublier sa famille, mais il semblait que le métis n'en ait fait qu'à son bon vouloir. Le message préventif qu'avait envoyé Liam suite à cet épisode, n'avait reçu aucune réponse. Le lendemain, il reverrait Zayn et n'était pas enchanté par cette perspective. Il n'aurait à le supporter qu'une heure pour la première journée, mais il y aurait les autres jours inévitablement.
Le lundi, Liam se fit dévisager par les étudiants dans le couloir et par les professeurs quand il alla chercher son café dans la salle qui leur était réservé. Il était l'un des miraculés de cette prise d'otages et allait devoir supporter ces regards le temps que tout le monde s'habitue à son retour. Sa côte cassée n'était plus douloureuse comme elle l'avait été les premiers jours. Quand il toussait il pouvait encore la sentir, mais sinon il l'oubliait. Tout comme il lui arrivait d'oublier ce qu'il s'était passé deux semaines auparavant. Seulement, être de nouveau dans ces lieux lui remettait tout ceci en mémoire. Cela lui faisait se poser encore plus de questions sur Zayn. Comment avait-il pu risquer sa vie en le sauvant pour se foutre de lui quelques jours après ? Une énigme qui le rendait fou à force de se poser la question.
L'heure venue, il retrouva son amphithéâtre et se prépara à la vision de Zayn entrant dans la salle. Cette pensée fit place au souvenir du premier jour et de son altercation avec lui. Ce jour-là, il s'était dit qu'il aurait probablement des ennuis avec cet étudiant, il ne s'était finalement pas trompé. Pourtant, il ne put s'empêcher de se rappeler de son regard froid, mais également triste. De ses cheveux qui entouraient si bien son visage charismatique. De ses mains fines qui s'égaraient sur sa cuisse, sur son torse et son corps tout entier. Liam s'égarait. Il reprit une gorgé de son café et sortit ses fiches pour son cours. Les premiers étudiants firent leur apparition bien vite suivit par celle de Peter et Zayn. Le roux envoya un sourire à Liam, mais Zayn ne lui lança pas un regard et trouva sa place tout en haut des gradins, le plus près possible du mur. Il se serait fondu dans le décor si cela avait été possible. Il ne leva pas la tête une seule fois pendant le cours et Liam aurait aimé avoir eu cette capacité d'ignorance totale, cependant il n'en fut rien. Il l'observa pendant que les autres étudiants écrivaient, mais il ne put voir que le dessus de son crâne, Zayn ayant la tête baissée sur sa feuille. Et comment dire ? Liam en était frustré. Oh oui il était toujours en colère, mais son attirance pour Zayn prit malgré lui le dessus et le rendit triste. Quand la fin de l'heure sonna, ce fut encore sans un regard que Zayn quitta la salle. Liam s'appliqua comme il le put pour ses cours suivants, mais le cœur n'y était pas.
Au moment du repas, il lui fut difficile de retourner dans cette cafétéria. Le directeur avait fait ce qu'il avait pu pour que le lieu soit changé par sa décoration et son aménagement, espérant ne pas faire remonter de mauvais souvenirs à ses étudiants, employés et professeurs. Malheureusement le lieu était habité par la peur et la mort. Liam ne voulait pas pour autant manger ailleurs. Il avait ses habitudes ici et ne voulait pas se laisser contrôler par un souvenir. Sam eut moins de mal à franchir les portes du réfectoire et à trouver une place pour son ami et lui.
- Tu n'as pas l'air d'être présent Liam. Tout va bien ?
- Oui. C'est juste la semaine qui a été longue, j'avais oublié ce que c'était que de s'occuper de jumeaux.
- Je me doute oui. Tout le monde va bien ?
- Mis à part la fatigue de chacun, ça va. Aaron est un dur à cuire. Il a prit le double du poids que Sarah a prit. Il nous prouve qu'il n'a pas combattu pour rien et ça fait plaisir à voir. Ma mère est un peu plus proche de lui, mais ça se comprend. Avec le temps, cela s'équilibrera.
- Il est comme son frère ce gamin.
- Oh non, il est bien plus fort que moi.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Pour rien.
- Qu'est-ce que tu me caches toi en ce moment ?
- Rien je te dis.
- Tu ne m'as toujours pas expliqué pourquoi tu as disparu la semaine dernière...
- ...
- Liam ?
Liam avait le regard perdu sur la personne qui venait d'entrer. Il était lui-même capable de venir ici, mais de voir Zayn dans ce lieu lui provoqua une panique soudaine. Les images défilèrent devant ses yeux et il revit Hans appuyer son arme sur le front de Zayn. Il ressentit de nouveau cette peur et se prépara à se jeter sur Zayn pour le protéger, mais Sam le sortit de son hallucination à temps.
- OH Liam !
Le châtain était en sueur. Il scruta devant lui, mais Zayn avait disparu.
- Je dois te laisser, dit-il à Sam en se levant.
- Wow, wow ! Tu vas où là ? Tu viens de me faire un coup de flippe et tu te barres genre de rien ? On aurait dit un zombie Liam ! Parle-moi sérieux !
- ... Il faut que j'y aille.
Liam ramassa sa sacoche, cette sacoche que Zayn lui avait justement offert à noël et fila de la cafétéria sans avoir même commencé son repas. Que venait-il de se passer ? Liam avait eu comme un plantage informatique où plus aucun contrôle n'était possible. En marchant à grande vitesse dans le couloir, il tenta de retenir les larmes qui menaçaient de s'échapper de ses yeux. Il arriva enfin sur le parking arrière de l'université et se laissa aller, tombant à genoux sur le bitume. Tout ce qu'il avait retenu chez sa mère sorti à cet instant. Une semaine de douleur, de tristesse, d'incompréhension. La colère n'était plus présente pour maquiller toutes ces émotions. Malheureusement pour lui, Sam le retrouva après un quart d'heure de recherche.
- Liam qu'est-ce que... Sam se stoppa quand Liam se retourna surpris et qu'il vit son état. Liam...
Il le prit aussitôt dans ses bras, mais Liam le repoussa gentiment.
- J'ai... j'ai un rendez-vous, il faut que j'y aille.
- Arrêtes de me fuir Liam ! T'es mon meilleur ami et j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe pour t'aider ! J'ai bien compris que c'était par rapport à...
- J'ai vraiment un rendez-vous avec la psy Sam. Je ne peux pas être en retard. On se voit demain.
- Fait chier ! Dit Sam alors que Liam venait de rentrer dans le bâtiment.
La sonnerie lui confirma qu'il était bien treize heures et que lui aussi était attendu pour faire son cours dans la classe de Mr Gavin. La salle était déjà pleine quand il arriva, donc il s'excusa de son retard et commença à donner ses directives pour le dessin qu'il demandait ce jour-là. En se déplaçant entre les tables de travaux pour voir les dessins en cours de ses étudiants, il profita de glisser un mot à Zayn.
- Toi, je veux te voir à la fin du cours. Et n'essaie même pas de filer dans mon dos car je cours vite...
- Pas besoin de me menacer Sam, si tu veux me parler, je viendrai.
- Bien.
Sam avait été dur et Zayn se demanda si Liam n'avait pas rompu son principe de ne rien dire aux autres de leur relation. Il n'était pas pour se défendre devant Sam concernant son histoire avec Liam, mais il ne voulait pas non plus faire une croix sur le blond qu'il appréciait.
- Donc... je suis là, dit-il alors que la salle était maintenant vide.
Sam alla fermer la porte et s'assit ensuite sur son bureau en face de Zayn qui fit de même sur une table.
- Je t'avais dit en début d'année que tu pouvais tenter quelque chose avec Liam tant que tu ne lui faisais pas de mal, mais après ce que je viens de voir, j'ai l'impression que tu ne m'as pas pris au sérieux...
- De quoi parles-tu ? Tenta Zayn qui ne savait toujours pas si Sam était au courant ou non.
- Je ne suis pas idiot Zayn, je sais bien qu'il y a quelque chose que je ne sais pas entre toi et Liam, et depuis quelques temps il n'est plus lui-même. Il est complètement bouleversé depuis une semaine et sa réaction il y a un peu plus d'une heure m'a confirmé que cela te concerne. Quand tu es arrivé dans la cafétéria, il a comme buggé et quand il a repris ses esprits, il s'est enfuit pour que je le retrouve en pleurs dehors. Alors maintenant tu m'expliques ce qu'il se passe.
- En pleurs ? S'étonna sincèrement Zayn. Cela ne doit probablement pas me concerner Sam. Tu dois faire fausse route.
- Je ne fais pas fausse route. Mardi dernier, nous devions nous faire une bouffe le soir et il n'est jamais venu comme tu le sais. J'ai ensuite appris par Peter que vous vous étiez disputés juste avant et par Adria, que Liam s'était réfugié à Reading le lendemain matin. Je sais que c'était le matin car j'ai vu sa voiture faire demi-tour quand il a vu la mienne devant son appartement. Cela veut dire qu'il a passé la nuit dehors Zayn, car il n'était ni chez ses parents, ni chez Ju. Il n'est pas au courant de tout ça et je n'ai pas encore réussi à lui en parler. J'essaie de faire en sorte qu'il me le dise de lui-même, mais il fait le muet et fuit dès que j'aborde le sujet. Si lui ne me parle pas, c'est vers toi que je me tourne.
Zayn était déboussolé, mais il campa sur ses positions.
- S'il n'en a pas envie, alors je ne peux rien pour toi.
- Vous me faites chier tous les deux ! S'énerva Sam. Je ne l'ai jamais vu comme ça Zayn. Jamais ! Même à l'époque de la mort de Charlie il me parlait. Si jamais il est tombé amoureux de toi et que tu lui as fait à l'envers, alors crois-moi que mon camp est déjà choisi. C'est mon meilleur ami et même si je t'adore, je n'accepterai pas que tu lui fasses du mal !
- Il ne se passe rien entre nous deux. Absolument rien.
- Même si ce n'est pas sexuel il y a quelque chose, je le sais. Débrouille-toi comme tu veux mais va arranger les choses. Il s'est investi complètement pour toi, pourtant je l'ai prévenu à maintes reprises que ce n'était pas une bonne idée. Qu'il se faisait trop de soucis pour toi, mais il m'a toujours envoyé balader me disant que tu en vaux la peine. Que tu mérites que la vie te sourie de nouveau. Qu'il ne peut pas te laisser tomber comme ça et que si la vie t'a mise sur son chemin, c'est pour une raison. Je n'étais pas présent mais tu l'as dit toi-même, il t'a sauvé de Simon. Il tient à toi Zayn et je ne sais pas si c'est lui ou toi, ou vous deux qui avez joués au con, mais il en souffre actuellement. Alors dis-moi s'il te plaît... Pourquoi est-ce que mon meilleur ami est dans cet état ?
- ... Ok. Nous nous sommes pris la tête concernant la drogue car j'en ai pris pendant la soirée en boîte et il l'a vu. Il m'a fait un sermon le lendemain et je l'ai envoyé se faire foutre. Ok ? Ce n'est pas en rapport à une histoire de cul. J'ai laissé tomber de le mettre dans mon lit il y a un moment car justement je ne voulais pas mettre mon amitié avec lui en péril pour une histoire de baise. Donc tu vois, je ne pense pas que ses larmes ont un rapport avec moi. Mais je dois avouer que j'ai été con de l'envoyer sur les roses comme ça. Il a fait beaucoup pour moi et je ne devrais pas lui reprocher de vouloir m'aider. Pourtant il faut qu'il s'éloigne car je ne sais pas si je pourrai un jour arrêter et je ne veux pas qu'il soit plus déçu que ce qu'il ne l'est déjà. Je ne peux pas lui donner plus que celui que je suis.
Le monologue de Zayn l'étonna lui-même par son semblant de sincérité et cela semblait convaincre Sam. Zayn était bel et bien sincère sur la dernière partie et aussi sur la première même si les faits n'étaient pas réels. Il craignait, ou plutôt il savait, qu'il n'était pas à la hauteur pour prétendre rendre heureux Liam. Au contraire, il n'était qu'une source de problèmes et il avait la preuve qu'il lui faisait déjà du mal. Il avait bien menti à Sam, mais tout ce que lui avait dit le blond fut comme un coup reçu dans le ventre. Alors Liam avait pleuré en le voyant arriver ce midi ? Pourquoi ? Et est-ce que cela le concernait vraiment ? Il arrivait parfaitement à garder son masque de neutralité devant Sam, mais il avait besoin d'avoir des réponses plus précises et sentit que sa réflexion profonde commençait à transparaître sur son visage.
- C'est juste ça ? Une histoire de drogue ? Demanda Sam dubitatif.
- Oui...
- Cela n'enlève pas le fait qu'il ne va pas bien en partie par ta faute. Entre la prise d'otages, l'accouchement de sa mère avec son frère qui a failli y rester, et votre dispute, il est totalement à l'envers.
- Quoi ? C'est quoi cette histoire avec son frère ?
- Le bébé était mort à sa naissance. Il avait le cordon autour du cou et ne respirait plus. Ils ont dû attendre plusieurs minutes avant d'être rassurés, mais tout s'est bien fini. Liam a dû être fort pour rester avec sa mère pendant l'attente et l'être aussi avec ses sœurs, mais quand il s'est retrouvé seul l'espace d'une minute, il a craqué. C'est pour ça que je te dis qu'il n'est pas comme à son habitude en ce moment. Cela ne lui ressemble pas.
- Tu pourrais quand même l'excuser dans un tel cas. Il n'est pas surhumain.
- Surhumain non, mais il ne pleure jamais. Il pleure de joie, ça oui. De fierté aussi. De tristesse ou de surmenage, non. Et cela fait deux fois que je le vois dans cet état en l'espace d'une semaine. Sans compter le fait qu'il s'enferme chez lui, passe nous voir de moins en moins, qu'il ne me parle plus et qu'il m'évite quand il va mal...
- Si tu essaies de me faire me sentir mal, tu as réussi. Merci.
- Ce n'est pas mon but Zayn. Je veux seulement que tu prennes conscience que tu as beaucoup d'influence sur lui.
- Et tu ne te dis pas que cela peut venir de quelqu'un d'autre ? Que ses secrets ne sont pas forcément en rapport avec moi ?
- Non, car tout a changé le jour où il t'a rencontré.
- Alors il est mieux qu'il ne me côtoie plus du tout. Je demanderai à changer mon programme dès demain pour ne plus avoir cours avec lui. Mes bonnes notes devraient suffire pour qu'ils me laissent changer d'option.
- Tu n'as décidément rien compris Zayn !
- Tu me dis que je suis la cause de son mal être ! Que veux-tu que je fasse de plus que m'éloigner de sa vie ?!
- Tu es aussi la cause de sa bonne humeur quand vous ne vous êtes pas disputés. Si tout ceci n'est qu'en rapport avec la drogue, alors va lui parler. Explique-lui que tu ne peux pas lui faire de promesse et qu'il ne doit pas autant s'investir. Dis-lui que son amitié est importante pour toi si c'est le cas.
- Bien sûr que ça l'est !
- Alors qu'est-ce que tu attends ?
- Je n'arrive pas à te suivre Sam. Tu me reproches de le rendre mal, mais tu veux tout de même arranger les choses au risque que cela reparte en couilles plus tard. Car c'est ça avec Liam. On s'entend bien et le lendemain on se tape dessus.
- Je n'en sais rien Zayn ! Ok ?! Je ne sais pas quoi te dire ! Ce que je sais, c'est que mon pote souffre et que je n'aime pas ça. Ce que je sais, c'est que t'es un mec bien et que je suis sûr que tu ne lui ferais pas de mal consciemment. Je n'ai pas l'habitude d'avoir une amitié si houleuse, mais c'est votre cas, alors essayez de trouver une solution pour que ce soit plus calme. C'est tout.
- C'est tout... Ouais, c'est tout... Je ne sais pas quoi te dire non plus. Je vais aller lui parler, mais je ne te promets rien. Ce que je lui ai dit la dernière fois ne lui a absolument pas plu et ses messages étaient clairs, il ne veut plus que je m'approche de lui ou de sa famille.
- T'as dû y aller fort pour qu'il te dise ça.
- Je ne suis qu'un connard parmi tant d'autres Sam..., soupira Zayn en se souvenant de ces mots prononcés par Liam. T'es vraiment un bon ami tu sais ? Ce n'est pas la première fois que tu me coinces pour le protéger.
- Il l'a toujours fait pour moi et je l'aime comme un frère. Je te fais confiance pour essayer Zayn. Il le mérite lui aussi.
- Bien plus que moi Sam, bien plus que moi..., dit Zayn en se dirigeant vers la porte. Bonne journée.
- À toi aussi.
Zayn n'alla pas à son cours suivant, déjà bien entamé. Il avait reçu un message de Peter lui demandant où il était et y répondit en lui disant la vérité. Il lui dit aussi de ne pas l'attendre pour le reste de la journée. Trop de questions se bousculaient dans son esprit après tout ce que Sam lui avait appris, donc il alla se ressourcer auprès de sa famille. Il tint sa promesse d'essayer de parler à Liam une fois les cours terminés.
Alors que Liam descendait de sa voiture devant son immeuble, un klaxon le fit se retourner sur Zayn garé en double file.
- Monte, lui ordonna le métis fenêtre baissée.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda Liam épuisé.
- Monte je te dis.
- Ce n'est pas toujours à toi de décider Zayn...
Liam disparut sous les yeux de Zayn dans son immeuble. Zayn gara aussitôt sa voiture sur la première place libre qu'il trouva et monta les marches quatre à quatre qui conduisaient à l'appartement de Liam. Il frappa, mais le châtain ne lui ouvrit pas.
- Il faut qu'on parle Liam. Ouvre-moi s'il te plaît. Liam...
À l'absence du moindre bruit, Zayn comprit que Liam ne lui ouvrirait pas.
- Bon, s'il faut que je parle à une porte close, je vais le faire, mais écoute-moi s'il te plaît. Sam m'a coincé cet après-midi pour me parler et je ne suis pas fier de ce que j'ai entendu. Je vais commencer par te dire que je suis désolé Liam. Car tu as raison, je ne suis qu'un connard. Ce que je t'ai dit mardi, je ne le pensais pas. Tu n'es pas qu'une histoire de baise Liam et c'est pour cela que je t'ai repoussé. Je flippe tout simplement. J'ai paniqué. En boîte, j'ai réalisé que je n'avais rien a t'apporté à part un bon nombre de soucis et j'en ai encore eu la preuve cette semaine. Si j'avais été moins con, je ne t'aurais pas embrassé quand toi tu m'as dit qu'il valait mieux s'arrêter là, mais je n'ai pas pu me contrôler. J'ai eu peur de me retrouver seul et je sais, c'est égoïste de ma part. Alors mardi j'ai voulu changer ça. Ne pas penser à moi et à mes envies, mais penser à toi. Car je t'en ai voulu et je n'en avais pas le droit. Je t'en ai voulu de ne pas te battre plus que ça quand tu es venu chez moi et j'ai pensé que c'était parce que je n'en valais pas le coup. Pendant les deux jours de mon silence après mon anniversaire, j'ai beaucoup repensé à la promesse que j'avais faite à ta sœur et à tout ce que je t'avais fait subir. Je me suis dit qu'il valait mieux que je stoppe moi-même les choses avant que l'on souffre tous les deux. Je t'avoue que j'avais l'espoir que tu ne me laisses pas faire, mais tu l'as fait. C'est à ce moment là où la colère à prise le dessus, car avant c'était du cinéma. Je ne suis pas quelqu'un de bien et je le sais, alors je m'excuse de tenir trop à toi, car je ne sais pas comment agir sans faire de mal. Tu sais, tout ce que tu m'as écrit dans ta lettre m'a bouleversé car je me suis dit que je n'étais pas le seul à ressentir tout ça. Que c'était partagé. Mais je ne sais pas à quel point c'est partagé Liam. Je ne sais pas si tu m'apprécies car tu vois en moi quelqu'un à sauver et que cela te touche, ou si c'est parce que c'est seulement moi qui t'atteins. Parce que dans ton cas, c'est tout ce qui te concerne qui m'attire. C'est ton courage. Ton implication pour les autres. Ton sens de la famille et de l'amitié. Ton combat pour m'aider. Ta compréhension. Ton intelligence. Ton sourire. Ton corps. Tes yeux. Je n'en reviens pas de dire tout ça, mais c'est pourtant vrai. Je ne suis plus le même depuis que je t'ai rencontré et je t'en veux car tu t'approches trop du feu et par ma faute, tu t'y brûles. Non je ne t'ai pas pris pour un con Liam. Je suis moi aussi, seulement tombé dans le piège. Reste à savoir si c'est le même que le tien. Si l'on est tous les deux prisonniers dans le même espace et si cela vaut la peine de l'être. J'aimerais avoir l'expérience pour savoir quoi faire, mais c'est une première pour moi d'avoir des sentiments aussi forts. Tout ce que je t'ai dit il y a dix jours, je le pensais sincèrement. Seulement à ce moment je n'étais pas prêt à te dire plus Liam, mais j'aimerais le faire aujourd'hui si tu m'en laisses l'occasion.
Zayn fit soudainement face à Liam qui venait d'ouvrir la porte abasourdit et les yeux brillants.
- T'es vraiment trop con ! Tu penses vraiment ce que tu viens de dire ? Car moi je ne plaisante plus Zayn !
- Que j'ai des sentiments pour toi ou que je suis un con ? Demanda Zayn. Pour être con, je l'ai toujours su. Pour les sentiments, je n'ai jamais connu cela avant, mais vu l'intensité je peux dire que oui, j'en ai. Je n'ai jamais couché avec quelqu'un plus de deux fois. Je n'ai même jamais passé mes nuits chez ces mecs. Et quand j'ai cru que tu te jouais de moi, ça m'a complètement brisé car je suis amoureux de toi. Ça peut paraître con en si peu de temps et ça me fait bizarre de le dire, mais putain je t'aime Liam.
Le châtain n'avait pas une seconde imaginé que ce soit possible dans toutes ses nuits de réflexion à observer le basané endormi dans son lit. Il oublia sa semaine de colère et de tristesse et ne laissa pas le temps à Zayn de continuer à parler, en se jetant sur lui pour l'embrasser fougueusement. Il l'entraîna ensuite sur le canapé après avoir fermé la porte à l'aide de son pied. Un poids lourd venait de s'envoler de son cœur. Il stoppa cependant le baiser et regarda Zayn les sourcils froncés.
- Comment tu arrives à me sortir ça aussi facilement ?
- Aussi facilement ?! Rit Zayn. Tu n'as pas conscience du nombre de fois où j'ai voulu te le dire, mais que je me suis tu.
- Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi m'avoir repoussé aussi violemment et sans raison ? Je t'ai pourtant avoué ce que je ressentais dans cette lettre...
- Je te l'ai dit, je n'ai pas su gérer Liam. Je ne connais rien de tout ça et quand j'ai peur, je fuis. Il y a eu tellement de changements dans ma vie ces derniers temps que c'était peut-être trop. Et puis parce que je ne comprends pas tout ce que tu as écrit dans cette lettre. Ce qui t'attire chez moi.
Zayn n'avoua pas qu'en plus de tout cela, il avait aussi eu peur que Liam aille voir ailleurs. Que quand il avait dit à Sam dans ce club qu'il allait "regarder les mecs", Zayn l'avait cru n'ayant aucunement l'étiquette d'un couple avec Liam, ou ne s'étant pas promis fidélité. Il avait eu peur que Liam veuille ce que Sam lui avait avancer, pouvoir se promener main dans la main avec un homme en public. Peur que Liam se lasse de lui et de tous ses problèmes. Peur tout simplement. Il ne lui avoua pas qu'il lui en avait voulu de ne pas tenir tête à Sam pour le protéger lui.
- Tu ne comprends pas pourquoi je suis attiré par toi ? Lui demanda Liam en ouvrant grand les yeux. C'est quoi cette idiotie encore ?!
- Bah quoi c'est vrai ! Déjà, je suis bien plus jeune...
- De moins de trois ans Zayn... Et dans la tête tu es peut-être plus mature que moi. Enfin, que sur certains points seulement..., dit Liam taquin. Puis cela ne t'a jamais dérangé avant. Ensuite ?
- Je ne souris jamais... Je le sais très bien et je sais aussi que ce n'est pas tellement attirant d'avoir quelqu'un qui fait toujours la gueule.
- Si. Il t'arrive de sourire et c'est un cadeau encore plus précieux car c'est rare et vraiment sincère quand tu le fais. Ton sourire est sublime Zayn. Autre chose ?
- Je ne suis pas quelqu'un de rigolo Liam. Je suis plutôt sérieux et triste, tu te lasseras vite.
- Tu essaies de faire quoi là ? De me faire changer ce que je ressens pour toi ? Car cela n'arrivera pas.
- Je ne veux pas que tu regrettes après et je veux que tu te protèges. Je ne serai pas quelqu'un qui te fera rire à longueur de temps, et comme tu l'as remarqué, je gère mal mes sentiments. Je suis celui qui va partir au lieu de parler ou s'énerver bien plus que de raison.
- Zayn, j'aime celui que tu es et que je connais aujourd'hui. Je ne veux pas d'un clown qui se force à paraître cool, puis moi tu me fais rire. Quand tu te mets à poil en plein hiver dehors et devant tout le monde pour me "séduire", ça me fait rire. Mais je ne peux pas le faire devant nos amis alors que je suis censé te remettre à ta place. Quand tu mets ta main sur ma cuisse en plein repas de famille ça me fait rire aussi. Encore plus que cela, ça m'excite et j'ai juste envie de t'embrasser et de mettre ma main sur ta cuisse aussi. Mais je n'ai pas le droit de le faire devant les autres alors je te repousse car c'est trop dur à gérer. Quand je donne un cours et que je reçois un de tes messages aguicheurs, j'aimerais virer tous les étudiants de l'amphi pour te montrer qu'il est dangereux de jouer avec moi. Mais je me ferais renvoyer alors je ne fais rien. Quand je vois ton sourire je tente de cacher le mien car il serait bien trop révélateur de ce que me fait le tien. Je n'ai effectivement pas beaucoup l'occasion de te montrer ce que je pense vraiment, et depuis le départ j'essaie de me protéger un maximum sans succès. Je ne voulais pas te montrer ce que tu me faisais ressentir réellement jusqu'à ce que tu ais douté de ma sincérité.
- Tout ça ?
- Et pas que.
- Et bien à défaut de le faire, tu pourras me le dire maintenant.
- Oui.
Liam se pencha plus sur Zayn car ils n'étaient ni à l'université, ni dans sa famille, ni en pleine rue, donc il pouvait en profiter pour lui faire tout ce qu'il avait en tête sans gêne. Malheureusement pour eux, ils furent interrompus par quelqu'un qui frappa à la porte. Liam se leva dans un soupir, mais il était tout de même sur un petit nuage. Zayn était amoureux de lui... Amoureux.
- Liam ! Chuchota Zayn quand le châtain arriva à la porte.
Liam se retourna et Zayn lui fit signe de ne pas sourire autant. Il paraissait niais et les deux jeunes hommes étaient censés ne plus se parler. Un tel sourire sur le visage de Liam pourrait paraître suspect pour celui ou celle qui se tenait derrière la porte. Ce ne fut heureusement que sa voisine du bas qui lui demanda un ingrédient manquant à l'une de ses recettes. Il se dépêcha de lui donner et de retourner auprès du métis. Il reprit là où il s'était arrêté en posant ses lèvres sur celles de Zayn. Il souleva ensuite son pull entraînant son t-shirt avec. La vision du torse nu de son amant lui provoqua un frisson de désir. Il oublia totalement les jours précédents pour profiter de cette nouvelle page écrite. Tendrement, il embrassa son cou et retourna à ses lèvres pulpeuses qu'il aspira entre les siennes. Les mains de Zayn le soulevèrent pour l'installer à califourchon sur lui et à son tour il dénuda Liam. Il explora son torse de ses baisers mettant Liam en semi-transe. Il lui défit son bouton de jean et tenta d'ouvrir sa braguette sans y arriver. Il allongea donc Liam sur le canapé et lui enleva totalement son pantalon en retirant aussi le sien. En s'appuyant de son bras valide, il se plaça au-dessus de Liam en posant sa main sur l'accoudoir du canapé. Le contact de leurs deux corps chauds lui fit un bien fou et l'excita puissamment. Zayn poussa son bassin contre celui de Liam et le châtain ôta leurs derniers habits restants pour laisser leur virilité se frotter l'une à l'autre. Zayn lâcha un grognement sourd à cette sensation et se mordit la lèvre inférieure.
- J'ai tellement envie de toi Liam...
La respiration du châtain était déjà saccadée et il déglutit difficilement avant de répondre.
- J'en ai envie aussi. Je veux te lécher, te goûter. Je veux entrer profondément en toi Zayn et te voir ne plus rien contrôler.
- Je ne contrôle rien avec toi. Tu me rends complètement fou. Je suis comme une arme chargée qui n'attend qu'une chose, que tu presses la détente.
- Montre-moi alors. Montre-moi comme tu ne l'as jamais fait Zayn.
Le regard de Zayn devint brasier alors qu'il avait entre ses mains le corps brûlant de Liam. Il plongea sur sa bouche mêlant leurs langues ensemble et prit le sexe de Liam de sa main libre. Liam passa ses bras au-dessus du corps du basané et glissa un doigt entre ses fesses faisant des allés retours au même rythme que Zayn. Après un moment, le métis descendit sur le torse de Liam, puis sur son érection. Il le prit à pleine bouche déclenchant un gémissement au plus âgé. Celui-ci stoppa alors Zayn pour le faire se tourner et ainsi pour profiter lui aussi de son sexe. Zayn était au-dessus de Liam et chacun pouvait jouir du corps de l'autre. Liam commença par le lécher à sa base pour remonter sur son gland, alors que Zayn l'englobait entièrement et faisait butter le bout de son sexe au fond de sa gorge.
- Putain ! Ne put retenir Liam.
Il fit alors de même à Zayn qui se contracta de plaisir à son tour. En plus de la fellation qu'ils se donnaient l'un l'autre, Liam commença à préparer Zayn en écartant ses fesses et en insinuant son pouce en son intérieur. Aussitôt, Zayn se cambra et se resserra autour du pouce de Liam. Il ondula le bassin pour faire comprendre qu'il en voulait encore plus et Liam retira son doigt pour le renfoncer de plus belle.
- Continue..., gémit Zayn.
Liam plaqua ses mains sur les reins de Zayn pour le faire se baisser un peu plus et écarta de nouveau ses fesses, avant de laisser courir sa langue des testicules du métis jusqu'à son entrée. Zayn n'était plus que sueur et gémissement. Il s'appliqua pourtant à donner tout autant de plaisir à son amant en passant sa langue sur le sexe dur de Liam qui monta le bassin en cadence, alors que Zayn le suçait intensément. Le châtain inséra son majeur en Zayn tout en jouant de sa langue autour de son anneau de chair. La combinaison fut exquise et puissante pour Zayn. Liam retira son doigt, replaça son muscle humide à son entrée et soudainement, il poussa vivement sa langue la faisant partiellement entrer en Zayn.
- Oh mon dieu Liam ! Cria Zayn.
Liam accentua son geste par de puissants va et viens qui firent tourner la tête de Zayn. Le basané accéléra le rythme en prenant en main les bourses de Liam pour les comprimer entre ses doigts. C'était comme un combat de celui qui donnerait le plus à l'autre. Liam simula une véritable pénétration à l'aide de sa langue en masturbant en même temps le métis qui ne répondait plus de rien.
- Liam... Liam ralentis. Je ne vais plus tenir longtemps, haleta Zayn.
Liam ne l'écouta pas et continua de plus belle. Il entra deux doigt le temps de quelques vas et viens et reprit le mouvement de sa langue experte.
- Liam..., supplia Zayn.
- Je veux t'entendre Zayn. Jouis pour moi.
Liam serra le sexe de Zayn de sa base à son bout en mouvements de plus en plus rapide et embrassa son anneau de chair. Zayn rejeta sa tête en arrière alors qu'il commençait à trembler de tout son corps. Ce fut quand Liam donna un dernier coup de langue que Zayn poussa son sexe dans l'étau de la main du châtain pour se libérer dans un cri rauque. Il n'eut pas le temps de reprendre ses esprits après cet orgasme, que Liam le retourna de nouveau et s'assit dans le canapé en installant Zayn sur lui. Le métis enfouit sa tête dans le cou de Liam et prit son sexe pour le guider vers son entrée préparée. Il s'abaissa doucement sentant le gland de Liam faire pression, et s'empala sur son amant. Liam lui laissa les rênes pour qu'il puisse s'habituer à sa présence et Zayn le prit alors jusqu'à la garde, désireux de le sentir entièrement. Il se sentait possédé. Remplit. Comblé. Il donna quelques à-coups et ce fut le signal pour Liam de reprendre la main. Il empoigna Zayn par les fesses et dévora son cou, tout en s'enfonçant plus pour toucher la prostate de son amant. Les deux hommes gémirent encore et encore. Zayn passa une main dans les mèches humides de sueur de Liam et tira sur ses cheveux pour lui faire pencher la tête en arrière. Il l'embrassa sauvagement en roulant des hanches pour plus de sensations. Le châtain le souleva légèrement et le positionna pour toucher son point sensible plus facilement. Il était maître de toutes les sensations que ressentait Zayn.
- Oh oui ! Plus fort ! Quémanda Zayn.
- Mets-toi debout, lui ordonna Liam.
Zayn s'exécuta rapidement et se plaça les pieds au sol, les mains sur le dossier du canapé alors que Liam prit place derrière lui. Le basané frémit d'avance.
- Comment peut-on avoir un corps si parfait ? Demanda Liam qui était en extase devant ce qu'il voyait
- Prend-moi fort Liam. Je veux te sentir au plus profond de moi.
La voix de Zayn était bien plus grave sous l'effet du désir et cela emporta Liam encore plus loin. Il agrippa les hanches du basané et entra en lui violemment en un coup sec.
- Ah ! Cria Zayn. Mais pas de douleur, seulement de pur plaisir.
Il poussa son bassin en arrière pour recevoir plus et Liam commença ses coups butoirs. Il besogna Zayn brutalement et donna en même temps de la tendresse en embrassant son dos humide. Quand son corps commença à se raidir, il empoigna le sexe de Zayn et effectua des vas et viens sur sa longueur. Il se sentit propulser vers l'orgasme et accéléra encore le rythme ne se concentrant que sur leur orgasme à venir. Ce besoin bestiale et furieux de jouir avec l'autre.
- Liam ! Oh oui Liam ! Vas-y !
Mais au lieu de continuer, Liam propulsa Zayn sur le canapé et s'installa au-dessus de lui. Il avait besoin de le voir. Il verrouilla leurs yeux et y fit passer une intensité extrême. Comme une promesse par laquelle Zayn fut envoûté. Liam le pénétra ne le lâchant pas du regard et le mena à la jouissance lui provoquant un rugissement puissant au moment de l'éjaculation. Le corps de Liam fut à son tour parcouru de spasmes et son visage se contracta sous la puissance de l'orgasme. Il cria le nom de Zayn alors qu'il se déversait en lui, et que son corps convulsait presque. Zayn fut en admiration devant une telle beauté de la nature. Il observa les yeux de Liam perdre peu à peu cette lueur sombre de désir, pour retrouver ce brun doux qu'il aimait tant, alors que le torse du châtain se soulevait moins violemment retrouvant sa respiration. Il n'avait pas les mots pour qualifier ce qu'il venait de se passer. Tout se résumait dans ce dernier échange visuel chargé d'intensité et d'émotion. Liam finit par s'écrouler contre le torse musclé de son amant en faisant tout de même attention à ne pas heurter sa blessure. Il leur fallut bien plus de temps qu'à l'accoutumé pour reprendre leurs esprits. Une fois remis de leurs émotions, ils passèrent à la douche où cette fois-ci, ils restèrent sages. Liam prépara le dîner pendant que Zayn travailla ses cours. Ce fut une sensation étrange qu'il éprouva alors. Cela n'avait rien à voir avec ce qu'il avait pu vivre avec Jeff. Quand Liam cuisinait et que Jeff vaquait à ses occupations, le châtain se sentait seul. Alors que là, il était sur un nuage. Préparer à manger pour Zayn lui faisait plaisir et il ne le ressentait absolument pas comme un devoir. Après le repas et un film, ils partirent se coucher et Zayn posa une question à laquelle Liam ne s'attendait pas.
- Liam ?
- Oui ?
- On peut dire que l'on est en couple maintenant ? Je veux dire pour nous même, pas aux autres.
- Je crois qu'après tout ce que l'on s'est avoué, on peut dire que oui. Pourquoi cette question ?
- Parce que je ne veux pas que tu baises avec quelqu'un d'autre..., Dit Zayn honteux.
- Zayn... Franchement ?!
- Quoi ?
- Je n'ai absolument pas envie de "baiser" avec quelqu'un d'autre que toi et cela depuis septembre. Et aujourd'hui on n'a pas baisé...
- Oui je sais, j'ai vu la différence. C'est la première fois que je fais l'amour...
- Moi aussi. Et cela t'as plu ? Demanda sincèrement Liam.
- Cela n'a rien à voir. C'est bien plus intense... Donc oui, j'ai plus qu'aimé.
- C'est vrai que c'est plus intense.
- Au fait, tu ne me l'as toujours pas dit...
- Quoi ?
- Tu me l'as fait comprendre, mais tu ne me l'as pas dit...
- Tu me demandes vraiment ça ?! Demanda Liam alors qu'il voyait où voulait en venir Zayn.
- Oui.
Zayn se vexa. Il avait l'impression de passer pour un gamin capricieux et n'arrangea pas son cas en se tournant dos à Liam dans le lit.
- Zayn...
- ...
- Regarde-moi s'il te plaît.
- Non.
Liam se leva du lit et vint se mettre accroupi en face de Zayn pour capturer son regard.
- Hey...
- ...
- Je t'aime Zayn. Tu m'entends ? Je t'aime.
- Vraiment ? Demanda Zayn comme s'il en doutait.
- Oui. Et je t'aime encore plus quand tu as ce genre de réaction.
- Alors tu aimes un gamin...
- Je ne te connaissais pas comme ça, c'est vrai. J'aime ce nouveau Zayn qui demande l'attention sans se cacher.
- Il n'est pas nouveau, seulement caché depuis deux ans.
- Alors je suis ravi de vous rencontrer jeune Zayn...
- Embrasse-moi pervers pédophile.
- Pédophile ?!
- Tu t'adresses à un gamin je te rappelle...
- Déjà le pervers c'est toi, et va pour le pédophile si c'est la seule option pour user de tes lèvres.
Zayn l'entraîna sur lui et ils s'embrassèrent de façon passionnée. Comme ils ne l'avaient jamais fait avant ce jour. Puis Liam reprit sa place et le métis se mit sans gêne dans ses bras.
- Liam, tu peux me caresser les cheveux comme tu le fais quand je dors ?
La voix de Zayn était douce et faible. Il ressemblait réellement à un enfant à cet instant.
- Tout va bien Zayn ?
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Je ne sais pas, tu me parais triste d'un seul coup.
- Cela fait longtemps que je ne me suis pas senti comme ça.
- Comment ?
- Aimé. Mes parents et Talya me donnaient ce sentiment et depuis je ne l'ai plus ressenti. Ce que me donne Peter et Will est différent. Maintenant je prends conscience de tous les actes que tu as fait pour moi et je vois ce que tu essayais de me faire passer. Pardon pour ne pas l'avoir vu ou ne pas l'avoir cru.
- C'est à moi de m'excuser pour ne pas te l'avoir suffisamment montré. Je l'ai caché à tort. Si j'avais su, alors il y a bien longtemps que je t'aurais pris dans mes bras ouvertement.
- On est un peu cons quand même...
- Oui, dit Liam en riant. Mais on va rattraper le temps perdu.
Liam porta enfin ses doigts dans les cheveux de Zayn et ce dernier ressentit une chaleur qui lui envahit le cœur. Ce soir, il avait les personnes qu'il aimait le plus avec lui. Il prit l'autre main de Liam et la mit sur son torse. La chaleur se répandit de plus belle reflétant ce nouvel amour partagé et l'ancien de sa famille défunte. Deux mondes réunis dans celui de Zayn.
Les deux jeunes hommes s'endormirent dans les bras de l'un et de l'autre paisiblement. Ils ne se cachaient plus pour montrer ou quémander ces gestes affectueux qui signaient leurs sentiments. Même Liam trouva son sommeil très rapidement. Ce soir, il n'avait pas à veiller Zayn car ils étaient en sécurité. Cela ne s'était pas fait comme dans un film de romance, sur un pont au coucher du soleil. Ils s'étaient enfin dit les choses après de nombreuses incompréhensions. Liam par écrit, Zayn par oral. Zayn était une personne solitaire et détruite depuis l'accident, cela lui avait valu de repousser Liam. Il n'aurait pas pensé tomber amoureux un jour et surtout pas aussi vite. Il pensait que la douleur qu'il vivait et sa colère contre la vie, l'empêcherait de pouvoir connaître de telles sensations. Sauf que Liam avait su apaiser cette douleur pour laisser passer les rayons du soleil comme lui disait Talya. Il n'avait pas le sentiment de s'être laissé emporter comme demandé par sa sœur. Non, pour lui Liam était celui qui l'avait fait s'ouvrir suffisamment pour être touché sans qu'il ne s'en aperçoive. Il ne se dit pas que lui-même était prêt et qu'il l'avait fait inconsciemment. Certes, Liam était le déclencheur et un autre n'aurait certainement pas pu y arriver, mais Zayn avait su abaisser suffisamment son mur protecteur pour le laisser entrer dans son monde et l'atteindre. Tous les deux avaient été buttés et idiots, mais leurs amis avaient joué le rôle sans le savoir, de leur ouvrir les yeux sur leurs propres sentiments.
De Peter à Liam :
Salut Liam.
Je suis désolé de te mêler encore à ça, mais Zayn n'est pas rentré cette nuit. Je sais que vous êtes en froid, mais j'ai peur qu'il ait repris de la drogue hier. Je ne l'ai pas vu en cours l'après-midi et il n'a pas répondu à mon appel. Je suis inquiet...
Bonne journée.
- Zayn ?
- Hum... Oui ?
- Il faut que tu te lèves. Pas que je n'aime pas te voir dormir nu dans mes draps, mais je dois aller travailler et toi tu as des cours.
- Je sais...
Zayn s'étira de tout son long sous les yeux de Liam, déjà douché et habillé.
- Tu veux me torturer Zayn ? Dit Liam en voyant le drap glisser du corps de son amant.
- C'est une idée qui me paraît assez bonne... Tu pourrais me rejoindre tu sais ?
- Pas que l'envie me manque, mais on va être en retard.
- Et alors ?
- Et si on est en retard tous les deux, en même temps, niveau discrétion ce n'est pas le mieux que l'on puisse faire...
- Pfff...
- D'ailleurs Peter m'a envoyé un message. Il s'inquiète de ne pas t'avoir vu rentrer cette nuit et je ne peux pas encore lui dire que tu as dormi ici. Il faut que tu trouves une autre excuse.
- Il t'a envoyé un message ?!
Zayn était pour le coup bel et bien réveillé maintenant.
- Calme-toi. Il est inquiet c'est tout. Il pense que tu as pris de la drogue cette nuit et que c'est pour cela que tu n'es pas rentré.
- Mais ce n'est pas vrai !
- Comment peut-il le savoir alors que tu ne lui as pas répondu et que c'est ton mode opératoire habituel ?
- Ce n'est pas faux... Je trouverai quelque chose.
- Bien. Maintenant debout !
- Oui monsieur !
En sortant de l'immeuble, Liam ne put s'empêcher de jeter un œil dehors avant de sortir. Il voulait être sûr que personne ne les connaissait et ne les voyait ensemble. Chacun prit sa voiture pour se rendre à l'université et fit comme si de rien n'était. Ce fut de très bonne humeur que Liam se rendit en salle des professeurs pour aller prendre un thé. Il rencontra Mr Gavin qui lui donna des nouvelles de Mme Vattel. Cette dernière était sortie de l'hôpital. Son bras n'était plus paralysé et elle allait bien hormis le fait qu'elle était encore choquée. Son retour était prévu une semaine plus tard, mais elle ne savait pas si elle aurait la force de revenir. Cela faisait deux semaines qu'elle était remplacée par une jeune femme de trente ans. Cette dernière espérait secrètement que Mme Vattel ne reviendrait pas pour pouvoir garder ce poste. Elle avait du mal à en trouver et ce remplacement était une opportunité pour elle.
De Zayn à Liam :
J'en ai marre de ces gens qui me regardent comme si j'allais mourir dans la seconde qui suit. Ils font un pas en arrière quand je passe près d'eux. Comme si j'étais contagieux ! Qu'ils aillent se faire foutre bordel !
De Liam à Zayn :
Je pense que tu te trompes. Ils te regardent certainement envieux et se poussent de ton chemin par respect.
De Zayn à Liam :
Que ce soit ou l'un ou l'autre, ça me soûle !
De Liam à Zayn :
Bon j'avoue, moi aussi ça m'énerve. Mais d'ici quelques jours ce sera fini et ils ne se rappelleront même plus de notre nom. Courage.
De Zayn à Liam :
Ouais... Vivement cet après-midi.
De Liam à Zayn :
Pourquoi ?
De Zayn à Liam :
Parce que je vais pouvoir me calmer en matant ton cul.
De Liam à Zayn :
Tu avais les mains dessus il y a une heure... Tu es déjà en manque ?
De Zayn à Liam :
À part mettre les mains dessus, je n'ai rien pu lui faire d'autre. Et avant de te rencontrer, j'avais une libido. Depuis que je te connais, ce n'est plus une libido tellement c'est du grand n'importe quoi ! Qu'est-ce que j'y peux si tu me donnes envie tout le temps ?
De Liam à Zayn :
Obsédé.
De Zayn à Liam :
Pour vous servir...
- Zayn !
- Oh, salut Peter.
- T'étais où hier ?
- Ça va merci. Et toi ? Dit Zayn ironiquement.
- Ouais ça va. Bon alors ? Je t'ai attendu pour manger moi.
Zayn savait que ce n'était pas vrai et qu'il voulait seulement se rassurer que le basané n'avait pas pris de drogue, donc il lui avança son excuse.
- Désolé. J'ai rencontré un mec dans un bar hier après-midi et une chose en entraînant une autre, on a fini chez lui.
- Et tu as dormi là-bas ?
- Oui.
Peter fronça les sourcils aux dires de Zayn.
- Quoi ?! Demanda Zayn.
- Tu ne dors jamais chez les mecs que tu baises...
- Qui te dit qu'on a dormi ? Dit Zayn avec un sourire de sous-entendu.
Voilà qui soulagea Peter et qui lui redonna son sourire habituel. Il goba le mensonge de Zayn avec facilité, mais ceci-dit, ce n'était pas vraiment un mensonge. Zayn avait réveillé Liam au milieu de la nuit pour remettre ce qu'ils avaient fait quelques heures plus tôt.
- Où est Will ? Demanda Zayn en se rendant compte que son ami n'était pas présent.
- Oh, il est parti voir Sophia. Ils se sont disputés hier soir et tu le connais, il ne veut pas laisser traîner les choses et il s'en veut.
- Il a raison.
- Ah bon ?
- Oui pourquoi ?
- Pour rien. Tu as raison.
Pas que Peter pensait que Will avait tort, seulement il fut surpris que Zayn donne son avis et dans le bon sens qui plus est. Habituellement c'était plus, "pas de prise de tête ou ça dégage". Même en ayant jamais eu de relation, il pensait que les humains n'étaient pas faits pour vivre en couple. Quelle idée...
Ce fut ensuite au tour de Liam de se justifier auprès de Sam quand il reçut son appel.
- Salut Sam.
- Salut Liam. Comment tu vas aujourd'hui ?
- Ça va et toi ?
- Moi ça va, mais je voulais parler d'hier. De ce qu'il s'est passé...
- Je suis désolé pour ça Sam. J'ai eu un coup à cause du fait d'être dans cette cafétéria. De mauvais souvenirs tu vois ?
- Je comprends. Mais pourquoi est-ce que c'est l'entrée de Zayn qui t'a provoqué ça ?
- Ce n'est pas seulement Zayn, il y avait Will et Peter aussi. De nous voir tous les cinq dans ce lieu m'a fait remonter les images de la prise d'otages. Je n'ai pas supporté. Mais j'en ai parlé avec la psy qui m'a dit que c'était tout à fait normal de mal réagir alors que la scène était en partie reproduite. Je vais travailler dessus.
- Est-ce que je dois m'inquiéter Liam ?
- Non, ça va je te dis. Un mauvais moment, mais maintenant tout va bien. Ce n'est quand même pas anodin ce que nous avons vécu.
- C'est sûr. La prochaine fois parle-moi s'il te plaît. Je ne supporte pas te voir comme ça et que tu ne me laisses pas t'aider.
- Ok.
- Tu viens manger à la maison ce soir ?
- Oui. Je passerai d'abord voir ma mère et les petits donc ne m'attend pas trop tôt.
- Passe-lui le bonjour de notre part.
- Ce sera fait. Bonne journée Greene.
- Bonne journée Liam.
La journée finit comme elle avait commencé, extrêmement bien. Zayn n'avait pas lâché du regard Liam de tout le cours de l'après-midi et Liam ne s'en était pas plaint. Ensuite, Liam était aller chez sa mère et avait été ravi de voir que Camellia et Adriana aidaient d'elles-mêmes pour les tâches de la maison et pour s'occuper des jumeaux. Même Jade et Kiara donnaient un coup de main en mettant la table ou en allant chercher ce dont Helen avait besoin. Liam se rendit compte que sa présence était maintenant moins nécessaire qu'avant et il fut fier de ses sœurs. Pour finir, il passa une très bonne soirée en compagnie de Sam, Emma et Juliette qui s'était joint à eux. Il retrouva ses bonnes vieilles habitudes tout en ayant un goût de nouveau, car il savait que quand il rentrerait chez lui le soir il serait seul physiquement, mais pas dans son cœur et ça changeait tout.
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