Chapitre XVI
Journal de Liam :
13 Février
Deux jours. Deux jours que je n'ai pas de nouvelles de Zayn et cela me rend fou. Bon, hier je ne lui ai pas envoyé de message car je me doute qu'il a dû dormir une bonne partie de la journée et passer le reste de l'après-midi avec Peter et Will. Mais ce matin je n'ai pas résisté à lui envoyer un "Bonjour, comment vas-tu ?" et aucune réponse... Certes, j'ai peut-être envoyé d'autres textos derrière, mais j'ai attendu toute la journée un foutu sms ! Voilà où est mon problème. Je ne peux pas passer ma journée à attendre un message d'un homme avec qui je couche et qui est en plus mon étudiant. Combien de fois je me suis dit que ce n'était pas une bonne idée ? Combien de fois ?! Et bien j'en ai une fois de plus la réponse. Il n'a pas conscience de l'état dans lequel il me met. Je devrais lui dire que c'est mieux de s'arrêter ici, mais cela n'a pas marché la première fois et je ne contrôle plus rien depuis un moment... C'est comme un aimant et je suis le bout de ferraille qui est inexorablement attiré par lui. Cela ne me plait pas. Je mets à mon meilleur ami, à ma famille, tout ça pour quelques nuits de baises. Ok, je sais que ce n'est pas pour ça, mais sur le papier c'est comme tel. J'ai vingt-cinq ans et je ne suis pas capable de contrôler mes hormones tel une collégienne. Du coup je passe ma journée à ne rien faire alors qu'en temps normal je serais sorti pour profiter de ce temps libre. Je serais surement aller chez Sam ou chez ma mère. Au lieu de ça, je m'ennuie fermement, mais je n'ai envie de rien en même temps. Je m'inquiète, ça oui je sais faire. Je me demande pourquoi est-ce qu'il ne me répond pas. S'il pourrait faire une connerie. Et surtout je ne comprends pas. Je me repasse la soirée en tête et la seule chose qui me vient à l'esprit est cette conversation à propos de Peter et de sa manager. Pourtant c'est moi qui me suis énervé à ce propos, pas lui. Il me dit à longueur de temps que ça ne le dérange pas et que si ce n'était que lui, il le dirait aux autres. Est-ce que la réaction de nos amis l'a fait changer d'avis ? Peut-être regrette-t-il ? Les jours précédant étaient comme parfaits et nous revoilà à il y a une semaine où il m'évitait. Il faut que je trouve une solution pour aller le voir. Il me faut une excuse valable aux yeux des autres. Cela paraît idiot, mais j'ai besoin de savoir et de ne pas laisser la situation comme elle l'est. Zayn a un problème avec moi et il ne fait rien pour le régler, donc c'est à moi de m'en occuper... Je sais que je lui avais dit qu'au prochain problème nous arrêtions tout, mais je n'en suis pas capable. J'ai besoin de savoir qu'il va bien et qu'il ne se fait pas de mal.
Merci ! Merci dieu du carnet en cuir ou je ne sais qui, mais merci. J'ai écrit il y a maintenant une demi-heure et voilà que je reçois le message qui va me permettre d'aller le voir. Je ne perds pas plus de temps, je file !
- Quelqu'un a frappé Will.
- J'ai entendu. Tu sais que tu pourrais aussi te lever et aller ouvrir Peter...
- Tu es plus près que moi de la porte.
- De quarante centimètres mec...
- Oui, mais j'ai la flemme.
- T'es vraiment pas possible sérieux !
- Ça va les gars, j'y vais, dit Zayn en posant son livre sur l'accoudoir de son fauteuil.
Il ne prit pas le temps de regarder par la petite fenêtre pour voir qui était devant la porte et ouvrit à Liam. Il s'était dit que le châtain ne prendrait pas le risque de venir lui demander des comptes ici, mais il comprit s'être trompé.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?! Demanda Zayn à voix basse en n'ouvrant pas complètement la porte.
- Bonjour déjà... dit Liam sur un ton de reproche.
- Ouais... Bonjour. Alors tu me réponds ?
- Parce que toi tu le fais peut-être ?
- Liam sérieusement !
- Oh je le suis ! Mais je suis venu vous parler à tous les trois, donc si tu veux bien me laisser entrer car là je congèle sur place...
Zayn le regarda méfiant, mais jugea que Liam ne lui mentait pas alors il lui laissa le passage libre.
- Hey ! Salut Liam ! Dit Peter.
- Salut les gars.
- Qu'est-ce que nous vaut ta visite ? Demanda Will.
- Je passais dans le coin et comme j'avais une bonne nouvelle à vous annoncer, j'ai décidé de m'arrêter. Le directeur m'a appelé pour me dire que Mme Vattel était sortie du coma ce matin.
- Quoi ?! Mais c'est génial ! S'exclama Peter.
- Oui.
- Elle va bien ? Demanda Will.
- Apparemment oui. Elle a un bras paralysé mais les médecins pensent que ce n'est que passager.
- Je suis soulagé alors.
- Moi aussi, dit Peter.
Liam se tourna vers Zayn qui était resté debout et qui n'avait toujours pas dit un mot, mais son visage était vide d'expression. Pourtant, Liam lit dans ses yeux que lui aussi était soulagé de cette nouvelle.
- Tu bois un coup avec nous pour fêter ça ? Demanda Peter.
- Avec plaisir, répondit Liam sautant sur la proposition du roux.
- Cool. On peut se commander des pizzas si tu veux après ?
- C'est gentil mais Sam et Emma viennent à la maison ce soir.
- Ok.
Liam posa sa veste sur l'une des chaises du coin salle à manger et se proposa d'aller chercher à boire pour tout le monde.
- Je veux bien une bière s'il te plaît, demanda Peter.
- Hey ! Tu lui proposes à boire et tu ne le sers pas ?!S'indigna Will. Putain mais elle est où ton éducation ?!
- Il s'est proposé et il est debout. Ça va... C'est un pote maintenant alors il a le droit de se servir tout seul.
- Il a surtout le droit de Te servir...
- Will ça va, dit Liam. C'est moi qui ai demandé alors dis-moi plutôt ce que tu veux boire.
- Ouais mais quand même...
- Donc tu veux quoi ? Demanda Liam en riant.
- Une bière aussi s'il te plaît.
- Ok. Et toi Zayn ? Zayn ?
En se retournant vers le métis, Liam ne trouva que le vide. Zayn s'était éclipsé sans un bruit laissant sa lecture inachevée sur le fauteuil et Liam sans réponse.
- Il est partit dans sa chambre, dit Peter qui l'avait vu filer.
- Est-ce qu'il y a quelque chose que je devrais savoir ? Demanda Liam qui partit au réfrigérateur.
- Il est ronchon depuis son anniversaire. Je t'avais prévenu Liam, il n'aime pas que l'on lui fête...
- Tu es sûr que c'est ça ? Il avait l'air plutôt heureux au contraire.
- Quasi sûr oui. Je ne vois pas d'autre explication.
- Hum...
Liam n'était pourtant pas convaincu de cette hypothèse. Il était persuadé qu'il s'agissait d'autre chose et que ce quelque chose le concernait. En attendant d'avoir ses réponses, il s'assit avec Peter et Will et parla de tout et rien. Il profita un peu plus tard d'un tour aux toilettes pour s'arrêter devant la chambre de Zayn.
- Est-ce que je peux entrer ? Demanda-t-il après avoir frappé.
La réponse mit un certain temps à arriver, mais Zayn finit par ouvrir la porte et lui laisser l'accès pour qu'il entre.
- Je pensais que le fait de partir dans ma chambre était assez clair comme message...
- Et moi je pensais que maintenant on se disait les choses... Tu vas me fuir comme tu l'as fait pendant deux semaines encore ? Sauf que la dernière fois je savais au moins pourquoi, mais là je n'en ai aucune idée Zayn.
- Et cela restera comme ça. Je crois que tu avais raison, il vaut mieux que l'on arrête les frais.
Liam hallucina. De quoi Zayn était en train de lui parler ? Même si Liam avait écrit quelques heures auparavant que tout ceci était une erreur, il n'en pensait plus un mot à cet instant.
- T'es sérieux Zayn ?! Non mais je veux dire, tu ne serais pas en train de te foutre de ma gueule là ?! Maintenant tu m'expliques ton problème et on le règle !
- Il n'y a rien à régler. C'est comme ça.
- Tu me dis ça pour me mieux me sauter la prochaine fois que tu me verras ?
- Non, ça c'est toi qui le fais. Moi quand je dis quelque chose, je m'y tiens. Il est temps que tu partes Liam.
- Alors là ça ne va pas se passer comme ça ! Tu n'as pas le droit de débarquer chez moi et de m'embrasser alors que je t'avais demandé de ne plus le faire, pour ensuite me faire passer trois jours supers et tout envoyer à la benne ! Tu n'as pas le droit de me prendre pour un pantin avec lequel tu peux jouer les marionnettistes comme bon te semble !
- Crois ce que tu veux.
- Et c'est tout ?!
- Les autres doivent t'entendre du salon donc tu ferais mieux de baisser le volume. Et oui, c'est tout. Je n'ai aucune réponse à te donner et je te demande de respecter notre engagement. Pas de prise de tête si l'un des deux veut arrêter, c'est toi qui as établi cette règle. C'était bien, mais c'est fini Liam. Il n'y a pas à chercher plus loin que ça. Après tout, ce n'était qu'une histoire de baise non ?
- Tu n'es qu'un connard parmi tant d'autre Zayn, dit Liam écœuré.
- Je te retourne le compliment...
- Et je peux savoir pourquoi ? En quel honneur suis-je un connard ? Qu'est-ce que j'ai fait pour un tel revirement de situation, hein ?!
- Non tu ne peux pas. Maintenant, je te demande de partir avant que ça n'aille trop loin.
- Non. Non je ne partirai pas comme ça !
- Tu fais quoi Liam là ?
- Je veux des réponses !
- Et après ?
- Et après c'est mon problème ! Tu te prends pour qui Zayn ?!
- Pour un connard visiblement. C'est quoi qui te dérange tellement ? De ne plus m'avoir au pieu à l'avenir, ou de ne pas savoir pourquoi ?
- Ce qui me dérange c'est que depuis le début c'est moi qui me fais prendre pour un con !
Liam partit sur cette phrase en claquant la porte de la chambre. Il revint furieux dans le salon sous les regards étonnés des deux autres colocataires.
- Il est l'heure que je parte. Merci pour la bière, annonça-t-il sèchement.
- Euh... Liam. Il se passe quoi là ? Demanda Peter.
- Rien de grave, je me suis juste trompé sur le cas de Zayn. Je pensais pouvoir lui faire confiance, mais nous n'avons pas les mêmes valeurs d'amitié semble-t-il... Bonne soirée.
Peter et Will se regardèrent avec une totale incompréhension. Ils avaient bien compris que le ton montait dans la chambre de Zayn, mais sans rien entendre de la conversation. Ils n'eurent donc eux non plus, pas d'explications à leurs questions.
De Zayn à Liam :
Très intelligent le petit spectacle que tu viens de donner...
De Liam à Zayn :
Ta gueule !
Liam n'avait plus aucun self-control. En fait, dès qu'il s'agissait de contrôle avec Zayn, tout disparaissait. Il fut hors de lui quand il prit la voiture pour rejoindre son appartement, et il fut tout aussi en colère debout dans son salon, à vouloir tout lancer contre les murs. Le Liam du passé refaisait surface. Celui qui pouvait partir au quart de tour et tomber son masque du gendre parfait. Celui qu'il ne fallait pas chercher dans de tels moments. Alors quand il reçut un message de Sam qui le prévenait de son arrivée avec Emma, il décida tout simplement de déserter les lieux et de se retrouver donc à la rue. Il reprit sa voiture et sortit de la ville. Après quelques kilomètres, il se gara près d'une plage où il allait élire domicile pour quelques heures. Il n'avait pas oublié de prendre une bouteille de tequila en partant de chez lui, ainsi qu'une couverture. Il avait beau être en rage, il n'en était pas pour autant idiot. Enfin... la suite allait le dire, car boire à grandes gorgées alors qu'il était à plusieurs kilomètres de chez lui, n'était pas des plus intelligent. De plus, l'alcool si vite avalé le fit oublier de se couvrir de sa couverture qui finit seule dans le sable.
Pourquoi au juste Liam se mettait-il dans un tel état ? Ah oui... Car cette sensation que Zayn avait ressentie il y avait peu, Liam était en train de la vivre. Ce sentiment de trahison. Cette épée plantée dans le dos qui vous fait bien plus de mal qu'un vrai coup. Liam s'était livré dans cette lettre qu'il avait donné à Zayn. Il lui avait avoué ses faiblesses et ses émotions, tout ça pour ça. Liam aurait préféré que Zayn le frappe, mais qu'il lui explique. Qu'il lui crie dessus, mais qu'il ne reste pas dans le silence. Qu'il lui fasse du mal, mais que Liam sache au moins pourquoi. Au lieu de cela, il avait été rejeté sans raison.
- Mais qu'est-ce que je suis con putain ! Fais chier ! Je t'emmerde Malik ! Toi et ta belle gueule de merde !
Liam continua d'injurier l'horizon seul dans la nuit, loin de toute civilisation autre que les nids des oiseaux de mer. Il en vint même à frapper le sable sur lequel il était assis. Ce fut après trois bonnes heures et une bouteille vide, qu'il se rendit compte de son erreur. Il n'était plus capable de rentrer chez lui et l'alcool perdait de son effet réchauffant, ce qui le laissait frigorifié. Il passa rapidement la couverture sur ses épaules et retrouva tant bien que mal l'habitacle de sa voiture. Etant ivre, il s'endormit aussitôt sur le siège abaissé, mais seulement pour deux petites heures. Le chauffage de la voiture ne pouvait marcher que le moteur allumé et il n'avait pas eu envie de s'asphyxier, donc il se réveilla tremblant de froid. Il remit bien sûr toute la faute sur Zayn et non sur sa non capacité à avoir prévu les événements. Ce fut après ce dédale de réflexion qu'il envoya un message à Zayn au milieu de la nuit.
De Liam à Zayn :
Tu n'es qu'un pauvre enfoiré qui profite de la faiblesse des gens. Je te hais Malik ! Je te hais !
L'alcool et la colère accentué par le froid, rendirent ses pensées plus dures. Car au fond, il en voulait à Zayn pour sûr, mais il était loin de le haïr. Inconsciemment, il souhaitait faire réagir le métis et une fois encore, il attendit une réponse qui n'arriva pas. Souhaitant se rendormir au chaud il prit la route alors que le soleil n'était pas encore levé. S'il se faisait arrêter, il perdrait son permis ayant un taux d'alcool bien trop élevé dans le sang, mais c'était le cadet de ses soucis à cet instant. Il voulait juste rentrer chez lui, sauf que la voiture de Sam se trouvait devant son appartement. Colère, il fit demi-tour et eut l'esprit de lire les messages envoyés par son ami.
De Sam à Liam :
On est devant chez toi. Ouvre !
De Sam à Liam :
Putain mais t'es où encore ? Ne me refais pas le coup de me planter !
De Sam à Liam :
Liam je commence à m'inquiéter... Tu ne réponds ni aux messages, ni aux appels. Fais-moi signe s'il te plaît.
De Sam à Liam :
Tu as gagné... J'ai inquiété tout le monde en les appelant pour savoir s'ils étaient au courant de quelque chose. Répond bordel ou je vais finir par appeler ta mère et les flics !
De Sam à Liam :
Je dors chez toi pour t'attendre. Donne-moi des nouvelles ou demain j'appelle vraiment la police pour lancer un avis de recherche. Tu me fais flipper mec !
Il était vrai que son journal contenait un nombre impressionnant d'appels en absences de ses amis, mais Liam ne vit qu'une seule chose, Zayn ne faisait pas parti de la liste... Il trouva préférable d'envoyer un message à Sam pour ne pas avoir une brigade de recherche à ses trousses.
De Liam à Sam :
Pas la peine d'appeler les flics, je vais bien. Et ne pense même pas à appeler ma mère ! Elle n'a pas besoin de s'inquiéter après le coup de la cafétéria. À plus.
La réponse de Sam se fit immédiate.
De Sam à Liam :
Putain tu m'as foutu une de ses peurs ! Et tu ne me dis rien de plus que ça ? T'es où là ?!
De Liam à Sam :
Non, rien de plus. Ne remue pas ciel et terre si tu n'as pas de mes nouvelles dans les prochains jours et ne m'en veut pas pour ça s'il te plaît. On se voit de toute façon lundi à l'uni. Bye.
De Sam à Liam :
Tu vas me tuer Liam. Qu'est-ce qu'il t'arrive au juste ? Tu me dis tout d'habitude. J'ai fait quelque chose de mal ?
De Liam à Sam :
Ce n'est absolument pas en rapport avec toi, ni avec personne d'autre d'ailleurs.
De Sam à Liam :
Alors quoi ?
Sam n'obtint pas de réponse. Liam savait que s'il répondait encore, alors Sam le tiendrait par message encore longtemps et il voulait juste être tranquille. Malheureusement, il n'avait plus d'appartement où être seul et il n'envisagea pas un seul instant aller chez sa mère ou son père. Mon père... Voilà la solution ! Pensa-t-il. Il avait toujours la clé du chalet de sa grand-mère à Reading. Il ne se posa pas la question de partir sans change et prit directement la direction du nord. Il passa tout de même au supermarché de la ville pour acheter de quoi manger et quelques vêtements simples pour son séjour à durée indéterminé au chalet. De retrouver cet espace chargé de souvenirs familiaux, le calma provisoirement. Ce fut quand il alla déposer ses affaires dans la chambre du bas et qu'il vit la porte de la salle de bain, qu'il se souvint de sa première fois avec Zayn dans cette douche. Son apaisement partit aussitôt pour laisser place à la colère qui maquillait un autre sentiment. Il ne réfléchit pas plus et quitta cette chambre pour en investir une à l'étage. Après cela, il alla s'affaler sur le canapé en allumant la télévision et en se laissant aller dans un profond sommeil réparateur.
- Zayn, Sam s'inquiète vraiment pour Liam. Tu ne sais pas où il a pu aller ?
- Et pourquoi je le saurais Peter ?
- Parce que tu es celui qui en sait le plus. Il a disparu après votre dispute donc tu dois bien être au courant de quelque chose...
- Et bien non. Je ne sais rien. Il est adulte et il a bien le droit d'aller où il veut pour être tranquille.
- Je ne te reconnais pas là Zayn. Qu'est-ce que vous vous êtes dit pour que ça dérape comme ça ?
- Cela nous regarde.
- Tu ne veux pas en parler, ok, mais ne fais pas comme si tu n'en avais rien à faire de lui.
- Je n'ai pas dit que c'était le cas, seulement que je ne pouvais pas aider.
- Tu dois bien avoir une idée quand même !
- Bon écoute Peter, si tu ne veux pas que je fasse comme lui et que je me barre, alors tu arrêtes avec tes questions. Je n'en sais rien d'où il est ! Et quand quelqu'un ne donne pas de nouvelle, c'est qu'il veut être seul. Respectez-le.
- Ça te va bien de dire ça toi ! Tu fous la merde et après tu nous demandes de le respecter ?!
- T'as gagné...
Zayn prit son manteau et quitta leur maison. Il n'avait pas besoin qu'on l'accable pour la disparition de Liam alors qu'il s'en voulait suffisamment. Est-ce qu'il s'inquiétait pour lui ? Pas tellement. Il savait que Liam ne ferait pas de bêtise et qu'il avait seulement besoin d'air, mais il avait tout de même conscience que tout ceci était en partie sa faute. La sienne et celle de Liam. Si Liam n'était pas en capacité d'ouvrir les yeux sur lui, alors c'était que tout ceci ne servait à rien. Zayn ne devrait, selon lui, pas avoir besoin de donner d'explication. C'était avant tout la base de leur règle première et c'était aussi la raison pour laquelle Zayn avait décidé de tout arrêter. Il en voulait à Liam de ne pas avoir vu et en même temps, il pensait que tout ceci était préférable. Cela lui donnait une bonne excuse pour éviter de souffrir par la suite. Sa peur nouvelle était que Liam lui fasse du mal en se jouant de ses sentiments. Peur nouvelle ? Pas vraiment en fait. C'était un peu la même au moment de la découverte des messages entre Liam et Peter, mais elle était plus grande aujourd'hui. Zayn se protégeait, certes, mais il pensait protéger aussi Liam. Il n'était guidé que par son désir dans un premier temps, mais tout changeait si rapidement. Il voyait aujourd'hui les dangers de cette relation, ceux que Liam avait lui-même fait part dans cette lettre. Pourtant cela Zayn ne le voyait pas. Une lettre. Des mots. Ce n'était pas assez pour avoir confiance. Il avait donc choisi de stopper l'ascension de cette nouvelle émotion avant de ne plus pouvoir la contrôler du tout. Il était certainement trop tard, mais au lieu de casser un vase, il cassait un verre. Du moins, à ses yeux. Car lui aussi la colère l'aveuglait pour le moment. De plus, il avait fait une promesse à Camellia qu'il pensait respecter à cet instant. Celle de protéger Liam contre lui-même. Liam avait bien assez endossé le rôle du protecteur envers lui et il sentait que s'il laissait cette histoire continuer, ça allait être bien différent. Entre sa jalousie nouvelle qu'il n'était pas sûr de contrôler et ses problèmes de drogues et de manque, il ne voulait pas se défouler sur Liam à tort. Il avait donc fait le distant en face de Liam, mais il ne l'était pas en réalité. Il avait été dur pour que Liam ne tente pas de le faire changer d'avis, pourtant la seule chose qui le faisait souffrir et qui le confortait dans sa décision, était la réaction de Liam la veille face à son annonce d'arrêter leur relation. Oui, il était en colère contre lui, contre la vie en général.
Il atterrit au fil de sa marche dans un terrain vague où une épave de voiture se trouvait, ainsi que de nombreuses bouteilles en verres. Ne pouvant plus contenir toutes ses émotions, il ramassa un long morceau de bois et se mit à frapper inlassablement la voiture brisant les deux dernières vitres présentes et enfonçant la tôle déjà bien abîmée. Après en avoir fini avec la voiture, il prit les bouteilles qu'il envoya contre l'épave et dans toute sa rage, il se coupa la main. Le sang coulait, mais il s'en fichait totalement. À cet instant, il ressentait plus la douleur à l'intérieur de son cœur que celle de sa main.
Il était triste de voir que ces deux personnes ressentaient les mêmes émotions et que parler aurait suffi probablement à établir une compréhension, que ce fut pour avancer ou arrêter les choses proprement. Seulement, Liam et Zayn étaient aveuglés par leurs ressentis ne voyant pas ceux de l'autre.
À Reading, Liam passa sa première journée en gardant cette colère active pour éviter de lui faire perdre pied, et le sentiment que cachait la colère n'eut pas le temps d'apparaître quand vers quatorze heures trente, il reçut un bon nombre d'appels qu'il laissa sonner. Ce fut un message de sa sœur qui le fit réagir.
De Adria à Liam :
Mais pourquoi tu ne réponds pas à ton portable toi ?! Maman va accoucher alors grouille ! Papa nous conduit à l'hôpital, Dan est déjà parti avec maman.
- Putain maman ! S'exclama Liam dans le chalet.
Il courut à l'étage récupérer ses maigres affaires et sauta dans sa voiture en prenant soin d'avoir tout fermé. Heureusement pour lui, sa mère n'avait pas accouché dans la nuit ou la matinée, car il n'aurait pas été en capacité d'assurer. Malheureusement pour lui, il se trouvait à une heure et demie de route de Brighton. Il allait sans dire que Liam ne joua pas la prudence en roulant plus vite qu'autorisé. Il appela sa sœur pour la prévenir qu'il était loin, mais en route et pour qu'elle lui en dise un peu plus. Adriana le rassura en lui expliquant qu'il lui restait suffisamment de temps avant l'arrivée des jumeaux. Sa mère avait perdu les eaux il y avait un peu plus d'une heure, mais le travail ne faisait que commencer. Quand Liam arriva à l'hôpital, il trouva la totalité de ses sœurs dans la salle d'attente de la maternité, son père était avec elles pour les veiller.
- Comment va-t-elle ? S'empressa de demander Liam.
- On n'en sait rien, répondit Adriana. Dan est avec elle, ils étaient dans une chambre et sont entrés en salle d'accouchement il y a dix minutes, mais cela peut prendre encore plusieurs heures. On nous a dit d'attendre ici pour voir les bébés à leur sortie de la chambre.
- Et avant ça ?
- Bah elle avait mal, mais ça avait l'air d'aller...
- Ok. Je suis désolé d'avoir été si long.
- Tu étais où ?
- J'étais parti au chalet de mamie. J'avais besoin d'un peu d'air.
- Pourquoi ?
- Des histoires de grand ma puce.
- Hey ! Je suis grande je te signale. Je n'ai plus cinq ans.
- Pour moi tu auras toujours cinq ans.
- Pour moi aussi, dit Dan.
Liam prit Adriana dans ses bras et entraîna Camellia, Kiara et Jade dans ce câlin de grand frère. Cela lui fit du bien et ça eut pour effet de faire retomber un peu la pression pour tout le monde. C'était excitant d'attendre la venue de leurs futurs frères et/ou sœurs, mais cela les stressait aussi. Un accouchement n'était pas anodin, surtout quand il s'agissait de jumeaux et ils le savaient. Les risques étaient multipliés, même si Helen était arrivée à terme. Liam culpabilisa d'ailleurs de ne pas avoir pensé à cette date et d'être parti comme cela. Il avait délaissé son rôle de grand frère et de fils, faisant passer ses problèmes en premier. Personne ne l'aurait accablé pour cela, mais lui oui. Liam reprit malgré tout son rôle en achetant au distributeur de quoi boire pour cette attente qui commençait. Une petite heure plus tard, la tête de Dan sortit d'une porte dans le couloir.
- Ça commence les enfants ! Le premier bébé va arriver !
Dan était surexcité mais aussi très angoissé. Ils n'avaient pas besoin d'être dans sa tête pour le voir. Le ton de sa voix et son expression faciale donnait l'information. Dan retourna aussitôt dans la chambre et Liam et ses sœurs purent entendre quelques minutes plus tard les pleurs d'un nouveau-né. Camellia, Adriana et Liam se levèrent en même temps, suivi des jumelles. La porte de la salle d'accouchement s'ouvrit sur une sage-femme et Dan tenant un amas de couvertures.
- C'est une petite fille, dit-il les larmes aux yeux.
La fratrie Payne se rua sur lui pour découvrir une petite bouille rose emmitouflée, alors que Dan leur laissait cette intimité en restant à sa place.
- Je vous présente Sarah, dit Dan fier.
- Elle est magnifique ! Dit Adriana. Elle te ressemble Dan.
- Mr Miller, je vais devoir l'amener pour lui faire les premiers soins, intervint la sage femme. Vous pourrez tous la revoir dans un petit moment.
- Bien sûr, dit Dan en lui donnant le nouveau-né. Je retourne à l'intérieur pour accueillir le deuxième bébé.
Le tout nouveau père repartit dans la salle d'accouchement alors que la sage-femme prit un autre chemin avec la petite Sarah.
- Encore une fille Liam..., dit Camellia. Décidément, tu es destiné à être le seul homme de cette famille.
- Il me reste une chance et de toute façon, cela n'a pas d'importance, dit-il. L'essentiel est que tout se passe bien.
Malheureusement, la suite des événements allait donner un ton bien moins joyeux à l'ambiance. Trois minutes après la sortie de Sarah, la porte s'ouvrit de nouveau pour laisser place à une sage-femme qui tenait un bébé nu et inerte dans les bras, avec une deuxième femme sur ses talons. Elles coururent dans une autre salle laissant envisager le pire aux cinq Payne. Avant que la porte ne se referme, ils purent entendre leur mère crier.
- Mon bébé ! Mon bébé !
- Qu'est-ce qu'il se passe Liam ? Demanda Jade.
- Je ne sais pas mon cœur. Papa, emmène les filles à la cafétéria s'il te plaît. Non ! Pas à la cafétéria ! Emmène-les juste ailleurs.
- Liam... Je veux rester, dit Jade.
- Tu reviendras tout à l'heure ma puce. Va avec papa pour le moment.
- Tu me tiens au courant, dit Dan inquiet en prenant les jumelles dans ses bras.
- Oui. Les filles vous devriez aussi aller avec eux... dit Liam à ses deux autres sœurs.
- Non je reste, dit Adriana.
- Moi aussi, renchérit Camellia.
Liam soupira mais il ne pouvait pas les empêcher de vouloir être présentes. Elles étaient tout autant inquiètes que lui et il devait bien l'avouer, elles étaient suffisamment grandes pour prendre ce genre de décision. Ils attendirent ce qui leur paru des heures, mais qui n'était en réalité qu'une poignée de secondes avant que Dan ne sorte de la salle.
- Dan ? Que se passe-t-il ? Demanda Liam.
Dan était paniqué, mais il arriva à expliquer la situation.
- Le bébé avait le cordon enroulé autour du cou. Il s'est resserré pendant l'accouchement et il ne respirait pas. Je suis désolé, je dois aller voir s'ils l'ont réanimé. Je dois voir s'il va bien.
Ces mots glacèrent le sang des deux filles et de Liam. Le grand frère comprit que sa mère était seule, Dan étant allé aux nouvelles.
- Les filles, vous restez ici je vais aller voir maman.
- Liam s'il te plait... dit Camellia bien moins à l'aise de rester sans son frère.
- Je ne peux pas la laisser seule. Allez rejoindre papa et je vous appelle dès que j'en sais plus d'accord ?
- D'accord, acquiesça-t-elle.
Adriana suivit sa sœur et Liam frappa à la porte de la salle d'accouchement où on l'invita en entrer. Quand il fit son apparition, sa mère fondit en larmes de plus belle. Il se concentra sur son visage alors qu'une sage-femme était en train de faire il ne savait trop quoi entre les jambes de sa mère.
- Dis-moi qu'il va bien Liam. Dis-moi qu'il est sauf, implora Helen à Liam.
- Je ne sais pas maman, je suis désolé...
- Mon bébé !
- Madame calmez-vous s'il vous plaît, il faut que je sorte le placenta. Nous aurons des nouvelles rapidement.
- Ne me demandez pas de me calmer vous alors que je ne sais pas si mon fils est en vie ou non ! Dit Helen pleine de rage.
- Ton fils ? C'est un garçon ? Demanda Liam.
- Aaron... Aaron Liam Miller. C'est un garçon Liam et... et j'ai besoin qu'il aille bien.
Liam prit la main de sa mère dans la sienne et vint coller son front au sien.
- Ça va aller maman. On est fort dans la famille, alors il le sera lui aussi. Ça va aller.
- J'ai peur Liam.
- Je suis là.
- Tu l'es toujours.
- Et je suis sûr qu'Aaron prendra la suite avec brio. Il sera aussi là pour toi comme nous le sommes tous et comme tu l'as toujours été pour nous.
Helen pleura dans les bras de son premier fils ayant peur de perdre le deuxième qu'elle n'avait pas encore eu le temps de connaître. Le bipeur du médecin toujours présent dans la pièce se fit entendre et il prit la parole juste après.
- Madame, le cœur de votre bébé vient de repartir. Cela est encouragent, mais je n'ai pas plus de précision sur son cas. Une sage-femme va arriver d'ici peu pour nous en dire plus.
- Oh merci mon dieu ! Merci !
Liam fut soulagé, mais les paroles du médecin ne le rassuraient pas pleinement. Le cœur de son petit frère battait pour le moment, mais il pourrait y avoir des complications ou des séquelles peut-être. Il continua pourtant de rassurer sa mère en attendant qu'une personne leur en apprenne plus. C'est ce que fit plusieurs minutes après l'annonce du médecin, la sage-femme qu'il avait vu partir avec ce bébé inerte.
- Votre bébé va bien madame. Il a été en arrêt cardiaque plusieurs minutes, mais il respire bien maintenant et répond favorablement à toutes les stimulations que nous lui avons faites. Il sera en couveuse un jour ou deux, mais tout va bien. Votre mari est avec lui en ce moment même.
- Merci infiniment de l'avoir sauvé ! Oh mon dieu j'ai eu si peur !
- Tu vois maman, il a la force de la famille. Je te l'avais dit.
- Qu'est-ce que je ferais sans toi mon bébé ? Lui demanda-t-elle en serrant sa main dans la sienne.
- Je ne suis plus ton bébé maman. Tu en as deux nouveaux que tu vas pouvoir chouchouter maintenant.
- Oui. Deux nouvelles petites merveilles. Est-ce que je peux aller les voir ? Demanda Helen au médecin.
- Nous avons besoin de vous garder encore un peu et après nous vous amènerons auprès d'eux. Jeune homme, je vous remercie d'être venu au côté de votre mère, mais je vais vous demander de nous laisser pour que nous puissions finir correctement ses soins.
- Bien. Je vais aller prévenir les filles que tout va bien. Je te vois tout à l'heure.
- Merci mon chéri. Je t'aime tellement.
- Moi aussi je t'aime maman. Et félicitation. J'ai pu voir Sarah, elle est magnifique.
Liam quitta la chambre et souffla un grand coup une fois la porte refermée. Il avait su être fort pour sa mère, mais il n'en menait pas large intérieurement et voir tout ce sang dans la pièce n'avait en rien aidé. Il partit à la recherche de son père et de ses sœurs et leur annonça la bonne nouvelle. Un garçon nommé Aaron avait repris vie et ne devrait avoir aucun problème. Toute la tribu s'exclama de joie dans ce couloir silencieux et ils reprirent place dans la salle d'attente de la maternité. Liam profita de cette attente pour s'éloigner et appeler Sam.
- Salut mec.
- Liam ? T'es où ? Et pourquoi...
- Je suis grand frère d'une petite Sarah et d'un petit Aaron, Sam.
- Quoi ?!
- Ma mère a accouché. J'ai maintenant cinq sœurs et un frère.
- Oh putain ! Liam c'est génial !
- Oui ...
- Liam ? Liam tu pleures ?
- Pardon...
- Hey ! Qu'est-ce qu'il y a Liam ?
Liam qui s'était écarté du groupe, lâcha toutes les vannes. Il s'accroupit contre un mur, téléphone à l'oreille.
- Ça va Sam. C'est seulement la pression qui redescend. Un des bébés, le garçon, a failli y rester mais apparemment tout va bien maintenant.
- J'arrive.
- C'est bon je te dis.
- Je n'en ai pas l'impression. Je suis juste à côté de toute façon donc dis-moi juste où tu es.
- Près de la salle d'attente de la maternité. Couloir B.
- Ok. Attends-moi là-bas.
- D'accord.
Sam arriva peu de temps après et trouva Liam à l'endroit indiqué, toujours en larmes.
- Viens là ! Lui dit Sam en ouvrant les bras. Tout va bien mec. T'as enfin un frère !
- Oui, je sais.
- Alors pourquoi tu pleures encore ?
- Je te l'ai dit. J'ai eu peur et j'ai dû me contrôler car j'étais avec ma mère en attendant des nouvelles du petit. De la voir comme ça, ça m'a retourné.
- Tu es sûr qu'il n'y a que ça Liam ?
- Oui.
- Et concernant ta mystérieuse disparition d'hier soir ?
- Je suis désolé pour ça et je ne veux pas en parler.
- C'est bien ça le problème, tu ne me caches jamais rien d'habitude.
- Ce n'est rien d'important Sam. Je te le promets.
- Oh si ça doit l'être pour te faire fuir, et Peter m'a dit que vous vous étiez disputés avec Zayn ?
- Je crois que tu avais raison, je vois trop Charlie en lui et cela m'atteins de trop, mentit Liam. Mais je ne veux pas en parler s'il te plaît.
- Ok, je ne t'embête pas plus avec ça pour le moment. Allons fêter les deux nouveaux venus avec le reste de la famille. Emma est avec eux.
- Elle est venue aussi ?
- Oui, nous étions ensemble quand tu m'as appelé, c'est le saint valentin tu sais...
- Vous êtes des amis formidables...
- Je sais, dit Sam plein d'humour ce qui redonna le sourire à Liam.
Ils retrouvèrent Emma, les filles et Dan dans la salle d'attente. Liam avait essuyé ses yeux, mais on pouvait toujours deviner par leur rougeur qu'il avait pleuré. Il prévint qu'il allait appeler Juliette pour lui annoncer la nouvelle, mais Emma lui dit qu'elle était déjà en chemin pour les rejoindre. Effectivement, la jolie brune arriva vingt minutes après avec deux gros nounours dans les bras.
- Ju ! Crièrent les jumelles en courant vers elle.
- Salut mes beautés. Comment vous allez ?
- On est plus les plus petites maintenant tu sais ? Dit Kiara.
- Oui j'ai appris ça.
- C'est pour eux les nounours ? Demanda Jade.
- Et oui. Mais vous pouvez peut-être en prendre soin le temps d'aller leur donner ?
- Oh Oui ! Dirent-elles en cœur.
- Comment vous allez vous ? Demanda ensuite Juliette aux autres, mais surtout à Liam. J'ai cru comprendre que ça n'avait pas été simple ?
- Tout va bien maintenant, dit Liam. Aaron devrait rester quelques jours en couveuse, mais tout ira bien.
- Je suis contente que la fin soit bonne. Et ta maman ?
- Elle a été pas mal bouleversée car nous ne savions pas pendant plusieurs minutes si le bébé était vivant ou non. Nous pourrons la voir plus tard et les bébés aussi. Il n'y a plus qu'à attendre encore.
Ils attendirent donc que Dan revienne pour leur dire que tout allait bien. Ils attendirent pour pouvoir aller voir Sarah dans son petit lit et Aaron dans sa couveuse à travers une vitre. Ils attendirent encore pour voir Helen qui avait été monté dans sa chambre en compagnie de sa fille après être passé par le coin couveuse. Et puis quand il fut l'heure, tout ce petit monde se fit chasser par les infirmières hormis Dan qui dormirait avec sa femme. Liam embrassa tendrement sa mère lui promettant d'être de retour dès le lendemain matin. Il laissa Dan veiller sur elle pour cette nuit, car après tout, c'était son rôle de mari et lui n'était que le fils. C'était aussi le grand frère qui allait devoir ramener ses sœurs chez lui et s'en occuper le temps que Helen sorte de l'hôpital, donc pendant environ trois, quatre jours.
Alors que Dan rentrait chez lui pour des obligations professionnelles, Sam, Emma et Juliette accompagnèrent la famille Payne jusqu'à leur maison et décidèrent de rester pour la soirée. Les jumelles furent envoyées à la douche, les deux plus grandes eurent la tâche de mettre la table pendant que les quatre amis préparaient à manger. Une fois le repas avalé et le film pour enfant fini, les jumelles allèrent au lit et Camellia et Adriana décidèrent de monter dans leurs chambres pour rejoindre ordinateur et téléphone. Les quatre amis restèrent ensemble dans le salon jusqu'au milieu de la nuit. Une fois ses amis remerciés, Liam rejoignit sa chambre d'adolescent. Être à nouveau tout seul lui fit du bien, mais lui donna tout autant le cafard. Ce matin-là, il avait fui pour être seul et l'après-midi il était entouré de bon nombre de personnes. Il n'avait pas eu beaucoup le temps de penser à Zayn avec l'accouchement et tout le reste, mais maintenant le jeune homme envahissait son esprit. Liam avait envie de le frapper à cet instant précis. Toute la colère qu'il avait réussi à canaliser ressortait. Il fouilla dans son tiroir et sortit sur son toit pour fumer un joint et tenter de se clamer, mais ce fut l'inverse qui se passa. Il était dans un tel état qu'il dit des choses qu'il n'aurait probablement pas dites en prenant le temps de la réflexion.
De Liam à Zayn :
Je te conseille de ne pas venir me parler lundi et de rester à ta place d'étudiant dorénavant. Je me suis lourdement trompé sur ton cas et il est regrettable que j'aie perdu mon temps avec toi. Tu oublies le tutoiement et Liam. C'est Mr Payne comme avant. Tu oublies aussi ma famille et Sam t'en fais bien ce que tu veux, mais ne vient pas t'immiscer dans nos soirées.
De Zayn à Liam :
C'est bien ce que je pensais...Moi aussi je me suis trompé sur ton cas. Pardon... Votre cas.
De Liam à Zayn :
De quoi tu parles encore ?
De Zayn à Liam :
Je dis juste que si tu avais voulu, tu aurais pu... Mais tu n'as rien fait alors ne me sort pas tes discours de merde !
De Liam à Zayn :
Wow !!! Très explicite comme message ! Si tu n'as rien à dire, alors tu ferais mieux de te taire !
Et c'est ce que fit Zayn. Il ne répondit plus. Liam était sur son toit, Zayn dans son jardin. Tous les deux étaient éveillés au milieu de la nuit. Tous les deux fumaient pour se calmer. Tous les deux étaient énervés par l'autre. Tous les deux étaient bien stupides, mais personne ne pourrait leur ouvrir les yeux car personne n'était au courant. Alors ils ruminaient dans leur coin en attendant que cela passe tout seul. En attendant le moment où ils ne feraient plus attention à l'autre et qu'ils tourneraient la page sur cet épisode de leurs vies. Tout était parti de rien, d'une petite jalousie. Mais Zayn avait pris bien trop de temps pour analyser les conséquences de sa présence dans la vie de Liam, et Liam n'avait pas réagi comme il l'aurait voulu. Zayn aurait aimé qu'il ne baisse pas aussi vite les bras, qu'il lui prouve qu'il était important pour lui. Liam avait juste été anéanti de voir que Zayn ne partageait pas les mêmes choses que lui. Qu'il considérait leur histoire comme une histoire de baise et que tout ce qu'il y avait autour ne comptait pas. Tous les deux étaient perdus et repoussaient ces émotions pour éviter le plus possible de souffrir. La colère était plus facile à encaisser que la tristesse...
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