Chapitre V
Le lundi matin suivant l'anniversaire de Sam, Zayn ne laissa que très peu de temps à Liam pour s'installer dans sa salle, car il arriva avant l'heure. Liam était encore avec son café en main, ayant à peine posé sa sacoche sur le bureau, que le métis le fit sursauter.
- Bonjour Liam !
- Bordel tu m'as foutue une de ces trouilles !
- Désolé. Vous allez bien ?
- Moi oui, mais mon café moins.
En effet, sous l'effet de la surprise Liam l'avait à moitié renversé sur le sol et sur son bureau.
- Oups.
- Oups, comme tu dis, rit Liam. Bref, qu'est-ce que tu fais là si tôt ?
- Eh bien je viens pour avoir des réponses.
- Si tu me poses les questions c'est mieux...
- Ce que vous m'avez dit samedi soir.
- Ah... Et je t'ai dit que nous verrions lundi, je n'ai pas dit que nous parlerions maintenant.
- Et bien je viens prendre rendez-vous alors, dit Zayn en croisant les bras sur son torse.
- Sérieusement ? Pourquoi tu veux tant avoir ces réponses Zayn ?
- Pour que vous arrêtiez de vous défiler. Cela fait deux semaines que vous m'avez dit qu'on en parlerait et toujours rien.
- Cela ne répond pas vraiment à la question.
- Je fais un peu comme vous alors...
- Ok... Vendredi soir il y a une soirée universitaire, tu y seras ?
- Je ne sais pas, mais pas vendredi. Plutôt samedi. Peter joue un match amical et Will vient avec Sophia. Je vais y aller aussi car je n’ai pas assuré la dernière fois. Vous pourriez venir ?
- Ça peut se faire. À quelle heure est le match exactement ?
- Quatorze heures.
- D'accord. J'arriverai peut-être un peu plus tard car j'ai un repas de famille, mais je serai là.
- Super.
- Il semble que cela t'amuse...
- Un peu oui.
Liam l'interrogea du regard.
- Mais ce n'est pas méchant, ne vous en faites pas, dit Zayn. J'ai juste hâte d'entendre vos pauvres arguments c'est tout.
- Je peux encore revenir sur mon choix, tu sais ?
- Vous l'avez dit et vous paraissez être quelqu'un de parole.
- Malheureusement pour moi.
- Alors on est d'accord, dit Zayn avec un sourire.
Liam savait où ceci allait le mener. Zayn allait lui prouver par a + b qu'il avait tort et il n'allait rien changer pour autant. Mais au moins, il se serait confié pour que Zayn le fasse aussi. Du moins, il l'espérait.
Le vendredi soir, Sam et Liam se rendirent à la soirée universitaire où tous les étudiants étaient présents ainsi que les professeurs et intervenants. Elle avait pour but de détendre tout le monde avant les grosses révisions pour les partiels de décembre, un mois plus tard. La grande salle fut réquisitionnée et chacun joua le jeu de bien s'habiller. Ce n'était pas comme une fête de lycée où l'alcool était interdit, ici, tout le monde pouvait boire ce qu'il souhaitait et un grand buffet était placé dans un coin de la pièce. Le reste de la salle était composé de dizaines de tables rondes et d'une piste de danse avec une scène au fond. Le directeur fit un petit discours sur la nécessité de prendre au sérieux les révisions en s'adressant particulièrement aux premières années, puis déclara le début des festivités ouvertes.
Liam et Sam étaient assis avec d'autres professeurs, comme Mr Gavin et Mme Vattel. Liam n'avait encore pas vu Zayn, mais avait aperçut Peter et Will. Il se douta qu'il était encore en retard, histoire de ne pas faire comme tout le monde. Si toutefois il venait. La discussion à la table des professeurs dériva sur les étudiants et Liam y prêta attention.
- Je crois que celui que je supporte le moins est Simon Hans, dit Mme Vattel. Il paraît tellement mauvais ce garçon. Malik n'est pas mal non plus. Il donne de bons résultats, mais c'est un cancre.
- Je ne suis pas d'accord pour Malik, répondit Mr Gavin. Il est vrai que c'est un peu un perturbateur, mais il n'est pas mauvais dans le fond et dans mon cours il est excellent.
- Il vient toujours drogué et n'écoute rien ! Renchérit Mme Vattel. Il n'apporte rien à mon cours personnellement.
- Et vous vous êtes déjà penché sur ses problèmes ? Demanda un peu froidement Liam.
- Comment ça ?
- C'est un peu vite le juger sans le connaître tout de même.
- Je ne suis pas là pour apprendre à connaître mes élèves Liam. Seulement pour leur enseigner le droit.
- Il est pourtant aussi de notre devoir de leur montrer l'exemple et de les aider s’ils en ont besoin.
- Il n'a jamais demandé d'aide et ne le fera pas.
- Ce n'est pas pour ça qu'il n'en a pas besoin.
- Si vous voulez vous tuer à essayer de sauver tous les jeunes de cette université, bon courage ! Pour ma part, les avoir en cours me suffit amplement et je suis bien contente de rentrer chez moi le soir. Je regrette parfois ce travail. Avoir toutes ces vermines comme Hans et Malik m'épuise.
- Si votre travail ne vous convient pas, alors changez-en !
Liam se leva énervé et rejoignit le côté bar où Sam le retrouva rapidement.
- Ça va ? Demanda le grand blond à son ami.
- Elle m'a gonflé celle-là ! Moi qui la croyais sympa, je me suis bien planté. Qu'elle reste sur son petit canapé confortable à regarder sa télé et qu'elle aille se faire foutre aussi.
- Hey Liam, ne te mets pas dans de tels états. Elle ne le connait pas comme nous on peut le connaître. Lors de ta première journée, toi aussi tu pensais que ce serait un con.
- Ce n'est pas pour autant que je n'ai retenu que ça. Je lui ai laissé une chance comme je le fais à chaque fois.
- Tout le monde n'a pas cette capacité Liam. Et Zayn est un peu spécial dans son genre, tu ne peux pas le nier.
- Comment ça ? Tu vas la défendre ?
- Oh non. Je ne suis d'accord avec aucune de ses paroles. Je voulais simplement dire qu'il est un peu spécial pour nous et qu'on y est forcément plus attaché.
- Je ne le défends pas que pour ses problèmes de drogues Sam. Je l'apprécie vraiment.
- Je sais et c'est de ça dont je te parle. Ce n'est pas un simple étudiant pour toi ce qui amplifie ta réaction. Cependant, ne laisse pas paraître ça aux yeux des autres profs, ce serait mal vu. Moi, ils n’ont rien à me dire, mais à toi...
- Je ne vais pas non plus devenir son meilleur ami ou autre. Je pense aussi ça de Peter et Will, et le roux est aussi mon élève.
- Tu sais que ce n'est pas pareil.
- Non, je ne sais pas.
- Je pense que si tu avais trouvé un autre étudiant drogué un soir, tu ne l'aurais pas ramené chez toi. Tu aurais trouvé une autre solution. Mais quelque chose chez Zayn fait que tu as envie de veiller sur lui.
- Ah bon ? Et quoi ?
- Ça, c'est à toi de le savoir. Moi personnellement je l'aime bien car je trouve qu'il nous ressemble et qu'il a un talent fou. Après, je pense que pour toi c'est différent et tu trouveras en quoi ça l'est. En attendant, essaie de te contenir devant tes collègues et trouve une excuse pour ton emportement face à l'autre bonne femme. Tu ne peux pas te permettre de te les mettre à dos Liam.
- Oui tu as raison, je vais aller m'excuser. Tu me donnes deux minutes, que je me calme un peu avant de revenir ?
- Ouais, je vais préparer le terrain.
- Merci.
Un peu plus loin, Liam vit Peter et William et alla à leur rencontre.
- Bonsoir. Vous allez bien ?
- Oui et vous ? Dirent-ils ensemble.
- Pour être franc je serais mieux chez moi, mais ça va. Zayn n'est pas encore arrivé ?
- Euh... Je ne pense pas qu'il sera là ce soir, répondit Will.
- Pourquoi ?
- Vous parlez de Zayn Malik ? Demanda une fille près d'eux.
- Oui pourquoi ? Demanda Peter.
- Il est dehors.
- Quoi ?!
Liam ne comprit pas la réaction des deux garçons et les suivit de près quand ils partirent presque en courant hors de la salle. Près du parking, sur la pelouse, Zayn se tenait en face d'un homme plus âgé qui décampa à la vue des trois arrivants.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda Peter à Zayn.
- Ce que je veux !
- Pourquoi tu parlais à ce mec encore ?!
- Will ne fait pas chier. Pas ce soir, dit Zayn.
- Qui est-ce ? Demanda Liam à Peter à voix basse.
- Son dealer. Zayn, on va te ramener à la maison ok ? Lui dit-il doucement.
- Non !
Les trois garçons comprirent instantanément que Zayn était déjà défoncé et que cela le rendait irritable.
- S'il te plaît Zayn. Tu sais que ce n'est pas bon ce que tu fais, dit Will.
- T'as vu ? Ils vont encore me faire la morale...
Zayn venait de se tourner et de parler à une personne inexistante aux yeux des autres.
- Merde, ça recommence..., dit Peter.
Les deux amis se tournèrent vers Liam d'un regard suppliant et désolé à la fois. Le châtain décida d'entrer alors en action.
- Zayn ?
- Si je ne réponds pas ils vont peut-être nous laisser tranquille. Viens, on va aller là-bas, dit Zayn toujours dans le vide.
- Zayn qu'est-ce que tu fais ? Tu peux me présenter peut-être ?
Le métis se retourna vers Liam un peu suspicieux, mais étonné. Liam avait compris qu'il fallait jouer à son jeu plutôt qu'aller contre lui.
- Vous présenter ? Le questionna Zayn les sourcils froncés.
- Oui. Tu parles bien à quelqu'un ? Et je ne connais pas cette personne me semble t-il.
Will et Peter hallucinèrent. Qu'est-ce que Liam était en train de faire ?
- Pourquoi vous voulez lui parler ? Demanda Zayn.
- Ce n'est pas forcément que je veux lui parler ou non, mais il est plus poli de faire les présentations.
- T'en pense quoi ? Dit-il à la personne imaginaire. Oui c'est lui. [...] Je pense. [...] Tu es sûr ?
Zayn regarda ses deux amis en réfléchissant puis il reprit la parole.
- Vous, vous ne me croyez pas, alors partez !
- Zayn, on veut juste t'aider à..., commença Peter.
- Partez !
- Ne vous en faites pas, je vais m'en occuper, leur dit Liam tout bas.
- Vous êtes sûr ? Il est difficile à gérer dans cet état, dit Will.
- Ça va aller. Je vous appelle demain.
- Merci Liam. Zayn, si tu as besoin tu nous dis, ok ? Dit Peter.
- Pour que vous me preniez pour un fou ?!
- On ne te prend pas pour un fou enfin !
Pour seule réponse, Zayn leur montra son dos les laissant partir pour disparaître dans la salle de réception. Liam était donc sur cette pelouse humide avec son étudiant au comportement très étrange, mais il n'aurait pas voulu être ailleurs à cet instant. Il avait besoin d'en apprendre plus sur Zayn et ne voulait pas le savoir seul dans son état.
- Nous sommes seuls Zayn. Tu veux bien me parler de ton ami maintenant ?
- Ce n'est pas mon ami.
- Alors qui est-ce ?
- Pourquoi ça vous intéresse de toute façon ?!
- Parce que tu es intéressant et que les personnes qui t'accompagnent le sont sûrement aussi. Regarde, je m’entends bien avec Peter et Will aussi.
- Je ne sais pas...
- Qu'est-ce que tu dirais d'aller chez moi pour qu'on soit plus tranquille ? Il fait un peu froid ici.
- Vous voulez m'enfermez ?!
La paranoïa de Zayn était à un niveau élevé et Liam savait que tout n'allait pas être simple.
- Pas le moins du monde. J'ai une très belle terrasse où l'on pourrait s'installer et je ne fermerais pas l'appartement à clé pour que tu sois serein. Qu'est-ce que tu en penses ?
- Vous venez de dire que vous aviez froid et vous voulez aller dehors ? Vous essayez de me la faire à l'envers ?
- Non, mais chez moi j'ai des couvertures et on peut voir les étoiles de ma terrasse. Le ciel est dégagé ce soir, ce qui est parfait.
- J'aime bien les étoiles.
Zayn changea d'attitude en une fraction de seconde. Il venait de passer d'agressif à doux et Liam sauta sur cette opportunité pour le convaincre.
- Alors on peut se faire une nuit sous les étoiles avec un bon thé. C'est une bonne idée, non ?
- Et votre soirée ?
- Ils m'ont gonflé là-dedans. Je comptais partir.
Ce qui n'était pas réellement un mensonge. Liam n'avait aucun scrupule à abandonner les professeurs qui étaient présents à sa table. Il avait plus important et plus urgent à faire que de parler à une femme qui n'avait rien comprit à la vie.
- Vous avez de quoi fumer chez vous ? Demanda Zayn.
- Je n'ai plus rien, mais on n’a pas besoin de ça ce soir.
- Moi si.
- On trouvera autre chose pour t'occuper l'esprit.
- Quoi ?
- Je ne sais pas trop, on verra sur place.
- Non. Je veux savoir maintenant.
- Eh bien, je pourrais te donner enfin les réponses que tu attends par exemple.
- Vraiment ?
- Oui. Si tu me suis, on se calera sur la terrasse et je répondrais à ce que tu souhaites.
- Promettez-le.
- Je te le promets Zayn.
- Vous répondrez à toutes mes questions ?
- Oui.
- Sans mentir comme les autres ?
- Juré.
- Est-ce que tu crois qu'il ment ? Zayn s'adressa à cette personne imaginaire et Liam croisa les doigts. [...] Elle a confiance en vous. Je suis d'accord.
Elle ? Donc ce n'était pas "un ami" mais "une" vraisemblablement.
- Merci Zayn.
Le métis suivit Liam jusqu'à sa voiture sans être pour autant en totale confiance. Une fois qu'ils furent à la lumière de l'habitacle, Liam eut mal de voir comme les pupilles de Zayn étaient dilatées et comme son teint habituellement mat était terne. Ses joues étaient aussi anormalement creuses, ce qui déclencha des frissons au plus âgé. Sur le chemin, Liam n'arrêta pas de discuter pour ne pas perdre Zayn.
- Mallow sera content de te revoir. Il t'aime bien, dit-il
- Pourquoi dites-vous ça ?
- Parce que c'est vrai. D'habitude il fuit les gens, mais il a dormi avec toi la dernière fois, ce qui est assez exceptionnel.
- Vous dites ça pour me faire plaisir parce que vous ne voulez pas que je parte.
- Tu demanderas à Sam, il dit toujours que c'est la première fois qu'il voit un chat qui n'aime pas les caresses et qui ne ronronne jamais.
- Ce n'est pas vrai. Il aime bien.
- C'est ce que je dis. Avec toi il se laisse caresser.
- Avec vous non ?
- Si, mais pas avec les autres. Il est du genre solitaire.
- Alors je l'aime bien aussi. Zayn se tourna vers les sièges arrière. Il s'appelle Mallow, comme un chamallow. C'est rigolo. Tu vas bien l'aimer toi aussi et je suis sûr qu'il ne va pas te lâcher. Il est un peu comme Spike, c'est un genre de siamois.
Arrivé à l'appartement, Liam alla directement dans la cuisine pour préparer deux tasses de thé chaud. Ceci avait pour but d'atténuer un peu les effets de la drogue. Il en profita aussi pour envoyer un message à Sam qui devait s'inquiéter de son non retour en lui expliquant rapidement la situation. Il observa Zayn qui trouva rapidement le chat. On pourrait presque croire qu'il était normal, si on ne le connaissait pas et s'il n'était pas en train de parler tout seul.
- Tu viens Zayn ? Dit Liam en emmenant les tasses à l'extérieur. Je veux bien que tu prennes la couette qui est sur mon lit s'il te plaît.
Zayn prit la couette et vint sur la terrasse. Liam avait posé les deux tasses sur une petite table et sortit d'un abri un matelas en mousse. Une fois qu'il l'eut installé au sol, les deux jeunes hommes s'assirent dessus et mirent la couette sur leurs jambes.
- Ton amie n'a pas froid ? Demanda Liam qui continuait son stratagème.
- Non. Plus maintenant...
- Est-ce que tu veux bien m'en dire un peu plus sur elle ?
- ... Elle a les cheveux bruns, de jolis yeux noisette et un très beau sourire.
- Elle a l'air jolie. C'est qui pour toi ?
- On arrête les questions ici.
- D'accord.
- Juste "d'accord" ?
- Si tu ne veux pas en parler, je le respecte.
Zayn fut étonné, mais satisfait.
- Je ne suis pas là pour te tirer les vers du nez Zayn.
- Alors pourquoi êtes-vous là ? Pourquoi je suis chez vous ?
- Parce que je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu restes seul ce soir.
- Je ne suis pas seul.
- Tu as conscience que je ne vois pas ton amie, Zayn ?
- Je le sais ça.
- Bien. Je ne dis pas que tu es fou, mais seulement que physiquement tu es seul.
- Ça n'a pas l'air de vous faire peur. D'habitude les gens sont effrayés.
- Comment t'expliquer ça ? Le LSD, on le sait, provoque des hallucinations. Je pense que cette hallucination que tu as, c'est ton inconscient qui la fait venir à toi. Comme si tu en avais besoin peut-être. Alors non, je ne te prends pas pour un fou parce que, d'une, tu es sous drogue et de deux, tu es calme.
- Comment vous savez que c'est mon inconscient qui la provoque ?
- Car elle ne t'effraie pas.
- Bien sûr que non, elle ne le fera jamais.
Zayn posa sa tasse au sol et s'allongea sur le matelas. Il parut triste soudainement.
- Est-ce que ça va Zayn ?
- Je ne veux plus parler.
- D'accord.
- Vous connaissez les constellations ?
- Certaines.
- Montrez-moi.
Liam posa aussi sa tasse et se mit aux côtés de Zayn. Il ne chercha pas plus à le faire parler. Être brutal avec lui ne servirait à rien, il fallait que Zayn se confie de lui-même. Liam tendit le bras en l'air et commença à faire découvrir le ciel au métis pendant un long moment. La tête de Zayn tournait, mais il se concentra un minimum pour écouter les explications de Liam. Ils finirent par s'endormir sous l'épaisse couette à la belle étoile. Au milieu de la nuit, Liam se réveilla frigorifié. Ils étaient presque au mois de novembre et la température était plus que basse.
- Zayn ? Zayn réveilles-toi.
- Hum ?
- Il fait trop froid, il faut rentrer.
- D'accord, dit-il ensommeillé.
Ils se levèrent doucement pour rejoindre la chaleur de l'appartement. Liam accompagna Zayn au canapé en lui amenant une couverture.
- Je peux vous prendre un verre d'eau ? Demanda Zayn une fois assis.
- Je te l'apporte.
Liam revint de la cuisine et lui tendit le verre, mais Zayn ne le tint pas correctement et il se renversa entièrement sur le sofa.
- Merde ! Désolé Zayn.
- Ce n'est pas vous, c'est de ma faute. Excusez-moi.
- Ce n'est rien, mais maintenant le canapé est trempé et tu ne vas pas dormir sur quelque chose de mouillé. Je veux bien partager mon lit pour cette nuit, finit par dire Liam après un moment de réflexion.
- Je ne vais pas vous embêter. Je vais rentrer chez moi.
- Si tu crois que je vais te laisser partir en pleine nuit encore drogué, alors tu ne me connais pas ! Allez, viens. Je vais te donner des habits pour que tu sois au sec. Change-toi dans la salle de bain.
Quand Zayn entra dans la salle de bain, il regarda la baignoire et tous les souvenirs de la dernière fois lui revinrent. Ceux où il était trop mal pour pouvoir faire le moindre mouvement et que Liam s'était occupé de lui. Le bain chaud qu'il lui avait donné, comme on le ferait avec un enfant. Il se vit dans cette même pièce avec des sensations similaires. La drogue n'avait pas encore eu le temps de redescendre et son hallucination était toujours là à lui parler.
- Oui, il est gentil. Bien plus qu'il ne le devrait..., répondit Zayn à quelques paroles silencieuses.
- Zayn ça va ? Demanda Liam à travers la porte l'ayant entendu parler.
- Oui. J'arrive dans une minute.
Zayn se passa un coup d'eau sur le visage et retrouva Liam qui s'était changé dans la chambre. Il prit place dans le lit pendant que le châtain éteignait les lampes et sentit le matelas s'enfoncer quand son professeur s'allongea.
- Est-ce que vous l'avez déjà vécu ? Demanda Zayn dans le noir.
- Quoi donc ?
- Voir une personne qui n'existe pas.
- Non. Est-ce que c'est pour ça que tu prends de la drogue ? Pour la voir ?
- En partie.
- Donc c'est quelqu'un que tu connaissais, mais qui n'est plus là. Je me trompe ?
- Je n'ai pas envie d'en parler.
- Pardon.
- À moi de vous poser des questions.
Liam s'attendait à ce qu'il le questionne sur sa difficulté à révéler sa sexualité à sa famille, mais il n'en fut rien.
- Vous êtes venu voir qui l'autre jour ?
Le châtain comprit bien de quel moment Zayn parlait.
- Un ami. Et toi, que faisais-tu assis dans un cimetière avec le gardien ?
- C'est un ami. Je venais lui rendre visite.
- Je sais que tu me mens Zayn...
- Oui, mais vous n'avez pas besoin d'en savoir plus.
- Pourquoi est-ce que tu ne veux pas en parler ? Ça te ferait du bien.
- Ce serait vous donner une de mes faiblesses et les gens se servent des faiblesses des autres pour les atteindre.
- Je ne veux pas t'atteindre pour te faire du mal.
- Qui me dit que c'est vrai ?
- Pourquoi est-ce que je te confierais des choses importantes sur moi si c'était le cas ?
- Je ne sais pas.
- Tu n'as pas besoin de te montrer fort ou de te cacher à longueur de temps. À terme, cela est douloureux et se confier libère d'un certain poids.
- Est-ce que vous le faites vous ?
- Je ne sais pas. Avec Sam oui. Et avec toi ce soir.
- Votre ami est mort d'une overdose ?
- Oui. Comment l'as-tu deviné ?
- Sam m'a dit que la drogue était un sujet sensible pour vous. J'ai supposé que vous aviez vous-même été dépendant ou quelqu'un de votre entourage. Je ne pensais pas ceci dit, que c'était allé jusqu'à tuer l'un de vos amis. Vous en étiez proche ?
- Très. C'était un ami commun avec Sam. Nous étions tout le temps tous les trois.
- Il avait des problèmes ?
- Certains.
- C'est pour ça que vous vous inquiétez pour moi ? Parce que vous avez peur pour la drogue ?
- Oui.
- Des gens meurent tous les jours Liam, ce n'était pas de votre faute. Si ?
- Je n'ai pas su le sauver. Donc, oui, c'était un peu de ma faute.
- Vous en voulez à Sam aussi ?
- Bien sûr que non !
- Alors pourquoi vous en vouloir à vous ?
- C'est comme ça.
- Quels étaient ses problèmes ?
- C'est un peu personnel Zayn.
- Vous aviez dit que vous répondriez à toutes mes questions.
- C'est vrai... Liam souffla un coup avant de commencer son récit sur la vie de son ami. Charlie était toujours dans l'extrême de tout. Il nous devançait toujours. Quand nous avons commencé à boire, lui avait commencé à fumer. Et quand nous avons commencé à fumer, lui s'est mit à la drogue. Au début ce n'était que de temps en temps, ça ne nous inquiétait pas plus que ça. Sauf qu'au cours d'une année, il a dû changer d'établissement après un déménagement pour être plus proche de son domicile. Nous avons su qu'il se faisait persécuter par des homophobes. Il avait fait son coming-out là-bas et ça avait été mal vu. C'était un lycée très fermé où il ne connaissait personne. Il nous disait qu'il s'en fichait, qu'il était comme ça et que si ça ne plaisait pas, alors tant pis. Nous avons fini par nous rendre compte qu'il commençait à abuser des cachets et de la poudre. C'est à ce moment qu'on a tenté d'intervenir, en vain. Chaque fois que nous en parlions, il détournait la conversation et nous disait que nous nous inquiétions pour rien. Il a fallu un cachet de trop pour que ses parents le retrouve mort dans le garage. Après examens, il s'est avéré qu'il avait mélangé de la cocaïne avec du LSD en grande dose lors d'une soirée près de chez lui. Ses parents s'en sont beaucoup voulu car ils n'ont, eux non plus, pas accepté l'homosexualité de leur fils. Ils ont eu une réaction violente et c'est ce qui a le plus fait de mal à Charlie.
- C'était un suicide ?
- Je ne crois pas. Du moins je ne l'espère pas et les secours ont conclu à un accident. Je ne pense pas qu'il était autant en détresse, mais plus qu'il n'avait pas pris conscience du danger qui était là. Il nous disait qu'il voulait juste s'amuser, se détendre un peu. Toutes les fois où il était trop défoncé, nous avons veillé sur lui pour ne pas qu'il se retrouve dans une situation non voulue, mais la plupart du temps il se cachait. Ce n'était pas toujours simple et je me faisais beaucoup de soucis. Ses parents étaient au courant, mais ils étaient dépassés. Il lui arrivait de ne plus être lui-même tellement il était défoncé. Le harcèlement qu'il a vécu et la réaction de ses parents, l'ont très certainement conduit à prendre plus de drogues. Je reste persuadé de ça, mais pas qu'il ait voulu sa mort. C'était une sorte d'échappatoire pour lui. Une façon d'être un peu libéré, cependant il aimait trop la vie pour la quitter.
- Vous en étiez amoureux ?
- Non. Nous étions comme des frères tous les trois. Et à cette période, je n'étais moi même pas sûr de ma sexualité. Je ne sortais qu'avec des filles et n'avait pas encore eu d'expérience avec un garçon.
- Vous aviez quel âge quand c'est arrivé ?
- Nous avions dix sept ans.
- Je suis désolé pour vous Liam.
- Tu n'as pas à l'être. Par contre, j'aimerais que tu prennes conscience au travers de cette histoire que ce que tu fais est dangereux. Tu ne peux pas contrôler les effets. Aujourd'hui tu es plutôt bien si on peut dire, mais tu pourrais tomber sur un mauvais truc demain. Ou en prendre plus qu'il n'en faut. Tu ne peux pas prendre de tels risques.
- Vous n'avez pas besoin de me faire la morale comme les autres Liam. Je n'en ai pas envie et cela ne servira à rien. Peter et Will ont tentés en vain donc n'essayez pas. Je fais ce que je veux. Je suis sincèrement désolé pour votre ami, mais je ne suis pas lui.
- Alors pense au mal que tu pourrais faire à Peter et Will si tu devais disparaître. Je crois que tu connais déjà cette sensation...
- Taisez-vous ! Je vous interdis de parler de ça. De ce que vous pensez que j'ai vécu. Fermez là !
- Je ne voulais pas t'énerver Zayn. Et je ne prétends pas savoir ce qu'il t’est arrivé, mais je sais moi-même ce que ça fait de perdre un ami et tu ne veux pas que Will et Peter ressentent ça, crois-moi.
- Je n'ai pas dit que je le voulais !
- Alors pourquoi en prendre les risques ?
- Je ne vais pas faire une overdose parce que je prends quelques cartons de temps en temps. Faut arrêter de voir toujours le mal.
- Je ne te ferai pas changer d'avis ce soir apparemment...
- Ni demain !
- Je n'ai pas envie de me disputer avec toi Zayn.
- Alors arrêtez de faire ce que vous faites.
- J'arrête.
Les deux jeunes hommes se turent un moment.
- Ecoutez, dit Zayn. Je n'ai pas non plus envie de me disputer avec vous alors que je suis actuellement dans votre lit car vous n'avez pas voulu me laisser seul, comme vous dites. Seulement, n'essayez pas de me convaincre d'arrêter de prendre de la drogue ou que la vie est magnifique. Ok ?
- Pour ce soir je ne le ferai plus, mais je ne peux pas te promettre que ce sera toujours le cas.
- Pourquoi est-ce que vous voulez à tout prix vous en mêler ?
- Parce que la vie vaut la peine d'être vécue et que tu as ce droit comme tout le monde.
- La mort de votre ami ne vous a-t-elle pas détruit ? Comment pouvez-vous être aussi joyeux si vous l'aimiez tant ?
- Elle l'a fait en partie. Ce n'est pas que j'oublie ou que je ne suis pas triste, mais j'ai des gens autour de moi qui m'ont aidé et il se passe tous les jours de merveilleux moments.
- Vous aidez aussi les autres.
- Ce n'est pas grand chose Zayn.
- Je ne parlais pas de moi, mais ça compte aussi.
- De qui alors ?
- Juliette.
- Explique-toi.
- On a un peu parlé au bowling et elle m'a dit que vous étiez important et que vous aviez fait des choses importantes pour elle.
- Juliette a beaucoup souffert. Probablement plus que Sam et moi.
- Elle connaissait aussi Charlie ?
- C'est sa petite sœur...
- ...
Il se passa une bonne minute avant que Liam ne reprenne la parole déstabilisé par ce silence pesant. Il venait enfin de comprendre.
- Zayn, cette fille que tu vois est ta sœur, n'est-ce pas ?
- J'aimerais dormir maintenant. S'il vous plaît.
- Je comprends. Quand tu seras prêt à en parler, n'hésite pas, je serai là.
Liam se leva du lit ce qui fit paniquer Zayn.
- Que faites-vous ?! Demanda-t-il vivement.
- Je vais fumer une clope.
- Vous n'allez pas appeler quelqu'un, hein ?!
- Qui donc et pourquoi ?
- Je ne sais pas.
- Je vais juste fumer Zayn. Calme-toi.
- ...
- Il faut que tu dormes maintenant. Je te déposerai un verre sur la table de chevet à mon retour si jamais tu as soif dans la nuit. Ok ?
- D'accord. Merci.
- Bonne nuit Zayn.
- À tout de suite, lui répondit Zayn qui comptait bien l'attendre pour s'endormir.
Liam se sourit à lui même, car vu l'état du métis, il ne lui donnait pas deux minutes avant de tomber dans les bras de Morphée. Il sortit sur sa terrasse et alluma son cylindre de tabac. Alors Zayn avait lui aussi perdu sa sœur, comme Juliette avait perdu son frère. Il ne savait pas encore dans quelles circonstances, mais il l'apprendrait un jour. Il envisagea de demander à Peter, mais ce serait trahir la confiance de Zayn donc il balaya cette idée de son esprit. Lui même n'imaginait pas une seconde pouvoir perdre l'une de ses sœurs. Il serait certainement dans le même état que Zayn si cela devait arriver. À repousser tout le monde et à s'enfermer sur lui même. En fait, il n'aurait plus goût à rien. Perdre Charlie avait déjà été tellement douloureux, mais perdre l'une de ses sœurs ? Non. Ce n'était pas possible. Elles étaient toute sa vie. Il les avait en partie élevées quand sa mère avait quitté leur père. Il était le seul homme de la maison et avait fait office de figure paternelle pour les quatre petites filles. Son père avait toujours été présent, mais deux week-ends par mois ce n'est pas beaucoup et au quotidien les enfants ont besoin de plus. Helen avait finalement rencontré Dan cinq ans plus tôt, ce qui avait remis un équilibre alors que Liam était à la fac.
À son retour dans la chambre, il trouva Zayn endormit comme il l'avait prédit. Il prit place dans le lit et espéra secrètement avoir suffisamment de pouvoir pour lui enlever un peu de ce poids que le jeune homme traînait, comme un boulet accroché à sa cheville.
- Bonjour.
- Bonjour Zayn. Tu as bien dormi ?
Zayn venait de se réveiller seul dans le lit. Il trouva Liam assis à la table du salon en train de corriger des copies.
- Oui. Merci pour cette nuit...
- Pas besoin de me remercier. Tu veux un café ?
- Je veux bien. J'ai mal au crâne.
- Je te rajoute une aspirine à côté alors, lui dit Liam partant dans la cuisine qui était ouverte sur le salon.
Zayn prit une chaise et s'assit en face de la place de Liam.
- Merci, dit Zayn après que Liam lui ai déposé tasse et cachet devant lui.
- Tu pourras prendre une douche après si tu veux et je t'amènerai au match.
- Déjà ? Quelle heure est-il ?
- Il est un peu plus de treize heures.
- Quoi ?! Vous auriez dû me réveiller.
- Ce n'est pas grave. Tu avais visiblement besoin de dormir. Je t'ai gardé une assiette de côté aussi, si tu veux manger avant de partir.
- Mais vous n'aviez pas un repas de famille ce midi ?!
- Si, mais j'ai appelé pour annuler.
- Vous n'auriez pas dû !
- Je t'ai dit que ce n'était rien. J'irai ce soir pour me rattraper donc tout va bien.
- C'est de ma faute...
- Bon Zayn, je fais mes propres choix et si j'avais voulu t'éjecter du lit ce matin, je l'aurais fait. Donc on arrête cette discussion inutile et tu bois ton café tranquillement.
Liam se remit à ses copies laissant Zayn perdre son regard sur lui quelques instants.
- Vous vous êtes levé tôt ? Lui demanda Zayn.
- Vers sept heures, dit-il sans lever les yeux.
- Vous n'avez pas beaucoup dormi... C'est de ma faute ?
- Non, pas du tout. Je n'arrivais plus à dormir.
Mensonge. Liam n'avait presque pas dormi pour dire vrai. Zayn avait fait des cauchemars une bonne partie de la nuit, mais il n'avait pas voulu le réveiller. Il s'était seulement assuré de le calmer quand il était trop agité en lui parlant tout bas. Zayn n'en avait bien entendu aucun souvenir. Il n'avait pas non plus le souvenir d'avoir rêvé de sa sœur et d'avoir prononcé son nom au milieu de la nuit, le donnant à Liam. Talya.
- Je vais aller prendre ma douche, dit Zayn.
- Tu ne veux pas manger ?
- Peut-être après, mais pour le moment je n'ai pas faim.
- D'accord. Sers-toi de ce dont tu as besoin dans la salle de bain. Les serviettes sont dans le placard de gauche.
- Merci.
Liam finit sa dernière copie, les rangea dans sa mallette, puis il alluma la chaîne sportive. Il partit dans de multiples réflexions sur la nuit qui venait de se passer, jusqu'à ce que Zayn le sorte de sa rêverie.
- Liam ? Est-ce que je peux vous emprunter un boxer s'il vous plaît ?
La vision qu'eut Liam lui fit monter le rouge aux joues immédiatement. Zayn se tenait plus loin devant lui, vêtu d'une simple serviette. Certes, il avait vu Zayn nu la dernière fois, mais ça n'avait rien à voir. Il n'était pas debout dans le salon, avec de l'eau tombant de ses cheveux pour ruisseler sur son torse tatoué. Il n'était pas aussi imposant et beau. Non. Il avait un corps à l'apparence malade, tremblant et recroquevillé, et l'urgence de la situation n'avait pas fait se poser de question à Liam sur le fait de savoir s'il était magnifique ou non. Il baissa alors le visage prétextant chercher quelque chose dans sa mallette qui était toujours à ses pieds, avant de lui répondre le plus naturellement qu'il le put.
- Oui, regarde dans le tiroir du haut de ma commode. Et au passage, évite tout même de te trimbaler comme ça devant moi. Je reste ton professeur et je ne suis pas sûr que ce soit très bien vu que mon étudiant soit presque nu chez moi. C'est un peu délicat comme situation.
- Ça a effectivement l'air de vous perturber... Pourtant, vous m'avez déjà vu avec bien moins qu'une serviette autour de la taille et j'ai dormi dans votre lit cette nuit Liam.
- Ce n'est pas pareil.
- Je dirais que c'est pire en fait.
- Est-ce que tu pourrais aller t'habiller Zayn s'il te plaît ?
- Pourquoi cette situation vous dérange autant alors que ce n'était pas le cas l'autre fois ? Demanda Zayn en se rapprochant dangereusement de Liam.
- Tu étais défoncé et donc non conscient de ce qu'il se passait.
- Vous essayez de me dire que vous en avez profité pour me mater alors que là je peux vous griller ? Dit Zayn qui s'amusa à déstabiliser Liam.
- Pas du tout ! Lui répondit Liam en levant enfin les yeux vers Zayn qui était à quelques centimètres de lui. Il aurait presque put coller sa tête contre son entre jambe, ce qui le fit réagir et se lever. Je veux dire que je n'avais pas vraiment le choix face à la situation. Là j'ai le choix de te dire d'aller t'habiller. Maintenant.
- Vous me faites rire quand vous essayez d'être autoritaire.
- Quand j'essaye ?
- Vous êtes carrément gêné ce qui vous enlève toute crédibilité. Mon corps vous plaît peut-être ?
- Quoi ?! Non !
- Alors vous me trouvez moche ?
Zayn joua si bien la comédie du garçon atteint, que Liam tomba dans le piège et ne vit pas qu'il se jouait de lui.
- Non ce n'est pas ça ! Ton corps et très beau, mais... je ne suis pas attiré par toi. C'est tout.
- Ah ah ! Liam je vous fais marcher. Et je trouve suspicieux que vous partiez au quart de tour comme ça, mais j'apprécie. Merci.
- Je ne pars pas au quart de tour ! Maintenant je ne réponds plus tant que tu n'es pas vêtu décemment.
- Très bien, j'y vais. Mais sachez que vous pouvez tester la marchandise quand vous voulez, dit Zayn en partant vers la chambre et en roulant des hanches.
- Zayn !
- Toujours pas crédible ! Lui lança-t-il de la chambre.
Zayn était en train de lui faire du rentre dedans, encore une fois... Il ressortit deux minutes plus tard, correctement vêtu cette fois-ci et Liam lui demanda s'il voulait manger avant de partir. Zayn refusa sourire en coin. Il vit bien que Liam faisait comme s'il ne s'était rien passé, mais il n'était toujours pas remis de l'audace de son étudiant. Ils partirent donc et dans la rue, Liam donna les clés de sa voiture à Zayn en lui disant de monter car il avait oublié son portable. Sauf qu'il ne monta pas de suite en entendant la réplique d'un homme qui les regarda de bas en haut.
- Bande de pédales...
Il l'avait dit suffisamment fort pour être entendu des deux et Zayn n'eut pas le temps de réagir que l'homme fut plaqué contre le mur par Liam.
- Dis-le encore une fois et tu te prends mon poing dans la gueule ! Compris le chauve ?!
- Oh calme-toi mec ! Dit l'homme en levant les mains, prenant la menace au sérieux car elle l'était bien.
- Dégage !
Liam le jeta presque au sol et l'homme perdit son équilibre sans tomber pour autant.
- Espèce de pédé ! Rajouta-t-il une fois suffisamment éloigné.
Liam amorça un mouvement pour le rattraper, mais une main sur son épaule le retint.
- Vous me referiez votre petite morale sur ma bagarre avec Hans ?
- Ouais j'avoue... Je ne suis pas vraiment un exemple à suivre...
- Exemple ou pas, je vois surtout que vous parlez pour les autres sans l'appliquer à vous même.
- Je ne supporte pas ce genre de réflexions gratuites !
- J'avais compris et je me doute du pourquoi.
Zayn pensa à juste titre, que ce qu'avait connu Charlie avait eu une répercussion sur Liam.
- Bref. Je vais chercher mon portable.
- Profitez-en pour boire un verre. Autant tout à l'heure vous étiez rouge d'embarras, que maintenant c'est de colère. Il faut vous détendre un peu, vous êtes à cran. J'aurais bien une autre proposition pour ça, mais je vais me faire engueuler...
- Oh oui tu vas te faire engueuler ! Je ne veux même pas savoir à quoi tu penses.
- Vous êtes sûr ?
- Zayn, si tu continues tu y va tout seul à ton match !
- Ok. Je me tais. Plus aucun sous-entendu ne sortira de ma bouche...
- Bien, conclut Liam.
Ils partirent ainsi au match. Zayn joueur, et Liam méfiant. C'était un nouvel aspect de leur relation qui venait de faire surface, et qui ne faisait que débuter...
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