Chapitre 40

Hello ! Petit avertissement pour ce chapitre et le suivant où il y aura beaucoup de love ahah j'espère qu'ils ne vous paraîtront pas trop à l'eau de rose, pas trop dégoulinant de bons sentiments, et qu'ils vont plairont !

Bonne lecture ♥

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Les jours avaient passés à une allure folle, alternant travail à la librairie et tours de garde nocturnes. Les semaines s'étaient succédé jusque septembre sans que Sirius n'évoque plus l'idée de se marier. J'étais convaincue qu'il m'avait demandé de l'épouser sur un simple coup de tête. Et qu'il avait repris ses esprits entre temps. J'aurai dû me sentir soulagée de ne pas être tombée dans le panneau.

Et pourtant, je ne pouvais me débarrasser de la sensation qu'un voile s'était immiscé entre nous. Quelque chose de ténu, presque invisible, mais bien présent. Une vive inquiétude s'était emparée de moi. Avais-je vraiment tout gâché, une fois de plus ? Et s'il avait réellement envisagé de m'épouser ? Et que je lui avais ri au nez ?

Et dire que les Serdaigle avaient la réputation d'être intelligent...


Je remontais les ruelles de Godric's Hollow en direction de la maison des Potter. James et Sirius étaient en mission pendant quelques jours en Irlande du Nord, où la tension qui régnait dans le monde des moldus se voyait encore décuplée par la guerre des sorciers. Ma meilleure amie venait m'ouvrir et découvrait ma mine déconfite.

    – J'ai merdé, Lily, annonçais-je en guise de préambule.

Je ne lui laissais pas le temps de réagir avant de lui faire une bise. Elle m'entraînait dans le living room, où Bathilda était assise dans le divan, un Harry babillant dans les bras. J'étais contente qu'elle soit également là.

    – Ma petite Ayden ! s'exclamait-elle, ravie, en me voyant entrer.

    – Je voulais justement venir te voir après, disais-je avec un sourire en la saluant, avant d'embrasser le front délicat du bébé.

Harry gigotait de plus belle dans ses couvertures et cette vision douce et innocente me rassérénait. Ma grand-tante le glissait avec précaution dans mes bras. Pendant quelques instants, je ne faisais rien d'autre que le laisser s'emparer de mon index et le regarder gazouiller. Lily avait fait apparaître une tasse de thé supplémentaire.

    – Qu'est-ce qu'il se passe, Ayden ?

Je lâchais un soupir. J'avais envie de lui répondre que je venais encore une fois de prouver que j'étais la pire des idiotes.

    – Sirius m'a demandé de l'épouser...

Les réactions furent immédiates. Elles poussaient toutes deux une exclamation enthousiaste, les mains sur la bouche pour l'une, sur les joues pour l'autre, béates. Elles faisaient sursauter Harry et déclenchaient ses pleurs. Je le berçais doucement pour le calmer.

    – ...mais j'ai cru qu'il me faisait marcher, alors j'ai... joué le jeu, marmonnais-je d'une voix sombre.

Elles déchantaient immédiatement. Les secondes s'égrenaient dans le silence, à peine troublé par le cliquetis de l'horloge dans la cuisine. Je n'osais pas relever la tête, mais je devinais qu'elles échangeaient des regards. Je contemplais plutôt les grands yeux verts de Harry, en tout point identiques à ceux de Lily, et lui souriais tendrement.

    – Mais... commençait ma meilleure amie, avant de se racler la gorge et de reprendre, prudente. Tu... est-ce que tu veux te marier avec lui ?

Lorsqu'il avait lancé le sujet, j'étais trop occupée à me convaincre qu'il plaisantait. J'avais eu trop peur d'y croire pour de bon. Il avait eu ce sourire en coin, cette moue séductrice, ces yeux brillants d'espièglerie. Je n'avais pas voulu me faire d'illusions, à la fois empoisonnée malgré moi par l'attitude désinvolte qu'il arborait avec les filles qui lui tournaient autour à Poudlard et convaincue qu'il n'avait pas envie d'adhérer au schéma familial dit traditionnel. Mais pire que tout, c'était mon angoisse viscérale d'être abandonnée qui m'avait happé. Ne pas avoir connu ma mère, la méfiance que me valait mon nom, Benjamin qui m'avait quitté à cause de ce même nom, Regulus qui m'avait tourné le dos... tous ces évènements m'avaient porté à croire que personne ne pouvait s'attacher profondément à moi. Puis il y avait eu cette expression sur son visage, dans le miroir de la salle de bains. Le sentiment tenace qu'une infime mais insidieuse distance nous séparait ces derniers temps. Mon malaise n'avait eu de cesse de grandir tandis que je comprenais mon erreur.

Je l'avais blessé. Encore. Alors que j'étais la mieux placée pour savoir qu'il avait changé depuis nos études, alors qu'il ne cessait de me prouver son amour. Je me maudissais d'avoir fait une chose pareille.

    – Oui.

Je l'affirmais sans hésitation, sans l'ombre d'un doute. Oui, je voulais épouser Sirius. Je voulais m'unir de toutes les façons possibles avec lui, j'avais l'intime conviction que c'était avec lui que je voulais construire ma vie. Je l'aimais, plus que je ne pourrais jamais l'expliquer. Comment avais-je pu être assez stupide pour croire qu'il me charriait ?

    – Et j'ai tout gâché.

Je baissais à nouveau les yeux vers Harry. Il sombrait à présent doucement dans le sommeil. Les doigts repliés, j'effleurais sa joue.

    – On va arranger le coup, m'assurait fermement Lily.



Je triturais tour à tour la pierre de mon pendentif et la fermeture éclair du Perfecto en cuir que j'avais enfilé, entre deux pincements pour décoller le jean qui enserrait mes cuisses.

    – C'est vraiment nécessaire ? avais-je grimacé devant la glace.

    – Tu crois qu'il fait de la moto en robe de sorcier ? avait riposté Lily, un sourcil haussé.

J'avais râlé encore un peu, pour la forme, parce que j'avais conscience qu'elle savait mieux que moi ce que portaient les moldus. Et je devais admettre qu'il allait adorer cette tenue.

J'étais excessivement nerveuse. Je ne tenais pas en place, ne cessant de m'appuyer contre l'engin sur lequel j'avais juré de ne plus monter avant de bondir pour faire les cent pas. Une demi-fesse à nouveau posée sur le siège de la moto, je me forçais à prendre une profonde inspiration, passant une main dans mes boucles, les yeux fermés.

    – C'est pas encore mon anniversaire, pourtant.

Je rouvrais les paupières, tressaillant délicieusement au son de cette voix. Sirius se tenait devant moi, le bout de parchemin que j'avais laissé à son intention à la main. Je sentais mon sang bouillonner dans mes veines lorsqu'il m'examinait de la tête aux pieds, une lueur incandescente dans les yeux et un sourire aux lèvres.

    – Une petite virée, ça te dit ?

    – Tu sais comment parler aux hommes...

Il attrapait mes hanches et m'attirait à lui pour m'embrasser. Nous ne nous étions pas vus depuis trop longtemps à mon goût.

    – Quelle est notre destination ?

    – Oxford, bien sûr.


Je m'en sortais mieux que la première fois. Je l'entendais ricaner une fois ou deux quand un gémissement m'échappait au détour d'un virage serré ou d'une accélération inattendue, mais dans l'ensemble, j'étais plutôt fière de moi. Son blouson s'en tirait quasiment indemne. Peut-être même que j'allais finir par apprécier ce moyen de locomotion. Au moins avait-il le mérite de reposer sur la terre ferme.

Toute l'après-midi, après l'habituel arrêt à The Old Bookbinders, nous flânions dans les rues d'Oxford, comme nous l'avions fait il y avait un peu plus d'un an. Nous dégustions une pâtisserie au marché couvert historique, nous nous baladions le long de la Tamise, nous passions sous le Pont des Soupirs qui reliait deux bâtiments du Hertford College. Nous faisions également un arrêt chez un disquaire. Depuis la découverte de ce chanteur qui nous avait envoûté, nous nous étions tous les deux pris de passion pour les artistes moldus, comme en attestait le nouveau tourne-disque dans notre appartement.

Le trouble qui avait plané au-dessus de nous semblait s'être adouci. Mais plus les heures passaient, et plus mon agitation enflait. La nuit tombait lorsqu'il reconnaissait la rue où je l'avais nonchalamment attiré.

    – Qu'est-ce que tu mijotes, petite cachottière ?

Je lui lançais un regard malicieux, plus assuré que ce que je ressentais vraiment, et le précédais dans le hall de l'hôtel où nous avions déjà passé une nuit. Bénie était Lily d'avoir appelé l'établissement pour moi.

    – Bonsoir, nous avons une réservation au nom de Black, indiquais-je à la réceptionniste.

Je me mordillais la lèvre et faisais cliqueter mes ongles sur le comptoir en bois, le cœur battant la chamade. Incapable de soutenir le regard de Sirius pour l'instant. La jeune femme me tendait les clés de notre chambre en nous donnant quelques explications. Je la remerciais à mi-voix.

Le silence s'était installé entre nous depuis que nous avions pénétré dans l'hôtel. Après avoir monté un dédale d'escaliers, nous parvenions à notre porte. Sirius entrait le premier. Je jetais ma veste dans un fauteuil dans un coin de la pièce, repassais mes mains entre mes mèches, dévorée par le stress. Quand je me décidais enfin à me tourner vers lui, il me fixait déjà, assis sur le rebord du lit.

    – Ayden... commençait-il, amorçant un geste pour se relever.

Je ne lui laissais pas le temps de poursuivre. C'était à moi de corriger ma bévue. Je m'approchais de lui et grimpais sur ses genoux en glissant mes doigts dans sa nuque. Nos lèvres se rejoignaient.

    – Pardonne-moi...

J'élevais à peine la voix, ma bouche contre la sienne.

    – J'ai tout gâché... je... j'étais persuadée que tu plaisantais quand tu... comment j'ai pu être aussi stupide... disais-je, à peine cohérente. Tu dois me détester. Et à raison ! Par Merlin, c'est la deuxième fois que je te blesse, tu mérites tellement plus... je ne suis qu'une trouillarde, alors que... alors que ma vie, c'est avec toi que je veux la passer...

À nouveau, je prenais une grande inspiration pour tâcher de rassembler mes idées. Peut-être était-il trop tard. Peut-être avais-je réellement réduit à néant son envie d'unir nos vies. Mais je ne pouvais me résoudre à le laisser croire une fois encore que je le rejetais. Je plongeais mon regard dans le sien. Dans ses beaux yeux gris, d'une intensité qui me coupait toujours autant le souffle.

    – Sirius Black, je t'aime. Je t'aime plus que tout au monde. Je suis maladroite et je me laisse trop facilement guider par ma peur, mais j'espère de tout mon cœur que tu as conscience de ce que je ressens pour toi. Et que je ferai tout pour être à ta hauteur. Je veux... non, est-ce que tu veux toujours...

Je ne saurais décrire le soulagement que je ressentais en voyant ce séduisant sourire en coin de retour sur ses lèvres. J'avais le sentiment de ne plus l'avoir aperçu depuis une éternité.

    – Si tu me voles cette demande, je te jure que je vais mal le prendre, m'interrompait-il.

L'éclat dans ses yeux flamboyait. Lentement, il fouillait sa veste sans détourner une seconde ses yeux des miens. Il sortait un écrin de sa poche, comme s'il le conservait sur lui depuis des jours et des jours. Mon palpitant cognait plus violemment que jamais. Je cillais à plusieurs reprises pour chasser mes larmes.

    – Ayden Grindelwald, veux-tu m'épouser ?

Je ne pouvais cependant empêcher l'une d'elles de dévaler ma joue en voyant l'anneau. En or blanc et surmonté d'une pierre semblable à celle qui ornait mon cou, il était absolument magnifique. Transie de bonheur et d'amour, je reportais à nouveau mon attention sur les yeux de Sirius.

    – Oui.

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