Chapitre 2


Shun se retournait dans son lit. Il n'arrivait pas à dormir. A vrai dire à chaque fois qu'il plongeait dans le sommeil, celui-ci s'amusait à le martyriser en le faisant rêver de ce qui s'était passé il y avait de cela quelques jours. Sept. Donc une semaine quoi. Le jeune soupira. Il se souvenait parfaitement de ce qui s'était passé ce soir-là. Ne parvenant pas à dormir, il prit son casque et mit la musique à fond avant de refermer les yeux laissant G*mi le bercer...

« Il avait été enfermé pendant trois heures dans cette salle quand il avait enfin réussi à l'ouvrir. Soulagé, il avait foncé dans le couloir et dans l'escalier, réussissant même à faire un vol plané malgré un équilibre exemplaire pour quelqu'un de son âge. Une fois relevé, il avait repris sa course mais plus lentement quand, au détour d'un couloir, il était tombé sur LUI. Au départ, il avait cru à un élève un peu perdu et il s'était avancé vers lui, histoire de l'aider. Mais c'est quand IL avait relevé la tête qu'il s'était rendu compte de son erreur : au milieu de son visage, deux yeux d'un rouge sang intense presque hypnotisant, une bouche haletante d'où sortait un peu de salive il pouvait voir des canines longues et effilés sortant de sa bouche. Son coeur lui fit louper un battement... Avant de repartir plus vite. Le monstre et le jeune homme se fixaient, immobiles. Se détaillant. Le chat et la souris. La proie et le prédateur. Chacun savait pertinemment quel rôle il jouait mais pour un instant il n'y avait rien.

Soudain, Shun trembla. Que ce soit de peur ou de froid-il ne faisait pas très chaud au lycée la nuit-ce n'était pas important. Le monstre à visage humain bondit sur le lycéen tandis que celui-ci fonçait de toute la force de ses jambes vers la sortie, mu par l'instinct de survie. Trop tard. Il avait senti le souffle de la créature derrière son épaule et deux bras lui enserrer la taille, l'empêchant de bouger, avant que l'être ne le plaque sur le mur le plus proche empêchant sa fuite. Shun lâchant un gémissement de douleur quand son dos rencontra le mur avec violence. Il tremblait de tous ses membres. L'instant après le plaquage il sentit de nouveau le souffle de la bête contre lui, une langue lécha soudain la peau fragile de son cou et, avant que Shun n'ait le temps de réagir, deux crocs lui transpercèrent la gorge..."

Shun se réveilla en sursaut. Son "rêve"... il le connaissait déjà évidemment. C'était des réminiscences de ce qui s'était passé il y avait une semaine aujourd'hui. Durant ce laps de temps, il n'avait osé retourner à l'école et étant de toutes façons bien trop faible cela n'aurait servi à rien.

Presque deux secondes plus tard, son réveil sonna lui déchirant les tympans en même temps. Shun avait l'impression qu'il l'invectivait à chaque sonnerie. Du genre : "Debout lève-toi bon à rien ! T'as trop dormi va mourir plus loin !"Il n'avait rien dit à ses parents sur l'attaque qu'il avait subi mais à chaque fois qu'il y pensait il tremblait... Une sorte de traumatisme s'était-il dit après coup. Comme s'il avait besoin de ça !

Péniblement, il se leva, repoussant au loin et avec regret la couverture chaude et accueillante.

Quinze minutes plus tard environ, il descendait lentement les escaliers, arrivant dans la belle cuisine de ses parents. Son père d'ailleurs était déjà aux fourneaux faisant griller du pain et chauffer le chocolat pour toute la petite famille tandis que sa mère rentrait à peine de son footing matinal. Le voyant aussi peu motivé, son père demanda:

"Eh ben, Shun, il se passe quoi ? On jurerait que tu vas au bagne !

-Rien père, répondit celui-ci. Je suis juste fatigué, lui répondit son fils en attrapant le bol de chocolat tiède qu'il lui tendait.

-En même temps, ton fils sort d'une semaine de maladie, il ne peut pas être en plein forme chéri !, lui rétorqua sa mère une femme très jolie, brune aux doux yeux bleus et avec un corps d'athlète. Est-ce que ça va mieux mon trésor ?

-Oui oui mère. Je préfère retourner au lycée aujourd'hui histoire de ne pas manquer trop les cours..., soupira le jeune homme en beurrant vite fait une tartine avant de la mettre à sa bouche.

-Bien. Comme tu veux. En tout cas, j'y vais tu pourras donner à manger à Cachou avant de partir s'il-te-plait Shun ?"

Et sans même attendre la réponse de l'adolescent, elle prit son sac et son manteau avant de filer.

"Eh ben, elle n'en rates pas une ta mère ! Toujours aussi rapide !

-C'est presque quotidien maintenant père. Tant qu'on ne lui dira rien elle ne changera pas.

-Mouais. Bon je vais y aller moi aussi. Travaille bien fiston !

-C'est tellement vieux, sourit Shun.

-Eh oui, comme moi, vas-y je donnerai à manger au chat, lui lança son père en lui faisant un clin d'œil tandis que Shun partait tranquillement."

L'arrêt de bus à deux pas de chez lui était toujours désert et aujourd'hui ne manquait pas... Le trajet se déroula tranquillement. G*mi et 95neko chantant doucement dans ses oreilles.

Une fois arrivé, il se dirigea de suite vers l'endroit qu'il considérait comme étant sien. Un banc sous un magnifique cerisier. Personne ne venait là alors... Il en profitait pour écrire, dessiner ou lire. Il se sentait à l'aise là. Au printemps, quand le cerisier était en fleurs Shun trouvait l'arbre juste magnifique et il aimait regarder ses fleurs allongé sur le banc. En été quand il offrait ses fruits même s'il ne pouvait les manger qu'un court moment, les vacances arrivant à grands pas. En automne, quand ses feuilles se parait de magnifiques couleurs et enfin, l'hiver le moment le plus triste. Avant de recommencer ce cycle encore et encore. Depuis bien avant que Shun n'arrive et bien après qu'il parte...

La sonnerie retentit alors dans tout le campus et Shun se dirigea machinalement vers l'une de ses salles de cours, Cantar*lla dans les oreilles. La matinée se déroula tranquillement, les cours s'enchainant et un adolescent écoutant, regardant l'heure, s'ennuyant... Et redoutant la sortie. Bien vite, l'heure de la pause arriva. Malgré sa nonchalance, Shun, en revenant, craignait deux choses : sa classe et son agresseur. Qui sait, peut-être était-il encore là, quelque part dans le lycée... A cette pensée le jeune homme eut un frisson. Frisson qui n'échappa à l'œil aiguisé de certains de ses camarades...

-Hey, salope, l'aborda l'un d'eux alors que Shun essayait de sortir rapidement et sans se faire remarquer de la salle.

Comme l'adolescent faisait mine de ne pas l'entendre, l'abruti l'attrapa par l'épaule et l'emmena de force vers un coin désert. Shun était terrifié, il ne savait que faire mis à part encaisser. C'était ce qu'il faisait depuis longtemps et il ne voulait pas se battre afin de ne pas inquiéter ses parents inutilement. Alors quand les coups étaient trop voyants, le jeune répondait qu'il était tombé de l'escalier ou qu'un chien l'avait attaqué... Bref, tout sauf la vérité...

-Alors, sale pédale, tu t'es enfuit pendant une semaine parce qu'on te faisait trop peur, c'est ça ?, demanda le chef du groupe, Gabriel.

Il était grand, massif et tenait plus du joueur de rugby qu'autre chose... Et son jeu favori consistait à brimer les plus faibles. Or, il s'était pris « d'affection » pour son camarade soit Shun depuis qu'il avait remarqué que celui-ci trainait seul, avait d'excellentes notes et était gay... Et faible.

Shun ne répondait rien. Ni aux insultes ni aux questions. Il savait pertinemment ce qui allait se passer s'il disait la moindre chose, alors l'un de ses tortionnaires prit la parole en lui attrapant la gorge :

-Il me semble qu'on t'a parlé abruti ! Donc t'es sensé répondre !

Il plaqua Shun contre le mur et lui donna un coup de genou dans le ventre avant de le jeter au sol. Un autre du groupe lui donna un coup de pied dans le ventre :

-Réponds on te dit Salope.

Alors Shun se releva légérement, en position assise et répliqua :

-Raisons médicales. C'est pour ça que je suis pas venu. Mais ça m'a fait du bien de pas voir vos têtes pendant un moment !

Ce ne fut que quelques secondes plus tard que Shun réalisa ce qu'il venait de dire, il venait de signer son arrêt de mort !

-Sale con ! Meurs pourriture ! Tu vaux moins que nous alors tu devrais nous remercier pour l'attention qu'on te porte !

C'était Gabriel qui venait d'hurler ça et l'enfer se déchaina. Entre coups de pied, de poing, le groupe se défoula sur le pauvre adolescent. Avant de le laisser seul. Sur le sol de béton, blessé de partout. Et là, Shun se dit qu'il faudrait un peu plus que l'excuse du chien pour protéger ses parents...

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Hi ! Comment va ? Alors vous aimez mon Shun ? Ou pas ? (Si c'est pas le cas, je comprendrai parfaitement^^) Vous le trouvez faible ? Moi aussi, vous inquiétez pas ! Mon petit Shun est faible mais on va prier pour qu'il grandisse et devienne plus fort ! ; ) Bref, et l'histoire ? Vous aimez ? Vous aimez pas ? Peu importe, mais dites moi votre avis ! Il peut toujours être intéressant : )

Et désolée désolée désolée pour mon retard ! Gomen ! Mais ce sera comme ça presqu'à chaque fois. Je m'impose même pas de délai tellement je serai incapable de les respecter. Oui je suis un cas ^.^ Mais j'assume ! Bref, j'espère que vous appréciez ce début ! Et merci d'avoir lu !

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