Chapitre 37 : Attente

La salle d'attente, du moins celle à côté de la chambre de Gwen, est vide. Mon portable, serré dans mes mains, tremble. Tout en moi tremble. Mes parents doivent arriver d'une minute à l'autre. Du moins ma mère, mon père est injoignable. 

Dés que l'ambulance est arrivée, on a appelé mes parents, mais aucun des deux ne répondaient. Finalement, ils ont laissé un message sur le répondeur et m'ont emmené. Ma mère a rappelé quand on est arrivé à l'hôpital et a donné son accord pour que je fasse des exams le temps qu'elle arrive. Résultat, j'ai été examiné sous toutes les coutures pendant près de trente minutes et m'ont fait passé pleins d'examens, jusqu'à qu'ils déclarent que j'étais simplement en état de choc et qu'on me laisse tranquille, le temps de trouver une psy de l'hôpital qui ne soit pas débordée. Puis ma mère m'a envoyé un message pour me dire qu'elle était dans des bouchons et qu'elle essayait de contacter mon père.

Quant à Gwen, impossible de savoir comment elle va. Ca fait maintenant plus de deux heures qu'on est arrivé et j'ai vu plusieurs médecins faire des allers-retours avec des instruments, mais je n'en sais pas plus. Personne n'a voulu me dire comment elle allait, si elle allait s'en sortir, ou autre. 

Soudain incapable de rester assise plus longtemps, je me lève d'un bond et fais les cent pas. Puis je tente de voir quelque chose dans la chambre de Gwen, mais il y a un tissu devant qui m'empêche de voir quoi que ce soit.

Je retourne m'assoir, vidée. C'est à ce moment que ma mère arrive enfin, l'air essoufflée. 

- Elana ?

Je me jette dans ses bras et n'arrive pas à retenir mes larmes plus longtemps.

- Je... Je ne sais pas co-comment elle v-va... Les médecins refu-refusent de le d-dire...

- Chhhht, ça va aller. Va t'asseoir, je vais essayer de demander.

J'obéis, mais elle revient quelques minutes plus tard, bredouille.

- Ils ont besoin de faire encore des examens.

Elle s'assit à côté de moi, et l'attente commença, longue. Ma mère réessaie de rappeler mon père, et j'envoie un message à May, pour lui expliquer ce qui se passe. Elle me promet de passer quand elle pourra.

Ma mère finit par se lever, me propose un chocolat chaud, je refuse, elle va au distributeur et revient avec un gobelet qu'elle boit pendant près d'une heure.

Soudain, la porte s'ouvrit et plusieurs médecins, l'air pressés, tirèrent le lit de Gwen hors de la chambre pour l'emmener vers les ascenseurs. L'un des médecins s'écrie :

- Bippez le docteur Maven, vite !

Je me lève aussitôt, ignorant les appels de ma mère. Je me précipite sur le lit de ma soeur, et j'ai le temps de voir ses yeux fermés, son teint pâle, mais aussi le sang sur son ventre, avant qu'on me repousse en arrière.

- Gwen ! Gwen ! Non ! Gwen !

Le lit disparait dans l'ascenseur, et je n'arrive plus à respirer, je suffoque, j'étouffe, tout est flou, je deviens sourde, mais j'arrive à voir les mots se former sur les lèvres de ma mère.

- Respire.

Je me force à inhaler l'air et à expirer, et pendant de longues minutes, rien ne se passe. Puis, au bout d'un moment, le flou disparait et j'entends de nouveau.

- Tu as fait une crise d'angoisse. Ca va aller.

Mais j'aperçois les larmes sur ses joues.

Elle nous ramène dans la salle d'attente, et elle me propose de rentrer à la maison, mais je refuse. Enfin, quelques heures plus tard, mon père débarque, et ils commencent à se disputer. Ils se font interrompre par un médecin.

- Excusez-moi, Mme et M. Saze ?

- Oui ?

- Vous être bien les parents de Gwen ?

- Oui ?

J'essaie de voir sur son visage une trace de tristesse ou de joie, mais il est indéchiffrable.

- J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer.


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