Chapitre 34 : Bêtises d'ado

Cinq minutes plus tard, la prof sort, me fait un sourire triste et part retrouver sa classe. L'infirmier m'appelle dans la salle d'à côté.

- Elana ?

Je rentre lentement. Il est assis sur un canapé et me fait signe de s'asseoir sur celui d'en face. La pièce a une atmosphère chaleureuse, mais pour le moment, ça me fait juste l'impression d'être étouffante.

Je m'assois lentement.

- Ta professeure m'a expliqué ce qui s'est passé. Tu as des ennuis à l'école ?

Sans un mot, je secoue la tête.

- Pourtant il y en a qui se sont moqués de toi.

Je ne réponds pas. Je n'ai pas envie de répondre. Je veux juste être tranquille. J'aimerai me rouler en boule et disparaître. Pour toujours.

Il pousse un soupir devant mon mutisme.

- Bon, écoute. Je vois bien que tu n'as pas envie de parler. J'imagine que tu veux juste être tranquille. Je vais appeler tes parents pour qu'ils viennent. Reste à la maison pour le reste de la journée, et si demain ça va mieux, tu reviens, d'accord ? Prends ton temps. Mais d'abord, j'aimerai que tu m'expliques. Après seulement je te laisserai. Tu veux bien ?

J'hésite, mais quand j'ouvre la bouche, seuls des sanglots sortent. Il attend patiemment que je me calme et je finis par tout lui expliquer. Il écoute des bêtises d'ados, mais bon sang, ça fait mal. Mais quand j'ai fini de tout déballer, je ne me sens pas mieux pour autant. L'infirmier me donne des conseils d'encouragement que je n'écoute pas et il part dans la pièce d'à côté pour appeler mes parents.

Quelques minutes plus tard il me rejoint pour me prévenir que ma mère arrive.

Vingt minutes plus tard, elle est là, mais l'infirmier la garde, probablement pour lui expliquer la situation. J'attends qu'elle revienne. 

Il nous signe une décharge, à donner à l'accueil.

Le trajet en voiture est long et désagréable, personne ne parle, mais ça m'arrange. 

Quand nous rentrons, je me faufile directement dans ma chambre et m'allonge dans mon lit.

Je parviens à m'endormir et me réveille quand ma mère m'apporte un plateau de repas.

- Comment tu te sens ?

- Comme tout à l'heure.

Elle soupire et s'assoit sur mon lit.

- Je sais ce que tu vas dire. C'est bien fait pour moi parce que tu m'as prévenu à propos de Tom.

- Je n'allai pas te dire ça, tu es suffisamment mal comme ça. Même si tu aurais dû lui dire dés le début qui tu étais.

- Je sais. Je sais ! J'ai tout gâché, hein ? je demande, les larmes aux yeux.

- Peut-être, peut-être pas. S'il tient vraiment à toi, il finira par te pardonner.

- Je n'y crois pas une seule seconde. Je pensais vraiment que Tom comprendrait. Je pensais qu'on était amis.

- Il a juste du mal à digérer la chose. Ca lui passera. Dis, au lieu de se morfondre, ça te dit un film, cet après-midi ? J'ai pris ma journée.

- Je... Oui, carrément ! Mais quoi ?

- Comme toujours, les beaux muscles de Stallone ?

Je ris, et ça fait un bien fou. Ma mère est obsédé par cet acteur, notamment depuis son rôle dans Rocky.

C'est ainsi que nous passons l'après-midi devant les beaux muscles de Stallone. Ca faisait longtemps que nous n'avions plus ces moments là. 

Ca me manquait.


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