8 | 'LETTRE SIX'

Mon chouchou,

Je suis navré de devoir te donner une réponse aussi tardivement. Crois moi, j'aurais aimé t'écrire l'énorme lettre que je suis sur le point de t'écrire plus tôt. Deux jours sans réponse. Dit comme ça, on pourrait croire que c'est peu, mais pour moi, c'est un nombre déjà bien trop grand, et je sais que tu penses la même chose.

Dorénavant, je crois que je peux dire que tu es mien. Non ? Je suppose ? Peut être pas.

Excuse moi pour ces mots alors.

Quand j'ai lu tes confessions, ça m'a chamboulé de l'intérieur, et mon estomac a commencé à faire des flips arrières. D'ailleurs, rien que quand j'ai aperçu la trace de tes lèvres (je ne savais pas que tu mettais du rouge à lèvres tiens. J'aime bien, dans ma tête, ça te va parfaitement) j'ai senti mon cœur battre la chamade.

Moi qui croyait avoir trouvé l'amitié, peut être que j'ai trouvé l'amour.

Tu dois te dire que ce n'est pas possible d'aimer quelqu'un sans jamais l'avoir vu, sans même connaître son prénom.

Mais ... Je suis comme ça. Je t'aime pour ce que tu es chouchou, et pas pour ce à quoi tu ressembles (sauf si tu es une femme pustuleuse sans dents qui se trouve être Mme Penvern, là on aura un gros problème chouchou parceque ça s'appelle de la pédophilie et que je suis gay).

Je t'aime pour les lettres que tu m'as écrit. Je t'aime pour ce que tu m'as dit.

Rien qu'en voyant les boucles de tes « l » et les cœurs que tu fais à la place des points sur les « i » je sais que je t'aime.

Tu auras beau être un des plus populaires, ou tout au contraire, un des plus solitaires, je t'aimerai.

J'ai déjà peut être même une idée sur qui tu pourrais être ... Même si c'est sûrement la pire des théories possibles et imaginables.

Quand j'ai lu que tu souhaitais m'embrasser (sur la bouche cette fois) j'ai rougit. Encore. Mais plus cette fois. Tu ne peux pas savoir à quel point j'aimerais t'embrasser moi aussi.

Aussi, je suis content que tu veuilles garder notre relation secrète et personnelle. C'était ce que je souhaitais aussi, je n'en ai même pas parlé à Nancy, qui sait tout sur tout de ma vie (chose un peu déroutante par moments, je dois bien te l'avouer).

Grâce à toi, j'ai gagné 500 grammes.

Ça va peut être sonner un peu étrange dit comme ça. Je connais peu de personnes qui souhaitent prendre du poids (pour ne pas dire aucune). Mais ... Tu le sais, je suis maigre. Trop maigre même. Je pèse 38 kilos pour 1m83. C'est très peu, je le sais. Ma sœur pèse 49 kilos pour 1m64, et elle est légère pour sa taille. Je suis laid à voir, et c'est pour ça que je ne porte que des vêtements amples, comme des sweatshirts trop grands.

Ces temps ci, je recommence à manger correctement. C'est grâce à tes lettres chouchou. Tu me mets de bonne humeur.

Tu te rends compte de ça ? Je n'ai reçu que trois lettres de ta part, et j'ai regagné l'appétit.

Tu es magique chouchou, vraiment spécial et je t'en remercie. Tu as changé ma vie en trois lettres seulement.

Aussi, pour changer de sujet, ton dessin est vraiment incroyable. Tu oses appeler ça un croquis ?! C'est outrageux. Il me faudrait plus d'une dizaine d'heures pour espérer arriver à un résultat tel que le tien.

Et mes films préférés sont Ghostbuster et Harry Potter ! Tu te rends compte chouchou ? On a encore un point en commun !

Si un jour, on se rencontre, je te jure qu'on va passer la soirée dans mon canapé à regarder ce film.

Parceque moi non plus, mes parents ne sont pas pauvres, malgré ce que l'on pourrait penser.

Après bon, moi je suis pauvre. C'est pas avec 3,50 dollars que je vais faire fortune donc n'attends pas de moi des cadeaux par milliers (j'suis pas papa Noël désolé). Tout ce que je suis en capacité de t'offrir, c'est mon amour, mon cœur, des lettres (autant que tu veux) et des photos.

Je t'aime mon chouchou,

Avec tout mon amour
xx,
Mike.

Will rangea sa lettre dans sa boîte et la cacha sous son lit. Il l'aimait tellement, c'était pas croyable.

Il sortit de sa chambre et partit dans le salon, où son père était assis dans son fauteuil en cuir brun, à lire le journal.

"- Papa ? Je peux te poser une question ? demanda-t-il en s'asseyant sur le canapé en face de lui.

- Bien sûr fiston. Tu veux savoir quoi ? déclara Jim Byers en posant le journal et en le regardant dans les yeux, toujours avec cet air si bourru mais à la fois gentil.

- Comment est ce que t'as fait pour que maman elle t'aime ?

- Aaaah ! L'amour ! Tu as finalement trouvé quelqu'un chouchou ?

- réponds juste à ma question s'il te plaît ... piailla son fils en regardant le sol, rouge écrevisse.

- Il m'a offert un paquet de clopes, et on les a fumé ensemble alors qu'on séchait notre cours de maths. C'était le début d'une grande histoire d'amour, dévoila Joyce en sortant de son bureau, un grand sourire sur le visage.

- Oui non mais je veux dire- Papa comment tu lui as demandé de devenir ta petite amie ? questionna le châtain d'une petite voix."

Ses parents se regardèrent, un peu surpris par la demande de leur fils, mais en même temps amusés. D'en haut des escaliers, Jane avait tout entendu, et elle ouvrit la bouche en un « o », médusée.

Alors comme ça son frère était amoureux mais ne lui disait rien ?

Elle n'était pas sa jumelle pour rien, et elle partit en catimini fouiller dans sa chambre les preuves de qui était son amoureux secret. Elle aurait tout simplement pu demander à Eddie, mais c'était moins drôle, et elle n'aurait pas été sûre d'obtenir une réponse.

"- Je lui ai demandé tout simplement, entre deux clopes, le jour de la saint Valentin, si elle voulait devenir ma petite amie. Il ne faut pas se prendre la tête avec ça chouchou.

- Mais n'essaye pas non plus de faire ça le plus rapidement possible. Il faut que tu te sentes à l'aise avec la personne avec laquelle tu es. Il faut que tu puisses lui faire confiance, que vous vous voyez assez régulièrement pour que tu saches que c'est un mec bien et que-

- Mais je l'aime."

Will regretta aussitôt d'avoir sorti ces trois mots. Son père le regarda avec de grands yeux surpris, alors qu'un sourire se dessinait au coin des lèvres de sa mère.

"- Et ben demande lui simplement dans ce cas là.

- C'est pas si simple ...

- si tu veux des conseils en romantisme, viens pas me demander à moi. Peut être que j'ai réussi à me marier avec ta mère, mais ça ne veux pas dire que je sais comment j'ai fait, marmonna le shérif en rouvrant son journal."

Joyce se mit à rire et elle retourna dans son bureau, laissant un Will encore plus désemparé qu'il ne l'était auparavant.

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