07.
☆LE ROYAUME DE LA DARMONIE, pièce interdite 1990☆
CÉLINE MERCEDES.
☆☆☆
Il était l'aube du nouvel an, je cogitais sous ma couette au sujet de plusieurs détails qui se transformaient tous aux yeux gris d'un homme.
Sa beauté était l'une de rare choses incroyable que mes yeux ont été permis de voir. Son sourire était comme une baume pour mon âme, il m'apaisait.
Depuis près d'un mois, je rejettai dans le compte d'effervescence ; tout ces fourmillements, les ailes dans l'estomac, la langue sèche, la convulsion du muscle de mon ventre à chaque pensée érotique, et plusieurs détails pour lesquels je ne pourrai trouver des mots adéquats.
Du haut de mes vingt-trois ans d'existence, je n'avais été confronté à des telles émotions constantes qui me rendent à la fois nerveuse et fébrile. Plusieurs fois les poils de ma peau se pointaient à la mention de son nom, la chaleur embrasait mes hormones au son de sa voix, et moi tout entière devenais liquéfié, c'est un sentiment nouveau.
Mes pensées s'estompent par l'ombre qui envahit mes paupières. J'ouvre mes yeux sur l'imposante silhouette de Charles qui offusquait la lumière de la lune qui pénétrait dans la pièce jadis. Dans le passée, je serai tremblotante et effrayée, mais j'ai avec le temps appris l'habitude de son intrusion fracassante.
__lève-toi ! Ordonne-t-il sans cérémonie
Avec le temps je me suis habitué aussi à son attitude brusque et autoritaire employé dans une voix douce qui à la fois pouvait donner un haut-le-cœur mais aussi une sorte d'assurance.
Les légères soupires qui s'échappent de sa respiration témoignent son impatience face à ma réticence.
Je dépieutais en jetant un regard vers Thérèse qui ronfèlait signe qu'elle était toujours de cette planète.
J'aimerai avoir cet air quiet qu'elle a pendant son sommeil, mais moi je suis tout le contraire, un sommeil coi et profond ne me connaît pas.
Je passais devant Charles et me dirigeais vers la sortie. Je ne m'attendais pas à ce qu'il m'annonce la raison de sa présence dans ma chambre, on a joué à ce jeu trop souvent, où je dois me faire tirer par les cheveux pour rejoindre le prince.
La porte au bout du couloir est légèrement entrebaillée et je le pris pour une invitation, mais par mesure de politesse, je frappais deux coups légers et j'entrais. Je refermais la porte derrière moi, en me retournant, bien évidemment, mon regard rencontre le tien.
Il se tenait débout appuyé contre le piano, ses mains calées de part et d'autre sur la surface plate de l'instrument, vêtut de son pantalon de pyjama bleu foncé d'il y a peu et un t-shirt gris.
__tu n'avais pas l'intention de venir, non?
Je lis dans le ton de sa voix un désespoir qu'il contrôle à peine.
__je ne veux plus continuer à venir ici.
Je dis ça comme si c'était une simple confirmation que je faisais à une personne lambda, mais en vrai cet homme a le pouvoir d'infliger à ma vie n'importe quel calvaire qui lui convienne s'il le désirait. je pense que mon courage émane de la bonté que j'ai découvert en lui depuis que je le fréquente dans cet endroit.
Même en dehors de ces quatre murs, Éliahum ne représentait plus dans mes yeux un homme typique qui s'est retrouvé successeur de ce royaume par un coup de chance. C'était au-delà des apparences.
J'ignorais toujours la réalité derrière cet œuvre, mais aujourd'hui jétais plus convaincu que jamais sur le fait qu'il n'est pas à l'endroit qu'il désirait être.
__approche !
Il joint ce mot par un geste de la tête et mes pieds obtempèrent à l'immédiat en me ramenant à une distance considérablement restreinte de lui.
__comment tu vas ?
Il lève une main et caresse faiblement ma joue et je hoche de la tête pour lui signifier que j'allais bien.
__pourquoi ne veux-tu plus continuer à venir ici, ai-je fait quelque chose d'incorrecte ?
__non pas du tout, la seule chose d'incorrecte c'est ma présence ici, on ne peut pas continuer à se rencontrer clandestinement sans craindre les répercussions de cet acte, et aussi je...
Je me tus avant que les pensées qui vennaient de traverser mon esprit prennent la forme des paroles.
__et aussi tu quoi?
__je ne me sens pas alaise dans tout ceci.
J'agite une main entre nous deux.
c'est la partie visible de la vérité qui nouait ma gorge. Je toussotai pour me débarrasser d'une part de ce mucosité.
Le prince garde silence, le regard sur mon visage et sa main qui ne cesse de me caresser la joue d'un air absent, quelques secondes après, il semble se réveiller et il me dit:
__tu sais, pendant la fête de la nuit des lumières, j'ai croisé une demoiselle qui te ressemblait à la perfection, elle est la fille d'un politicien Monégasque. J'ai eu une discussion avec elle pendant quelques minutes et j'ai saisie une différence entre vous deux.
__laquelle?
Le ton rauque de ma voix me fit peur à moi-même et la brutalité de ma question ajouta une couche qui m'obligea à me répéter plus doucement.
__quelle est cette différence ?
Il caressait ma nuque et je découvrais à l'instant que la touchée de cette zone de mon corps faisait naître des contractions sur les muscles de mon ventre (si réellement il existait des muscles dans le ventre) il éternise sa main sur cette partie comme s'il écoutait mon silencieux supplique de continuer.
__hormis le detail de ses cheveux courts contrairement aux tiens bien sûr. Quand j'ai posé mon regard sur elle pour la première fois, j'eus un soubresaut et quand j'ai compris que ce n'était pas toi, mes émotions ont finies par s'évaporer, mais lorsque je suis avec toi mes émotions sont toujours en ébullition.
C'est une déclaration ? Comment sommes-nous arrivés là? Mes yeux restaient éparpillés dans toute la pièce sauf sur lui, maintenant ses mots ont révulsés ma tête et quand je lève vers lui mon regard, j'y découvre plein d'écrits à lire.
Il y avait dans celui-ci l'empreint d'une émotion dont je définirai comme de la tristesse, beaucoup de tristesses dans ces beaux yeux gris.
__je, je ne sais quoi dire.
Je trésaille, sa caresse demeurait lente et constante, ça m'apaisait, parfois je n'arrive pas à réaliser la réalité derrière cette situation, moi et lui, dans cette pièce à partager toutes ces émotions qui définissent nos futurs sentiments ou peut-être les miens qui tout les jours montent d'un cran.
__j'ai peur !
Je soupire ces mots comme si je les retenais depuis belle lurette.
__peur? De quoi?
Il semble paniquer à la recherche d'une émotion dans mon regard mais je lève les yeux au ciel qui s'éclairait à travers la baie-vitrée.
《 J'ai peur de voir tes yeux lorsque je ferme les miens, j'ai peur de la sensation de tes mains quand je suis seule dans mon lit, j'ai peur du son incessant de ta voix qui me rappelle de revenir vers toi, j'ai peurs de toutes ses émotions inconnues dont je n'arrive à les nommer, j'ai peur de la noyade dans ce vaste océan qu'est cette relation naissante entre toi et moi, j'ai peur si je me retrouve en position d'en demander plusque des paroles, la mélodie et des caresses au visage. J'ai peur de mon corps qui brûle à chaque pensée incorrecte qui soit faite d'une attache intime entre toi et moi, j'ai peur de me retrouver seule à porter ce lourd fardeau qu'est ces sentiments alors que je sais pertinemment que je ne serai pas celle qu'on choisirait.》
__hey! Réponds-moi.
Je mets fin à ce long discours que mon esprit a construit pour le simplifier dans une phrase qui synthétise le tout.
__j'ai peur d'aller vers le chemin dont j'ignore la destination ou du moins, je connais la destination mais à défaut de tout ces semblants de bonheur, je fasse abstraction de la réalité.
Il enlève sa main contre mon visage et une sensation de vide m'enveloppe, mais je fais taire ce cri. Il se passe la main sur sa tête d'un geste de frustration qui ne lui ressemble pas, il repose à nouveau son regard sur moi avant d'attraper mes épaules, il me dit:
__tu sais Céline, je n'ai pas prévu ça, je n'ai strictement pas du tout pensée un seul instant qu'un jour tu débarquerais par cette porte et après ton départ cette pièce deviendra aussi vide sans ta présence, j'aime cet endroit, sa décoration et tout, mais je ne l'ai jamais vu aussi extraordinaire depuis que tu l'as emplie, j'ignore ce jeu dans lequel nous y sommes joueurs, j'ignore le temps qu'il prendra et même quelle sera la récompense mais je me sens désespérément séduit à l'idée de pousuivre indéfiniment tout ceci, Je t'en supplie Céline, ne m'abandonne pas.
J'ignore vraiment le sentiment qui me dirige en cet instant mais je me retrouvais entrain de hocher la tête pour accepter sa proposition de continuer à se voir de cette manière clandestine, je ne sais même pas si j'allais pu me passer de lui, il m'est devenu si vital en peu de temps.
__merci ! Merci ! Merci !
Il me le répèta comme un mantra, finalement il dépose ses lèvres contre mon front, je me sentis flageoler.
Les minutes ont décidé d'écourter ce moment plein de marques d'attentions suite au retentissement de la grande horloge de la chapelle.
Ça me frustre de devoir me séparer de lui. Il grogne, c'est évident qu'il est mécontent autant que moi.
__je vais devoir m'en aller, murmuré-je
Je le vis hocher la tête.
__Je sais, tu viendras hein ?
Je sentis le poids de ses émotions peser sur sa voix fébrile. En hochant de la tête, je m'éloignai de lui pour quitter cette pièce.
☆☆☆
À suivre
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