LE ROYAUME DE LA DARMONIE, Château d'Édimort 1989

ÉLIAHUM DUCHESSE

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__excusez-moi! Dis-je sans cérémonie.

Je tirai la chaise en arrière et me lèvai doucement, Charles bondit presque de son siège pour m'emboîter le pas et nous sortâmes pour le piste d'atterrissage qui se situe à dix minutes en voiture en quittant le château d'Édimort.

__Vous avez l'air tendu!

Charles me fait remarquer, je soupire profondément et ne lui répond pas.

C'est vrai que je suis tendu, je ne sais pas pourquoi mais les mots de ma mère me sont tombés brusquement et plus sauvagement lorsque l'information d'aller accueillir le premier ministre Monégasque est arrivée, je sens que sa présence et surtout celle de sa fille ne m'apportera pas du repos. Je ne connais pas du tout cette américaine mais je sens déjà que je ne pourrai pas l'apprécier.

Le cortège royal faufile directement sur la piste d'atterrissage privée du royaume. Je soupire pour la unième fois dans ces dix longues minutes de ma vie, je réajuste ma cravate et un des gardes qui étaient dans l'autre limousine vient m'ouvrir la portière.

C'est agaçant tout ces marques de politesse en ma personne, j'aime n'avoir autour de moi que Charles avec qui nous sommes à peu près intime, lorsque je dois avoir d'autres hommes de main sur le dos, ça me donne la migraine.

Finalement Charles s'approche de moi, tout autour de nous, un nombre incalculable des militaires armés assurent la sécurité de la ville, et d'ailleurs c'est dans tout Edimort qu'il y a cette pluie de militaires qui environnent chaque coins et recoins de la ville, nous avons plus d'un trentaine de convives venus de plusieurs états voisins et nous devrions assurer leur sécurité jusqu'à leur départ.

Raison pour laquelle la garde républicaine Darmonienne est répandue dans toute la ville.

J'arrive au pieds de l'escalier du jet une seconde avant que le premier ministre Monégasque apparaisse dans mon champ de vision, suivit de deux hommes dont leur apparence me convainc qu'ils sont les gardes rapprochées de cet homme.

Il descend gracieusement les marches, il est jeune d'apparence avec une barbe grise très soignée, la tête chauve et une taille qui rivalise la mienne, il est vêtu d'un magnifique qamis tout neuf et stylé ;(une tenue traditionnellement arabe) de couleur bleue foncée brodé d'une couture de biais doré, il conjugue sont look avec des sandales noires.

Je m'attendais à ce qu'il soit accompagné de sa femme et sa fille dont ma mère m'a parlé, mais aucune gente féminine sortit de ce jet jusqu'à ce que le premier ministre se retrouva face à moi.

__Monsieur le Premier ministre. Je lui fais une légère poigne. C'est un honneur pour nous de vous accueillir sur le sol Darmonien, j'espère que votre séjour vous aidera à retourner sur vos terres avec des souvenirs agréables venus d'ici.

Je souris et lui passe une guirlande faite avec des plus belles fleurs de nos jardins. Il me sourit et prend la parole:

__merci son altesse, je n'hésiterai pas de louer votre hospitalité chez nous. J'ai précédé ma femme et ma fille qui ont préféré voyager en mer, elles seront là dans la soirée.

Finalement mes espoirs de ne pas connaître la fameuse américaine tombent à l'eau avant de se faire rattraper par ma curiosité qui veut confirmer les éloges de ma mère sur cette américaine dont je ne connais la dénomination.

__Nous allons leur réserver nos plus chaleureux accueils. Je souris et poursuis : venez donc avec moi M. le premier ministre, vous allez vous reposer de votre voyage dans l'une de nos suites au château.

Le premier ministre est à la fois un homme prolixe et très passionné, le dix minutes de retour furent courtes pour tout ce qu'il avait à me raconter.

Il n'a pas cacher son émerveillement à la vue de l'œuvre architecturale la plus belle de cette péninsule. Être à sa compagnie est un exercice léger auquel je me donne avec plaisir.

Nous marchâmes vers le quartier aménagé pour nos invités enfin de présenter sa suite au premier ministre qui en passant m'a dit s'appeler Nicolas Caldrien.

Charles est resté légèrement en écart pour s'entretenir avec les gardes de Nicolas.

__nos servantes passeront pour combler vos envies de cet instant Nicolas, et dès l'arrivée de votre famille, nous vous tiendrons au courant, mais je vous annonce que la nuit des couleurs commencera vers onze du soir, nos gardes vous conduiront vers où aura lieu la cérémonie, sur ce, passez un bon moment.

Nicolas me sourit et m'affirme sa hâte d'être à onze du soir.

Alors la nuit des couleurs est un rendez-vous qui a lieu chaque dernier jour de l'année entre onze heures du soir et minuit. Plusieurs personnes se rassemblent vers le pont qui traverse la petite rivière située à gauche du royaume, dix secondes avant minuit, les feux d'artifices s'éclatent dans le ciel sous forme d'un compte à rebours et à zéro, une pluie de lanternes naissent du ciel et chaque personne a l'obligation d'en saisir une et de l'échanger contre la première personne qu'on croise après avoir fait un volte-face.

La légende raconte que cette personne là sera liée à vous pour un destin quelconque, ça peut être l'amour de votre vie, l'ami qui vous sera inséparable ou l'ennemi qui causera votre chute, il vous faudrait un esprit de discernement pour savoir quel destin vous lie à cette personne.

Sinon le quatre dernières années, mes lanternes tombaient sur des personnes que je n'avais plus jamais revu de ma vie, du coup je ne croyais pas tellement à cette légende de la nuit des couleurs.

Ainsi toute ma journée s'acheva par de va et vient entre l'aéroport d'Édimort et le château. Lors de mon avant dernière course la famille de Nicolas arriva au plus grand port de la Darmonie situait à cinq minutes du château et c'est fût la reine Martini qui prit soin de les accueillir.

Finalement je les verrai à la messe matinale ou carrément au petit déjeuner vu que je ne pourrai participer au dîner de ce soir, j'ai encore quelques tâches à finir.

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La cour du château est entièrement décorée en un thème blanc, les arbustes portes des fils électriques dotés des petites ampoules qui dégagent un éclairage tamisé entre le jaune et l'orange. Et cette décoration couvre le pont de la reconstruction qui traverse la rivière de Lyx, cette rivière couvre une grande partie du château vers le gauche et ses eaux finissent leur course sur la méditerranée.

Sur les eaux de lyx, je reconnais le fameux char qui produit tout les couleurs qui font que cette petite nuit de réveillon soit si spectaculaire.

Vers l'entrée principale gauche du château, est aménagé une énorme table que les meilleurs traiteurs du royaume ont présenté pour le hors-d'œuvre. Si mes souvenirs passés ne me jouent pas des tours, sur ces magnifiques plateaux de cuisine sont répartis nos plus belles fruits et légumes, préparées et attablées de différentes manières pour un côté à la fois artistique et gastronomique de notre culture, nos apéritifs traditionnels faites à plusieurs saveurs et sous multiples formes, une variété de saveurs pour nos vins locaux et quelques modèles de marque importés.

Cette fête de réveillon n'a aucun dress-code, chacun est libre de s'habiller comme il veut, mais se présenter en constume ou une robe en soie avec un décolleté en dentelle c'est s'insulter soi-même... plusieurs personnes ayant compris le ridicule du chic dans cette fête, se présentent en pyjama puisque après minuit la plus part de gens retourne dans leur lit.

Le résultat global de la décoration est un mélange de finesse et d'élégance qui donne un rendu époustouflant, je suis si fier pour le travail abbatu par nos hommes, ils ont fait preuve de professionnalisme. Ceci démontre que notre royaume s'épanouie et qu'il n'a pas besoin des main-d'œuvres extérieures pour réaliser des bonnes choses.

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J'enfilai mon pyjama neuf de couleur bleu foncé imprimé des branches d'arbres mortes ainsi que mes babouches faites des branches de bambous par un artisan rencontré lors d'une mission diplomate en Chine, elles sont légères et confortables aux pieds, je les adore plusqu'avant.

Je reviens dans ma suite là où m'attend Charles, aussi habillé en pyjama vert, le voir ainsi contraste considérablement de son air habituel lorsqu'il est en constume noire.

Je lui souris et lui taquine au même moment

__T'es adorablement mignon Charles!

Il grimace d'un air répugné puis va me tenir la porte pour que nous rejoignons la cours royale. Il ne reste qu'une dizaine de minutes pour qu'il soit minuit.

Tout le jardin est empli d'invités, une ambiance bavardante rend le lieu dansant. Charles attrape deux coupes de champagne et m'en cède une, je souris et ingurgite la moitié du liquide dont la sensation de douceur fait un lavage vite fait au bout de ma gorge.

__Un peu de modération cher Altesse.

C'est une réprimande dit sur un ton poli que je reconnaîs uniquement de Charles. Je souris et il fait de même.

Dans les yeux noirs et sur le corps robuste de Charles, je vois plusqu'un garde, voir même au-delà d'un ami.

Son âge, sa taille, son caractère et tout ce qui fait sa quiddité rend nos rapports plus parentaux qu'un prince et son garde personnel.
Il m'exprime un attachement presque avunculaire que n'importe quel autre qu'il pourrait y avoir.

Je prend une petite gorgée et lève mon regard qui instantanément tombe sur celui de Céline, elle est à l'entrée principale gauche où est situé la nourriture.

Le sang dans mes veines se disperse et ma pulsation devient plus dense, c'est quoi ce sentiment ?

Ses yeux sont toujours fixé vers moi sans moindre détour. Ressens-tu ce que je ressens ? Mes pensées crient dans mon esprit. La lumière me permet à peine de lire l'expression de son visage.

Je me mord l'intérieur de la joue et m'engage à la rejoindre. Un instant j'ai oublié qui je suis, quel est mon rôle, et c'est en ce moment que Nicolas, le premier ministre Monégasque apparaît devant moi et met un coup final à mon élan de rejoindre Céline.

__Bon réveillon mon prince! il sourit. Voici Vicky ma femme, notre fille est là quelque part, j'ignore exactement où.

Je remets mon masque de prince et affiche un sourire avant de prendre la main de Vicky d'où j'y dépose un baiser sur son dos.

__ bienvenue ma très chère.

Vicky a l'air également déréglé comme son mari, c'est adorable comme elle s'accroche à son bras et les yeux qu'elle pose sur lui. Tout le monde mérite d'être regardé ainsi, comme si on était la seule chose pour lequel le verber contempler existe.

__Je suis heureuse d'être ici son altesse, j'aime là où il y a l'ambiance.

Comme si c'était elle qui détenait les mots d'ouverture du compte à rebours. Le premier feu d'artifices s'éclate au ciel et un Wahou général résonne dans la cour comme un chœur.

Je lève mon regard au ciel et le chiffre neuf s'apprête à se dissoudre.

__c'est merveilleux !

Vicky hurle d'extase en s'accrochant de plus bel à son mari.

__allons-y vers le pont, il donne la meilleure vision du spectacle.

Propose Charles qui depuis un moment ne disait un mot.

Nous allons aussitôt vers le pont et le chiffre sept peine à s'effacer du ciel où tout les regards se reposent.

Je regarde de temps en temps le visage gaie et épanoui de Vicky qui renaît en moi cette curiosité de connaître sa fille, est-elle aussi adorable que sa mère ?

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Un chœur monte au milieu de la foule en : bonne année qui est sanctionné par une pluie de lanternes.

J'attrape une avant qu'elle ne tombe et fait un volte-face, mon regard tombe directement vers l'entrée principale d'où je croise le regard de Céline pour la seconde fois de cette soirée mais elle détourne ses yeux sur le champ et s'éloigne sans aucun regard pour moi.

C'est en ce moment que je sens la présence d'une personne devant moi et lorsque je baisse mon regard, les cheveux de ma tête se hérissent dans le champ. Si mes yeux ne venaient pas de croiser ceux de Céline, je dirai celle qui se tient devant moi est elle.

Deux personnes ne peuvent pas autant se ressembler, elle a des cheveux courts qui soit pour l'instant la seule différence. Hormis c'est détail, je peux voir le vert des yeux de Céline, son nez fin et pointu, sa bouche charnue et légèrement pâle, en plus le sourire accroché au bout de ses lèvres sont identiques, est-ce Céline ou je perd la tête ?

__Hélena ! Où étais-tu passé ?

Je reconnais la voix de Vicky derrière moi, qui s'approche de la sosie de Céline et passe ses bras sur les épaules de la demoiselle devant moi.

__son altesse, permettez-moi de vous présenter ma fille Hélena Caldrien.

__Bonne année mon prince !

Mon cerveau dijoncte, et même son timbre vocal est ce mélange de douceur, d'aménité qui produit cette mélodie suave que je reconnais dans la voix de Céline.

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À suivre...