04.


☆LE ROYAUME DE LA DARMONIE, la Pièce interdite 1989☆

CÉLINE MERCEDES.

☆☆☆

Il est évident que le prince m'a reconnu, tout mes efforts pour me cacher de lui n'ont abouti à rien, je suis effrayé à l'idée de ce qu'il pense de moi ou de ce qu'il compte faire. il m'a sourit pendant le petit déjeuner, ce n'est pas si alarmant comme signe, mais le fait qu'il me désigne à cet homme dont j'ignore l'identité qui se tenait à côté de lui, c'est inquiétant, en plus le regard de cet homme est vraiment déstabilisant.

la journée était finie, autant pour le service au château pour moi. J'étais retourné dans ma chambre pour prendre un bain et dormir. Pendant que je préparai mes vêtements de nuit, ma compagne de chambre fait son entrée.

Elle pousse un long grognement avant de s'avachir sur son lit qui s'affaisse par le poids dû à son geste.

__ je me sens épuisé à en mourir. Se plaint-elle

__Repose-toi !

Je dis cela ainsi puisqu'il est évident qu'elle ne fera pas le contraire, elle me sourit et se penche d'un côté pour me faire face, d'autant plusque nos lits se situent de chaque côté de la chambre et se font face. Elle bloque sa tête contre son poing dont le coude est soutenu par le lit.

__dis Céline, tu savais que lady Charlotte détestait la reine Martini ?

L'un des points forts ou faibles, j'ignore, de ma compagne de chambre ; Thérèse, était les commérages, elle savait toujours une information sur la vie des propriétaires du château qu'elle ne devrait pas normalement savoir, ni en parler.

__non, je ne savais pas, qu'est-ce qui te fait dire ça?

Je n'étais pas aussi commère qu'elle mais je ne ratais certainement pas l'occasion d'apprendre des nouvelles qui courraient dans les couloirs de ce labyrinthe qui nous sert de demeure.

__nous soupçonnons toujours cette bonne femme aigrie de ne pas aimer la reine, jusqu'à aujourdhui, Mathilde a dit l'avoir entendu dire des méchancetés sur la reine et de jurer combien elle la hait.

__elle la hait pourquoi ?

__Mathilde a ajouté qu'elle l'a entendu dire que la reine fait tout pour lui voler l'affection de son fils, le prince Éliahum.

Finalement je comprends mieux, pendant le déjeuner j'ai vu comment elle a réagi quand elle a appris que le prince et la reine avaient effectué une visite dans la ville de Maltes. C'est évident qu'elle est animé par une jalousie et une haine qu'on reconnaîtrait qu'en elle. Mais ça je ne dirai jamais à cette langue de vipère qu'est Thérèse.

Je décide donc de changer le sujet.

__Que compte-tu faire de ton congé annuel ?

__je prendrai un avion pour Lille, je vais aller voir ma mère qui vit actuellement avec ma grand-mère, puis j'irai voir mon meilleur ami, Carlos, il m'a envoyé une lettre récemment pour me dire qu'il a obtenu une bourse universitaire pour les USA, j'espère arriver avant son départ. m'explique-t-elle

__il a de la chance.

J'affirme et je ne dis plus rien, elle hausse ses épaules et fait une moue indifférente

__quoi? M'interrogé-je

__quoi? Répète-t-elle

__tu n'es pas contente que ton meilleur ami obtienne une bourse pour les USA ! J'appuie sur le titre pour lui faire sentir mon jugement

__Ce n'est pas ça! Elle baisse son regard et une once de tristesse traverse son visage.

__Thérèse? Tu, tu es amoureuse de ton meilleur ami ? Je m'exclame plusque je la questionne.

C'est rare de voir Thérèse aussi intimidée, c'est à la fois marrant et écœurant lorsqu'on connaît sa situation. Elle hoche de sa tête.

__tu devrais lui en parler, c'est nécessaire. Je glisse un sourire empathique

__Je ne sais pas, si ses sentiments pour moi ne sont plus les mêmes? Avant que je vienne travailler au palais, il m'a avoué ses sentiments, mais je lui ai fait comprendre que ce n'était pas réciproque et que seule son amitié m'intéressait, à présent les choses ont tellement évolué du côté de mes sentiments pour lui, que j'ai peur qu'il y aille en aimer une autre aux USA et m'oublie...

Je suis resté silencieuse, l'écoutant dévaliser son cœur. Je descend de mon lit et la rejoins là où elle est allongé, je passe mes bras autour de son cou et la serre contre moi, elle répond affectueusement à mon étreinte avant de laisser des petits sanglots s'échapper du fond de sa gorge.

__crois-moi Thérèse, peu importe ce qu'il va te répondre, c'est dans ton avantage de lui faire part de tes sentiments.

Elle relève sa tête après avoir quitté mon étreinte, me sourit faiblement avant de se prononcer sur ces mots:

__je vais le faire, d'ailleurs en attendant que je retourne à Lille, je vais lui envoyer une lettre pour lui faire mes aveux, j'écrirai la lettre dès demain matin et la déposerai à la presse royale pour qu'on la lui expédie.

__bonne idée ! Je glousse en tapant dans mes mains.

Le visage de Thérèse se repeint de son enthousiasme perdu il y'a quelques minutes écoulées. Elle sourit et prend sa trousse de toilette pour me précéder à la salle de bain.

Je finis de faire mon lit quand elle réapparaît dans la chambre vêtue de son pyjama, elle me sourit encore avant de glisser sous sa couette, je prend ma trousse à mon tour et vais aussi me doucher.

☆☆☆

Je sursaute de mon sommeil en sentant une présence autour moi. Je suis pétrifié de voir la silhouette d'un homme qui se tint tout juste devant moi.

__chut! Ne fais pas de bruits Céline ! Sa voix rauque déborde d'une douceur apaisante lorsqu'il prononce mon prénom.

Mais cela ne suffit pas pour éloigner assez longtemps mes craintes, et comme s'il lisait dans mon esprit, il ajoute :

__ne crains surtout pas, je ne te ferais aucun mal, viens juste avec moi.

J'hésite un instant avant de quitter mon lit, je jette mon œil vers le corps de Thérèse enroulé dans sa couette, je ne comprendrais jamais comment cette fille parvint à dormir d'une manière aussi inquiétante, on pourrait s'imaginer qu'elle est morte.

__Dépêche-toi ! M'ordonne-t-il sans perdre le ton doux de sa voix.

Je lève mon regard vers lui, il fait si noir qu'on ne peut distinguer les traits de son visage, mais la lumière de la lune qui pénètre légèrement la pièce me permet de distinguer son imposant gabarit.

Sa main froide saisit mon poignet, il est doux dans sa manière de parler ou d'agir, mais son impatience face à mes inquiétudes est palpable.
Nous sortons de la chambre comme deux chats en chasse d'une proie. Les couloirs du château demeurent dans un silence tranquille.
Je reconnais le chemin qu'on a emprunté lorsque arrivés à destination, je me retrouve devant cette étrange porte, à présent je vois et comprends clairement la situation, je tremble.

Il constate et me rassure à nouveau,

__Il ne va rien t'arriver.

Il m'ouvre la porte qui couine légèrement, il me pousse gentiment à l'intérieur et referme derrière moi.

Le pénombre de ce lieu se différencie de là où je viens grâce à ces innombrables bougies qui contournent cette vaste pièce.

Je lève mes yeux vers où ils me détaille la silhouette du Prince. Je sais que j'ai peur, je me tiens interdite sur place, mes lèvres tremblent, cette fois-ci c'est claire qu'il n'y a aucun moyen d'échappatoire.

__Céline. Mon prénom se glisse entre les lèvres du prince et mon sang fuse de partout dans mes veines.

__Son altesse ! Je m'incline trois fois d'affilé

Il s'approche de moi d'un pas gracieux et se plante à un mètre de distanciation. À présent je peux distinguer son visage carré, sa barbe et ses cheveux coiffés soigneusement, ses grains de beauté au-dessus de son nez, ses yeux gris et sa bouche charnue qui prononce ces mots:

__Tu as fuit la dernière fois, pourquoi ? Le ton de sa question reste calme, sa voix contrairement à l'homme qui m'a emmené ici, dont j'ignore l'identité, est plus douce et moins enrouée. Ainsi possédant tout le pouvoir de me mettre alaise mais sans comprendre le pourquoi, c'est la panique qui me commande, et je me jette à ses pieds.

__Putain! Il jure en s'accroupissant pour atteindre ma taille. Pourquoi tu paniques? Je ne te veux aucun mal Céline.

__ Je je ... mes phrases désormais ne se limitent qu'à un pronom personnel

__Écoute-moi Céline, je suis désolé de te brusquer ainsi, c'est indépendamment de ma volonté, tout ce que je veux de toi, c'est te parler, je ne te veux aucun mal , crois-moi. M'explique-t-il

Je ne dis mot, mais ses paroles m'ont rassuré et je peux au moins me détendre. Je sens son regard sur moi mais je n'ose relever ma tête, jusqu'à ce qu'il le fasse avec sa main... je croise ses yeux gris remplient de compréhension et d'empathie.

__Tu me crois? Me Demande-t-il

J'acquiesce un geste de la tête.

__Parle-moi je t'en prie!

__Je vous crois son altesse ! Lui murmuré-je

__s'il te plait, appelle-moi Élia !

J'écarquille les yeux, ahuri qu'il me permette de lui appeler par le diminutif de son prénom. Il semble impatient de m'attendre l'appeler comme il m'a demandé, je cède en répétant :

__Je vous crois É, Élia. Ces quatre lettres pèsent sur mes lèvres en les prononçant comme si c'était le plus long mot du dictionnaire que je prononçais.

Il semble satisfait et me sourit, il se remet sur pieds et me tend sa main...

__Viens avec moi !

J'hésite une seconde avant d'attraper sa main. Il me conduit vers un tabouret devant le piano, je crois que c'est le fameux instrument musical qui m'a ramené en ce lieu pour la première fois.

Il s'assied tout à proximité de moi sur le banc après avoir contourner le piano.

__ Tu peux te détendre. Il sourit

À force de le faire, je vais oublier qui il est,

__À quoi tu penses Céline?

Son visage est toujours ébloui d'un sourire qui m'apaise, et cette fois, je souris à mon tour...

__Alors? Il insiste.

__je ne sais pas son altesse... désolé Élia, je souris. J'ai l'impression d'être dans un rêve, je n'arrive pas à comprendre comment je me retrouve ici assise à côté de vous, qui me semble différent du prince que je vois tout les jours dehors, je, je me demande qu'ai-je fait pour pouvoir vous appeler par votre pseudo, ou vous voir sourire de cette manière.

Sans comprendre comment, mes mots se sont coulés comme des chutes d'eaux sans que je ne me retienne. Je me ravise en constatant que j'ai beaucoup parlé, je souris en planquant une main sur mes lèvres pour me faire taire.

Le prince plisse les yeux et sourit encore,

__Qu'est-ce qui t'a poussé de venir ici l'autre jour ? Il ne semble pas ennuyé que j'ai beaucoup parlé, il l'a l'air d'apprécier m'écouter.

__et bien, je marque une pause et pose mes deux mains sur mes genoux, avant de reprendre : ma chambre se situe vers le couloir opposé de celui-ci, je la partage avec Thérèse, une collègue plutôt dormeuse, je souris, il emboîte le geste en me regardant sans ciller, et je poursuis: depuis un moment votre musique parvient à moi à chaque fois que mes soucis me ravissent le sommeil, et moi je ne cesse de me demander ;qui est cette personne dont les doigts ont une telle magie de panser les blessures de mon âme ? 》et je me suis retrouvé ce jour-là à suivre la provenance de la mélodie qui m'a ramenée dans cette pièce, mais je vous jure que j'ignorais vous trouver ici....

__je sais! Il pose sa main sur la mienne, je trésaillie et il l'enlève doucement.

__Désolé! Nous nous disions ça au même moment

Je glousse et il me sourit,

__Tu parles bien. Il me complimente.

☆☆☆

Les minutes se sont effilochées dans une ambiance légère, le prince m'interroge et m'observe lui répondre tout en souriant à chaque fois que je le faisais. Et le temps ne ressembla plus à rien lorsque la grande horloge nous ramène dans une réalité où Élia est le prince et moi, je suis, et bien... juste une servante.

Le prince soupire,

__je dois m'en aller, murmuré-je

__Je sais, mais... il se penche pour me faire face en prenant ma main entre les siennes, il me demande : promets-moi de revenir à chaque aube ici pour moi...

__Mais si on me surprend?

__Charles va assurer tes arrières, personne ne pourra te surprendre, il dit cela avec précipitation

__Charles?

__mon garde-corps personnel, c'est lui qui t'a emmené ici,

Je hoche la tête, il presse ma main et plonge son regard dans le mien, j'y lis le désespoir,

__reviens s'il te plait Céline !

__D'accord.

Il me sourit et dépose un baiser sur le dos de ma main, ce geste affectueux fait naître une multitude de battements des ailes dans mon estomac, malgré la légèreté de notre échange, les manières affectueuses de ses gestes, je ressens la panique qui remonte en flèche comme dans les premières minutes que j'ai passé en ce lieu aujourd'hui.

Comment vais-je me comporter en le revoyant dans la cour? Bien sûr, je vais faire semblant, mais lui, va-t-il m'ignorer comme s'il n'avait jamais posé un regard sur moi?

Je souris et il m'accompagne jusqu'à la porte,

__N'oublie pas notre promesse Céline.

J'acquiesce d'un geste de la tête et sors de la pièce, je croise les yeux noirs de Charles qui sort dans l'ombre, sa présence est pleine d'autorités.

_ retourne dans tes occupations et fais comme si rien de tout ça n'était arrivé. Il martèle ses mot d'une manière qui me semble si clair et en parfaite contradiction avec les mots du prince.

Nonobstant, j'obtempère et m'efface de sa présence pour retourner dans ma chambre. j'y trouve Thérèse débout ce qui me fait sursauter.

__D'où viens-tu ? Elle m'interroge en pliant un papier pour le fourrer dans un enveloppe.

__Je prenais l'air à l'extérieur. je me permets ce petit mensonge

Elle ne demande pas plus, elle semble convaincue. En scellant son enveloppe, elle lève la tête vers moi et me sourit en pleine dents.

__je lui ai écrit la lettre, il ne reste qu'à l'expédier.

__super! C'est génial ! Je souris négligemment

__bien, je vais déposer ma lettre à la presse, avec plus de chance, elle lui sera parvenue dans une semaine. Elle tape dans ses mains et sort de la chambre.

Le silence derrière son départ me ramène à ce que j'ai vécu aujourd'hui, c'est lourd à porter en restant débout, je vais me rafaler sur mon lit et mes pensées se mirent à voyager.

☆☆☆

À suivre...

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