02.









☆ROYAUME D'ÉDIMORT, la pièce interdite 1989☆

CÉLINE MERCEDES

☆☆☆

Lorsqu'on est enfant, on a l'impression comme si la vie se déroule au ralentie, juste pour atteindre dix-huit ans, on crorait qu'il en faut tout un siècle. Chaque jour semble compter une année et les choses semblent se reproduire en boucle. Nos rêves d'adultes nous terrorisent, ils sont pleinement et constamment en déambulance quelque part dans notre cerveau. nous réclamant notre intérêt, mais nous n'en pouvons encore rien si ce n'est que de poursuivre le processus. Puis un jour qu'on a désespérément attendu arrive, on a atteint dix-huit, cet âge qu'on a passé notre enfance à guetter l'arrivée. Nos responsabilités deviennent criantes, le cri de nos rêves strident. on semble directement épuisé et ignorant de nos propres rêves connus, on s'aperçoit qu'on a tellement accordé plus d'importance à nos rêves qu'à vivre notre enfance insouciamment... soudainement être adulte ne semble plus si excitant que ça, si seulement je pourrai redevenir enfant pour une seule fois.

Ma vie d'enfance à l'orphelinat n'était pas de si désagréable, mais qu'est-ce que je rêvais grandir, prendre ma vie en main, choisir quel pays vivre, quel métier exercer, quel ami fréquenter ou quel homme aimer... le jour de mes dix-huit ans était pour moi un clé qui ouvrait le coffre aux trésors. J'étais si enthousiaste, si excitée, surtout le jour où je quittais l'orphelinat pour le château d'Édimort.

Aujourd'hui rien n'est plus pareil, être adulte était rien de tout ce que j'ai pu croire, c'est écœurant ! Mon âme a perdue la vie, les questions que j'ai repoussé durant une partie de mon jeune âge,  se sont réveillées si soudain et le manque de réponses à aucune question me désespère.

j'aimerai connaître mon père et ma mère, ils doivent me dire pourquoi ils m'ont abandonné devant la fenêtre de cet orphelinat, j'ai besoin d'explication, savoir qu'ils ont peut-être fait ça pour mon bonheur et non parce qu'ils en avaient aucunement envie de m'avoir dans leur vie.

Je sens sincèrement que je n'évoluerai jamais avec cette incertitude qui trotte constamment dans mon esprit.
Et c'est ainsi depuis aujourd'hui cinq ans, je vis sans jamais ressentir ce sentiment de bonheur que la vie procure, je gagne l'argent et j'économise assez pour pouvoir m'offrir une vie descente après ici. Mais mon cœur est si triste et c'est devenue une seconde nature liée à ma personne.

Au milieu de tout ça, il y'a cette musique, elle me parle tellement que je me pose la question qui est cette personne dont les doigts peuvent parler à une âme inconsolable comme la mienne et précisément au moment où le sommeil ne veuille plus de moi, c'est devenu presque un rituel, chaque l'aube, cette mélodie traverse j'ignore combien de couloirs pour atterrir spécialement sur les plaies de mon âme comme un pansement. Je clos mes yeux et respire chaque note qui me regarde avec des yeux que personne n'a porté sur moi.

puis soudain je sens le ton s'éloigner comme s'il était là aujourd'hui que pour me ramener vers où cette musique provient. Je dépieute et quitte la chambre qu'on partage à deux en laissant ma compagne de chambre dans un profond sommeil,  comment fait-elle pour dormir ainsi ?

Je referme la porte, guette le couloir, aucune présence d'aucun humain dans l'ombre. Cette musique dont le ton semble un éclaireur pendant les navigations noctambules. Plus je le suis, plus il s'éloigne, m'attirant vers les directions que j'ignore.

Comme une fumée, lorsque j'arrive devant cette porte, elle disparaît, plus aucun son ne résonne,  je rêve ou quoi? Est-ce ma debordante imagination ou c'était bien réel?

La porte devant moi est bien différente de plusieurs portes de ce chateau, elle est en bois noir, le linteau est totalement peint en couleur d'or ce qui contraste de la couleur dominante, son poignée est en forme d'une corne d'éléphant retournée, il est en métal d'acier colorié en or comme le linteau. La particularité la plus intriguante de cette porte est cette tête de cerf, faite en cristal de givre, elle est si transparente, si délicate et même envoûtante, c'est simplement un chef-d'œuvre architectural.

Je sens un empressement dans mon cœur qui m'oblige à y entrer, je reconnais que ce quartier royal est une zone inhabitée, les pièces qui sont ici servent des bibliothèques, des greniers et autres, il existe moins de chance à ma connaissance que ma curiosité de pénétrer cette pièce me rapporte des ennuies.
en pesant les pour et contre, je décide d'y entrer.

Une pièce sombrée dans un pénombre imperturbable, les chandelles contournent l'immense pièce et les scintillements des bougies rendent la pièce féerique pour le bonheur de mes yeux, je les sens briller par autant de splendeur. Le ciel de la pièce est magique avec ce miroir suspendu sur le plafond et ces perles cristallisées de la même matière que la tête du cerf sur la porte, parsèment le périmètre carré du miroir.

La curieuse balade de mes yeux ne fît pas à son comble lorsque mon regard dérive instinctivement de ce miroir pour se poser sur ces yeux, mon corps se fige et tout mon sang se vide, mais qu'est-ce que....?

Éliahum Duchesse,  le prince, il se tient tout juste en face de moi, ses yeux dans les miens. Je reste sidéré et tremblotant.

Je n'avais jamais été aussi proche de lui de cette manière où toute son attention se repose sur moi, je ne l'avais jamais vu sans costume, sans son allure princière, sans son regard désintéressé, j'ai l'impression de trouver dans cette pièce une toute autre personne derrière ce piano dans ce magnifique pyjama avec un air si...humain.

__.....

Il formule une phrase qui n'a pas atteint mon audition, je me sens dans un état comateux, je ne peux entendre des choses qu'il dit, ni lui répondre, toutes mes facultés humaines m'ont abandonnées.

Il se relève d'un pas décidé et se rapproche de moi et bien avant qu'il m'atteigne, mes jambes défaillent mais il me rattrape de justesse avant que je ne m'écroule.

__non non non! Ne t'endors pas!

Je l'entend supplier pendant que mes facultés ne me restent que des etranges et inconnues sensations.

Il me secoue doucement avant de me susurrer d'une douce voix ces mots :

__ouvres tes yeux, je t'en prie!

Je tente de rouvrir mes yeux, les referme avant de les réouvrir à nouveau, je lève vers lui mon regard et croise le sien qui était déjà sur moi, il acquiesce un léger sourire. les frissons me montent dans  tout le corps, surtout lorsque la sensation de ses bras me réveille, l'odeur de sa présence chatouille mes narines.

__ hé! Ce n'est que moi. Me sourit-il à nouveau

Comment peut-il dire de lui, ce n'est que moi? Mes facultés mentales s'accordent avec celles de mon physique et produisent une réaction instictive qui me pousse à se défaire de ses bras et me remettre sur pieds. Il se relève à son tour sans effort.

__son altesse ! J'incline ma tête en signe de politesse. je suis désolé, extrêmement désolé de vous avoir interrompu, je pense que je suis perdu, je hein... ma langue s'emmêle à un langage que j'ignore et tout se mélange pour produire un résultat catastrophique.

Le prince Duchesse acquiesce un léger sourire pour la troisième fois en quelques poussière de minutes, beaucoup plus que je ne l'ai vu faire en plus de quatre ans depuis qu'il vit dans ce château. Il pose une main sur mon épaule et me dit:

__sens-toi alaise jeune demoiselle, je ne mord pas. Son visage n'a rien à avoir avec celui du prince dédaigneux que je vois souvent dans la salle à manger, celui-ci est plusqu'humain qu'un typique prince, c'est effrayant.

__ je vous en prie, ne me congédiez pas s'il vous plait!! Je n'oserai plus jamais entrer ici, je....

__mais pourquoi je vais te congédier? Je ne le ferai pas du tout, calme-toi !

Mon cerveau dijoncte, il ne me vouvoie pas. Ça devient beaucoup plus étouffant,  et si je prenais mes jambes au cou en le laissant au dépourvu,  se rappellerait-il de moi au petit matin pour me sanctionner de mon intrusion ? J'en doute fort.

__ Il claque ses doigts pour me ramener sur terre.

Sans dire un mot, je me précipite vers la sortie en le laissant au dépourvu, puis par des grandes enjambées, je retourne promptement dans ma chambre,  ma compagne dort toujours. Mon cœur bat la chamade, je ne peux canaliser mes craintes, s'il me reconnaissait au réveil ? M'accuserait-il auprès du roi pour ordonner qu'on m'éxecute? L'idée même suffit à hérisser les poils de ma peau, puis des larmes perlèrent sur mes joues.

☆☆☆

J'ai passé trois jours enfermé dans ma chambre en simulant avoir mal. La gourvernante numéro un du palais me donna congé le temps que je me rétablisse, en cet effet, elle confia à une infirmière la tâche de prendre soin de moi le temps que je reprenne forme. Cette derniére au bout de trois jours fît parvenir à la gourvernante de l'amélioration de mon état et de mon aptitude à reprendre le service. Décidément ,  je ne pouvais pas m'enfuir éternellement.

À peine que j'ai enfilé ma tenue et ai apparu dans la cuisine, la gourvernante m'aligne parmis les servantes qui devraient servir le déjeuner à la famille royale.

Nous nous presentons donc dans la salle à manger pour disposer le petit-déjeuner préparé pour la famille royale, une fois que tout fût servie, la gourvernante envoya l'invitation au petit-déjeuner à chaque membre de la famille qui rehaussa de sa présence du premier au dernier membre à notre connaissance ainsi que leurs invités qui avaient passés nuit dans les quartiers du château.

Selon la coutume, pendant que la famille royale est à table, les servantes restent dans les environs de la salle pour servir en cas de nécessité jusqu'à la fin du repas.

Devant une société d'environ une trentaine de convives à table, nous les environnons. j'aperçois aussi le prince Éliahum Duchesse, dans sa version connue de tous. Il est vêtu d'un constume sur mesure gris, ses cheveux courts son soigneusement peignés et les traits de ses coins contournent avec justesse son magnifique visage, parce qu'il faudrait l'avouer,  le prince ici ou dans cette chambre sombre, reste un homme très beau et très séduisant.

J'humecte mes lèvres comme si mes pensées avaient sécher celles-ci. Puis une voix autour de la table s'élève.

__Alors Éliahum,  tu n'as pas dit comment s'est passé votre visite pour la ville des Maltes ? Je meurs de curiosité.

C'est lady Charlotte qui parla. Je n'avais jamais rien eu contre cette femme, mais je ne la supportai pas, c'était assez clair qu'elle était aigrie et dévergondée. Être la mère du futur roi attisait bien son orgueil, elle se croyait déjà reprendre la place de la reine Martini qui elle était si aimable, si discrète.

__j'ai déjà fait mon rapport auprès du roi de comment s'est passé ma visite dans la ville des Maltes, mère.

_ certainement mon fils, mais il y a quand-même des anecdotes dont tu pourrais nous raconter de cette visite. Insiste-t-elle

Le prince semble bien excédé du comportement intrusif de sa mère,  néanmoins il peint son visage d'un sourire accueillant avant de répondre :

__et bien dans ce cas, ma reine Martini serait très honorée de nous raconter son expérience dans la ville des Maltes, puisque les habitants semblaient bien lui accorder plus d'intérêt qu'à moi.

__elle est venue avec toi ? Lady Charlotte s'exclama, visiblement surpris, et elle n'a aucune classe pour camoufler l'indélicatesse de son attitude.

Le prince réaffirme sa réponse à sa mère avec un sourire dont je soupçonne les ondes de malice qui s'en dégagent.

Je me rend compte que mes yeux ne se sont pas longtemps éloigné du prince lorsqu'il lève le regard et croise le mien. Il me fixe suffisamment comme s'il cherchait à savoir d'où il m'a vu. Je baisse mon regard et vais me cacher derrière une servante qui était à ma gauche. Je relève discrètement mes yeux pour voir s'il ne me regarde plus, mais ses yeux sont toujours sur moi, il glisse un sourire pas différent de trois premiers qu'il m'a montré dans cette chambre, il penche ensuite sa tête vers l'homme assise à sa droite, il lui adresse un mot et le dernier lève également son regard vers moi. Je me sens immédiatement mortifié, il est clair que le prince m'a reconnu, que va-t-il faire ?

☆☆☆

À suivre...

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