01.

Note de lauteure: les conversations avec la voix intérieure du narrateur seront écrit en italique.

Bonne lecture!!




☆LE ROYAUME DE LA DARMONIE, CHÂTEAU D'ÉDIMORT 1989☆

ÉLIAHUM DUCHESSE.

l'alarme de la grande horloge retentit et il est 5h30', j'ai somnolé contre le piano dont je jouais il y'a pas plus d'un demi heure.

Je me redressai et tentai des étirements avant de me mettre sur pieds pour sortir de cette pièce sombre dont seules les bougies sur les chandelles illuminent.
Je refermai la porte à clé et sentai déjà la présence de Charles.

__son altesse !

__il ya personne dans ce couloir. Fis-je remarqué d'un ton réprobateur

__Élia ! Se reprit-il. Comment tu vas ce matin ?

__ça va et toi ?

__ça va.

__c'est quoi le programme ? J'essayai de me renseigner de mon emploi du temps journalier pendant que nous arpentâmes les couloirs du château pour ma chambre.

__la messe matinale, le petit-déjeuner, une réunion diplomatique avec les ambassadeurs de l'Afrique Centrale se tiendra vers midi, vous devriez y être... il changea de ton en apercevant d'autres garde-corps, je détestai qu'on me vouvoie, mais faire semblant c'est tout ce qui nous restait à faire. Vers les après midi, nous devrions nous rendre dans la ville des Maltes pour la visite guidée du centre alimentaire pour les militaires et leurs familles, et le soir, il y aura un dîner spécial avec les ambassadeurs.

Il finit de me présenter le planning du jour quand nous arrivâmes devant ma suite royale. Elle était déjà propre et sentait très agréable, les rideaux sont tirés pour permettre à l'air frais de se faufiler dans la pièce. Je m'introduisis dans le dressing sans un mot pour Charles qui m'a suivi dans ma chambre comme d'habitude, c'est mon garde-corps personnel.

Je défilai les cordes de mon pantalon de pyjama que je retirai, ensuite je m'attaquai à mon t-shirt gris, je pris mon peignoir tout blanc comme la neige que j'enfilai avant de me faufiler dans la cabine pour un bain chaud.

Je ne traînai pas, il ne me restai que huit minutes pour aller dans la chapelle royale pour la messe matinale. Je sortis de la salle de bain et retournai dans le dressing. Des nouveaux vêtements repassés sont suspendus sur des cintres. Je pris un costume gris croisé avec une corde jouant le rôle de la ceinture au rein, une chemise toute blanche, je sortis une paire de chaussures noires, je m'habillai et passai devant le miroir pour brosser mes cheveux courts, je dégageai l'air d'un véritable prince avec ce look des enfants de bonne vie.

Mon ancien look était du dark, un t-shirt et jean ainsi que mon éternelle veste en cuir, mes cheveux me tombaient sur les épaules mais je les enfermais régulièrement à un chignon tout bas.

Je me parfumai, enfilai une montre au poignet et retournai dans la suite, Charles me considéra d'un regard approbateur avant de me donner une tasse de café.

__il ne nous reste que trois minutes, dépêchons-nous pour ne pas arriver en retard à la messe et attirer l'attention des autres.

Je pris le café et le bus d'un cul sec ( mon vocabulaire de badboy) je remettai la tasse vide à Charles, il m'ouvrit la porte et nous engageâmes dans les couloirs qui mènent à la chapelle par des grandes enjambées, Charles déposa la tasse quelque part avant que nous arrivâmes à la chapelle avec deux minutes de retard.

Je croisai le regard dur de mon père, on se saluait d'un hochement de tête avant que je prenne ma place habituelle pour le quinze malheureuses minutes d'exhortation.

Avant je n'étais pas trop religieux et je n'allais certainement jamais dans une cathédrale mais aujourd'hui me voici qui ne sèche même pas un seul jour de messe, et ce n'est qu'une goutte sur l'océan de changement opéré dans ma vie.
Ça fait déjà quatre ans depuis que je vis dans cet endroit à faire la comédie. Au départ j'ai essayé de faire le con et d'agir en vrai rebel mais mon père et le roi Philippe m'ont toute suite fait comprendre qui fait la règle, et ce n'était certainement pas moi, ils m'ont démonté jusqu'à ce que j'eusse cédé et décidé d'abandonner la bataille pour m'y conformer à leur désir, je me suis même dis qu'avec le temps je trouverais le bon côté dans cette réalité mais, ça fait exactement quatre ans et je ne me suis toujours pas sentie chez moi.

En échange de ma bonne volonté de s'aligner, j'ai demandé qu'on m'octroie une pièce en dehors de ma suite royale d'où on y installait un piano, et depuis lors chaque l'aube je passais une heure et demie à pianoter.

Au départ j'avais tellement de colère que ma musique était si sauvage, si brutale, mais avec le temps ma colère s'est transformée à une sempiternelle tristesse et petit à petit, le ton de ma mélodie est devenu une vague lugubre qui coule en douceur.

Je n'ai versé aucune larme, mais mon piano, lui, pleure tout les jours, des larmes que je ne verserai jamais.

Finalement la messe termina sans que j'y prête vraiment attention à ce que le prêtre disait. Une séance des salutations s'en suivirent avant que nous nous conduisîmes à la grande salle à manger pour le petit déjeuner.

Charles resta derrière moi pendant que je marchai devant avec la reine Martini accrochée à mon bras.

Avec le temps j'ai appris à apprécier cette femme qui est devenu comme ma seconde mère, sa douceur et son tempérament plein de sérénité m'ont séduit.

__comment vous vous sentez Éliahum ? Elle s'enquit

__je vais bien mère et vous ?

__je me sens bien. Ell sourit et le silence s'installa, sûrement elle n'a rien à dire sinon la conversation allait continuer.

__avez-vous des tâches particulières pour cette après-midi mère ? J'aimerai que vous m'accompagner pour la visite du centre alimentaire dans la ville des Maltes.

__bien entendu mon fils, je serai ravie de vous accompagner, d'ailleurs je m'ennuyais tellement que je voulais m'abandonner à quelques travaux de jardinage dans ma serre, mais t'accompagner me semble bien plus intéressant. M'affirme-t-elle d'une voix plein d'enthousiasme.

__mon fils !

C'est ma mère qui nous approcha, elle a accrochée contre ses lèvres son éternel sourire que je connais très bien et dont j'ai toujours soupçonné était faux. Et me plaqua ses lèvres aux joues, j'acquiesçai un léger sourire qui ne convainc même pas à moi.

__les devoirs princiers t'ont rendu si rare, tu me manques, tu ne penses pas qu'on pourrait un jour sortir entre nous, l'histoire de rattraper le temps perdu?

Malgré que j'aimais qu'on me tutoie, j'abhorrai ce 《tu》 quand ça sortait de la bouche de ma mère, ce n'était pas un privilège dont elle devrait s'en jouir.

__ sans problème mère, je trouverai du temps libre dans mon agenda et vous communiquerai le jour en avance. Ai-je répondu

__ Allons-y donc dans la salle à manger, il est l'heure du petit déjeuner. Intervint la reine Martini.

Ma mère lui adressa pour la première fois depuis qu'elle s'est planté devant nous un sourire, le plus hypocrite dont elle réservait uniquement aux personnes auxquelles elle ne tenait pas forcément à cœur. Par contre la reine Martini, bienveillante comme toujours, lui renvoya son sourire de plus accueillant avant qu'elle me tire pour que nous dirigeons vers la salle à manger.

Depuis quelques années, ma mère et la reine Martini, semblaient ne plus se porter à cœur, c'est surtout la jalousie maladive de ma mère qui l'anime. Même si elles n'ont jamais eu des altercations ou des simples disputes banales, la tension entre elles est toujours palpable et je me soupçonne d'être la cause de leur animosité. Je trouvai tout ça drôle ; ma mère qui méprise la reine parce que je m'attache plus à cette dernière qu'a elle. Ceci m'a donc motivé à accorder plus d'attention à la reine juste pour plus saouler ma mère, c'est vraiment amusant, et je me marre bien quand je vois sa face se déformer à chaque fois que j'accorde plus d'intérêt à la reine.

☆☆☆

C'était encore l'aube, semblable à tout ceux dont j'ai connu, nous étions à la période où le soleil fait semblant de sortir pendant la journée et la brise du soir rendait la nuit hivernale quand bien même, il n'en était pas encore la période de l'hiver. Dans cette même pièce, où chaque nuit resonne mon identité abandonnée. Vautré sur mon banc, je laissais écraser sur celui-ci le poids de ma fatigue physique comme émotionelle, mes doigts s'attardaient sur les touches de mon instrument que j'adorai.

J'ai toujours l'impression comme si tout est encore nouveau, comme si le poids de la vie royale pesait sur mes épaules chaque jour avec la même intensité, entre retenir l'histoire, la géographie, la langue, la culture, etc... de la Darmonie, et chaque nuit, quand je rafalai mon corps sur mon lit avec un sentiment d'abandon, en me murmurant : 《ce n'était pas mon destin, je voulais être musicien!》 cette phrase était comme un souvenir lointain que je ne pourrai jamais rattraper. Et 《tu as l'obligation de sauver le royaume》 c'était comme un mantra que ma mère me répétait à chaque moment, ainsi à force de l'entendre, je ne pouvais plus m'en défaire de mon cerveau.

Cette coutume, pendant que le royaume était submergé dans un profond sommeil, et moi enfermé dans cette vaste pièce dont le pafond porte un miroir cristallisé des perles de couleurs bleu saphir qui descendent comme des gouttes d'eaux de pluie en suspend. J'y restais jusqu'au moment où le ciel s'éclairait en exhibant toute sa beauté, le regard lugubre, mes mains manipulaient chaque touche de ce clavier avec douceur comme si c'était un œuf de sacrifice pour briser un sortilège, l'unique œuf qu'on a mit des années à rechercher sans succès.
Ainsi mes mélodies mélancoliques prouvaient à quel point mon coeur était détaché de mon corps. Pendant ce temps, une pensée trottait dans mon esprit ; aurai-je encore un instant de la vie pour vibrer?

C'était écœurant, mais soudainement je relevai ma tête en entente du bruit de la porte qui s'ouvre, je découvre une silhouette féminine, le sang dans mes veines se glacent pendant un instant lorsque mon regard croise la couleur verte de ses yeux que les lumières scintillantes des bougies colorent en un thème infernal.

Elle semble interdite en me voyant, je sens sa pulsation depuis l'endroit où je suis assise, elle est effrayé, mais pourquoi ?

☆☆☆

À suivre...

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