Chapitre 4
...Une fois là-bas, va rendre visite à ta tante Marie. Te souviens-tu d'elle ? C'est la sœur de ton cher père, mon fils et la tante que tu as tant aimer durant nos réunions de famille. Elle te fera redécouvrir le monde dans lequel tu as grandi et celui que ton père affectionnait tant avant votre départ, le monde des Bull-riders....
- Oncle Billy !
Une petite flèche passa la porte d'entrée à toute allure pour s'échouer dans les bras de l'homme qui venait d'arriver.
- Hey ! Comment va ma nièce préférée ?
La petite rousse pouffa dans ses mains et regarda son oncle qui l'avait pris dans ses bras pour lui faire un énorme baiser sur la joue.
- Je suis ta seule nièce tonton. Répondit Madeleine d'un air très sérieux.
- C'est bien pour ça que tu es ma préférée. Répliqua Billy en déposant la fillette au sol et en ébouriffant ses cheveux sous les cris réprobateurs de sa nièce.
Alec en resta bouche bée, sa petite fille, son bébé, n'était pas venue dans ses bras mais dans ceux de son oncle qu'elle voyait pratiquement toutes les semaines.
- Et bonjour papa ?
Les deux personnes devant lui le regarda d'un air amusé avant de rire à l'unisson. La petite fille sortit de l'emprise de son oncle pour courir dans les bras de son père qui faisait mine de bouder.
Patricia regarda la scène du perron sans bouger et trouva ce moment de douceur si beau à regarder et malheureusement si rare depuis la mort de sa belle fille. La femme d'un âge mûr serra son châle contre sa poitrine puis ouvrit les bras pour accueillir son fils.
L'homme accepta avec bonheur cette étreinte qu'il ne se lassait jamais d'avoir. Sa mère avait été un réel pilier depuis la mort de sa femme. Et Billy fut accueilli par sa seconde mère aussi chaleureusement que le reste de la famille.
Le repas familiale se passait dans la bonne humeur et les taquineries. Patricia aimait dire que Billy était bien trop maigre et devait sérieusement penser à trouver une femme qui s'occuperait de lui et du look bad boy qu'il gardait obstinément depuis sa jeunesse. Quant à lui, il n'était pas vraiment de cet avis. Il savait qu'il plaisait aux femmes et ne comptait pas changer quoi que ce soit à son allure de cowboy sexy pour les demoiselles en détresses. Qui n'a jamais fantasmé sur les muscles et la prestance d'un beau, grand et jeune cowboy ?
Le repas touchait à sa fin, et l'heure du départ approchait. Billy remercia Patricia pour ce bon repas et lui promit qu'il allait avaler plus de calories dès à présent, promesse que Patricia savait pertinemment qu'il ne tiendrait pas. Alec, lui, se leva du sofa et alla faire une accolade à son père puis un baiser sur le front de sa mère.
- Tes plats sont toujours les meilleures maman.
Puis il partit en direction de l'extérieur où il entendait sa fille et son chien jouer ensemble. Sa mère avait pour habitude de les accompagner jusqu'à la porte afin de leur souhaiter bonne chance pour leur prochaine monte.
- Revenez en un seul morceau les garçons. Avait déclaré Patricia d'une voix tremblante de peur.
- Comme toujours maman.
Il descendit les quelques marches et fit un câlin à sa fillette qui attendait fièrement son héro en bas du perron en lui faisant la même promesse qu'il lui faisait avant chaque compétition :
- A ce soir pour notre petite ronde, mon petit rayon de soleil.
Madeleine se contenta de hocher énergétiquement la tête de façon à acquiescer les paroles de son père puis, après une dernière étreinte rejoignit sa grand-mère et son compagnon à quatre pattes afin de regarder le gros 4x4 partir vers la petite rue de sable.
Sur le trajet, les deux hommes rigolèrent des bons moments qu'ils avaient passé durant ce repas avant de tomber dans un long silence qu'ils trouvèrent agréable et reposant après cette longue journée.
- Elle lui ressemble de plus en plus.
Billy n'avait pas regardé son ami lorsqu'il prononça ces paroles, et Alec l'en remercia intérieurement. Il savait que Billy souffrait lui aussi terriblement de la mort de sa sœur même s'il ne le montrait que très rarement.
- Oui, c'est elle en miniature. Répondit simplement Alec avant de reporter à nouveau son attention et ses pensées sur la route.
Madeleine avait le même visage fin que la femme qu'il aimait tant retrouver chaque soir en cachette durant leur jeunesse. Parfois, il lui semblait revoir le sourire de Louise lorsqu'il regardait sa fille rire aux éclats ou sourire à son cheval. Une douleur s'engouffra dans sa poitrine comme une lame qui pénétrait pour la énième fois dans cette même plaie depuis plusieurs mois. Il ressentait un vide qu'il n'arrivait pas à combler. Chaque nouvelle fille qui lui tombait dans les bras n'était pas assez bien pour lui, et surtout, elle ne ressemblait pas à celle qui avait fait chavirer son cœur. Jamais, il n'avait connu et aimer autant une autre personne que Louise. Depuis leur première rencontre lorsqu'ils étaient encore que des enfants puis devenus adolescents et adultes, son amour pour elle n'était que plus fort.
Un long silence s'en suivi sans que ni Alec, ni Billy ne veuille le briser ce qui permit, à l'un comme à l'autre, de se remémorer des souvenirs doux et joyeux.
- Elle aurait été fière de nous et t'aurait demandée de remporter ce combat, alors fait-le mon pote. Avait fini par déclarer Billy.
Ce dernier aimait dire cette phrase pour des montes importantes, car il savait pertinemment que son ami allait trouver au fond de lui une volonté surprenante de remporter le duel contre son taureau du jour. Parfois, il se demandait s'il ne cherchait pas à faire taire sa douleur à chaque bull-riding. Son ami se contenta de sourire avant de se concentrer sur la route et sur la technique à mettre en place aujourd'hui.
Arrivés sur le lieu du rendez-vous, Alec et son ami remarquèrent que de nombreux cow-boys se trouvaient déjà sur les lieux. Le 4x4 se gara et les deux hommes sortirent afin de rejoindre le point de ralliement qui leur était destiné.
La foule était sur-excitée, les gens ne venaient pas spécialement pour voir les cow-boys dominer les bêtes, non, ces gens amoureux de ce sport venaient pour voir les animaux gagner sur les hommes.
Avant chaque compétition, chaque cow-boy était présenté à la foule et tirait au sort le numéro de leur taureau du jour. Certains piochaient celui qu'il désirait, d'autres celui qu'il redoutait. Alec, par chance, avait comme camarade du jour Big bull, un taureau à la robe blanche tachetée de marron qui, après l'avoir monté une fois, était assez facile à manier et à combattre.
Le jeune homme n'aimait pas spécialement regarder la monte de ses concurrents cela était une condition de stress pour lui. Étant dans l'ordre de passage à la 18ème place, il avait un peu de temps avant sa monte. Il décida donc de déambuler autour de l'arène afin de se concentrer et de vider son esprit avant son top départ.
Alec le savait très bien, cette compétition pouvait tout changer. Chaque défaite était éliminatoire, par conséquent une personne passant à la vingtième place pouvait facilement se retrouver quinze places au-dessus dans le classement à la fin des affrontements entre bull rider.
Le beau châtain était trop concentré, ne remarqua pas la belle blonde au milieu du chemin et la percuta. Il fut alors interpellé par cette dernière qui semblait ne pas avoir sa langue dans sa poche, ce qui amusa Alec qui en profita pour la titiller un peu et la mettre hors d'elle. Sa petite tentative avait été voué à l'échec car le cow-boy s'était fait prendre à son propre jeu et avait fini par regarder abasourdi la demoiselle partir fièrement.
Lorsque Bill le rejoignit, les deux hommes se donnèrent à cœur joie de regarder avec intérêt le déhancher de la jeune femme en question, avant de se diriger vers leur objectif du jour.
Les deux compères passèrent devant les boxes où se trouvaient les bœufs, puis se retrouvèrent en haut de la cage où était mené les animaux qui allaient bientôt entrer en scène.
- La victoire et je te paie ta tournée mon vieux, sinon c'est au perdant de répondre à l'appel de la bouteille.
- Alors prépare ton porte-monnaie, mon vieux.
Le beau cow-boy montra ses dents parfaites et blanches à son ami dans un sourire fière et heureux. Puis, comme avant chaque monte, ils se faisaient, chacun leur tour, un signe bref de la tête avant que le bull-rider ne se dirige vers la cage.
Alec surveillait avant chaque monte que le bull-rope était bien attaché de sorte à ce que le taureau s'énerve suffisamment pour tenter de l'enlever. Les vérifications faites, il s'installa avec précision et détermination avant le top départ.
Alec avait toujours éprouvé une adrénaline folle à dos de taureau. Cette sensation de dominer une bête de presque une tonne est tellement enivrante pour lui. Ses yeux ne regardait pas le compte à rebours. Ce simple geste de lever les yeux pouvait être fatal pour tout bull-rider. Son attention ne devait pas être attirée ailleurs. Jusqu'à ce que le gong final ne sonne, sinon c'était la chute assurée et donc l'élimination.
Dès l'ouverture de la porte, le taureau parti à toute vitesse et commença à se secouer de toutes ses forces. Alec valsait dans tous les sens mais il était si bien installé sur le dos du taureau qu'il épousait à la perfection chaque cambrure de la bête. Il ne devait pas flancher. Il devait battre tous ceux qui se trouvaient devant lui. Beaucoup avait chuté dans cette compétition, ce qui lui avait permis de remonter à la 10ème place dans le tableau des scores. Une place bien trop maigre lorsqu'on connaissait son palmarès.
Alec était dans sa bulle. Il regardait avec attention sa main qui était agrippée à l'équipement qui se trouvait sur son taureau. Il entendait les cris des gens autour de lui comme un murmure. Sa respiration était calme et contrôlée, mais résonnait dans ses oreilles d'un bruit sourd et doux à la fois. Il pouvait également sentir la respiration de l'animal qui, elle, était saccadée et rapide à force de se déchaîner pour enlever cette corde autour de lui.
Seul le son de la cloche le fit sortir de son monde. Le cow-boy avait réussi. Il sauta avec joie au sol. Pendant que le taureau était éloigné, il salua le public afin de profiter de sa victoire. Puis avant de retourner vers les boxes il n'oublia pas de récupérer la cloche à terre que le taureau avait réussit à décrocher.
Sur le chemin, il croisa son ami et lui fit une accolade joyeuse avant de porter son attention sur le tableau des scores. Son nom remonta à la 5ème place et Alec sentit au fond de lui, que la place qu'il avait perdue il y a peu, allait enfin lui revenir.
- Je crois que tu me dois une tournée frangin. Déclara Alec plus que joyeux.
Les deux hommes attendirent la fin de la compétition pour s'assurer que le classement ne changeait pas, puis se rendirent dans leur lieu de rendez-vous favori.
Le petit bar en question fut vite rempli. Cet endroit était, et restait, le lieu de rendez-vous de tous les bull-riders après chaque monte et compétitions du secteur. Aucun autre café n'avait ouvert dans les environs ou en tout cas, n'avait fait assez de bruit ou de concurrence à ce cher Yuri. Le propriétaire était un russe venu ici après la guerre et qui malgré son vieil âge continuait à vérifier que ses enfants faisaient brûler la marmite comme il se doit.
Le parking était rempli de pick-up. La musique country résonnait jusqu'à l'extérieur et appelait quiconque qui approchait à venir rejoindre les premiers danseurs. Les deux comparses pénétrèrent et sentirent une vague de chaleur les happer. Les hommes comme les femmes se déchaînaient sur leur style de musique favorite. Ils buvaient dans la bonne humeur autour d'un jeu de fléchettes ou d'une table de billard. On sentait une convivialité et bonne humeur régner.
Alec et Billy avançaient vers le bar tout en saluant quelques habitués et cow-boys qui participent, eux aussi, au bull-riding. Ils s'arrêtèrent au bar et n'eurent pas besoin de passer leur commande que le barman, Try, commença à récupérer leur boisson. Il savait exactement ce que chaque habitué buvait à chacune de leur visite, cela était le fruit de plusieurs heures de travail mais qui évitait une queue interminable pour annoncer sa commande.
- Hey ! mon pote regarde un peu qui voilà. Intervint tout à coup Billy tout sourire.
Alec avait tourné la tête vers l'entrée mais n'avait pas vraiment compris dès la première seconde la personne que son ami lui désignait. Puis une fine silhouette apparut sous les yeux rieurs du cow-boy.
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