Chapitre 3
Les cris qui s'en suivirent furent des cris à s'en briser les tympans. «Des livres vivants !» Les ouvrages en cassant leurs cartons, avaient semés une pagaille monumentale. Les voleurs de livres, morts de honte, oublièrent totalement les centaines de livres entassées dans la salle et surtout l'argent qu'ils auraient pu en tirer, et s'enfuirent le plus discrètement possible dans ce bazar insupportable.
Les ouvrages étaient vraiment affolés du vacarme, et restèrent immobiles un long moment. Le petit livre, lui semblait parfaitement calme et serein. Il sautillait de joie intérieurement, mais il ne fallait pas se réjouir trop vite, car toute la foule avait déserté les lieux, et donc personne n'était en mesure de les ramener chez eux. Cela n'était effectivement pas la meilleure solution s'ils voulaient retourner dans la librairie. Mais ils avaient choisis la meilleure solution provisoire. Maintenant qu'ils n'avaient plus aucune chance d'être vendu illégalement, ils étaient coincés dans la salle des enchères, sans rien pour rentrer chez eux. Piètre situation.
Le petit livre réfléchissait, encore et encore, mais il n'arrivait pas à trouver la solution.
Sa petite aventure avait beau être palpitante, une sorte de mur transparent l'empêchait d'avancer. Comme si son cerveau de livre avait mis "pause". Il était bloqué tel un écrivain en panne d'inspiration. Ou tout simplement quelqu'un qui ne trouve pas la solution.
Son ami lui demanda :
" Alors, on fait comment pour sortir d'ici ?"
"Eh bien... Je ne sais pas. Je n'y avait pas vraiment réfléchi." avoua-t-il en baissant les yeux au sol.
Son fidèle compagnon commença alors à s'énerver :
"C'est bien, monsieur veut jouer au chef, mais si tu sait pas créer un vrai plan, faut pas donner des ordres !"
Le petit livre répliqua : " Je te signale que si j'étais pas intervenu, on serait peut-être vendus, à l'heure qu'il est ! et puis, je n'ai pas voulu jouer au chef, je cherchais simplement une idée de nous sortir de ce pétrin !"
Les deux livres continuèrent à se disputer pendant une dizaine de minutes.
Soudain, notre petit héros en colère entendit une sonnerie de téléphone retentir dans a salle aux enchères. Il s'approcha et laissa sonner le téléphone.
Puis, il s'empara de la chose et, alla prendre l'étiquette, collée sur le haut du carton éclaté.
Tous les autres livres était excessivement excités, mais aussi apeurés. Tous les enchérisseurs avaient désertés, et ils se retrouvaient maintenant seuls. Ils pouvaient parler librement de tous ce qui leurs plaisait, sans aucune crainte. Ils n'avaient malheureusement comme sujet de conversation seulement l'incroyable aventure qu'ils étaient entrain de vivre. Personne n'avait idée et surtout ne s'intéressait au fait que personne ne pouvait les ramener chez le libraire.
Le petit livre cria alors :
«Halte à la population !»
Tous les livres de retournèrent.
«Est-ce que quelqu'un a une idée pour sortir d'ici ?»
La calme plat se fit alors ressentir.
Personne n'avait réfléchi.
De loin, une petite voix se fit entendre :
«On pourrait attendre nos parents ?» murmura une petit livre pour enfants.
Bien entendu cette parole provoqua une horde de réponses, de contradictions, car les livres ensembles, ne s'entendent jamais. Ils ont tous des thèmes différents, des opinions différentes, et les livres sont le contraire de ce qu'on appelle des personnes ouvertes d'esprit.
Les ouvrages déclarèrent une bagarre générale, qui provoqua un tel boucan, que les habitants des immeubles voisins entrèrent dans la salle. En voyant les livres se disputer et la salle d'enchères, dans un état qui s'approche de la chambre d'un ado, ils ne purent s'empêcher de hurler et de s'enfuient en courant.
Le petit livre prit sa tête dans ses mains en signe de désarroi.
Mais pourquoi devait-il être le leader d'une bande aussi bête que celle ci ? Des bras cassés, c'est comme ça qu'on les appellent. Le petit était tellement désespéré qu'il se recroquevilla sur lui-même. Soudain, il aperçut sur le pas de la porte, une dame. Elle avait l'air vraiment effrayée. Elle est regardait le petit livre avec des yeux pleins d'étonnement. Le livre s'arrêta net. Il resta immobile comme si cela suffisait pour faire oublier un pareil désastre. Elle poussa une cri. Cette fois-ci, tous les livres arrêtèrent de se disputer. La femme, une autre voisine, alla plus loin que les autres voisins : elle prit son téléphone, et on entendit la femme parler. «Allo la police, oui, Florence Hubertine à l'appareil, je vous appelle pour... Elle ne pus s'empêcher de hurler.... Des livres qui parlent dans la salle aux enchères de la ville.Ils fichent le bazar et .... Elle hurla de nouveau.»
Elle avait osé. Les dénoncer. Personne n'allait la croire mais le petit livre ne pus s'empêcher de la dévisager. Elle ramassa son sac tombé par terre et partit en courant, malgré ses talons aiguilles.
La seule chose dont il avait envie était d'oublier tout ça, de repartir à zéro, et de lire son livre. Mais on ne peut pas dire que s'était le meilleur moment...
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