Chapitre 2
Le petit livre fut désorienté par la tristesse que procurait son histoire. Lui, qui était si joyeux, si rempli d'énergie, cherchant tous le temps un moyen de se divertir, avait véritablement un fond mélancolique. Il raconta passivement son histoire à son ami, puis épuisé par sa lecture intensive et une forte migraine, le jeune livre s'assoupit. Il fut soudainement réveillé par des secousses, suivies de chuchotements, puis de rires mesquins. Le petit livre en était sûr, cette petite conversation extérieure ne présageait rien de bon. Il ne parvint cependant pas à reconnaître des mots, mais seulement de petits chuchotements. Il réveilla son ami, et celui-ci ayant une ouïe plus développée que le jeune livre, perçu très vaguement les mots, "voler" et "police".
Rien de très rassurant pour les deux jeunes livres, qui cauchemardaient dans leurs esprits, à la recherche d'une explication. Ils essayèrent tant bien que mal de chasser ces pensées noires de leurs esprits.
Tout à coup, une personne souleva le carton, et le transporta vers une petite camionnette. Les ouvrages semblaient affolés. S'ils n'étaient pas tous collés les uns contre les autres, ils seraient entrain de courir dans tous les sens en criant. Les livres étaient tellement apeurés, que certains criaient, d'autres tremblaient, d'autres encore étaient si angoissés, qu'ils n'osaient prononcer le moindre mot, ni bouger la moindre page. Ils savaient tous, qu'ils devaient être mis en bibliothèque, mais aucun d'eux n'avaient compris pourquoi, ces hommes les avaient posés dans une camionnette et non sur les étagères de la librairie. C'est pourquoi les ouvrages étaient tous morts de peur.
Les livres restèrent dans la camionnette un long instant, le temps que d'autres cartons remplis de livres rentrent dans le véhicule. Ce dernier démarra rapidement et brusquement, comme si le conducteur avait l'impression d'être suivi.
Après de longues minutes, la camionnette s'arrêta et se gara. Les hommes déchargèrent un à un les cartons de livres, puis entrèrent dans un grand bâtiment. A l'entrée, ils parlèrent avec la secrétaire, et continuèrent leur chemin dans un dédale de couloir, jusqu'à rentrer dans une salle exiguë et étroite, où ils posèrent tous les cartons, puis ils sortirent par une petite porte au fond de la pièce. Lorsqu'ils vinrent, ils récupérèrent les cartons, mais cette fois pour les poser dans une grande salle, qui grouillait de monde et de bruit. Un homme, derrière un comptoir leva une main, et toutes les personnes assises devant lui se turent, puis il s'exclama bien fort :
" Bonsoir à toutes et à tous, et bienvenue pour la séance d'enchère de ce soir, je suis Samuel Dorant, votre commissaire priseur. La séance d'aujourd'hui portera sur la vente de livres."
Le jeune livre leva l'oreille : il venait de comprendre la situation. Les hommes qui les avaient transportés étaient des voleurs de livres, et ils venaient ici avec eux pour les vendre ! Le livre était dépité de sa situation, et il cherchait une solution pour sortir de cette impasse.
Il se souvint de son histoire, et décida de faire une chose qu'il n'avait jamais fait auparavant : écrire. Le jeune livre aperçu une dizaine de feuilles au-dessus du carton, qu'il attrapa facilement, étant en haut du carton. Il emprunta, si c'est le cas de le dire, un stylo avec ces feuilles. Il n'avait jamais écrit de texte auparavant, mais sa plume fut bien échauffée, et s'en échappa un texte somptueux :
"Dans une impasse comme celle dans laquelle je me trouve, le seul moyen de sortir est de reculer. Un livre peut reculer, tête et yeux baissés, de honte de s'être trompé, car le but malgré tout de la vie, est d'avancer ; ou bien fièrement, et courageusement pour continuer d'avancer dans une autre direction, en admettant qu'il avait avancé dans la mauvaise direction sans réfléchir. Le problème de l'impasse, c'est que le livre ne s'est pas forcément fourré dedans de son plein gré. S'il avait eu le choix, l'impasse aurait été évitée. Mais malgré cela, il doit reculer, faisant naître des préjugés sur les couvertures des autres livres. Et lorsque tous les livres, ensemble, sont dans l'impasse, si chacun fait preuve, de courage, de force morale, de dignité, et que chaque livre tient la main d'un autre livre, ils peuvent accomplir de grandes choses. Et ces grandes choses, permettent aux ouvrages, même s'ils reculent, de ne point être hués, mais bien d'être acclamés."
Le jeune livre encouragé, chuchota à son camarade ses opinions, et, le temps que tout les livres de tous les cartons soient au courant du plan, un carton avait déjà éclaté, laissant aux livres une sensation de liberté, mais avant tout, un sentiment de fierté. Était-il, finalement si joyeux, le jeune livre à la plume bien dégourdie, au cœur ouvert et débordant de sentiments nouveaux et d'ambitions prêtent à changer le monde ? Avait-il tant de choses à découvrir, dans le monde, alors que lui-même pouvait en créer, par l'intermédiaire de sa plume ?
Le petit livre fut soudain prit d'une folle envie, une envie de lire, sa mélancolique histoire, et jusqu'au bout cette fois, jusqu'à la fin.
Hello !!! Désolé pour le temps d'attente mais ma démotivation d'écrire était à son point culminant ! J'espère que ce chapitre plaira, car moi, je l'aime plutôt bien !!!!
Bye !!👋
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