Partie 2

      "Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis." 

                          Edgar Allan Poe



           Il était temps de sortir dehors. Lewis était prêt. Il ferma la porte d'un double tour attentif et tourna les talons vers une rue à l'est. Il savait très bien que personne ne voudrait entrer dans ses appartements mais cela le rassurait, il redoutait plus que tout de trouver quelqu'un en rentrant. La chaude brise, accompagnée de quelques feuilles mortes virevoltant mollement vers le bitume et de grains de poussière qui décollaient du sol brûlant, vint lui tenir compagnie sous ce lourd soleil de plomb. Le son du rien qui emplissait cette ville l'assourdissait tout à coup. Qu'est ce qu'il n'aurait pas fait pour un peu de musique, ne serait-ce qu'une note. De la plus primitive à la plus complexe elles lui rappelait bon nombre de chaleureux souvenirs. Comme cette première fois où il amenait sa petite Lucy dans des concerts de rues. Toute cette agitation et ces rayons lumineux dansant sur le pavé, c'était comme... magique. Il aurait fallut, du moins, qu'il eut crut en la magie, mais cela ne l'empêchait nullement de rêver. Une, deux, trois, une, deux, trois, les passants se mouvaient dans ce rythme ternaire, d'une folle euphorie qui leur tenait le cœur. Lucy fulminait d'impatience et entraînait son père dans cette heureuse aventure. Perdu dans ses souvenirs joyeux avançant mécaniquement d'une jambe après l'autre il se mit à entendre de légers bruits de pas. Il s'était retourné plusieurs fois, cabs sans chevaux, brisures de vitres, toutes sortes de bric a brac étalés sur le sol d'une drôle de couleur encre de chine, cependant l'origine de ces sons était toujours inconnue. Il finit par s'arrêter pour voir si sont imagination ne lui jouait pas des tours, encore une fois. Non. Il y avait bien des bruits de pas !

     « Calme toi Lewis ! Tu es tout seul et ... ça ne peut être rien de bien méchant » se dit-il d'un air faussement rassuré.

      Les pas se rapprochaient, la peur lui tenaillait le ventre. Il ferma ses yeux noisettes, appréhendant une mort imminente. « Miaou », Lewis ouvrit les yeux, soulagé.

      « Ah Lucy ! Tu m'as fait une peur bleue tu sais ? Comment es-tu sortie ?, Lucy se passait sa souple patte au dessus de la tête. Peu importe, veux-tu m'accompagner ? »

     Un autre miaou s'en suivit et voila les deux compagnons partis pour une longue marche à travers les rues désertiques de Londres.

      Midi sonnait sur sa montre à gousset et ils prirent tranquillement leur déjeuner sous la chaleur pesante de la ville, accompagné d'une cigarette pour lui. Lorsque Lewis entendit un léger son. Le bonhomme se figea et concentra toute son attention sur ce nouvel élément. De la musique ? Il n'en savait rien, mais ce qui était sûr c'est qu'il irait à la rencontre de ce nouveau son. Après avoir prestement rangé ses affaires de façon chaotique, il prit son sac sur les deux épaules et Lucy dans ses bras avant de se précipiter jusqu'à l'origine de ce son. Même si l'espoir était ténu il voulait essayer à tout prix. Passant dans de petites ruelles, où se tenaient à l'époque des prostituées mais devenue de simples ruelles plus dégradées encore, remplies de cendres et de souvenirs effacé, que Lewis foulaient de nouveau du pied. Une fois son but atteint, l'homme s'arrêta net, respirant péniblement même si une lueur d'excitation dansait dans son regard.

     « Bonjour et bienvenus au Musée des Artistes Européens du XIXem siècle de Londres », une voix métallique répétait cette phrase continuellement.

     Une fois à l'intérieur, Lewis reprit son souffle dans ses poumons brûlants, les mains sur les genoux lâchant la petite chatte, qui s'ébroua d'un air de suffisance, et vint à se redresser. L'homme prit une grande inspiration. Il se sentait bien, vraiment bien. Il prit plaisir à visiter ce petit bout de chez lui. La bâtisse était immense et baignée de la lumière du zénith à travers le plafond de verre . Le sol, sous la couche de poussière, était d'un naturel luisant et Lewis imagina cet endroit empli de visiteurs, tous plus assoiffés de connaissances les uns que les autres. Dans la partie écrivains il y avait de merveilleux auteurs britanniques comme Arthur Conan Doyle, Bram Stoker, Oscar Wilde, Charles Dickens, Lewis Carroll, Charlotte Brontë et d'autres écrivains tout aussi talentueux comme Hans Christian Andersen, Guy de Maupassant, Alfred de Musset, Friedrich Nietzsche, Paul Verlaine, Edgar Allan Poe, Jules Verne, Victor Hugo et tant d'autre ! Lewis se sentait tellement bien, puis il déposa les yeux sur Lucy, sur ses pansements qui cachait d'horribles blessures. Ce n'était qu'une chatte errante et pourtant elle lui rappelait étrangement sa petite fille. Il sentait les larmes arriver et commençait à se laisser aller.

« Fichtre .. »

    Sa respiration se fit de plus en plus forte et des sanglots effrénés résonnaient dans le musée. Sans le vouloir il se mis en marche comme un somnambule, ou plutôt comme un automate, Lucy sur ses talons, vers une autre pièce, pris un violon qui était exposé, et aussi mécaniquement qu'il était arrivé, le mis entre son épaule et sa mâchoire marquée et commença une tendre mélodie. La musique l'apaisa. Calme, lente et triste, elle traversa tout le musée en emportant joyeusement le cœur de Lewis avec. Des gouttes de nuages traversèrent ses yeux noirs et coulèrent le long de sa joue osseuse et parfaitement rasée avant de tomber sur son col de chemise usé et froissé. Sa petite Lucy lui manquait tant, si joyeuse et si intelligente pour son âge, elle était tout ce qu'il avait de plus précieux. Elle devait se faire un sang d'encre ! Son papa n'avait même pas pu lui dire au revoir, la prendre une dernière fois dans ses bras et lui dire une dernière fois combien il l'aimait. Le père n'avait aucune idée de comment il pourrait rentrer chez lui, c'était une situation, semblait-il, désespérée.. Non ! Il allait la retrouver ! C'était certain ! Les notes se mirent subitement à accélérer sur le morceau de bois et ses larmes douces amères avec.

    « Jour numéro 15, ma solitude se fait sentir. J'ai réussi la prouesse d'allumer une de ces satanés machines, comme cette sorte de gazinière, une plaque sombre avec des cercles et des interrupteurs dessinés dessus, je l'ai découvert en posant mon coude dessus. Heureusement que personne ne m'a vu faire ce bond, c'en était ridicule ! Je n'ai toujours pas trouvé de lampes à pétrole ou à huile mais les bougies me suffisent pour l'instant. Le soir, j'entends des bruits métalliques provennant de l'extérieur, ça me file la chair de poule, je ne sais absolument pas ce qu'il se cache derrière tout ce remue ménage mais j'admets ne pas avoir envie d'y tomber dessus.

Nouvelles décisions à suivre :

20-Rentrer avant le coucher du soleil lorsque je sors

21-Trouver de quoi en apprendre plus sur ces machines infernales

22-Ne jamais oublier l'heure du thé »

     Une fois sorti du musée, le violon dépassant du sac, Lewis pris une grande inspiration et repris Lucy dans ses bras, la petite chatte lui lécha la joue d'où coulait une perle d'eau salée. L'homme passa sa manche usée contre sa joue.

« Il va bientôt faire nuit, nous devrions rentrer » murmura-il.

       Sur le chemin du retour, Lucy commençait à s'agiter puis se dégagea de l'emprise du père avant de s'enfuir dans une autre ruelle tout aussi poussiéreuse. Lewis la poursuivit jusqu'à une église, ou plutôt de ce qu'il en restait. La chatte entra mais le jeune homme, haletant, s'arrêta net devant le perron. Au bout de quelques secondes, il se mit, de nouveau, à la suivre. Il n'avait aucunes raisons d'avoir peur après tout. Le bâtiment était magnifique, les vitraux brisés filtraient une lumière aux tons colorés qui caressait les sculptures, ces dernières avaient un niveau de détails impressionnant. Sur un des cotés du bâtiment religieux était gravé une scène de combat complète de la taille d'une paume de main. Il observait les lieux, avide de détails. Toutefois il se sentait comme étrange, quelque chose clochait, il ne saurait dire quoi, mais il avait un très mauvais pressentiment. Des cierges ! Lewis secoua la tête comme pour chasser tout ces sentiments bizarres et plongea sa main calleuse dans sa poche pour en sortir sa vielle bourse en cuir sombre, mit une pièce dans le coffret de bois et pris une de ces longues bougies immaculées. Toutes les autres bougies qui peuplaient l'église s'étaient éteintes, il les ralluma une à unes puis passa à la sienne. Les lueurs des bâtons de cire dansaient à l'allure du vent. Lewis inspira très fort, et quelques mots sortirent silencieusement de sa bouche.

     « Je ne suis pas très pieux et veuillez m'en excusez Seigneur, mais si vous existez vraiment... je vous demande si vous pouviez me ramener chez moi, ne serait-ce un instant. Le temps de dire à ma fille que je l'aime et..et... qu'elle est déjà la plus merveilleuse femme du monde. Amen... ». 

    Il sentait ses yeux le brûler et se fermer tout seuls. Non ! Il devait rentrer à la maison ! Et puis zut il était si fatigué..Les rayons ambrés du soleil couchant caressaient les pierres effondrées du lieu saint. Lewis se sentait tomber dans le doux linceul du sommeil.

« Miaou » Lewis ouvrit les yeux pour dire bonjour à la petite chatte.

    « Mais..Tu n'es pas Lucy ! » Un autre chat se trouvait devant lui, plus massif et avec des nuances de roux, de brun et de noisette gravé sur sa fourrure crasseuse. Lewis se mit à regarder de tout les côtés. Il faisait nuit mais plus inquiétant encore, il ne se trouvait plus dans l'église mais dans une ruelle étroite ! L'étrange matou se mit à a courir et, sans qu'il ne sache pourquoi, Lewis le suivit dans les couloirs d'un dédale infernal. « Gauche, Gauche, Centre, Gauche, droite, centre, droite.. » Il n'arrivait plus à se concentrer, il confondait tout, il perdit le fil et se perdit lui même. Sa tête semblait lourde et sa poitrine lui faisait atrocement mal, il remarqua dans sa course qu'il manquait un petit bout d'une des oreilles du chat qu'il suivait désespérément. « La belle affaire ! Il faut me sortir de là » se maugréait-il à lui même. Le chat tournait à droite, Lewis sur ses talons, manquant de tomber, il ne put s'empêcher de remarquer un vase remplis de coquelicots et un rassemblement de corneilles posé au sol. Soudain, Lewis s'arrêta en recentrant sa vision sur le nouveau chat. L'homme frissonnait, il arborait un large sourire et des larmes inespérées s'écoulèrent de ses yeux, et, de ses mains tremblantes, il essayait de les stopper, en vain. Le chat avait disparu mais il avait désormais sa fille devant lui. Mais cette Lucy était différente...Elle n'avait plus son corps de petite fille mais un corps d'une belle jeune femme rondelette et au sourire d'ange, elle devait avoir la majorité. Lewis sentit un sentiment de fierté l'envahir, son cœur battait à la chamade, sa fille avait tellement grandi.

«J'ai tellement de chose à te dire, à te demander...je ne sais par où commencer... » Lucy lui souriait « Chut...ne vous inquiétez pas père, vous m'avez manqué, je suis heureuse de vous revoir » Ne sachant que dire, il s'approcha pour la prendre dans ses bras. Mais avant qu'il puisse la toucher, elle murmura « Nous nous reverrons plus tard, au revoir père ».

   Lewis ouvrit brusquement les yeux et scruta son environnement de chaque détails. Le soleil pointait désormais le bout de son nez. L'homme était de nouveau dans les débris de l'église, les cierges s'étaient de nouveau éteints, il flottait une douce brume dans l'air. Lewis agita la tête comme pour chasser ces bribes de mémoire défaillante. « Sacrebleu ! Ce n'était donc qu 'un rêve ...» pensa-t-il. Dans un profond désespoir son visage se mut dans une douleur silencieuse avant d'hurler de toutes ces maigres forces. Ce cri fit venir la petite chatte toute effarée mais aussi autre chose, plus sombre, cachée à l'abri des regards. Le père meurtri ne faisait plus attention à ce qui l'entourait, la tête entre les mains il se sentait faillir, le monde tournait de plus en plus vite avant que la petite chatte n'intervienne.

    Le chat lui sauta à la figure pour lui faire reprendre ses esprits. Lewis entendait désormais des bruits de ferrailles qui s'approchaient d'eux, comme autant de mécanismes qui s'entrechoquaient vivement. Un bras de métal surgit des débris. L'homme sursauta, il pouvait apercevoir les deux orbites luminescents de l'automate qui le fixaient à travers la brume et un crane de métal cabossé sur le côté. L'automate bougeait lentement avec un bruit atroce..le même bruit qui hantait ses nuits depuis un mois ! Lewis n'eut le temps que d'attraper le petit chat et de s'enfuir avant que le bras ne puisse leur tomber dessus. Il courait à s'en déchirer les poumons, il redoutait de se retourner pour voir si le monstre était toujours derrière eux car il entendait parfaitement ses sordides mouvements et qu'il s'imaginait déjà être transpercé de tout les côtés par cet homme de métal. Ce n'était pas le moment d'imaginer les pires scénarios, Lewis secoua la tête pour se concentrer sur le plus vital : sa fuite. Il avait mal au cœur et sentait l'air lui manquer, son visage chauffait sous l'effort, il ne savait pas combien de temps il allait pouvoir encore tenir.

   Étrangement, les bruits de l'automate étaient devenus lointains, et, sans qu'il ne s'en rende compte, Lewis était devant le palier de son immeuble. Ne se sentant pas encore en sécurité, il s'empressa de se cloîtrer chez lui et de se laisser glisser contre la lourde porte en chêne. Il respirait péniblement et son corps était pris de spasmes incontrôlables, ses pensées fusaient dans son esprit , si bien que sa tête était prête à imploser. « Mer..credi ! Où est Lucy ? »Lewis l'avait perdu de vue un instant, ses yeux la cherchaient avidement dans chaque recoins de la pièce, son pouls vint à s'accroître puis se sentit soulagé lorsque son miaou, maintenant familier, se fit entendre et résonna dans la petite pièce.

   Il faisait sombre cette nuit là et pourtant, elle lui semblait être la plus claire de toute sa vie. Cet automate aurait pu le tuer, il aurait pu mourir ce matin. Un rictus se marqua sur son visage grave. Mourir..La mort était une chose trop présente à ses yeux. Tous ses patients qu'il avait vu périr dans le cabinet de son père, il y en avaient de quoi remplir toute une vie..Il n'était même plus là pour protéger son enfant, elle était seule à présent. D'ailleurs il se mit à penser si elle n'était pas déjà morte... Pendant plus d'une heure Lewis se tortua l'esprit ce ses milliers de questions qui lui transperçaient le cœur lorsque quelque chose frappa à la porte.

    Pour une fois ce n'était pas Lucy qui était à l'origine de ce son, elle ronronnait paisiblement sur les genoux du père. Alors ..qu'est ce que cela pouvait bien être ? Peu importe ! Il ouvrit la porte violemment et une lame siffla dans l'air pour se planter dans son épaule gauche, lui arrachant un cri de douleur, avant de revenir à son propriétaire avec la même vivacité. Un crâne bosselé et du sang sur la lame, l'automate fixait l'humain.                                                                                                         Lewis ne voulait plus fuir, autant déterminé que terrifié, il fouilla ses poches, ignorant la douleur qui lui irradiait le bras, et fini par trouver le revolver que lui avait confié son père il y avait des années de cela. Il ne lui restait plus que trois balles. Sapristi ! Il fallait trouver le point faible de cette machine. Lewis arma son pistolet, respira profondément avant de tirer sur la carrosserie de l'automate. La balle ricocha pour se planter dans un mur, le marquant d'un minuscule cratère. La machine infernale était toujours en marche mais Lewis savait désormais qu'il ne pourrait percer son armure. Il devait trouver une faille, mais aussi protéger Lucy et éviter les coups de l'automate, cela malgré sa blessure qui vint à lui prendre tout le bras, et la peur qu'il contenait maladroitement.                                                                                                                                           L'humain respira un bon coup et se précipita vers le chat, esquivant une autre attaque de l'automate, pour l'enfermer dans une pièce hors de portée de la machine. Il entendait le miaulement plaintif de la chatte et le son de ces affreux engrenages, il essayait, en vain, de ne pas penser à cette boule de terreur grandissante dans son estomac et se mit à observer son adversaire. Ses bras étaient étonnamment agiles pour une machine, son corps était constitué de deux boîtes en acier d'où on ne pouvait apercevoir les engrenages, d'une tête cabossée a forme oblongue surmonté d'une fine crête de métal et garnie de deux grand yeux vides d'un blanc morbide qui semblait aspirer la vie de celui ou celle qui viendrait à les rencontrer. Au bras gauche, se trouvait une lame rétractable dont Lewis avait déjà pratiqué la rencontre et de la droite une main de métal humanoïde avec des petits doigts en forme de bébés saucisses. Ses pieds semblables à des boîtes de conserves sur roulettes étaient plus agiles sur le sol lisse de la maison que au milieu de débris. L'automate faisaient une taille d'un grand humain, plus grand que Lewis, et chacune de ses parties étaient reliées ensembles via d'épais câbles d'aluminium.          Soudain l'homme roula à terre, évitant un coup létal, et stoppant son observation. La machine était dos à lui. Voilà ! Une ouverture ! Dans son dos, entre deux plaques de métal, se trouvait une fente donnant sur son système d'engrenages. S'il avait de la chance, Lewis arriverait peut être à coincer une balle dans son mécanisme. Il arma, pour la seconde fois, son revolver et fit feu. Son épaule le lançait, mais l'automate était à terre. L'homme rangea son arme dans sa poche avant de relâcher tout ses muscle et de soupirer. Sa victoire fut bien fugace lorsqu'une lame fusa dans l'air pour se planter dans un mur à quelques centimètre, à peine, de son visage. Un frisson parcouru son échine, Lewis se rua dans une armoire, oubliant la peur qui lui lacérait le ventre et cette atroce douleur au bras, saisi la hache qu'il avait récupéré auparavant, pour venir la fracasser contre l'homme de métal. Emporté par sa force, l'homme s'entailla le flanc contre l'automate en poussant un hurlement de déchirant. Il s'acharna encore, et encore, jusqu'à s'assurer qu'il ne bougeait plus, tout en s'écorchant un peu plus à chaque coups, la peau contre lui. Un ultime fracas vint troubler le combat, il ne restait plus que des bouts de ferrailles éparpillés au sol. Lewis se laissa tomber à terre, éreinté, près du cadavre de ce cauchemar métallique, si l'on peut dire, avant d'entendre Lucy qui grattait à la porte tout en gémissant. Il se releva péniblement, poussant un râle par la même occasion, en tenant son épaule les mâchoires serrés à s'en fendre les canines et la libéra. Il se laissa choir, enfin, sur son lourds fauteuil, sorti son revolver de sa poche, fit tourner le barillet et remarqua qu'il ne lui restait qu'une balle, une seule et unique balle.

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