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Qu'est-ce qu'il s'est encore passé entre ces deux idiots ?

Cette fois-ci, ça ne devait pas être anodin, vu le sale état de Changkyun ce matin.

Pauvre poussin, je ne voudrais pas être à sa place.

J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose pour lui, mais je ne sais pas quoi.

Arg, je suis frustré !

Je déteste devoir observer les choses sans pouvoir y changer quoi que ce soit, c'est une véritable torture de le voir souffrir ainsi !

J'aimerais le prendre dans mes bras et lui dire que tout va s'arranger, mais ce serait lui mentir.

Et puis, de toute façon, lui-même n'y croirait pas.

_ Kihyun ? Est-ce qu'on peut discuter ? demande subitement Hyunwoo.

_ Bien sûr. Si tu veux, après l'entraînement on peut rester ici pendant que les autres prennent leurs douches, on prendra la nôtre au dortoir, proposé-je, d'un sourire rassurant.

_ Ok, on fait comme ça alors, conclut-il, nerveux. Merci.

_ Je t'en prie.

Mon Dieu, s'il vous plaît, fait en sorte que je ne sois plus inutile.

_ Alors ? De quoi voulais-tu me parler ? demandé-je, assis sur le parquet froid de cette salle de danse, dans la même position que le leader.

_ C'est à propos de Chan, hésite-t-il, en se grattant nerveusement la nuque.

Sans blague.

_ Je m'en doute, mais sois plus précis, s'il te plaît.

_ Est-ce si évident ? pose-t-il ensuite, étonné.

_ Que tu allais parler de lui ? Oui, bien sûr, pouffé-je, amusé de son innocence et maladresse.

_ Est-ce qu'il est venu se confier à toi ? ose-t-il, curieux et stressé, le regard fuyant.

_ Je suis allé le voir à plusieurs reprises dans sa chambre et on a discuté de tout et de rien, en effet.

Qu'est-ce que tu essaies de me faire dire, Son Hyunwoo ?

_ Est-ce qu'il a parlé de moi ?

_ Viens-en au fait, hyung, soufflé-je. Je ne pense pas qu'il voudrait que nos conversations sortent de sa chambre, alors pose-moi des questions plus précises et je verrai si je peux y répondre.

Il réfléchit, durant de très, très long instant.

Qu'est-ce que tu connais de toute cette histoire Hyunwoo, je suis curieux, dis-moi.

_ Je crois qu'il est amoureux de moi.

Oh, merde.

Changkyun avait raison. 

Il comprend plus vite qu'on ne le pense.

On a été idiots.

Est-ce qu'il a déjà posé cette question à Kyunnie ?

Est-ce qu'ils en ont déjà discuté ?

Pauvre bébé.

C'est décidé, quand je rentre, je le sers dans mes bras.

_ Tu as l'air étonné, mais j'ai l'impression que c'est simplement parce que je l'ai découvert, j'ai tort ?

_ Tu-

_ -Es beaucoup plus futé qu'il n'y paraît ? Je ne sais vraiment pas comment je dois le prendre, dit-il, d'un sourire résolu.

Je n'aurais jamais cru que le plus vieux puisse ainsi me clouer le bec, mais je dois me rendre à l'évidence, il est bien plus fort que je ne l'aurais pensé.

Je pensais avoir l'occasion de faire avancer les choses, de pouvoir aider le plus jeune, mais cette conversation ne se passe pas du tout comme prévu.

Qu'est-ce que je suis supposé dire, bon sang ?

_ Je lui ai posé plus ou moins la même question hier, marmonne-t-il ensuite. Il n'a pas répondu et la conversation s'est terminée par un Changkyun quittant la chambre pour ne jamais y revenir, sourit-il, attristé. J'en ai conclu que j'avais raison.

_ Est-ce qu'auparavant il t'a clairement dit qu'il était amoureux de quelqu'un ? tenté-je, perdu et déstabilisé.

_ Oui, bien évidemment. J'ai pris mon temps tu sais, confie-t-il, contrit. J'ai observé et réfléchi pendant très longtemps. Je ne veux pas lui faire de mal, je voulais juste savoir, conclut-il, perturbé. Je lui ai posé plusieurs questions, espacées les unes des autres pour ne pas trop le harceler. J'en suis arrivé à lui demander s'il était amoureux d'un membre du groupe, et il m'a répondu oui.

Im Changkyun, stupide gamin.

_ Est-ce que tu crois que j'ai tort ? Est-ce qu'il aime quelqu'un d'autre et ne veut simplement pas me l'avouer ? Dans ce cas, je ne vois vraiment pas pourquoi il ne se confierait pas à moi, personne ici n'a de problème avec ce genre de chose, ce serait bête de me le cacher.

_ Tu y as vraiment beaucoup réfléchi, soufflé-je, perturbé par cette facette du leader que je ne lui soupçonnais pas.

_ Oui, comme tu peux le voir.

_ Tu sais comment il est, il ne se confie à personne quand il s'agit de choses vraiment importantes, un vrai sale gosse, tenté-je, léger.

Un soupir las me répond.

_ Et s'il est réellement amoureux de toi ? posé-je alors. Tu as voulu à tout prix le savoir, et maintenant quoi ? Qu'est-ce que tu en fais de cette information ?

_ Je- Je n'en sais rien, répond-il, au bout de longues minutes de réflexion, les sourcils froncés.

_ Réfléchis à ça dans ce cas, et vite, parce que plus tu traînes et plus les choses vont devenir ingérables, soupiré-je, attristé. Pense à lui.

Tout en se grattant nerveusement la nuque, il maintient le silence, jusqu'au retour des autres.

Une fois rentré, après une bonne douche bien chaude, je décide d'entrer dans la chambre des plus jeunes.

Le bébé du groupe est encore allongé dans son lit.

Il a dû passer une très mauvaise nuit, le pauvre.

M'avançant doucement, je m'assieds avec délicatesse sur son lit.

Malheureusement pour moi, alors que je ne voulais pas le réveiller, tant il paraissait paisible, en un sursaut, il se redresse un peu, et fixe tel un petit animal effrayé.

Désolé, je fourrage les doigts dans sa tignasse, comme une maman le ferait pour rassurer son enfant. 

Pour qu'il n'ait à s'inquiéter de rien.

_ Ce n'est que moi, Kyunnie, murmuré-je, tendrement.

_ Déjà revenu ? répond-il, la voix enrouée.

_ Déjà ? ris-je. Tu sais qu'il fait noir dehors et que je vais aller préparer à manger ?

_ Pardon, marmonne-t-il, en se relevant doucement.

_ Pourquoi tu t'excuses ?

La tête baissée, assis en tailleur, il hausse les épaules en se frottant les yeux.

Le cœur serré, je ne peux m'empêcher de le serrer très fort dans mes bras, coupable pour une raison que j'ignore.

Et là, sans que je ne m'y attende, ses petits bras entourent à son tour sans une seule once de réflexion mes flancs, me serrant très fort, tout en pleurant à chaudes larmes.

Je ne l'avais jamais vu dans cet état.

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